Les fidèles du Boukornine

dimanche 27 décembre 2009

Bloggeurs mégalomanes



La Tunisie, un pays où le blogging fleurit à longueur d’année avec certes des paroxysmes et des accalmies où la scène s’assombrit par des conflits sans fin et des enfantillages à tout va.

Mais dans mon pays les bloggeurs se prennent en général pour des sauveurs de l’humanité, des éternels donneurs de leçon, croyant parfois à tort faire partie de la minorité intellectuelle du pays.
Damnant en se réveillant tous les jours cette masse endormie qu’on se plait à dénommer « peuple » mais qu’on confondrait volontiers avec « troupeau ».

Se surpassant dans l’art de massacrer toute trace d’imperfection et ne mâchant jamais leurs mots parce que leurs blogs font souvent office d’échappatoires.

Oubliant souvent que rien ne nous en différencie, qu’on est le « peuple » et qu’on se confond naturellement dans ce troupeau.

Je fais partie de ces bloggeurs qui arborent un sourire fier en évoquant leur bébé virtuel en public ne trouvant aucun mal à décrire en détail leur dernier billet à tous ceux qui veulent bien l’entendre et parfois même à ceux qui n’ont rien demandé à savoir.

Je vois dans le regard des gens de l’incompréhension, de l’hébètement face à ma façon de parler de blogging, de blogosphère, de buzz, de censure, de « faire bouger les choses », de Ammar, de Nous...

On peine à me croire aussi impliqué, aussi « influent ». On me compare à un Don Quichotte qui croit pouvoir venir à bout de ses moulins à vent.
Beaucoup d’autres aussi assimilent ma mégalomanie à une mythomanie difficilement récupérable.

On croit surtout savoir que je ne fais que fanfaronner alors qu’au fond je suis un être ordinaire aussi impuissant qu’ils n’ont le malheur de l’être.

Ce n’est peut-être pas tout à fait faux.
Je dirais même plus, ils ont tout à fait raison.

Il m’arrive de me voir en porte-parole des opprimés, des laissés pour compte, des damnés et de toutes ces personnes qu’on prive de s’exprimer parfois par la force des choses (misère, pauvreté et tout ce qui en découle) voire même des fois par la force, simplement.

Je me dis souvent que si Patrick Sébastien a pu écrire des livres, que je pourrais sans aucun mal en rédiger des dizaines.

Je suis toujours à l’affut de cette information pour en faire l’écho sur la blogosphère, pour diffuser mon indignation ou dénoncer un abus ou une aberration.

Heureusement que je garde cette lucidité qui me fait revenir sur terre aussi souvent que la gravité (de la situation ou celle de Newton) me fait perdre la notion de la réalité.

2009, une année où les stars se plaisent à décéder



Il est des faits curieux qui surviennent de temps à autres et qui laissent à penser que le destin a un humour corrosif qui n’est pas du gout de tout le monde. Je cite à titre d’exemple cette loi des séries qui régit les assauts macabres d’Azraël, l’ange de la mort.
En 2009 nous avons assisté à une véritable hécatombe. C’est dire si mourir pendant cette année est devenu à la mode surtout avec le départ prématuré de la dernière star planétaire Michael Jackson.

L’actrice Brittany Murphy, le gardien international allemand Robert Enke, le penseur Claude Lévi-Strauss, l’humoriste des grosses têtes : SIM, Farah Fawcet ou encore le dinosaure politique Omar Bango.

Beaucoup d’entre eux sont morts jeunes et une mort prématurée affecte généralement plus que les autres.

Si on y rajoute le siroco un certain 24 décembre à Tunis et des catastrophes ailleurs, on ne peut que parler de véritable aubaine pour les barbus qui font entendre que l’on se rapproche de l’enfer.

Même si je reconnais sur ce point précis, que certains faits me troublent au point de ne pas pouvoir de cette thèse chaotique comme j’avais coutume de faire.

Je sais que ce ne sont que des chiffres, mais parfois l’alignement de ces chiffres laisse perplexe.

A toutes les stars qui veulent s’immortaliser aux cotés de figures aussi emblématiques dans cette liste nécrologique très prestigieuse, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Vite !
Dans une semaine vous le regretterez probablement !
(Humour noir, décalé, inutile, incompréhensible… Oui ! Je le sais et j’assume !)

vendredi 25 décembre 2009

La censure est une arme de destruction massive

La censure en elle-même est un acte fort condamnable mais celle qu'on pratique dans notre pays est d'un arbitraire étonnant.

Il suffit de n'être pas du gout de notre Ammar national pour que la paire de ciseaux opère.
Tu fermes ta gueule, tu baisses la tête, tu courbes le dos sinon on te prive du droit de la parole.

Il y a l'art muet mais il n'y a pas de blogging muet.
Soit on fait du bruit... Soit on fait du bruit.
Il n'a pas le choix. Il n'a pas à y réfléchir. Il n'a aucun pouvoir face au nôtre.
Quand le peuple choisit, Ammar et toute sa bande doivent s'exécuter.

Je ne laisserai pas cette occasion passer sans rappeler l'épisode de la censure de Facebook en Tunisie.
La première fois que les tunisiens ont réalisé l'ampleur de cette maladie endémique qui est la censure.
Le président de la république tunisienne en personne avait alors ordonné de laisser les tunisiens se connecter au monde à nouveau.

Ce qui prouve que Ammar fait des initiatives individuelles. Nous l'en remercions, mais qu'il fasse comme le commun des mortels.
Qu'il arrête de travailler consciencieusement !

Plus meurtrière que la tuberculose, plus incurable que le cancer avec métastases.
La censure tue... virtuellement.
La censure brime la créativité de tout un peuple.

Mais parce que c'est de notre pays qu'il s'agit.
Parce que l'on mérite d'avoir notre mot à dire (L'équivalent de "parce que je le vaux bien !")
Parce que je n'imagine pas que Ammar soit plus instruit que nous.
Nous en viendrons à bout.
Un jour.
Sinon aujourd'hui, surement demain!

تدوينة بيضاء ضد حجب المدونات و تقييد حرية مستعملي الانترنات


حاول حطم وجود مدون يطلعولك ألف من غدوة.
حاول تكتم صوت الحق تلقى مسعاك بدون جدوى.

mardi 22 décembre 2009

L’amour d’un club…




Avoir un diplôme d’ingénieur ou d’apprenti médecin en poche et avoir comme passion un club sportif.

Accepter sans trop se poser de questions qu’on te fouille avant d’accéder à tes gradins de prédilection.
Tout y passe.
Aucune intimité.
Même les zones sensibles du corps humain sont palpés soigneusement de crainte de te voir faire passer des armes de destruction massive parait-il.
Il n’est pas rare non plus de se voir obligé d’ôter ses chaussures en plein hiver.
Sécurité oblige. (Encore parait-il)
D’après nos informations, c’est la dernière méthode en vogue pour déceler les armes chimiques à type d’odeur nauséabonde. (Bravo pour l’innovation !)

Ressentir un plaisir quasi-jouissif rien qu’en usant ses cordes vocales dans l’unique dessein de soutenir son club jusqu’au bout.

Avoir une voix enrouée pendant toute la semaine qui suivra.
En être fier.
Parler pour ne rien dire afin que les autres se rendent compte que tu es de cette espèce noble qu’on appelle communément : Les fans.

Les fans sont des révoltés.
Les fans n’ont pas peur d’avaler des coups sévères livrés en bonne et due forme par des « bac moins dix » voire même des moins que rien.
Les fans, en entrant au stade qui est leur arène, ne lésinent pas sur l’effort pour cracher leur haine du système, pour dire leur mécontentement que leur inspire leur quotidien.

Ils le font souvent avec humour.
Un humour très corrosif, qui ne serait pas du gout de tout le monde.
Surtout, il faut le reconnaître en employant des termes choquants. Des termes évoquant les organes de certains des protagonistes du match en cours ou de leurs mères…
(Ce ne sont que leurs mères footballistiques m’a fait entendre un ami, une fois)
L’arbitre peut en attester, en « tête de turc » officiel de tous ces fanatiques du ballon rond.

Le fan est un être viril. Mais qui ne sait pas cacher ses larmes.

Il pleure pour exprimer sa joie ou sa peine. Tout dépend des circonstances.
D’autres préfèrent s’évanouir.
Les gouts diffèrent ici bas. On n’est pas là pour les discuter.

Quand les 90 minutes finissent par s’écouler. Le fan n’a pas encore fini son match.

Sa rencontre à lui dure des journées entières.
Des semaines parfois, de bonheur, d’amertume ou de migraine résistante à toutes les thérapeutiques usuelles.

Le fan est un passionné qu’on se plait à réprimander parce que le fan lambda a des diplômes mais très rarement des connaissances qui stimuleraient le respect enfoui au tréfonds de nos amis bourreaux.

Les joueurs dans tout cela ?

Les joueurs se gavent d’alcool et de produits illicites et dorment en toute quiétude, qu’importent les résultats tant que la paye de la fin du mois arrive en temps et en heure.

Ils se foutent de marquer ou de mettre à coté une balle inratable.
Quoiqu’ils doivent parfois se mordre les doigts pour une prime de victoire qui leur est passée sous le nez.

Le fan n’est pas dupe, il le sait et vit avec.
Sa passion est une maladie incurable qui réduit considérablement son espérance de vie.

Le fan meurt jeune pris d’une « crise cardiaque » en plein sommeil ou au mieux dans des gradins archicombles entre les siens.
C’est alors l’apothéose, la fin en toute beauté. Le martyr, arrivent à affirmer certains.

La société voit ces fans comme des bandits des moins que rien voire des êtres dénués de toute raison et de toute politesse.
Au contraire, je vois ces fans comme un signe de vitalité pour la société qui se donne tout ce mal à les héberger.
Parce que contrairement à beaucoup de leurs compatriotes, les fans forment une catégorie qui est parvenue tant bien que mal à exister.

samedi 19 décembre 2009

Pour l’amour de Dieu, souriez !




Il est des jours ou le simple fait de sourire devient une action pénible et douloureuse.
L’esprit hagard, le regard absent, l’air pensif et le geste grave.
Les gens que je croise ces jours-ci tirent le plus souvent une mine d’enterrement.

Il est vrai que la vie et ses vicissitudes nous accablent et s’évertuent à brouiller les signaux de la quiétude et du bonheur.


La vie dans son apparence est une expérience bête à pleurer, une cellule de trois mètres carrés où l’on est condamné à se tourner les pouces en attendant ce que l’on ne sait pas tout en regardant mourir avec hébètement les enfants dénutris du continent noir sur nos écrans LCD.

Cela dit, en piochant un peu plus, on en arrive parfois à distinguer le vrai du faux, la magie de la supercherie et à s’émerveiller de ce qui nous paraissait d’une platitude et d’une laideur exemplaires.
Pourtant on ne le fait que rarement.


Un simple sourire nourrit les rêves, enchante les indigents et guide les âmes perdues vers la suprême voie du salut.

C’est que l’affichage de ses incisives doit surement refléter la lumière solaire dans le regard des autres. (Cette réflexion serait curieusement proportionnelle à l’intensité du jaune couvrant l’émail)

Illuminez le monde autour de vous.
Que vous soyez vaincus, perdus, inutiles, revanchards, motivés, évanouis, malades ou même morts.
Gardez toujours le sourire. Faites que les rides se dessinent aux meilleurs emplacements.



P .S : billet recommandé par l’Union Tunisienne pour la Santé Bucco-Dentaire :)

jeudi 10 décembre 2009

Le terrorisme médical ou le calvaire d’un tunisien grippé





La pandémie de la grippe, voilà un nom dont la simple évocation fait trembler des bataillons de guerriers surentrainés, à la musculature saillante et au courage pourtant démesuré.

En Tunisie, les médias font comme tous les médias du monde. Parce qu’à ce niveau aussi la contagion est d’une vitesse effrénée.
Comme le bulletin d’informations est d’un creux inimaginable, on se laisse prendre par la magie de diffuser la terreur dans les concitoyens.
Pour faire comme les confrères. Parce que le journalisme est aussi un de ces milieux où la solidarité justifie les moyens parfois.
De toute façon, l’audimat justifie tous les moyens et toutes les ruses. Cette dernière idéologie est hélas, une règle d’or.

Le terrorisme médical bat son plein dans le monde. L’OMS se dit inquiète et semble même affolée face à cette grippe A.
La grippe ordinaire tue chaque année des centaines de milliers de personnes. Je n’ai pourtant jamais vu une mobilisation ou une campagne quelconque sur le sujet. Peut-être que les labos qui produisent les vaccins contre la grippe n’ont pas la main aussi longue que ceux de la grippe A.

En Tunisie, comme partout ailleurs j’imagine, la panique a diffusé vers la population.
Il suffit aujourd’hui, de porter une bavette pour passer pour un individu galeux que l’on devrait fuir à tout prix.

Cette expérience je l’ai vécu à travers un proche qui vient de présenter quelques signes évocateurs d’une grippe.
Toux, écoulement nasal, larmoiement (Catarrhe), douleurs musculaires, fièvre…
Je lui ai conseillé d’aller consulter à l’hôpital de l’Ariana, où comme dans tous les hôpitaux et centres de santé, des bureaux ont été entièrement réservés à la grippe.

Il m’a raconté que dés son arrivée, et juste après avoir prononcé le mot magique « Puis-je savoir où se trouve les consultations de la GRIPPE ? », le personnel soignant et même les gardiens n’ont même pas daigné le regarder, se sont gentiment éloignés de lui faisant un signe vague de la main.

Dans son incompréhension, il a préféré se retirer et aller seul à la recherche du médecin.
Ce dernier l’achèvera finalement en prononçant la sentence on ne peut plus lourde de conséquences : « Vous avez vraisemblablement la grippe A ».

Oui !
Merci !
Une bavette lui donnant des airs d’un évadé d’un des pavillons de haute surveillance d’un hôpital psychiatrique étasunien. Comme ceux qu’on nous montre dans les thrillers américains.
En sortant, aucun taxi n’a accepté de s’arrêter pour le déposer chez lui, à deux kilomètres de là. Il a du tant bien que mal, prendre son courage à deux mains et marcher.
En arrivant il trouva que l’information avait déjà fait le tour du quartier. Aucun de ses voisins qu’il venait de saluer n’avait pris la peine de lui répondre.
Ils ont tous préféré fuir frénétiquement sans même faire semblant qu’il était pareil qu’hier, un voisin bien-aimé par tous.

En entrant chez lui, sa propre famille. Ses femmes et ses enfants tous deux adolescents, lui réservèrent une surprise de taille. Il était mis en quarantaine dans une chambre.
On le pria gentiment de ne pas en sortir jusqu’à nouvel ordre.
Il croyait halluciner. Pourtant ce n’était que la vérité crue.

Même ceux à qui il téléphonait pour leur annoncer la mauvaise nouvelle, ne décrochaient pas. A le croire la grippe se transmet par téléphone aussi. Pourquoi pas !

Un ami d’enfance en arriva même à l’accuser de lui avoir transmis le virus non sans un brin de reproches.

Excédé, usé mentalement et même marqué au fer rouge après seulement 24 heures d’isolement et de haine incompréhensible. Il décida sans tarder d’aller faire un test de la grippe dans le laboratoire d’analyses le plus proche.
Ce test coute actuellement 30 dinars. Mais ce n’était pas très cher payé face à la délivrance qu’il pourrait ressentir si ce test revenait négatif.


Écouvillonnage nasal, la réponse était venue par téléphone, parce qu’on le pria, là encore, de quitter immédiatement après le prélèvement, les lieux. TEST NEGATIF !
Ce n’était qu’une vilaine bronchite.

Il s’en alla prévenir les autres.
Comme toujours, ils répondaient qu’ils savaient, qu’ils étaient juste occupés quand il les a appelés et qu’ils ne daignaient pas décrocher.

Désormais, il le sait, par expérience, dans ce contexte particulier, il vaut mieux attraper un cancer métastasé que cette abominable mais ô combien simple grippe A.

Le film Doweha (Les secrets), pas aussi catastrophique qu’on ne le prétend




J’ai eu l’occasion de voir ce nouveau film tunisien signé Raja Amari et laissez-moi en donner mon avis en toute objectivité.

Tout d’abord, je n’ai de cesse à le rappeler, je n’ai aucune qualification de critique cinématographique. Cela ne m’empêche pas d’avoir une réaction. Mais, il n’y a aucun mal à le rappeler.

Il est vrai que le film peut paraître monotone des fois. Que les acteurs entrent parfois dans un mutisme que certains trouveraient exagéré ou ennuyeux.
Ce film ne déroge pas à la règle des films tunisiens non plus, qui pour vendre des films offrent du sexe en prime. Avec des scènes que je trouve inutiles comme celle du bain où l’actrice apparaît nue avec sa poitrine vraisemblablement siliconée comme l’a si bien attesté notre fin connaisseur en la matière weld byrsa. :)

Ce film n’en demeure pas moins, un bon thriller.
Une vision chaotique du monde qui nous entoure.
Une collision entre deux dimensions celle de l’insalubrité et la misère contre celle de la jeunesse qui chante à pleins poumons sa joie de vivre et d’aimer.

Ce film, fait étalage certes, de trop d’évènements, de trop de complexité, de trop d’incohérences en trop peu de temps. Mais avec ses airs de « the others », il ne m’a pas laissé indifférent.

Le jeu de Hafsia Harzi, l’héroïne était grandiose en dépit de ses problèmes d’accent.

En tout cas, c’est un film « bon à prendre » dans cette sécheresse cinématographique nationale.

Cependant, ayant été au cinéma Hannibal d’el Manar, je fus choqué par l’attitude du public. Des gens d’un certain âge pour la plupart, d’un certain niveau en apparence. Mais Dieu qu’ils sont irrespectueux !

Des paquets de chips qui monopolisent notre ouïe voire même les éclats du mâchage de cette substance qu'on ne croyait plus voir de sitôt, vu l'interdiction du pèlerinage à savoir le « louben » !
C'était sans compter sur la formidable capacité du tunisien à en stocker pour les saisons rudes.
Etant prévoyant de nature.

Le cinéma, un des temples de la culture est profané par des minables. Mais c’est un mal nécessaire, que de supporter qu’il y ait des tunisiens dans une salle de cinéma en Tunisie.

Le tunisien étant une espèce à part, se doit de marquer son territoire, fort heureusement non pas en urinant autour de la zone en question mais en manquant de respect et en poussant à bout les voisins.

Si je gagnais à la loterie je me ferais édifier une salle de cinéma où je regarderais les films en avant-première en excluant toute odeur de peuple de ma compagnie et où, c’est inévitable, je me laisserais prendre dans la magie de la playstation 3 et le célèbrissime best-seller de Konami. J’ai cité : Pro Evolution Soccer.



P.S: Vous aurez bien saisi j'espère que c'est seulement une partie du peuple tunisien que je critique. Il y a des cons partout. Ici pas pas plus qu'ailleurs.

mardi 8 décembre 2009

Les appréhensions d’un journaliste



C’est l’histoire d’un journaliste fort d’une expérience de plus d’une trentaine d’années.

Passionné qu’il était, depuis sa tendre enfance, de ces évènements qui font bouger la planète dans tous les sens.
Il avait toujours sa plume à portée de main, pour retranscrire le plus fidèlement possible ce qu’il constatait.

Du haut de son impressionnante bibliothèque qui lui a conféré une culture riche et variée, il pouvait prétendre voir en des événements apparemment anodins pour le commun des mortels, des indicateurs sociopolitiques infaillibles.

Il se tuait à la tache pour présenter à ses lecteurs une information aussi bien formulée que présentée et surtout pertinente.

Ainsi, il arrivait à pondre de véritables petits joyaux, entachés parfois, il faut dire, par ces innombrables coquilles qui venaient se glisser insidieusement entre les mots.

Le lendemain quand son billet était sur papier, il s’enfermait dans son bureau à dénombrer ces fautes de frappe qui ont échappé à la présumée infaillible triple correction qui est censée passer au crible tous les écrits mais qui finit toujours par succomber à la superpuissance de l’imperfection.

Il ne savait quoi répondre quand on le croisait dans la rue pour lui faire savoir qu’on avait relevé un participe passé faussement féminisé ou un « le » qui avait sauté.
Il hochait la tête signe de gratitude, souriait et continuait son chemin.

Il vivait rongé de ses remords pour des fautes dont il n’était que partiellement responsable. Il était journaliste mais on le condamnait pour avoir eu la malchance de tomber sur un correcteur incompétent.

Ce sont des aléas connus de la vie de tout journaliste. Il l’avait admis avec le temps. Il est même arrivé au point de devenir indifférent face à tous ces mots qui lui jouaient sournoisement des tours.

Cependant, ce qu’il n’a jamais pu accepter c’est surement le sempiternel mal de la « dead line », voyez-vous, cette ligne de la mort au-delà de laquelle on ne peut plus diffuser aucune information sous peine de ne pas pouvoir publier le journal en entier.
Dans le journal qui l’avait engagé, depuis des décennies, la « dead-line » était fixé à 20 heures.

Durant toute sa carrière, il en est arrivé à ne plus compter les scoops qui lui ont passé sous le nez.

Il trouvait que c’était dommage de détenir une information en avant-première et de voir le lendemain des télévisions et des radios et autres plateformes beaucoup plus réactives que les journaux, en faire l’écho.

Souvent il prenait son téléphone et appelait tous ses amis pour leur annoncer la nouvelle comme pour avoir l’impression qu’il ne perdait rien.
Mais il savait pertinemment qu’en journaliste consciencieux qu’il était, c’était un échec cuisant à chaque fois qu’il privait ses lecteurs d’une information qui leur aurait été précieuse.


A trois ans de la retraite, sa vie de journaliste classique qui semblait vouloir demeurer inexorablement figée jusqu’à la fin de sa carrière, a pris une tournure passionnante.
En effet, il a fini par opter pour le journalisme électronique.

Depuis, les coquilles ne sont plus aussi pérennes qu’elles ne l’étaient auparavant : gravées à l’encre noir sur du papier de format A3 mais sont corrigées au fur et à mesure qu’elles sont découvertes ou signalées par des lecteurs.

La « dead-line » ne veut plus rien dire pour lui.
Il lui arrive de poster des scoops au beau milieu de la nuit.

Il n’aurait jamais pu croire gouter un jour au plaisir, de faire de l’ombre aux autres médias.

Plus vite que son ombre, il écrit, publie et voit les gens réagir avec plus ou moins de ferveur.

A l’heure qu’il est, je le vois, crayon à la main à devancer tout le monde.

Une nouvelle ère du journalisme vient de voir le jour, il est comblé d’être un de ses rayons de soleil.

samedi 28 novembre 2009

L’esprit de l’aïd expliqué aux plus petits (et éventuellement aux nuls)



«L’aïd el kebir » autrement appelé la grande fête ou fête du sacrifice.
Qu’importe quelle nomenclature est plus d’usage.
Ce moment privilégié de la vie de tout musulman même des plus démunis d’entre eux. Vu que L’islam incite à l’entraide et aux offrandes qui permettent de faire des malheureux en ce jour une infime partie de la communauté.

Oui !
Seulement en théorie !
Parce qu’avec des moutons de « petit calibre » à 500 dinars valant presque plus que leur pesant d’or, on ne peut pas dire que c’est une fête accessible à tout bon musulman, ou à toutes les bourses quelque soit le degré de piété.

Je cite à titre d’exemple le cas de Skander, un jeune diplômé chômeur avec son quotidien morose et sa vie d’un ennui placide.

Quand je l’ai croisé, le jour de l’aïd, il était attablé, le regard vide, autour d’un verre de capucin à trois cents millimes acheté avec des facilités de paiement, dans un des cafés hammamlifois les plus connus vu que d’un point de vue purement géographique, on ne pouvait vraiment pas le rater.
Se situant en plein rond-point de la ville d’Hammam-Lif à savoir le centre de gravité de cette petite ville fort sympathique mais engloutissant, je le reconnais, un tas de cas sociaux et de peines ancrées.


Il passait à revue tous ces aïds où ses parents lui ramenaient un mouton avec des cornes faisant un tour et demi. Il le sortait dans le quartier pour fanfaronner, étant de nature extrêmement vantard.

Quand il faisait ses études à l’IHEC de Carthage, il côtoyait les riches de la Tunisie. Il avait appris au fil des jours à partager leurs folies des grandeurs, leurs rêves incommensurables et leurs ambitions infinies.

A mesure qu’il escaladait les échelons académiques, ses rêveries enflaient.
Il se voyait déjà ministre des finances ou président de l’ONU.
Jusqu’au bien évidemment où sa maitrise est arrivée comme pour lui rappeler d’où il venait parce qu’il semblait avoir oublié avec le temps.

« Il est né pauvre, il mourra pauvre. »
C’était presque scandé en chœur le jour de sa soutenance par les présents.
Pourtant personne n’était présent puisqu’il avait opté pour l’huis-clos de crainte d’être intimidé.
Les chaises vides de la salle n’en avaient rien à balancer. Ils le narguaient.
Il était pourtant arrivé à les ignorer et à terminer son exposé en toute beauté.

Après cinq ans de ce jour fatidique, Skander s’est esseulé le jour d’un aïd où tout le monde est censé être heureux sauf lui et probablement aussi les gens qui lui ressemblent, à qui la vie ne semble pas daigner sourire.

Il est de confession musulmane certes. Mais il se permet de se poser certaines questions quant à cette fête du sacrifice.
Cette fête est le jour le plus difficile à vivre pour le jeune diplômé chômeur qui ne compte plus les mois d’oisiveté.
Il voit les gens sourire, défiler devant le boucher d’en face forts de leurs couffins qui peinent à englober toute la masse de viande qu’elles véhiculent.

Chaque coup de feuille de ce boucher d’en face est un supplice.
Pourquoi n’a-t-il pas un travail ?
Pourquoi ses parents sont morts ?
Pourquoi personne ne l’aide ?
Pourquoi ce qui est théoriquement la fête de la générosité tourne au cauchemar pour lui ?

N’ayant pas les moyens de s’offrir de la viande tout au long de l’année.
Il en est arrivé à oublier son gout.
La blague assez connue qui dit « Comment appelle-t-on les gens qui ne mange pas de viande ? Les pauvres ! », ne le fait pas sourire du tout. Bien au contraire
Il trouve qu’il aurait répondu pareil vu son expérience personnelle.

Et puis il se leva avec amertume pour mettre fin à ce calvaire saluant au passage ce tortionnaire par excellence qu’est le boucher d’en face et quitta les lieux.

Il est déjà 17 heures, cette journée est bientôt finie. Il s’en va noyer son chagrin dans un verre d’eau à la concentration surélevée de calcaire pour faire passer ces calmants qui lui permettent de vivre ou plutôt de continuer à rêver.

Puisque le rêve éveillé s’est révélé impossible.
Il est devenu réaliste et s’en remet à Morphée.
Demain, il respirera un bon coup. Il lui restera une bonne année à vivre pleinement sa misérable vie avant que la fête de la générosité ne vienne le lui rappeler.

vendredi 27 novembre 2009

Le berger et ses moutons

Je reste perplexe devant cette peuplade de moutons dirigée par un berger mal-rasé, à la mentalité carrée, à coups de bâtons pour qu’ils suivent la trajectoire qui leur est dessinée préalablement à main levée.

Ce qui expliquerait probablement les courbures imparfaites que prend naturellement cette trajectoire.

Certains moutons bêlent… d’autres pas…
Les moutons qui bêlent dérangent parce qu’ils réveillent les voisins.
Les voisins pourraient nuire à la santé d’un berger par un simple coup de fil.
Quand la nuit habille le monde, notre berger s’en va régler leurs comptes à ses brebis égarées qui ont la mauvaise idée de bêler.

Le berger ne comprend pas ce qu’ils ont, ces moutons, à bêler.
Les moutons se tuent à lui expliquer que c’est leur seule raison de vivre.
Il finit tout de même par les croire, en leur ôtant la vie en même temps que le droit de bêler.

Demain, le prétexte sera tout trouvé. Sur le certificat médical de décès, il cochera « Aïd el kébir » comme cause de décès.

Demain, des moutons périront, très peu garderont la vie sauve.
Même ceux qui ont gardé le silence tout au long de leurs vies s’en iront.
Dans deux jours, les têtes carbonisés, ils se ressembleront tous. Il ne restera plus que le berger qui n'aura aucun mal à adopter et éventuellement à battre une autre peuplade…

dimanche 22 novembre 2009

Football, sexualité et fraternité algéro-égyptienne

Je déclare solennellement à tous ceux qui ont accédé à ce billet exclusivement attirés par le terme « sexualité », qu’ils peuvent dés à présent se rhabiller et aller voir ailleurs.

C’était simplement un artifice pour faire, pour une fois, un titre captivant, aguichant, qui fait vendre comme savent si bien le faire les torchons et autres tabloïdes qui minent le monde du journalisme.

Je le reconnais mon humour peut bien s’alourdir des fois et pondre des sottises de ce genre. C’est surement mieux que beaucoup d’autres sots et qui sont en plus inconscients de leur idiotie.

La transition étant toute faite, il est naturel d’évoquer l’évènement qui a secoué le monde ces dernières semaines.

Il ne s’agit pas de la famine dans le monde, ni des innombrables mutilés de guerres ni même de la pandémie de grippe A qui commence à bien faire.

C’est, comme vous l’avez tous deviné : Le match.
ZE MATCH comme diraient nos amis français.
L’Algérie, l’Egypte, la Coupe du Monde, les médias, la guerre, Amr Adib, Ech-Chourouk algérien, le sport, la diplomatie, la politique, les mouvements de foules…

En d’autres termes, notre désarroi, nous autres arabes avec un minimum d’instruction qui voyons impuissants deux pays « frères » se jeter des pierres et des accusations invraisemblables pour un match de foot.

Des millions de gens accusés de terrorisme, des ambassadeurs rappelés, des jets de pierres.
Mais où va le monde ?

« Le football est l’opium du peuple », si Karl Marx était vivant, c’est ainsi qu’il reformulera sa célèbre expression.
Plus qu’un opium, c’est de plus en plus vers la LSD que vire le sport roi surtout dans le monde arabe.
Parce que la LSD déforme la réalité étant la substance la plus dangereuse qui soit.

Nous faisons peine à voir avec nos excès dans tout ce qui n’a pas d’importance et notre légendaire indifférence dans tout ce qui est capital pour notre existence en tant qu’êtres humains.

Les médias étrangers suivent, interloqués, l’évolution de cette guerre dont la seule origine fut un vulgaire ballon rond.

Des artistes égyptiens qui promettent de ne plus se produire en Algérie, la Fédération Egyptienne de Football qui se retire de la Fédération Nord-Africaine de Football, le journal Ech-chourouk qui déclare que huit morts algériens sont revenus du Caire à la suite des violences perpétrées par le public égyptien déchainé, des talk-shows quotidiens qui prêchent impunément la haine et la cassure orient-maghreb comme jamais auparavant. Des violences d’une infinie barbarie qui éclatent dans les deux pays à l’encontre de ressortissants qui n’ont que leurs prières pour ne pas en être atteints.

Des médias maghrébins à l’instar de Nessma TV , qui ont le mauvais gout de rétorquer.
Il y a des cons partout, mais jamais je n’aurais pu imaginer qu’il aurait pu y en avoir autant par m².

Marre d’entendre Amr Adib et consorts, marre de voir des algériens lancer des menaces aux égyptiens. Marre d’assister à une telle férocité sous le regard bienveillant de leurs sécurités nationales.

Si seulement j’avais mon mot à dire, je déclarerais ces journées comme pages noires de l’histoire arabe et bannirait le football à jamais de nos vies.
Peu importe si comme substitution, le peuple se rabatte sur les cigarettes, l’alcool ou autres produits nocifs pour la santé.
Au moins je n’aurais plus le supplice de voir les journalistes de France 24, CNN et autres sourire sournoisement en nous évoquant.

mercredi 18 novembre 2009

Finalement, ce blogging (tunisien), il en a dans le ventre !

J’ai passé un moment loin de cette blogosphère, loin de ses prises de tête, loin de ses polémiques qui ne trouvent leur valeur que dans les insultes échangées plus ou moins équitablement par des masses qui se rejoignent pour mieux massacrer.

Cependant, avec les derniers évènements, nous avons pu comprendre que cette blogosphère avait cette formidable capacité de renaître de ses cendres, de faire de sa persécution une source inépuisable d’inspiration.

Tout le monde a mis de coté ces différends qui scindaient une mini-blogosphère en de micro-blogosphères stériles et isolées.

Aujourd’hui, Tn-blogs apparaît comme retapé à neuf, séduisant, attrayant et donnant l’air d’être capable de discerner, de critiquer et par conséquent de déranger.

Il est vrai que je râle presque tout le temps, trainant malgré moi, mon sale caractère d’éternel insatisfait. Mais là, force est de constater qu’une nouvelle brise de liberté souffle sur nos blogs et nous entraine dans sa mouvance.

Bravo à tous et merci !

dimanche 15 novembre 2009

La Tunisie et la grippe A : Au diable les étudiants en médecine !



La Tunisie est l’un des pays qui prennent le plus de précautions pour essayer de limiter les dégâts de cette pandémie qui menace l’humanité.

Les tunisiens ont par exemple été privé d’aller en pèlerinage à la Mecque pour cette année.
Je tiens à saluer cette position. Aucun pays arabe n’en a eu le courage.

Cependant, il est naturel de faire bénéficier tout le personnel de santé du vaccin contre cette forme de grippe vu le risque accru de contagion quand on est en contact permanent avec des malades et d’éventuels porteurs de ce virus.

Les responsables n’étaient pas du même avis.
Les externes (étudiants en médecine qui, rappelons-le, doivent se présenter dans leurs stages respectifs six jours sur sept, de huit heures à midi et de qui on exige une présence maximale au lit du malade) ne sont pas compris avec le personnel médical. Ce qui est une aberration magistrale.

La vaccination sélective. Une nouvelle forme de ségrégation envers cette population estudiantine spécialement réputée pour ses incroyables capacités à fermer sa gueule même quand ses droits les plus élémentaires sont bafoués, en l’occurrence maintenant, celui d’apprendre, d’aider sans risquer sa vie.

A bas cette « léthargie citoyenne » !

A bon entendeur !

mercredi 28 octobre 2009

Offre alléchante au pays du bonheur absolu : un sidéen pour conjoint

Le Certificat Médical Prénuptial, à priori un gage de sécurité pour tous les chanceux de ce monde qui ont vu chez un être humain la douceur et l’amour que devrait fournir une moitié digne de ce nom.

En effet, il n’est délivré qu’après avoir pris connaissance des résultats d’examens cliniques et paracliniques destinés à rechercher une quelconque pathologie contagieuse que couverait l’un des présumés futurs-époux.

Jusque là, vous vous demandez probablement la raison d’être de ce texte vu que le commun des mortels est déjà initié à ce genre d’informations basiques.

L’immense problème, chers amis, comme l’indique le titre de ce billet, c’est que le dépistage du VIH, virus responsable du SIDA, (pour ne citer que cette pathologie) n’est pas de pratique courante en Tunisie dans le cadre du Certificat Médical Prénuptial.

Ce qui m’a poussé à tirer ce signal d’alarme c’est cette dame qui s’est présentée aux consultations externes du service d’infectiologie et chez qui on a retrouvé le VIH.
Il s’est avéré par la suite que même sa fille portait dans son sang cette bombe à retardement.
Et en poussant plus loin les investigations, on a compris que le mari avait reçu un certificat prénuptial affirmant qu’il pouvait se marier sans risques alors qu’il était séropositif pour le Virus de l’Immunodéficience Humaine.

Destin tragique pour une femme que le système sanitaire a trompé.

Cependant, tout le monde peut exiger que le dépistage du VIH figure dans la liste des examens à réaliser.

Exigez donc, votre droit de vivre !
Parce que le SIDA tue…
Parce que le système sanitaire tue…
Parce qu’un citoyen averti en vaut bien deux.
Parce que le SIDA n’a pas de visage ou alors celui d’un sourire éclatant voire même d’un corps alléchant.
Pour finir parce que… La confiance dans ces circonstances n’est qu’une bêtise d’une infinie naïfeté.

vendredi 16 octobre 2009

Songes et élucubrations

Porter tous les maux du monde, pâtir de toutes les peines.
Etre réduit au statut de simple spectateur impuissant d’un spectacle ennuyeux, d’une merde ornée de paillettes à laquelle on peine à prendre gout.

Marcher seul en silence avec pour unique compagnie un désespoir incommensurable et une haine démesurée.

Mâcher ses mots et les avaler parce que personne ne comprendra.
Parce qu’on parle une autre langue.

Voir dans tous les murs du monde, dans tous les entractes et des chapitres inachevés, des chansons tristes, un son mélancolique de piano vieilli et délaissé.

Ecrire pour unique amour.
Ecrire pour unique raison.

Ecrire comme pour mourir et renaître entre les dents des insectes nécrophages.

Aucune envie de pleurer car plus de force et plus de volonté.
Juste l’envie de marcher seul en silence, tout aussi désespéré.

Laisser un cœur qui ne sait de l’amour que la fougue des héros romanesques, communiquer avec une lune irréparablement navrée de l’écouter.

Se laisser prendre dans les draps de la solitude.
Ne surtout pas s’obstiner à quitter trop vite son exil.

Parce que dans son bagne on peut déguster du Brel, apprécier Baudelaire et trouver Aznavour trop joyeux de s’exprimer.

Demain est un autre jour, demain est un jour nouveau.
Dans son esprit anesthésié, sa créativité muselée ou sa liberté piétinée… Le mieux n’est-il pas de se laisser dévorer par l’insatiable envie d’exister ?

lundi 12 octobre 2009

La vie tranquille des gens des urgences…



Dans ce couloir lugubre truffé de chambres qu’on se plait à dénommer box, s’entassent des dizaines de malades.
Le lendemain, ils auront soit eu trop peur pour leur vie, soit eu le bon reflexe juste à temps soit pas assez de veine pour passer ce cap aigu en toute sécurité.

Mais la majorité écrasante s’accordera à affirmer que pour un pays classé premier au Monde Arabe et en Afrique dans un certain classement basé exclusivement sur la qualité de vie, c’est quand même curieux de se retrouver dans ces conditions tellement lamentables dans ce qui est considéré comme étant une grande artère du secteur médical du Grand-Tunis.

Ahmed un jeune habituellement souriant d’el Mallassine, simplement heureux de vivre qu’importait sa condition, se trouvait étendu aux côtés des innombrables Mohamed qui se tordaient de douleur en silence et des infinies Fatma qui piquaient leurs crises d’hystérie (ou crises H dans le jargon médical), tranquillement sous les regards à la fois effrayés et compatissants des Mehdi et des Samira qui les accompagnaient.

Il se faisait vraiment tard.
Dehors, ce n’eut été ces circonstances, on aurait pris un malin plaisir à apprécier une tasse de thé pour mieux être submergé par la quiétude de ce silence qu’on ne pensait jamais atteindre ce coin du monde malmené par les klaxons des taxis qui l’envahissent d’habitude, cette espèce de conducteurs hélas étrangère à toute forme de patience.

Ahmed perdit définitivement le sourire. Il fallait le comprendre le pauvre avec treize coups de couteaux qui lui ornaient l’abdomen et le thorax, on ne pouvait pas lui demander davantage de compréhension.

Pouls filant, tension imprenable, arrêt cardiaque… Réanimation acharnée…
Le patient récupère… Mais son cœur insiste pour avoir le dernier mot.
Heure du décès : 3h55.
Le braquage à l’arme blanche a eu raison de son âme.
Le médecin urgentiste impassible, coche la case obstacle à l’inhumation du certificat médical de décès et réclame de ce fait une autopsie.

Pourtant, à ses débuts, ce médecin pleurait toutes les larmes de son corps à chaque mort à laquelle il était confronté.
Le jour de l’aïd el kebir, il refusait d’assister à l’assassinat de cette créature innocente qui avait simplement eu le tort d’exister.
Aujourd’hui, le terme « mort » ne signifie plus pour lui qu’une place vacante de plus dans les lits du service. Ceci ne veut aucunement laisser croire qu’il n’était pas compétent ou qu’il se désintéressait de la vie de ses malades. Bien au contraire, il s’obstinait à donner le meilleur de lui-même pour assurer la survie de chaque patient qui le croisait.
Mais à voir autant de morts, c’en devient naturellement banal. La fibre sensible s’anesthésie et finit par succomber sous le poids de l’expérience.

Il est aussi des nouvelles apaisantes émanant de cet édifice plus angoissant que la villa d’Amityville, Les Mohamed n’avaient rien de grave et sont retournés chez eux avec une simple prescription d’antalgiques.

Les crises H et leurs spectaculaires théâtralisations ont fini par s’estomper. Les familles des malades ont compris que ce n’était autre qu’un signal d’alarme et un appel à l’aide.
Ils rentreront épaulés, se tenants les mains dans une ambiance des plus fraternelles.

La vie continue dans le service des urgences et suit son cours inéluctable sous le regard bienveillant des blouses blanches.

Le personnel au cours des rares périodes d’accalmies sortira prendre l’air et boire un café pour faire semblant d’adhérer à la tranquillité de ce qui reste de la nuit en attendant une autre vie à sauver…

jeudi 24 septembre 2009

Côtoyer la mort




Le matin d’un lundi qui ressemble drôlement au mardi qui suivra et à un mercredi ordinaire.
Le jeune stagiaire vétéran, remonte ce couloir bondé comme pas possible par des malades désespérés de voir leur plainte entendue un de ces jours.
En arborant cette blouse jadis blanche, jaunie et ternie par le poids des jours et du café et des excréments que les oiseaux se plaisaient à lui larguer de là haut…
Elle lui donnait de l’allure et même une autre dimension.
Il voyait dans leurs regards égarés, renaître un certain espoir en le voyant.
Mais il savait pertinemment qu’il ne pouvait à lui seul changer tout un système, répondre aux attente d’un peuple alors que sans juger bon de leur faire parvenir cette convicition

En entrant, il fut accueilli par un spectacle matinal des plus agréables.
Un premier cadavre et puis un autre…
Des victimes du destin.
Un jeune de 24 ans pris dans une bagarre et qui essayait tout bêtement de calmer les esprits…
Et un vieux de 72 ans qui s’excuserait presque d’avoir été aussi longtemps en vie à croire les tares qui s’entassaient sur son dossier médical depuis des décennies entières.

Et puis, ce fut chaque jour pareil.
Avec des pics d’une dizaine de morts.
On n’est ni en période de guerre ni de pandémie.
Mais, on a tout a fait le droit de mourir quand même, de se faire réanimer, intuber, ventiler, de faire un arrêt respiratoire ou circulatoire et d’avoir un certificat médical de décès remplis en bonne et due forme.
Même en période de paix.

A la longue, notre stagiaire, mi je-m’en-foutiste, mi consciencieux, en arriva à flairer la mort, à la percevoir de loin, à lui parler, seul dans le noir et aussi à la sentir mais cette dernière faculté, il ne s’en vantait pas trop, croyant fermement qu’il n’était pas le seul.


Chaque jour en apercevant les corps inanimés, il s’en allait très vite vomir sa peine, son angoisse et son profond dégout de la vie.

En vomissant, il omettait d’expulser ses questions existentielles et son mal-être.

Pourquoi vivons-nous, si c’est pour se vautrer au fond d’un couloir sous les regards désintéressé d’un corps médical qui aura tout vu et tout vécu ?

Pourquoi baisser la tête tellement de fois si une telle fin est inéluctable ?

Pourquoi se pourrir la vie de questions existentielles si on n’est même pas sûr d’exister et qu’on est au moins certain de ne pas perdurer ?

Si la vie est une maladie incurable, où trouver la force et l’envie de vivre pleinement sa maladie ?

Et les nausées repartaient de plus belles…

Il passa outre ces interrogations… Il s’efforça de sourire face à cette brune inconnue au salut matinal chaleureux et séduisant.

Mais ces efforts étaient vains.

Force était de constater, que tous ces aléas de cette maladie incurable de la vie lui prirent le sourire… et pour longtemps.

vendredi 18 septembre 2009

Sabra et Chatila… 27 ans déjà…



Pour les amnésiques ou les incultes, le 16 et le 17 septembre 1982 eut lieu au sud Liban dans les deux camps de réfugiés palestiniens Sabra et Chatila un véritable génocide.

Le nombre des victimes varie selon les estimations entre cinq cents et cinq milles.

Le jeudi 16 septembre au soir, des militaires israéliens trahissent la confiance des réfugiés palestiniens du Sud Liban dont ils s’étaient engagés sous la bienveillance américaine à assurer la protection vis-à-vis notamment des milices chrétiennes libanaises pro-israéliennes surtout que l’ambiance était pour le moins tendue…

Effectivement, encouragés par les hommes de Ariel Sharon, alors ministre de la défense, les phalangistes ont tué sans répit aucun… des hommes, des femmes, des enfants, des civiles, des combattants de l’OLP, des employés de la Croix-Rouge…

Le cauchemar se poursuivra jusqu’à samedi vers 8h du matin, au moment ou pratiquement plus aucun bébé ne pousse de cri, plus aucun homme ne gronde et plus aucune femme ne pleure sa famille partie trop tôt…

Le calme règne de nouveau sur Sabra et Chatila. Les deux scènes d’un crime ignoble tourné à huis-clos sous un ciel grisonnant avec une infaillible mise en scène signée Tsahal et pour anti-héros les Phalangistes…

Le monde entier s’indigne… Mais quand le monde s’indigne des crimes israéliens, il le fait en silence, gentiment…

La vie de plus d’un millier d’êtres humains ne vaut même pas qu’on s’y attarde…

Un peuple qui se tue à vouloir exister. Mais qu’on finit toujours par assassiner avant qu’il ne puisse y arriver.

A l’insolence et l’infinie arrogance des panthéons dans lesquels se vautrent les « grands hommes » de notre époque. Les légendes préfèrent de loin l’unité et l’humilité des fosses communes.

Ames volées, volez en toute quiétude, survolez ces terres qu’on ne vous enlèvera désormais jamais plus et n’oubliez surtout pas de reposer en paix !

dimanche 13 septembre 2009

Je pleure l'art urbain en Tunisie à commencer par ce foutu rap tunisien!

J’en arrivais même à cultiver ce rêve clandestin de faire comme mes idoles, de prendre un micro, de placer des rimes sur un rythme effréné, de faire bouger des têtes et marcher des neurones.

Encore fallait-il avoir la capacité de dire ce qu’on ne savait pas ou d’exprimer ce qu’on savait autrement pour se frayer un chemin et avoir un public qui daignera bouger la tête en écoutant.

Je m’enivrais d’écouter des chansons que beaucoup ne comprenaient pas ou n’y arrivaient tout simplement pas à discerner le moindre gout ou le soupçon d’art dans ce vacarme douloureux à entendre et indigeste pour l’ouïe.

Après tant d’années écoulées, force est de constater que le rap est resté un rêve qui a fini par régulariser sa situation dans mon esprit, au fil des années en tant qu’une ambition ô combien inaccessible.

Faire du rap ? Mais tu fais déjà médecine ?
Un médecin rappeur ! Tant que la thèse se fait attendre et qu’Hippocrate ne m’a pas obligé à suivre certaines règles à travers un serment vieux comme le monde dont l’interdiction d’allier deux boulots « contradictoires » vu qu’être médecin est jugé noble alors que faire du rap est présumé méprisable.

Pourtant, je me sens on ne peut plus tenté d’être une grosse gueule qui viendrait vomir sa haine et communiquer son spleen à des spectateurs déchainés en mal de rêve et de repères.

Ce rêve me hante toujours et même plus qu’avant… De peur que ce ne soit un regret de plus à noter sur son testament.
Surtout quand je vois où en est le rap tunisien aujourd’hui. Très loin de nous ces rappeurs aux textes qui feraient rougir un féru défenseur des classiques de la musique de variété par un niveau pratiquement littéraire comme ceux du groupe IAM, de Passi ou de MC Solaar avec ses rimes déroutantes.

Chez nous, je ne vois qu’une bande de ratés, qui crient mais ne chantent pas et même s’ils se permettent parfois de chantonner, les textes n’ont aucune portée, ou pire, des fois, ils véhiculent des idées vieilles comme le monde comme ce Balti qui nous gratifie de sa « perle » : « Okhty ». Cette chanson où il interdit presque à sa sœur d’aimer avec le ton paternaliste et avisé d’un arriéré mental.
Cependant, il faut l’avouer, il a eu par le passé des « illuminations » avec notamment un certain morceau intitulé « Pouvoir, sexe w flous »…

N’en parlons même pas du reste du troupeau qui fait mine de ne pas mâcher ses mots mais qui aurait tellement mieux fait de les remâcher voire même de les avaler pour ne pas briser un silence dont on se rend que rarement de la valeur.

Même si je désespère parfois de voir un jour ce domaine fleurir.
Un autre mouvement qui vient de naître en Tunisie bien longtemps après les states (bien évidemment), c’est bien sûr le Slam.
Cette poésie urbaine qui est encore très selecte en Tunisie. Le groupe Slam Alikom mené par le talentueux Hatem Karoui fait présager le meilleur.

« I have a dream » comme Martin Luther-King en avait un à son époque, relativement s’entend.
Si en Amérique après tant d’années le rêve de ce pasteur noir fut pulvérisé par une réalité incroyable avec l’arrivée de Obama à la maison blanche pour casser la « barack » (Pour reprendre un jeu de mots très utilisé), j’ose aspirer à percer un jour dans ce milieu et de m’accrocher à l’art pour ne briser les chaînes qui me musèlent.

Sauf qu’on dit qu’en parler porte malheur…
Tant pis, ne dit-on pas aussi que la chance, c’est pour les faibles…

lundi 7 septembre 2009

Le patriotisme à la tunisienne à travers l’exemple de l’équipe nationale de football

J’ai parlé à des individus de différentes nationalités, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, instruits ou incultes, riches ou pauvres…

Ils s’accordaient tous à vénérer leur pays d’appartenance, à aimer leur hymne national et adorer les couleurs de leur drapeau en dépit des innombrables reproches qu’ils auront à formuler quant aux différentes manières avec lesquelles il est géré.

Mais ô grand jamais, je n’ai pu comprendre comment des énergumènes comme j’en croise par centaines dans ce bled clament fièrement leur déni de leur patrie et leur haine de leurs couleurs.
Imaginez que même en regardant un match de foot d’une extrême importance dans lequel son équipe nationale est l’un des partis, on puisse s’attrister de la victoire des siens.

C’est une idée que je ne suis pas arrivé à concevoir.
Comment peut-on naître, vivre, se nourrir et à priori être destiné à mourir dans ce pays et n’avoir même pas l’infime sympathie pour cette terre ?

Quand je vois des palestiniens lutter témérairement pour que puisse exister un état palestinien…
Quand je vois comment des libanais sont bombardés nuit et jour, perdent des êtres chers et ne pensent même pas à s’exiler pour fuir le massacre…

Dés que tu parles à un tunisien lambda, au-delà de son irrésistible envie de quitter le territoire national, il arrivera très rarement à s’opposer à cet appétit gargantuesque d’injurier son propre pays.

Pire encore, n’a-t-on pas entendu parler de cette pièce de théâtre tunisienne dans laquelle la réplique dénigrant la nation « dinomm hal bléd » soit accueilli avec des acclamations à tout rompre d’un public en mal d’insultes vis-à-vis de son bled.

De quel patriotisme parlons-nous donc ?

Le patriotisme est une idée désuète dans nos contrées, un fantasme que le peuple ne pourrait jamais assouvir, une légende selon laquelle un jour on a pu aimer ce pays dont l’histoire est toutefois riches en pages dorées.

Pourtant, des gens sont morts pour offrir l’indépendance aux tunisiens.

Des hommes ont laissé leurs familles et se sont isolés dans les montagnes au péril de leurs
vies et ont été baptisé les « fellagas » pour que je puisse aujourd’hui fredonner impunément une chanson des Beatles.

Que l’on s’obstine à vénérer « Ettalien » et à cultiver ce rêve inaccessible de bonheur et de succès, on pourrait très bien comprendre en voyant les conditions dans lesquelles vivent certaines familles mais qu’on en arrive à haïr le pays et à ne voir aucun charme dans le drapeau couleur sang flanqué d’une étoile et d’un croissant, c’en devient sérieusement révoltant !

jeudi 3 septembre 2009

La guerre divine

Je combats au nom de Dieu le tout puissant.
Dieu ne me l’a pas demandé, mais je suis sûr que si on avait une petite discussion création-créateur, il m’encouragerait à y déployer tout mon génie.

J’insulte les mères de ceux qui ne sont pas d’accord. Les pères aussi y passent. Parfois les sœurs tant qu’on y est.
Surtout quand l’ennemi est orphelin. Les affronts sont alors plus exquis.

Depuis que j’ai connu l’islam. Je vis en paix avec moi-même. J’ai enfin connu la quiétude. Dieu m’a promis soixante-dix vierges.
Par contre, je me fais un sang d’encre pour corriger mon environnement à coups d’acide chlorhydrique, de crachats et d’urines avec lesquels je couvre les mécréants.

Je mène la guerre sainte et même si je meurs, j’aurais le rang tant prisé de martyr et je me gaverais de Boukha et forniquerais à longueur de journées avec uniquement des vierges dans mon harem.

Je ne cesse de sensibiliser le monde contre les dangers de cette laïcisation dont les méprisables défenseurs se multiplient à vue d’œil.

Je méprise les avis qui me contredisent et vois en l’islam l’unique voie du salut. Dans le cas contraire, ces athées trépasseront par mes soins et périront en enfer éternellement.

Il est vrai que je n’ai jamais lu le coran, je n’ai même jamais prié mais je crois savoir que l’esprit de l’islam est en moi. La preuve en est, cette barbe que je me laisse pousser depuis plusieurs années.


Au nom de la laïcité et de la liberté d’expression, je combats l’islam et son Dieu le tout puissant.
L’audition de versets coraniques provoque en moi une éruption cutanée allergique.
Je crois dur comme fer que tous les croyants sont des idiots qui n’ont pas su comprendre qu’on n’est que le fruit du hasard, ou pire encore des faibles qui se laissent docilement guider par les règles puériles d’une religion absurde.

Je lève mon verre de whisky en plein mois saint du ramadan pour provoquer ce troupeau dont les cerveaux sont en veille depuis leur naissance.

J’insulte la religion et clame mon soutien à tous les mouvements anti-islam.
Traite inconditionnellement les filles voilées de putes coincées qui ont peur de saluer de la main un homme de peur d’être envahies par un plaisir interdit.

Je hais cette religion. Je mets en garde contre l’islamisation de cette population et ses dangers.
J’y vois la fin de la civilisation.

Je clame forniquer et me saouler à longueur de journées et me moque éperdument de tous ceux qui s’en abstiennent pour des promesses que personne ne saurait leur garantir.

Je crois détenir la vérité et rit à me tordre le cou en voyant les autres se prosterner.
Je me fous de heurter la sensibilité de quiconque, je suis dans un pays libre et je me permets penser ouvertement !





Entre ces deux extrêmes je peine à trouver lequel des deux nous mènera plus vite à notre perte. Mais je suis au moins sûr que les deux combinés nous y guideront beaucoup plus simplement.

mercredi 2 septembre 2009

زبلة البلوغوسفير



توا مديدة كبيرة، البلوغوسفير تفتقت من بعضها. انقسامات، سبان، إتهامات، خلافات.
يا تكون من الحرافيش يا تكون من الناس إلي يفهمولها في كل شيء ويعرفوا الباهي والدوني وعندهم الحق يسبوا بإسم الدفاع على كرامة الشعب والهوية.

يا حسرة على بلوغوسفير زمان إلي كانت الحملات على عمار وغيرو وراء بعضهم والناس تنقش النقشة تلو الأخرى.

كانت بلوغوسفير عندها دور في تونس. توصل المعلومات للشعب، تساهم في محاربة التعتيم إلي مغروم بيه اعلامنا العزيز الغالي.

تبقى نهارين غايب ترصيلك سويعتين تقرأ وتتبنن.

توا تغيب حتى جمعتين، كي تجي، تحمد ربي ما خلطتش على الخرم والتفاهات.

هذا م
وش وقوف على الأطلال، خاطر مازال الخير في الدنيا. وروح التدوين مازالت ما طلعتش نهائياً إلى الرفيق الأعلى.

أما هاو رصاتنا في مصب الزبلة متاع البلوغسفير، نفرزو والريحة قاتلتنا. أهوكة مرة بعد قداش نطيحوا بقطعة ما صارتش.
والفائدة في آخر الأمر واحد يكون راضي على إلي يكتب فيه.

samedi 29 août 2009

Texte hallucinogène



A base de métaphores, de comparaisons, d’oxymores et d’autres procédés (douteux) d’écriture.

En employant le passé simple de l’indicatif et l’imparfait du subjonctif comme pour dire qu’il ne susse pas mais qu’il ne fusse pas innocent pour autant…

S’efforçant d’être objectif pour écorcher vive une vérité d’une hypocrisie inouïe en s’aidant d’un sabre trempé dans de l’encre de chine en guise de plume.

Un texte à mi-chemin entre la poésie et la prose qui pose des verbes, des noms masculins émasculés par la force des choses.

Un texte aux appas certains qui allèchent plus d’un. Un texte fait entièrement à la main avec du cuir de daim.

Un texte qui rend la liberté aux oiseaux emprisonnés pour peu qu’il les entende chanter et qui traite des plus grands maux du monde avec une incroyable légèreté.

Un texte intemporel qu’on lira dans mille ans pour dire que l’on ne comprend pas ces divagations blasphématoires.

Un texte que l’on psalmodie du bout des lèvres de peur d’être surpris à regretter le temps où les gens écrivaient leur peines mais ne pleuraient pas, ne trouvaient aucune gêne à retranscrire les dimensions de leur pas.
Pour que justement dans mille ans, un jeune ado boutonneux perdu dans l’amour d’une console de jeu sache à quoi ressemblait la face du monde à notre époque.

Texte très souvent porté vers la poésie qui sent le moisi et dont les méthodes de persuasion s’apparentent à celles des nazis.

Quelques mots subtils, fragiles mais non moins agiles qui s’étendent, attendent et prétendent pouvoir agir.

Sacrées maudites lettres, qui ont marre d’avoir du mal et ont tellement envie d’être.

Elles partent déjà pour de nouvelles pages et avant de s’évanouir dans la pénombre, clament avec rage : « A bas les syllabes qui nous enchainent, bandes d’écervelés laissez les lettres prendre les rênes »

mercredi 26 août 2009

Et si une fin heureuse était à considérer ?



On passe le plus clair de son temps à chercher ce qu’on croit éternellement inaccessible, ce dont on ne soupçonnera jamais la réalisation et à s’accrocher inlassablement à des chimères.
Mais on se plait à rêver, à s’évader d’un quotidien morose vers des songes magiques.

On s’en sert pour garder le sourire, pour ne jamais s’effondrer, pour être grand et fort comme un homme se doit d’être et de demeurer.

Cependant, qu’en est-il quand le plus fin des scénaristes à savoir le destin ou le hasard, selon les convictions, passé maître dans l’art du « dribbling », coupe court à toutes ces idées reçues du pessimiste endurci que je suis?

Comment nous sentirions-nous si la fin était vraiment heureuse ?

Si le paradis allait inéluctablement nous accueillir ?

Si la femme dont on a toujours rêvé existait vraiment ?

Cela revient à se demander si un prisonnier ayant passé sa vie derrière les barreaux saurait retrouver gout à la liberté ou si un palestinien saurait apprécier la paix après tant de décennies d’occupation sanglante…

Pour ma part, même pris de court, la question ne se pose même pas.

Je l’ai su le jour où j’ai découvert sa présence dans mon monde.

Elle.

Une jeune fille au sourire ravageur, au regard débordant de malice, à la sensibilité à fleur de peau et aux gouts raffinés.

Une personne digne de confiance.

Une créature féérique en l’apparence humaine mais seulement qu’en apparence.

Elle a su en un moment dissiper des doutes vieux comme le monde, déraciner des idées noires que je pensais aussi invulnérables que des mauvaises herbes qui savent résister indéfiniment aux diverses exterminations amorcées ou à entreprendre.

Elle qui sait inspirer. Qui arrive à l’aide d’un simple sourire à irradier le monde de paix et de joie de vivre.

A lui parler, on l’apprécie. A la regarder on l’admire. A l’écouter, elle nous subjugue.

Si vous pouvez évoquer des guerres, des famines ou une pandémie imminente avec un indétrônable sourire aux lèvres, c’est que vous tenez votre merveille.

Je souhaite à chacun de trouver son miracle et je me contente, quant à moi, d’apprécier le mien parce qu’une fin heureuse n’est autre qu’un commencement.
Et que même en achevant sa vie avec elle… On aurait pleinement la fraîcheur et le sentiment de débuter…

samedi 22 août 2009

Un peuple qui aime se féliciter…

Je fais partie d’un peuple qui voit le bien partout.
Qui s’illustre de mille manières pour se féliciter d’une nouvelle journée.
Qui se tord pour trouver des occasions parfois tellement surprenantes de s’embrasser et de se dire « mabrouk ».
Les SMS défilent, l’opérateur téléphonique jubile, le peuple rit aux éclats.
Nous sommes des gens abondamment heureux de vivre au point que l’on célèbre nos fêtes et celles des autres cultures pourvu que l’on ait l’occasion d’échanger des vœux de bonheur.
Peut-être parce que souhaiter est un acte gratuit et qu’ici bas on affectionne particulièrement la gratuité.
C’est probablement pour cela que dans le JT de 20 heures de notre chaîne publique vedette, j’ai cité la première/septième chaîne télévisée TV 7, on est toujours content de ce que l’on est même si l’on n’est rien… Mais la vie est trop courte pour qu’on la gâche à s'auto-critiquer…

Critiquer oui ! Vous savez cet acte diabolique qui ne dénote que d’un mauvais gout et d’une haine démesurée à l’objet de la critique.

Il ne me reste plus que de vous souhaiter joyeux ramadan, joyeuses fêtes, vive la Tunisie, premier pays arabe et africain du point de vue de la qualité de vie, premier championnat de football à l’échelle africaine et arabe, premier pays arabe dans la compétitivité de son économie…

Viens embrasser ton frère ! Mais lèves-toi ! Tu n’oublieras pas de saluer ta maman et ta tante au Canada !

« Devenez tunisiens et accédez au bonheur ! »

كلنا معاً لمقاومة التصحر، والقومة بكري للتسحر



سخانة موش كان تفطر وتجيبلها أسلحة الدمار الشامل متاع إسرائيل وأمريكا وتزيد سيتيرنة ماء مصكج... ما تقدرش عليها.

وزيد يصدم علينا شهر الصيام في قلب الصيف... يا بوقلب!!!

ساعة قبل كل شيء رمضان مبروك على كل من يحب رمضان بما فيه الجو متاع التقمير في الليل والسهريات للصباح والبريك وشربة الفريك واللمة العائلية والمسلسلات وبالطبيعة أولاً التوبة النصوح لله عز وجل كان خلطنا عليها من العمايل الزرقة إلي تتبع فينا منذ سنين...

وحتى الناس إلي تكره حاجة اسمها رمضان وما ترى فيه كان جملة من سلوكيات لا تعكس سوى نفاق المجتمع... حتى هما انشالله رمضانهم مبروك ويوسعوا بالهم معانا بركة.

مع العلم إلي حد ما ألزم على حد باش ما عادش يسكر وإلا ماعادش يملى أيام بالي نسميّوه في ألدين الموبقات.

وأما في ما يخص إلي عاقد العزم باش يصوم شهر كامل انشالله وفرحان بحلول رمضان كأنو باش يقسم شطارى مع مولى قهوة الحومة كيما العبد لله... كل تمنياتي بعدم السقوط ضحية صيام يبدو أصعب من الباك والطب والدكتوراه مع بعضهم.
وكلمة أخيرة، السحور والسحور ثم السحور... للبقاء على قيد الحياة على الأقل حتى نتعرّف على إسم المترشح إلى كأس العالم متاع جنوب إفريقيا.

وإذا لا قدر الله... فاتك السحور يا صايم... فلك الله... وإلي خلق ما يضيّع

vendredi 21 août 2009

الحوايج في الماكينة... أنشرها ولك الأجر



الجملة هاذي ولات تعملي الحساسية. عندي جملة من اصدقائي على فايسبوك وفي الإيمايل مرجولي الكبدة متاعي بحكاية أنشرها ولك الأجر.

ساعة بربي فسرولي، من عند شكون خذاو كلمة إلي كان ننشرها عندي أجر؟ أنا شخصياً عندي مشكلة مع الغشة... شكون يضمنلي حكاية الأجر هاذي. تمشيش تدور قلبة مبعد ؟

وسؤال آخر: علاش إستعمال نبرة متاع تهديد ساعات وتسميع كلام من نوع: "إن لم تنشرها فلا تستحق أجرها".
أنا ما نستحقش أجرها وإنتي ما تستحقش نجاوبك.

قريب باش يطيح يسبلي في أمي وإلا يتعرضلي في الدورة خاطر ما مشيتلوش في هواه؟
وزيد بالقدر معاه، مش تقول كورنا البارح وإلا عملنا طرح رامي.

ماهو كي قدر علينا ربي باش تولينا داعية، أحكي برجولية، وقلي أنشرها برأس الحنينة وإن لم تنشرها نورمال، وقتها نقلك صحة وممكن ياسر نطيح بأقرب شريطة، ننشرلك دبشك وما غير مزية.

أما باش ندوروها لغة أنشر لا نغلط معاك، راهو ما يجيش، وشيء ما قالش بيه ربي... وعواشر توا مش مليح.

أقول كلامي هذا مع العلم أن جميع حقوق البث وخاصةً النشر محفوظة.
وإن لم تنشر كلامي هذا فلك أجر من عندي، دينار لايت إن كنت تونيزيانا وألفين إن كنت تيليكوم.

الحياة الجمعياتية في بلاد الترنني



في بلادنا قد ما عرفت عباد، فما حاجة تقريباً تلقاها عند الناس الكل ألا وهي الطمع.
فين ما تبدى فما فلوس وربح، الريقة تسيل، والمخ يولي يخدم وتمشي القيم تعمل دورة وتحل محلها المصالح الشخصية الضيقة (ساعات تولي واسعة، انتي والربح).

ناس تدبر أسفار، امتيازات، وبرشة حاجات وخدمات بلوشي على حساب المجموعة، وزد على ذلك يظهروا هوما فايقينلها ويقوموا بأعمال ذات مصلحة عامة ويعلى قدرهم بين الناس والصحافة تكتب وتمجد، وهللوا وكبروا تكبيراً...

وكان وقفت الحكاية هوني، انجموا نقولوا آش علينا فيهم وربي يبعد علينا ولاد الحرام ونغمضوا عينينا. أما برجولية يجيني واحد امسخ، كان جات الدنيا دنيا راهو ما يتهزش بمقص النار، يعطيني دروس في الأخلاقيات ويدعيلي في آخر الكلام انشالله نولي كيفو...

هكة ما عادش نقدر نصبر ولساني ينتان في لحظة ويركح ضرب خنيفري..

شنية نولي كيفك ؟
تدعيلي باش نولي سارق؟ وأنا والحمدلله ما عنديش دخل في المعامع القذرة متاعكم.

عباد مرضى ما قراوهم في المكتب كان الضمير المستتر، الشيء إلي خلى ضميرهم يحضر ويغيب إنتي والجو والمقام.

المعضلة الكبيرة هو أنو ما فماش مراقبة للميزانيات متاع الجمعيات وإلي يشد منصب في جمعية يبدى منو للكاسة ولا من يحاسب خاطر في بلادنا الناس في طبيعتها تحب إتفتف وزيد كي تلقى الظروف الملائمة، يولي شوية من الحنة وشوية من رطابة اليدين.

الحاسيلو الله يهلك كل من تفتف في كاسة وعلى ديار وكبر كرشو بفلوس الحرام وبطبيعة الحال ما نعمموش، فما جمعيات تعمل في حاجات كبيرة برشة وفما ناس مقتنعين ب إلي يعملوا فيه وهاذوما يستحقوا كل خير.

ولي عودة للموضوع هذا لدراسة مثال حي، هو إلي فيقني على الوضع.
خلي واحد لا يخليلهم لا يبقيلهم..
ونحن للفساد بالمرصاد.

mardi 18 août 2009

Poser des questions au sommet du Boukornine… Peut-être que l’écho nous en apportera les réponses

Le crépuscule annonçant la fin d’une journée ressemblant étrangement à la veille, submergé par la lassitude et appréhendant que le lendemain ne déroge pas à la règle, lui non plus, je décidai de partir prendre un souffle nouveau du Boukornine.

Arrivé au pied de ma merveilleuse montagne, j’entamai ma grimpée dans une piété digne de l’adorateur de ces deux cornes que je suis.

Pas à pas, balançant les bras machinalement pour amadouer les lois de la gravité.

Des cyclamens me croisèrent au chemin de ma destinée. Ils me saluèrent avec une courtoisie exemplaire comme s’ils affichaient fièrement leur soutien à ma quête légitime de vie à travers les méandres de ma virée nocturne.

Les sangliers, eux-mêmes, sont venus pointer leurs nez, étonnés qu’ils fussent de voir que les gens de mon espèce n’étaient pas déjà éradiqués.

Fallait les comprendre, d’un autre côté…
J’imagine bien votre réaction si vous croisiez un tyrannosaure sur le bas-côté de la route obscure menant à Naâsen ou à Takelsa.

Le vent aussi, était du voyage. Il n’hésita pas une seule seconde à souffler à me caresser les ambitions dans le sens du poil… Ou dans le sens des aiguilles d’une montre.
Cela dépendait surtout de l’angle d’où l’on voyait les choses.

A peine arrivé au sommet de cette montagne digne des plus fantastiques des contes de fées, un sentiment de bien-être m’avait envahi.
Mon regard surplombait toute cette banlieue et j’osais même croire que c’était toute la planète que j’avais l’honneur d’admirer.
Cet horizon lointain ne pouvait être que la fin du monde.
En ce moment bien précis j’ai beaucoup de peine à concevoir que la terre est ronde.
La preuve en-est, Rien ne tourne vraiment rond ici bas.

Force était donc de constater que cette vue était absolument imprenable, je prenais tout de même mon temps à l’apprécier.

L’heure était à la méditation.
A mon âge on commence à se poser des questions sur des notions qu’on pensait acquises et consolidées depuis fort longtemps.
Je ne suis pas aussi sûr qu’avant que un et un font inéluctablement deux.
Je ne suis plus certain que l’argent ne fait pas le bonheur ni même convaincu de la limite entre le bien et le mal.

Si des opposés sont voués à être séparés par une ligne rouge infranchissable pourquoi les sexes opposés s’épousent-ils ?
Si de leur union sacrée naît une progéniture… Peut-être ne suis-je que le fruit de l’alliance tout aussi sacrée de la vertu et du vice.

Rien n’est définitivement clair.
Tout n’est que soupçons.
Descartes peut aller se rhabiller. Le doute, en ce qui me concerne du moins, n’est pas la voie de la certitude.
Le doute ne mène qu’à des questions sans réponses.

Soudain, pris dans un rebond de lucidité… Je me surpris en train de penser. Alors que n’a-t-on jamais cessé de me le répéter, pour être heureux il n’est nullement permis de raisonner.

J’arrêtai net le fil de ma pensée et me contentai de chanter les louanges de ce Boukornine unique et toujours apte à m’inspirer.

O Boukornine, unique et grandiose volcan aies pitié de nos âmes perdues.
Prends-nous la pensée et offres-nous la quiétude et la sérénité avec lesquelles tu as pu supporter la chaleur du magma brûlant que tu caches dans tes entrailles depuis tant de siècles.

Parce qu’en moins d’un quart de siècle, la lave de mon cœur ardent m’est bien souvent impossible à endurer.

dimanche 16 août 2009

Jeune dégouté

Le dégout c’est ce que l’on ressent lorsqu’on a en face de soi un plat de lasagne succulente et que le seul sentiment qui nous gagne n’est qu’une irrésistible envie de vomir.

Certains croient que c’est surement un coup de blues rien de plus. Je crois pourtant que ce sont les rares moments de lucidité.

Les exceptionnels instants où la pensée atteint son apogée pour conclure à l’absurdité de notre existence et de toutes les quêtes qu’on entreprend.

Quitte à causer de la peine à un cœur qui ne voit plus d’issue à sa cause.
Qui voit son passage sur terre plus inutile que la légende de Sisyphe.

Que des mirages, tous ces rêves de bonheur…
Oui le bonheur n’existe pas !

Réveillons-nous !
Pourquoi vivre pour des chimères ?
Pourquoi s’obstiner à être naïf, à fermer les yeux et à sourire avec hébètement quand on sait que c’est perdu d’avance.

Le dégout est le stade ultime d’idées noires et qui vient juste après l’indifférence.

Je suis dégouté… de ne pas avoir trouvé de cause assez juste, assez noble et assez authentique pour m’y attacher et en faire une véritable raison de vivre.

Dégouté de ce sourire intéressé, qui n’est autre qu’une extorsion de fonds maquillée par un minable semblant de courtoisie.

Dégouté par cette opposition de pacotille qui prend des textes de bloggeurs innocents en otage pour dénigrer le gouvernement vu que c’est très rentable comme business.

Ces langues de putes qui touchent de l’argent pour lancer des campagnes calomnieuses en instrumentalisant des passages qu’ils peinent eux-mêmes à écrire. Ils n’ont qu’à aller se faire foutre tant qu’on y est.

Je suis dégouté de ce monde dénué de tout principe, truffé d’ignorants, de masses d’une bêtise déprimante qui ne respectent aucune règle et qui n’estiment guère le genre humain.

Qui s’entretueraient même pour un mégot, soi-disant en passant, que c’est plus une question d’honneur.
Archifaux !

Dégouté aussi de ces rabat-joies, toujours prêts à t’exploser le moral, toujours là pour te foutre des bâtons dans les roues.
Qui donneraient ce qu’ils ont de plus cher rien que pour te voir t’écrouler.

Blasé, fatigué, usé de poursuivre des illusions et d’avoir en guise de compagnons de jeu des amis imaginaires de la lignée des « liberté », « justice », « égalité » et compagnie.


Dans ce café bondé, autour de 50 grammes de glibettes et une tasse de thé à la menthe, personne ne fait attention à ce jeune dégouté,en pleine crise de spleen, qui cogite, esseulé dans son coin.
Personne ne comprendrait l’amertume de ce thé au sucrage excessif.
Parce que toute la foule a choisi de fermer les yeux, de rire avec hébètement et de faire semblant d’y croire.

En se levant de sa chaise, il fermera aussi les yeux, rira avec hébètement et fera semblant d’y croire…
Pour se fondre dans la masse, pour être un citoyen modèle selon les définitions en vigueur et surtout pour pouvoir purger sa peine de perpétuité dans son bagne « dégoutant » comme il se plaisait de le décrire et qu’on appelait plus communément « planète terre ».

jeudi 13 août 2009

Le mendiant de l’amour

Sur le bord de cette route délaissée, accroupi et esseulé, se trouve un jeune homme à l’accoutrement qui ne paie pas de mine et au visage qui fait ressurgir des doutes sur la théorie créationniste de l’origine des êtres humains.
Parce qu’il n’est pas tolérable pour une présumée création divine de contenir en si peu de superficie autant de défauts.

Il ne pleurait pas.
Il ne gémissait pas.
Il ne mangeait pas.
Mais il n’avait pas faim.
Il attendait simplement la fin du calvaire en silence.
Il savait que c’était inéluctable.
Ce n’était qu’une question de temps.

Cette vision sombre du monde lui permettait paradoxalement de vivre et d’arborer constamment ce sourire insolent dont personne n’arrivait à percer les mystères.
Même pas lui, selon certaines interprétations.

Un sourire qui affichait une dentition jaunie et qui dégageait une haleine tellement fétide, qu’on préférait le qualifier désormais de sourire « trop » insolent, de sourire indigeste ou de sourire répugnant.

Il ne se faisait donc plus d’illusion quant à sa destinée, convaincu d’avoir perdu d’avance tout ce qu’il aurait la mauvaise idée d’entreprendre !

Jusqu’au jour où elle passait à côté de lui à pied.
Elle s’était retrouvée là bas par un pur hasard.
Elle fit un sursaut quand elle le vit.
Mais il eut ce jour là une véritable illumination.

Il n’avait jamais vu de visage aussi angélique, de sourire aussi ensorcelant ni de corps aussi parfait.
Il jeta de suite les idées noires qui l’ont accompagné tout au long de sa vie et lui fit une déclaration des plus enflammées.

Il lui révéla notamment, qu’elle était une déesse, un ange qui était descendu du ciel pour l’accompagner au paradis.
Il lui confia que le malheur était de règle dans sa vie mais qu’il la voyait en tant qu’exception.


Elle restait bouleversée devant des révélations aussi intenses…
Ses joues charnues devinrent toutes rouges signe de sa timidité proéminente.

Elle se mit sur ses genoux pour lui dire ô combien elle appréciait ses mots.
Mais en chemin et au cours de sa périlleuse descente, un vent nauséabonde l’arrêta net.
C’était l’insupportable haleine qui fit une entrée tellement remarquable dans ce jeu de séduction que notre ami ne connaissait que dans les livres qu’il a dû bouquiner avant de se retrouver à la rue.
C’est alors que la princesse de ce soir là, s’est réveillée de son emportement et son rêve a viré au cauchemar.
La réalité glaciale a figé tous ces mots qui l’ont fait frémir quelques minutes auparavant.

Elle le voyait enfin avec les yeux et plus avec le cœur. C’est alors qu’elle lui répondait au nez en criant d’aller voir ailleurs, soulignant qu’elle était trop bien pour lui.

Mais lui, il le savait…
Il l’a toujours su d’ailleurs.
Il en était convaincu pendant toute sa vie.
Mais en l’espace de quelques minutes, il s’était cru capable de tout bouleverser d’un coup.
Oubliant, à tort, l’effet ravageur de son haleine.

L’histoire si elle était finie de la sorte, ne lui aurait pas causé plus de peine que les innombrables déceptions qui ont ponctué sa vie.

Il a, malheureusement, fallu que la jeune fille en question finisse par lui cracher à la figure avant de s’en aller comme signe suprême de mépris vis-à-vis de ce clochard qui a osé se voir avec elle, même dans rêves !

C’était, comme on se plait à dire : « la goutte qui a fait déborder le vase ! »
On ne lui avait jamais faite, celle là.

Cet acte d’une violence inouïe rien que parce qu’il a eu l’audace de se croire vivant pour une fois dans sa misérable vie…

Notre ami, ayant perdu son sourire insolent avec lequel il combattait les aléas du destin et qui lui permettait d’attendre patiemment sa fin.

Plus besoin de vous faire un dessin. Notre ami en a fini à l’aide d’une lame récupérée sur le trottoir en face.
Il connaissait l’emplacement exact des veines à trancher tellement sa maigreur en laissait apparaître le relief.

Pour finir sur un note d’optimisme (comme le vent de joie de vivre qui souffle sur ma vie en ce moment en dépit des apparences) notre ami repose aujourd’hui au paradis en compagnie de soixante-dix vierges toutes plus belles que la fille en question.
Son sort nous a aussi ouvert les yeux quant à la désormais incontestable véracité de l’origine créationniste de notre héro.

Je chante la femme tunisienne

Je ne peux m’empêcher d’être fier d’appartenir au seul pays au monde qui fête la femme et ce depuis plus de cinquante ans où le code du statut de la femme a vu le jour exactement le 13 août 1957.
L’un des rares pays où, pour un travail équivalent, la femme est payée identiquement à l’homme.

Aujourd’hui, je suis fier de cette femme tunisienne qui sort travailler, qui envahit les universités et qui bûche jour et nuit pour y arriver.

Même si dans nos rues, la femme est encore taxée de prostituée pour peu qu’elle ait envie de porter une mini-jupe ou de se faire belle avant de sortir.

J’aime toutes les femmes de ce pays.
Je les admire.
Je les estime.
Elles me passionnent.

De l’étudiante à la femme au foyer, la femme émancipée en passant par ces femmes qui triment à longueur de journées pour faire de ces terres fertiles des mines d’or ou de ces usines grisonnantes une source inépuisable de richesse.

Des brunes, aux blondes en passant par celles qui se teignent les cheveux avec du henné.


Vous égayez nos vies.
La moindre des choses est de vous en remercier.
Plus encore comme le chantait Julien Clerc : « Femmes je vous aime ! »

Une petite pensée aussi à feu Habib Bourguiba fondateur de la Tunisie moderne, celui grâce à qui nous marchons la tête haute où que ce soit dans le monde.

mardi 11 août 2009

Le temps est mort cet après-midi



Dans un moment d’inattention, et alors que je m’y attendais le moins, le verre de ma montre à la valeur sentimentale inestimable s’est brisé.

Je restais debout, sur place, abasourdi… Ne sachant plus si c’est un mauvais rêve ou une extrêmement dure réalité.
Je ne pensais jamais avoir à m’en séparer. C’était sans compter sur l’incroyable capacité du destin à dépasser la fiction, probablement pour donner aux écrivains réalistes matière à rédiger.

Sonné. Je m’étais accroupi pour ramasser les vestiges d’une montre grandiose qui m’indiquait le chemin comme le phare d’Alexandrie.
Mais tel est le sort des merveilles de ce monde… La perte inéluctable de leur éclat.
Comme le verre de ma montre qui a éclaté.
Ou mon âme dans sa profondeur qui a éclaté en sanglots alors que j’apparaissais impassiblement inerte.

Depuis que ma montre qui n’a pas de prix, s’est brisée, le temps s’est arrêté.
Il n’y a plus de soleil, plus de lune.
On n’est peut-être en plein jour, même s’il fait nuit.
Les expressions que j’emploie se sont soudainement habillées de structures pompeuses et anachroniques.
La vie elle-même a perdu tout son goût.
Il me faudra plus d’eau gazéifiée pour pouvoir digérer…
Et encore le résultat n’est pas acquis d’avance…

Mais il ne faut pas perdre de vue que c’est peut-être aussi un curieux signe du destin.
Le destin n’ayant pas les moyens de s’exprimer par un flux verbal et recourant inévitablement au triste langage des signes qui fait confiance à notre interprétation pour sa compréhension.

Parfois le message ne passe pas. Probablement dû à sa confiance déplacée en notre interprétation défaillante.
Mais j’aimerai plutôt le voir comme un « passes à autre chose ».
« Le destin est à tes côtés ».
« Tourne la page ! Tu ne crains plus rien ! ».
Même si j’ai l’intime conviction que le destin aurait très bien pu ne rien vouloir dire avec ce geste d’une infinie cruauté, ce n’est pas impossible, non plus, que ce ne soit qu’une manière comme une autre d’être méchant en ces temps de quiétude démesurée.

vendredi 7 août 2009

Nouvelles d’un Boukornine qui délaisse son Boukornine



Je donne de mes nouvelles à tous ceux que mes nouvelles intéressent.
Beaucoup de gens s’en branlent, j’en suis conscient, ce n’est pas nouveau.
Mais, au moins, je suis certain qu’il y a des personnes « sincères » qui liront ce billet en faisant mine de s’y intéresser.

Je vais bien.
Même si je suis malade.
Un peu.

C’est la faute à notre culture arabo-musulmane qui nous fait dire qu’on est au top de sa forme pile au moment où l’on se sent sombrer éloignant ainsi toute forme d’aide qui, seule pourrait nous être salutaire.

Dernièrement, lancé dans le bain d’une nouvelle expérience pseudo-littéraire palpitante, j’ai fait l’objet d’un monumental coup de ciseaux.
J’en ai perdu mon latin et même mon arabe dialectal.
Ainsi que l’envie, de tenir un stylo à bille ni même un porte-mine…
Comme si je n’avais plus envie de laisser transparaitre ma grise mine.

Mine de rien, ils ont triomphé.
Ils ont eu ma peau.
Moi qui me plaisais dans l’ultra confortable peau du pseudo-intellectuel, pseudo-écrivain, pseudo-talentueux.
Qui se dit qu’il sait qu’il est talentueux alors qu’au fond il a juste envie de faire semblant d’être talentueux.
Parce qu’être talentueux c’est bien beau.

Après tout, qu’est-ce que le talent ?!
Le talent n’est qu’un talon d’Achille de plus.
Le point faible de tout orgueil. Quoiqu’aussi le fondement de tout orgueil.
Le talent est relatif.

Je suis en tout cas très fort vis-à-vis de notre voisin quasi-analphabète si on ne comptait pas les journaux à deux balles qu’il se tapait à la place des gaufrettes pour accompagner son chocolat au lait matinal.
Ces journaux dont on dévore la rubrique sports, non pas par amour du sport, mais poussé par un élan des plus naturels de rentabiliser les six cents millimes qu’on eu la mauvaise idée de dilapider chez un marchand de journaux qui n’attendait que cela pour pouvoir vivre.

Oui, je divague…
Oui vous vous demandez pourquoi vous lisez ce billet.
Certains sont même là à se demander si c’est vraiment un billet.
Le billet étant un genre bien plus noble et pénible pour se laisser amadouer par des amateurs de mon envergure.

Mais non…
Je n’ai pas bu.
Enfin, je le crois.
Même si je n’en suis pas sur.

Les textes d’une inanité suprême de la lignée de celui-ci ont l’immense avantage de me faire sentir chez moi.
Parce qu’autrement, je n’aurais jamais eu l’assurance de les publier en hochant machinalement les épaules, comme je le fais en cette heure tardive d’un jeudi comme les autres.

jeudi 30 juillet 2009

Esclave des temps modernes destiné à la rédemption



Je ferme les yeux.
Je suis aussitôt transporté à bord d’une embarcation surpeuplée de mes semblables.
Je suis comme on dit un individu de couleur, la santé n’a peut-être pas de prix, mais je suis à vendre et le moins que l’on puisse dire c’est que je ne suis pas hors de prix.

En compagnie de mes compagnons de galère, nous ramons sous la menace des fouets qui nous guettent du coin des yeux. Nous ramons avec comme absurde destination notre enfer,
Les marchés de cette Afrique du Nord qui saura nous trouver un endroit où crécher et un boulot.
C’est une véritable aubaine en ces temps de crise.
Ils nous aiment tellement qu’on aura en guise de bonus, un maître qui nous commandera.

Nos lourdes chaînes nous rendent la besogne quasi-impossible.
En effectuant les taches qui nous sont imparties, nos attaches se frottent et de ce frottement nait un son assourdi par la multitude de parasites qui sévissent à bord de notre bateau usé.
C’est cette sonorité qui fera un jour éclore la musique gnawa, maitrisée par les Nass el Ghiwane et les Jil Jilala… et qui a inspiré beaucoup d’artistes de par le monde comme Jimmy Hendrix tant elle véhicule de souffrances et de peines.

A peine arrivés sur le port de Tunis, ils nous emmèneront illico au marché des esclaves qui sera plus connu après sous le nom de Moncef Bey et sera réservé au commerce de l’électronique.

Mon esprit fredonne, la Redemption song de Bob Marley…

« Old pirates yes they rob I
Sold I to the merchant ships…

Minutes after they took I
From the bottom less pit… »

Mon esprit s’arrête ensuite pour un moment, le temps de contempler la profondeur du couplet qui dit :
« But my hand was made strong,
By the hand of the Almighty »

Bob a tout dit.
Je chante et je pleure.
Damné sois-tu Bob, tes mots font ressurgir toutes mes peines.
« Cause all I ever had…
Redemption song !!! »

Ni argent, ni vêtements, ni livres, ni instruction, ni droits… Que de haine, que d’oppression.
Je pleure et oxyde avec mes larmes mes chaines toujours aussi accablantes avec en plus l’insupportable odeur de la rouille.
Le fouet me parle. Il aligne mes maux, sans syllabes ni sujet ni verbe ni même un complément.
Que de coups, que de violences supervisées par les régiments.

« But my hand was made strong,
By the hand of the Almighty »

Mon dieu prend mon âme, je te la rends égarée, troublée, outrée.
Elle refuse de vivre assujettie.
« Redemption song !!! »

Elle chante, mon âme, ô dieu le tout puissant le « Almighty ».
Ils ont assassinés tes prophètes, et brandit tes livres sains.
« Almighty » libères moi de leur inconscience et de leur haine.

…………………………………………………..

Ohhhhhhhhhh
Où suis-je à présent ?!
Est-ce les nuages que je vois là ?
Est-ce le paradis ?

Ce bien-être, cette sécurité ambiante.
Je vole.
Dieu, the « almighty », tu m’as sauvé des griffes du mal !

C’est au summum de la souffrance que le bonheur absolu fait souvent surface.
Je garderai toute ma vie les stigmates de ces pirates qui ont massacré ma famille et m’ont enlevés pour me vendre en tant qu’esclave.
Je ne suis pas un esclave.
Personne n’est esclave.

Je suis né pour être libre. Je suis mort pour rester libre.
Même si au vingt-et-unième siècle il demeure toujours des esclaves sur terre.
Des esclaves de leurs pulsions, de leurs aprioris, de leur bêtise, de leur ignorance.

Heureusement que dieu existe, et que tant que la mort ne nous touche pas, il reste encore une chance pour une éventuelle rédemption…
Chantons tous en chœur : « Redemption soooooooooong »

Et tant que « But my hand was made strong, by the hand of the Almighty », la vie ne pourra que valoir le coup d’être vécue.

…..

J’ouvre difficilement les yeux.
Une douleur à l’orbiculaire de l’œil tente farouchement de m’en empêcher.
Il est 7 heures du matin, après seulement deux heures de sommeil, il est déjà temps de rejoindre la vie active.
Je pars, tourmenté, à la suite d’un rêve qu’on aurait juré tangible fredonnant à longueur de journée triomphalement « But my hand was made strong, by the hand of the Almighty ».

mardi 28 juillet 2009

Si seulement il avait su…



19h32, Rue de Rome, Tunis

Personne ne le sait, mais dans exactement deux minutes quarante-sept secondes un jeune fougueux aux cheveux longs gominés va trouver la mort subitement à la suite d’un terrible accident de la voie publique.

Les circonstances de l’accident sont d’autant plus dramatiques. Ayant eu le tort de traverser trop occupé à défendre l’honneur de son club favori, une ISUZU n’a même pas daigné lui causer une mort digne…
Vu qu’elle l’avait écrasé tel un minable cafard avant de prendre la fuite sans que personne n’ait la présence d’esprit de noter sa plaque minéralogique.

Comme à son habitude la populasse s’est ruée sur « l’évènement » pour admirer le formidable paysage d’un jeune agonisant entouré par une effroyable mare de sang.

La totalité des témoins étaient restés les bras croisés, les yeux braqués vers la victime du jour de cette hécatombe que sont nos routes.
Aucun n’a pensé à alerter les secours omettant peut-être qu’il est un devoir citoyen élémentaire que de porter secours à une personne en danger ou du moins à appeler le SAMU.
Sous d’autres cieux on aurait réclamé et surement trouvé parmi les « spectateurs » une personne formée au secourisme comme il était de coutume de procéder.
Mais chez nous, on vous répondra naturellement que « Ce n’est pas ma spécialité !»

L’esprit du jeune homme étendu sur le sol, travaillait à une vitesse effrénée. Il se répétait inlassablement : « Non ce ne peut pas être la fin… »

Mais, si…bien hélas.
On ne choisit pas sa mort. S’il avait eu le choix, il aurait au moins préféré une voiture un peu plus luxueuse qu’une méprisable ISUZU.

Il regretta amèrement de n’avoir jamais cassé la gueule à leur voisin de palier qui s’acharnait à lui pourrir la vie sans qu’il ne réponde sous prétexte de respecter les règles rudimentaires de la bienséance.

Ou cette brune au teint clair qu’il contemplait chaque jour en croisant de temps à autres son regard hypnotisant. Mais, il ne lui avait jamais parlé de son amour de peur, certainement de se voir chassé définitivement de son royaume, ce qui pouvait anéantir sa vie d’un coup.

La prière aussi… Oui la prière !
Pourtant, il n’y avait jamais songé. Quand il entendait l’appel à la prière résonner dans l’atmosphère, c’était pour lui rien qu’un son dénué de toute portée.
Mais maintenant avec la face contre terre, mordant la poussière, à deux pas de la fin, il y pensait fortement.
Pourquoi il a fallu qu’il soit dans cette situation peu enviable pour juger bon de se prosterner ?
L’homme a cette incroyable capacité de n’atteindre l’humilité que lorsqu’il a tout perdu.

Sa vie défilait devant ses yeux, par bribes d’images avec comme image de fond le spectre de ces hyènes qui faisaient mine de s’apitoyer mais qui dans le fond, il le savait pertinemment n’étaient là que pour assouvir leur soif de sang.

Pour une fois, il était la star, celui qui retient l’attention de tous. En soit, c’est une incroyable ascension sociale pour l’extrêmement timide qu’il a toujours su rester.

C’est le moment où il commençait à balbutier quelques syllabes pour retenir l’attention de la foule endormie sur la nécessité de prévenir rapidement les secours, que la mort a choisi.
Et la mort, c’est bien connu, a toujours le choix. Elle aurait même pu lui distinguer une voiture de luxe pour le sale boulot… Mais, voilà !
La mort s’est prononcée et il a fallu que ce soit une ISUZU qui s’exécute.

Dix minutes plus tard, l’équipe du SAMU arriva sur les lieux et s’acharna vainement à réanimer un patient déjà parti sans retour.
Les gens continuaient à affluer de toute part pour ne rien rater de ce spectacle tant surprenant que gratuit !

Mais ces adeptes de séries tv en mal d’adrénaline et passant la majeure partie de leur temps à cultiver leur hébètement derrière un écran d’ordinateur n’affichant qu’une seule adresse, celle de facebook, peinaient à croire que c’était fini.

Oui ce jeune bien portant est décédé sur les lieux de l’accident.
Heure du décès : 20h approximativement.

La foule, ayant fini par comprendre, avait commencé à se dissiper laissant sur place ce corps inanimé gisant momentanément en l’attente d’être déplacé.

Ils se frottaient pratiquement tous les mains, ce soir ils auront au moins une histoire extraordinaire à raconter sous les yeux ébahis de leurs proches.
Ils se surpasseront chacun à sa manière à enrober l’histoire d’un caractère surréaliste pour décupler l’effet sur les auditeurs.
Dommage que vu la nature macabre de ces faits, personne ne les applaudira vers la fin.