Les fidèles du Boukornine

samedi 28 mai 2011

Un slam pour les internes et résidents tunisiens






Je suis un des innombrables stagiaires internés.
Aux visages cernés, au rythme de gardes effréné,
Armés que de leur volonté et d'un simple carnet.
Dévoués pour leurs malades à longueur de journée.
Trouvant que c'est tout à fait normal de devoir marner.
Insurgés par les propos indignes des responsables bornés,
Plongés dans l'incompréhension, parfaitement consternés,
Comment ose-t-on de nos efforts sincères baliverner,
Désormais on se taira plus pour nos droits profanés,
Pour nos malades bassinés, constamment embobinés,
Sur des brancards de fortune tristement acheminés,
Par le manque de moyens à une mort bête destinés,
Sur les efforts, sachez-le, on n'a jamais lésiné,
Aller à l'intérieur sans infrastructure équivaut à vous guillotiner,
Nous préférons encore faire grève, à nos principes cramponnés,
C'est l'hymne du malade que vous nous entendrez entonner,
On lutte pour des hôpitaux dignes pour les riches et les infortunés,
Ceux qui arborent des piercings et ceux qui préfèrent le henné,
On veut être impliqué dans la réforme comme tous les concernés,
On ne veut ni augmentation de salaire ni la révolution braconner,
Ce que nous tentons de faire c'est notre secteur, révolutionner,
Pour l'intérêt de nos malades, des tuberculeux aux orteils gangrénés,
Le mardi 31 mai devant le ministère de la santé, le RDV est donné,
L'équipe de garde sera en poste, le service minimum sera actionné,
Pour nos diplômes emprisonnés, nos rêves piétinés,
les fausses promesses ruminées et notre blouse blanche incriminée,
Ce peuple révolutionnaire qu'on tente insidieusement d'exterminer,
Nous serons forts, nous serons nombreux, nous serons agglutinés,
Pour plus qu'une âme malade ne se sente marginalisée et damnée.
Soyons unis ! Soyons de notre témérité et de notre patience ornés,
Plus jamais ce rêve de soins dignes pour tous ne devra être ajourné ! 

vendredi 20 mai 2011

Le bordel de la vie...




Le soleil se lève sur la douce planète Tunisie. Les rayons du soleil déplissent mon sourire et éclairent ma trajectoire.

Je monte à bord de la BoukornineMobile®, mets la musique à fond et m'envole vers ma destinée. Adepte des missions impossibles, je choisis la route la plus boueuse, le terrain le plus accidenté. 

Je m'envole comme jamais un humain ne l'a fait... Passionnément, intensément, les larmes aux yeux, le coeur battant sous une pluie battante. Mais personne ne comprendra. Alors vole ! Envole-toi vers les cieux grisonnants !

Même pas peur de l'orage... Même pas peur de Ben Ali ni de la BOP, ni de leurs bougres payés à 10 dinars la journée pour foutre le bordel partout où ils passent saccageant les commerces, terrorisant les passants. 
Même pas peur de la lacrymo, ne craignant pas de tendre vers mes idéaux. 


Voler à s'en brûler les ailes. Voler à se retrouver sans elle. Voler et n'écouter que Brel. Voler tel un nuage de sauterelles. 
Au diable l'existentialisme, au diable l'art et l'impressionnisme ! Mon coeur brûle après avoir été battu à mort avec une férule. 
Une pensée aux barques échouées et aux vagues qui caressent les barques échouées. 


Il n'y a pas de plus meurtrier que la vie. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas en être ravi. Ravi d'exister, ravi pour ceux pas ravis à la fleur de l'âge. Ravis pour les désirs inassouvis, ravi pour les chimères à jamais poursuivis, ravi pour une vie sans vis-à-vis, ravi de ne pas être né en Scandinavie. Ravi pour ce navire qui coule sans capitaine, ravi de la voir sourire, cette demoiselle hautaine. Ravi pour les marches gravies, ravi pour ma détresse que j'écrivis avec le sang d'un peuple jadis asservi et aujourd'hui à l'honneur indivis. 


Aller vers l'avenir, s'armer de son présent, n'avoir que son coeur pour unique présent et sa bonne volonté pour se donner raison et une persévérance en toute saison. 
Aujourd'hui sème en attendant que demain tu cueilles, Je te promets rien, il te guette, tu sais le cercueil. Mais moi, je t'aime, je suis de ceux qui, sur ton ombre se recueillent. 


Je sais qu'il est très facile de dire "Je t'aime!" Quand on vit d'art et d'eau fraîche, ce quotidien de bohème. Mais tu sais, toi, tu es mon baptême, mon Jérusalem , celle qui me rend blême, qui me pousse au blasphème, ma solution mon problème, ma naissance mon requiem, mon unique ma suprême, ma connexion mon modem, ma prose mes poèmes. 


Je suis exemplaire, prends en de la graine, à cause de toi, les pieds je traîne, moi qui t'es offerte le statut prisé de reine, et qui t'ai légué sans penser les rênes. 


Nuage, m'entends-tu, j'arrive avec mes bagages et une dose minime de courage. N'essaie pas de faire barrage entre moi et les orages.


Tout cela n'est pas ma faute mais celle de Baudelaire qui m'a transmis son spleen alors que j'avais mieux à faire. 

Mourrons aujourd'hui pour renaître demain. Le sourire saura me reconduire vers le droit chemin. 

mercredi 18 mai 2011

Dis moi qui sont ces gens...




Dis moi qui sont ces gens qui se délectent de notre sang, au nom de la politique...
Je vis mal dans cet univers immonde, retouché à la chirurgie plastique...
Journalistes amateurs, militants profiteurs, aux convictions de tiques...
Des partis mal-partis, de mensonges sertis, nuls en pratique...
En ce jour, ils sont morts, nous laissant des remords et une vie chaotique...
Des militaires au patriotisme austère, en héros authentiques...
J'emmerde les intégristes, aux faciès tristes et aux idées dogmatiques...
Vos attaques, votre haine, vos déclarations hautaines, que des piqûres de moustiques
Ma patrie ne pleure pas, on fera nos premiers pas de transition démocratique...
Qu'ils aillent en enfer, ici ils n'ont rien à faire, ces criminels fanatiques...
A tous nos martyrs, ayant succombé à des tirs, votre mort m'est traumatique...
Que Dieu vous gâte dans ses cieux, vous héberge sur des pieux poétiques...
Pour finir, déployons des efforts drastiques, soyons honnêtes, soyons sarcastiques, mettons le doigt sur les problématiques, quitte à être taxés d'hérétiques.
Notre peuple est mythique et on va gagner, c'est mathématique...


samedi 7 mai 2011

Je suis un témoin oculaire d'une Tunisie qui brûle...









J'étais au Centre-Ville aujourd'hui. 
J'ai la tristesse de vous annoncer solennellement que ce pays  brûle. 
Pourtant, j'ai une réputation de grand con d'optimiste, même quand ça va mal, avançant quoiqu'il arrive que "Lébés"...

J'ai vu des hommes indignés de la sauvagerie dont ils ont fait l'objet hier. 
J'ai vu des fonctionnaires de l'état dévoués à la cause du citoyen, prêts à leur fournir en abondance un gaz qui va droit au coeur au point de provoquer un larmoiement ému et sincère.


Des attroupements par ci, par là. Des jeunes surtout et des beaucoup plus jeunes. Certains serrant des pierres dans les mains, d'autres justes effarés de voir leur Tunisie sombrer et leur révolution violée en public.

J'ai vu une police concentrée sur l'avenue Habib Bourguiba mais qui menait à chaque fois un assaut sur une des rues avoisinantes, violentant tout ce qui bouge avec une barbarie inouïe. 
J 'ai vu aussi pour être honnête, des manifestants qui les provoquaient. 
J'ai vu des visages angéliques et d'autres balafrés. J'ai vu des femmes, des enfants, des voilées, des sexys, des pauvres, des riches. 
J'ai vu un pays sous le choc. J'ai vu un peuple qui pleure à pleine voix sa peine d'être toujours de la chaire à canon pour ces politiques véreux attablés dans un resto chic qui se partagent sans aucun scrupule les tranches d'une pizza succulente nommée Tunisie en se foutant royalement des pions qui esquivent les tirs de bombes lacrymogènes sur lesquels il y a écrit en gras: MKII-560CS à croire mes yeux.

Des yeux baignés de larmes. Des larmes meurtris de ce mélodrame qui dure, de ce rêve qui foire à coup sûr. 
La liberté chez nous a eu une sacrée odeur lacrymogène. 
Le rêve chez nous a massacré les ambitions sans gêne. 
La trêve chez nous n'aura duré que le temps qu'on nous morigène.

Dans un des assauts de la police en notre direction, et nous étions au niveau de la zone du passage de Tunis, j'ai couru à n'en plus finir, à ne plus sentir mes jambes. 
Courir non pas pour fuir ni pour en finir. Courir pour aller de l'avant, courir vers l'avenir. 
Avec un présent qui cale et un passé loin de me convenir. 
Je suis rentré certes, mais je compte bien revenir. 
Demain, après demain hantant les pas des inhumains. 
Le thorax exposé, les mains nues, les idéaux apposées sur mes lèvres charnues.

Ma Tunisie, si une bombe lacrymogène venait à percuter mon crâne, m'ôtant la vie au passage, saches que ton amour survira à mon âme. Quand je serai charogne, que les insectes nécrophages se régaleront de ma trogne, je garderai toujours ma main sur ta joue déposée et la tête sur ton épaule adossée. 

D'ici là, dors bien. On ne mourra pas aujourd'hui, peut-être un peu demain. Mais je resterai à jamais face à ta splendeur un éternel gamin qui s'émerveille de ton sourire à l'odeur du jasmin...

vendredi 6 mai 2011

Silence, ça réprime !



Hier je me suis réveillé avec du sel dans la gorge. Farhat Rajhi nous a gratifié de bombes nucléaires en guise de déclarations. Tout y va: "Gouvernement de l'ombre", "Rchid Ammar prépare un coup d'état si Ennahdha remporte les élections", "BCE a menti à propos de ma démission"...

Le matin même, Rajhi parle sur les ondes d'Express FM pour dire qu'il est sûr de ces propos, qu'il savait qu'il était filmé et qu'il persiste et signe. 
La Tunisie s'embrase, le calme précaire devient vacarme austère ou simplement chaos, si tu préfères. Mais que dire que faire ? 

On craint le vendredi de la colère. On craint les rayonnements solaires. On craint la jeunesse qui a du flair. La liberté étant un acte pervers. On le matraque et on le classe dans les faits divers. C'est le prestige de l'état qui le requiert.
Sur les activistes, l'étau se resserre. On les éviscère. On les incarcère. On les traite comme un cancer. 

Rajhi se rétracte. "C'étaient des suppositions, vous dis-je. On m'a piégé"
Héros de la nation ? Faussaire ? Irresponsable ? Maladroit ? 

Le fait est là que le peuple n'a plus confiance en ce gouvernement pour qui la justice n'est pas une priorité. 
Plus d'une centaine de magistrats véreux sont encore en poste. La Tunisie ne fait pas d'efforts pour récupérer son argent ici et là. 

Pendant ce temps là, à l'avenue Habib Bourguiba, sous une journée ensoleillée, une foule se rassemble, "A bas Sebsi ! A bas le gouvernement " crient-ils. 
On prendra tout de même le temps de leur répondre un à un en les caressant avec des matraques fraîchement débarquées de nos pays amis. Mais si la police est sadique le peuple n'est pas maso. 
Problème ? 
Non ! répondis-je ! 
Pour émouvoir la foule rien de tél que les gaz lacrymogènes. On aurait pu leur lire le conte de ce peuple mort pour sa dignité et sa liberté pour susciter leurs larmes mais ce serait trop long.

Puis, des journalistes passés à tabac. Des méthodes qui font un tabac. Le local de la presse violé par la BOP.  Des appareils photos confisqués ou cassés.  Des arrestations à l'aveugle...

"Non, merci !
Je ne veux pas de café. 
Les excitants irritent mes nerfs..." 

Dure journée... 
Et dire que c'était mon premier jour de congé depuis trois mois de dur labeur. 
Une révolution 2.0 serait-elle en train de voir le jour ou peut-être ne seraient-ce que les derniers soubresauts d'un peuple qui rend l'âme. 

Toujours est-il, Sebsi et cie, que la répression n'a jamais été la solution pour museler notre peuple ! ZABA l'a appris à ses dépens. Combien faudrait-il que vous nous frappiez de plein fouet avant de comprendre que mis à part les bleus que vous nous causez, c'est toute notre dignité que vous bafouez. 
Toutes les polices du monde me révoltent, sauf le Times New Roman, d'ailleurs j'utilise le Verdana ! 

"Aujourd'hui, c'est donc le vendredi.
Demain, ce sera le samedi. 
Je prendrais du thé, w bagla liha" 


dimanche 1 mai 2011

Ennahdha ou l'art de la victimisation


Ennahdha, parti interdit pendant des décennies, jouit actuellement de tous ses droits. Les responsables du parti sont présents sur tous les fronts, invités sur les plateaux télé, font des interviews à répétition dans les journaux, font des meetings un peu partout et disposent de moyens visiblement colossaux pour fédérer le maximum de partisans derrière leur propagande rodée et efficace.

Cela dit la victimisation demeure l'une de leurs meilleures armes pour faire parler d'eux. Le holocauste des islamistes pendant les années de plomb est l'argument le plus récurrent dans le discours "nahdhaoui".
C'est certes, efficace je vous l'accorde mais loin d'être un argument en bonne et due forme.
Pleurer pour avoir le pouvoir, je veux bien. Mais, si Ennahdha arrivait au pouvoir ? Nous ne savons rien sur ce qu'elle compte entreprendre.

Il faut essayer d'user d'arguments politiques, sociaux et économiques. Un programme dans les règles de l'art sans bien sûr tomber dans la concurrence déloyale, recourant à tort et à travers à l'inévitable justification divine.

Nous sommes tous les enfants du seigneur et personne n'a le droit de prétendre être plus musulman que les autres encore moins en se basant sur un code vestimentaire ou une des poils sporadiques sur le menton et les joues.

Ce qui se passe en réalité sur le net tunisien, c'est que les jeunes ont légitimement peur pour leurs libertés individuelles après que le "sheikh" ait déclaré ouvertement aux médias ses intentions liberticides (Cliquez ici).

Etant une jeunesse à l'humour corrosif de nature, connue de par le monde pour sa gaieté et son esprit satirique, ils "attaquent" Ennahdha à leur manière avec un esprit bon enfant. Ainsi, peut-on lire des noms de pages sur facebook du genre: "La jeunesse d'Ennahdha communiste", "La jeunesse d'Ennahdha marxiste" et j'en passe.

Mais ce n'est apparemment pas du gout du gout d'Ennahdha qui a choisi de porter plainte contre les admins de ces pages trouvant qu'on porte atteinte à son image par ce genre de blagues.

Pourtant, tous les autres emblèmes de la scène politique tunisienne ont été pris à partie... Des lunettes de Moncef Marzouki, à la calvitie de Nejib Chebbi en passant par les moustaches de Hamma Hammemi.
Tous sauf Ennahdha ont joué le jeu de cette jeunesse frustrée par la dictature et dont l'humour a été et demeure une constante vitale.

Le dernier artifice pour se victimiser aux yeux du monde et de l'opinion publique remonte à hier  avec les évènements de Monastir.
Ce qu'il en est en réalité, c'est que les nahdhaoui se sont attaqués à Bourguiba qui est vénéré à Monastir, sa ville natale, c'est très compréhensible.
La ville bouillonnait littéralement avant la venue d'Ennahdha. Les leaders de ce mouvement ne s'en sont tout de même pas préoccupés. C'était quand-même une provocation à la foule et les leaders d'Ennahdha endossent eux aussi une grande part de responsabilité.

Il ne faut pas oublier que l'acteur Atef Ben Hassine a frôlé de justesse le lynchage à Monastir à la fin mars après une déclaration à propos Habib Bourguiba qui a été mal-digérée. (Cliquez-ici)
Il a payé le prix de l’idolâtrie que voue cette région au Zaïm historique. Il n'est pas islamiste pour autant.

Par ailleurs, les témoignages de mes amis qui étaient sur place confortent la thèse avancée sur cette vidéo:









Pourtant, on ne voit que les réactions hystériques de barbus qui sont outrés par la sauvagerie gratuite de la foule et son penchant inquiétant pour le blasphème, comme vous pouvez le voir sur cette vidéo. (Cette personne filmée est en train de péter un câble, le terme médical est la "Crise H" dans sa forme masculine)









La vérité, ce n'est pas à moi de la déduire mais à une enquête sérieuse de la déterminer pour que les intentions des uns comme des autres soient mis à nu.

Parce qu'à croire mes amis, cela virerait vers la manipulation pure et dure et c'est tout ce que nous refusons.

Cela servirait à faire quoi au juste de jouer sur les sentiments des foules  ? Provoquer des incidents pour faire passer insidieusement l'idée d'être persécuté afin de créer des tensions de plus dans une société en pleine métamorphose ? 
A quel prix ? 

Nous sommes un peuple uni. Nous avons la même religion. Un même Dieu. Une même patrie à unir. Un même pays à rebâtir. Les mêmes acquis à préserver.
Ce que nous craignons c'est juste qu'une partie de la population se prenne un jour pour  Dieu et empêche les autres de vivre pleinement leurs libertés individuelles au même titre que celui de se prosterner, celui de boire un coup ou de voir sa petite amie tranquillement. 

Tout cela vient, faut-il le rappeler après un prêche du vendredi aux berges du lac de Tunis faisant l'éloge de l'excision des fillettes (No comment) ainsi qu'un sermon suivi d'une manifestation en pleine avenue Habib Bourguiba où des épées ont été arborées par les manifestants incitant ouvertement à liquider physiquement un instituteur qui a porté atteinte à la personne du prophète. (Clique sur ce lien)
Je signale à titre de rappel que nous vivons dans un état de droit et non dans une république bananière. 

Ceci dit, je persiste à croire que tout va s'arranger et que pour le moment malgré tout et comme le dit la magnifique Neyssatou: Lébés ! 

نْحبِّكْ يَا تُونس

تهون الحياة خمسُ مرّاتٍ في اليومِ الواحِدِ في حُبِّكِ يا تونسُ.

تَبكي عينايَ لأنّي لم أستَشهِد يومًا في عِشْقِكِ ويطيرًُ القلبُ فَرَحًا بِأنّي حَيٌّ أُرزَقُ لِأَرْزُقَ تُرابَكِ قُبلَةً على الجبينِ وعَشرةً على الوجنتيْن.

إنتي باب الجنّة والمْجاز، إنتي في الشّبوبِيّة إعجاز، إنتي بِنّة على بِنّة، إنتي الوطِيّة إنتي الحِنّة، إنتي الأُمّ، إنتي الكِنّة.

ماحبّيتش وعُمري ما نْحِبّ و طول عُمري في عوض نْصبّح نْسِبّ، ما نْفَرّق بين قصورات وخرب، كي ريتك قُلت هذه هيّ، أميرة الحضارات المِنسيّة، آلهة الجمال والحُرّيّة.

بترابِك بشطوطِك، بوْلادِك بجدودِك، بفُمِّك بخْدودِك، بأَرضِك بحدُودِك، بصَحرتِك بهَبلتِك، بجْفاك بلَمْستِك، بهَوانِك بقُوّتِك، بلْحيك بيسارِك، بشْوارعِك بدْيارِك.
حَبّيتْ فيك روحِك الخفيفة، الخليط بين ريحة الياسمين والجّيفَة، عينِيك وأجْفانِك، كراسِيك وأكْفانِك.

حَبّيتِك حتّى ماعادش الحُبّ، حَبّيتِك كيما يَحْكيوْ في الكتُب، بلا طمع في فلوسِك ولا في مناصب، غير مشمومِك قُدّامي وأنا شايِخ ناصِب.

يا تونِس إسْمَعني نَحكيلِك حكاية، حُبّي ليك عُمرو ما يكون ليه نهاية. في أرضِك تولِدت وفي ترابِك يِدفنُوني، وكلامي عُمرو ما يِتبَدِّل ولو تعمِل فِيَّا الدُّونِي.

موعِدنا في تُمْبُك جويلية نهار عيد ميلاد جديد، نهار إنتخاب المجلس بإرادة شَعبِيّة من حَديد، وأنا بحُكم الأغلَبِيّة راضي والله على ما أقوله شهيد.