Les fidèles du Boukornine

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vendredi 20 mai 2011

Le bordel de la vie...




Le soleil se lève sur la douce planète Tunisie. Les rayons du soleil déplissent mon sourire et éclairent ma trajectoire.

Je monte à bord de la BoukornineMobile®, mets la musique à fond et m'envole vers ma destinée. Adepte des missions impossibles, je choisis la route la plus boueuse, le terrain le plus accidenté. 

Je m'envole comme jamais un humain ne l'a fait... Passionnément, intensément, les larmes aux yeux, le coeur battant sous une pluie battante. Mais personne ne comprendra. Alors vole ! Envole-toi vers les cieux grisonnants !

Même pas peur de l'orage... Même pas peur de Ben Ali ni de la BOP, ni de leurs bougres payés à 10 dinars la journée pour foutre le bordel partout où ils passent saccageant les commerces, terrorisant les passants. 
Même pas peur de la lacrymo, ne craignant pas de tendre vers mes idéaux. 


Voler à s'en brûler les ailes. Voler à se retrouver sans elle. Voler et n'écouter que Brel. Voler tel un nuage de sauterelles. 
Au diable l'existentialisme, au diable l'art et l'impressionnisme ! Mon coeur brûle après avoir été battu à mort avec une férule. 
Une pensée aux barques échouées et aux vagues qui caressent les barques échouées. 


Il n'y a pas de plus meurtrier que la vie. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas en être ravi. Ravi d'exister, ravi pour ceux pas ravis à la fleur de l'âge. Ravis pour les désirs inassouvis, ravi pour les chimères à jamais poursuivis, ravi pour une vie sans vis-à-vis, ravi de ne pas être né en Scandinavie. Ravi pour ce navire qui coule sans capitaine, ravi de la voir sourire, cette demoiselle hautaine. Ravi pour les marches gravies, ravi pour ma détresse que j'écrivis avec le sang d'un peuple jadis asservi et aujourd'hui à l'honneur indivis. 


Aller vers l'avenir, s'armer de son présent, n'avoir que son coeur pour unique présent et sa bonne volonté pour se donner raison et une persévérance en toute saison. 
Aujourd'hui sème en attendant que demain tu cueilles, Je te promets rien, il te guette, tu sais le cercueil. Mais moi, je t'aime, je suis de ceux qui, sur ton ombre se recueillent. 


Je sais qu'il est très facile de dire "Je t'aime!" Quand on vit d'art et d'eau fraîche, ce quotidien de bohème. Mais tu sais, toi, tu es mon baptême, mon Jérusalem , celle qui me rend blême, qui me pousse au blasphème, ma solution mon problème, ma naissance mon requiem, mon unique ma suprême, ma connexion mon modem, ma prose mes poèmes. 


Je suis exemplaire, prends en de la graine, à cause de toi, les pieds je traîne, moi qui t'es offerte le statut prisé de reine, et qui t'ai légué sans penser les rênes. 


Nuage, m'entends-tu, j'arrive avec mes bagages et une dose minime de courage. N'essaie pas de faire barrage entre moi et les orages.


Tout cela n'est pas ma faute mais celle de Baudelaire qui m'a transmis son spleen alors que j'avais mieux à faire. 

Mourrons aujourd'hui pour renaître demain. Le sourire saura me reconduire vers le droit chemin. 

vendredi 17 septembre 2010

A l'enterrement d'une feuille morte...





Un sourire fait naître un espoir, un rêve ou un plan d'avenir.
un esprit crédule comme le tien, s'y accroche et se dit qu'il y a peut-être moyen de planter cet espoir et de le voir pousser au fil des ans.

Mais le fil ne tient pas sous le poids des années. Tu aurais du opter pour les fils métalliques. Cependant, toi, par amour du risque ou par souci d'économie, tu as préféré t'abriter dans une toile d'araignée.
Aujourd'hui tu ne paies que le tribut de ta nonchalance. 
Alors fermes ta gueule pour commencer et arrête de pleurnicher.

L'automne va bientôt s'installer.
Les feuilles de tes rêveries mourront et tomberont une à une décrivant une trajectoire curviligne obéissant à la loi de la gravité qui a cogné la tête de Isaac Newton tout en fléchissant la tête face à la volonté suprême du vent.

Tu me parais pale, peut-être malade. Mais souris ducon, pour avoir les rides aux bons endroits ou pour afficher tes incisives... Arrête de faire le malin!

Oublie l'amour, la liberté, les mots, la justice, la fraternité, la solidarité, l'humanité et tous ces autres principes poussiéreux. Tu es assez grand maintenant pour t'être aperçu au moins que le père Noël n'existe pas...

Pourquoi tu t'obstines alors à combattre des moulins à vent ?

Demain, au Djellaz, ce sera l'enterrement officiel de tes idéaux. Il y aura tous les rêveurs de ce coin du monde qui viendront te présenter leurs condoléances. Tu n'en as rien à foutre je sais... Tu es inconsolable même... Mais tu fermeras ta  gueule quand-même, parce que c'est moi qui te l'ordonne.

Demain, de tes propres mains, tu couvriras les corps inanimés de tes utopies de terre fraîche. Puis, impassible tu les enterreras à jamais. 
Plus tard, tu me remercieras, c'est nécessaire pour passer à autre chose. Alors s'il te plait, pour une fois écoute moi... Fais ce que je te dis...
Je dois partir à l'instant, je te laisse avec un pincement au cœur. Je te souhaite de t'en sortir, je sais ce que tu vis.
J'espère seulement que tes chimères ne sont pas des revenants et qu'une fois enterrés, ils ne referont jamais plus surface. 
Ceci dit, te connaissant et à avoir ces cernes qui te donnent une sale mine, je ne peux m'empêcher de craindre le pire... 



 

dimanche 16 août 2009

Jeune dégouté

Le dégout c’est ce que l’on ressent lorsqu’on a en face de soi un plat de lasagne succulente et que le seul sentiment qui nous gagne n’est qu’une irrésistible envie de vomir.

Certains croient que c’est surement un coup de blues rien de plus. Je crois pourtant que ce sont les rares moments de lucidité.

Les exceptionnels instants où la pensée atteint son apogée pour conclure à l’absurdité de notre existence et de toutes les quêtes qu’on entreprend.

Quitte à causer de la peine à un cœur qui ne voit plus d’issue à sa cause.
Qui voit son passage sur terre plus inutile que la légende de Sisyphe.

Que des mirages, tous ces rêves de bonheur…
Oui le bonheur n’existe pas !

Réveillons-nous !
Pourquoi vivre pour des chimères ?
Pourquoi s’obstiner à être naïf, à fermer les yeux et à sourire avec hébètement quand on sait que c’est perdu d’avance.

Le dégout est le stade ultime d’idées noires et qui vient juste après l’indifférence.

Je suis dégouté… de ne pas avoir trouvé de cause assez juste, assez noble et assez authentique pour m’y attacher et en faire une véritable raison de vivre.

Dégouté de ce sourire intéressé, qui n’est autre qu’une extorsion de fonds maquillée par un minable semblant de courtoisie.

Dégouté par cette opposition de pacotille qui prend des textes de bloggeurs innocents en otage pour dénigrer le gouvernement vu que c’est très rentable comme business.

Ces langues de putes qui touchent de l’argent pour lancer des campagnes calomnieuses en instrumentalisant des passages qu’ils peinent eux-mêmes à écrire. Ils n’ont qu’à aller se faire foutre tant qu’on y est.

Je suis dégouté de ce monde dénué de tout principe, truffé d’ignorants, de masses d’une bêtise déprimante qui ne respectent aucune règle et qui n’estiment guère le genre humain.

Qui s’entretueraient même pour un mégot, soi-disant en passant, que c’est plus une question d’honneur.
Archifaux !

Dégouté aussi de ces rabat-joies, toujours prêts à t’exploser le moral, toujours là pour te foutre des bâtons dans les roues.
Qui donneraient ce qu’ils ont de plus cher rien que pour te voir t’écrouler.

Blasé, fatigué, usé de poursuivre des illusions et d’avoir en guise de compagnons de jeu des amis imaginaires de la lignée des « liberté », « justice », « égalité » et compagnie.


Dans ce café bondé, autour de 50 grammes de glibettes et une tasse de thé à la menthe, personne ne fait attention à ce jeune dégouté,en pleine crise de spleen, qui cogite, esseulé dans son coin.
Personne ne comprendrait l’amertume de ce thé au sucrage excessif.
Parce que toute la foule a choisi de fermer les yeux, de rire avec hébètement et de faire semblant d’y croire.

En se levant de sa chaise, il fermera aussi les yeux, rira avec hébètement et fera semblant d’y croire…
Pour se fondre dans la masse, pour être un citoyen modèle selon les définitions en vigueur et surtout pour pouvoir purger sa peine de perpétuité dans son bagne « dégoutant » comme il se plaisait de le décrire et qu’on appelait plus communément « planète terre ».