Les fidèles du Boukornine

mercredi 16 février 2011

Mohammed Bouazizi, vendeur de clémentine à la sauvette...



Le monde se souviendra qu'un vendredi 17 décembre, il faisait beau dans une contrée perdue du centre de la Tunisie elle même perdue entre deux géants pétroliers baignant dans un bassin méditerranéen juste assez épais pour séparer le rêve occidental du calvaire africain.

Sur les manuels d'histoire pour lycéens djiboutiens le nom de Bouazizi côtoiera sans aucun complexe celui de Che Guevara.

Mohammed Bouazizi jeune vendeur de clémentine à la sauvette, bachelier qui lutte corps et âme pour sa survie et celle de ses prôches.

Tout le monde se rappellera de l'effet papillon qui a fait qu'une gifle sur la joue de Mohammed Bouazizi ait pu provoquer une tornade qui fera trembler tous les  trônes vieillissants de la planète.

Mohammed Bouazizi, jeune vendeur de clémentine à la sauvette attaqué sauvagement par la police municipale en la personne de cette jeune femme qui l'a giflé et lui a craché dessus en lui confisquant sa marchandise, sa charrette et sa balance puisque ce commerce est illégal.

Mohammed Bouazizi, jeune vendeur de clémentine à la sauvette est face au siège du gouvernorat de Sidi Bouzid pour réclamer son dû. Le gouverneur n'a pas daigné écouter ses doléances.
Il réitère sa demande mais il se confronte à la rigidité de la bureaucratie.

Mohammed Bouazizi, jeune vendeur de clémentine à la sauvette s'en fout de la bureaucratie, il l'a hait de toutes ses forces même s'il n'a pas lu Kafka.

Mohammed Bouazizi, jeune vendeur de clémentine à la sauvette dont la dignité a été violée en public, regarde cet édifice érigé en face de lui. Il sort une boite d'allumettes de sa poche trouée. Il sait qu'il a rendez-vous avec l'histoire.

Cependant, Mohammed Bouazizi, jeune vendeur de clémentine à la sauvette dont la photo fera le tour du monde, hésite encore.
S'immoler est un acte doué d'une inégalable symbolique mais s'immoler est doué d'une activité douloureuse des plus atroces.

Mohammed Bouazizi, jeune vendeur de clémentine à la sauvette a tout perdu même s'il pense que du haut de ses vingt six misérables années, un avenir plus misérable l'attend fait de crise économique, d'habits fripés, de manque affreux de moyens mais aussi de gifles, de crachats et de dignité piétinée par des moins que rien.

Mohammed Bouazizi, jeune vendeur de clémentine à la sauvette regarde Dieu en face et lui demande pardon. Il a décidé de se sacrifier pour son honneur, celui de sa famille, de son quartier, de sa ville, de son gouvernorat, de sa région, de son pays et surtout de celui de l'humanité entière.
Il prend une allumette la frotte contre une surface rugueuse d'où nait une flamme qu'il rapproche de ses habits 100% polyester, 100% inflammables.
Un corps prend feu, Sidi Bouzid s'embrase.
Le corps hurle, Mohammed Bouazizi agonise, accouchement laborieux d'un nouveau peuple, d'une nouvelle histoire, d'une dignité retrouvée et d'une volonté contagieuse de se soulever contre la dictature.
La rue est prise de compassion et de solidarité pour cet être sacré qui est venu les délivrer de la peur de leur oppresseur et de la crainte de leurs bourreaux.
S'en est suivie une glorieuse histoire au bout de laquelle les méchants fuient en Arabie Saoudite tour à tour alors que les méchants en sursis sur leurs trônes prennent des mesures sans précédent de libéralisation en écrivant leurs directives d'un stylo tenu entre deux doigts tremblotants.

Un mouvement planétaire d'émancipation des peuples a vu le jour, et au fil des semaines, l'humanité réécrit son histoire en déchirant les dictatures et en raturant les noms des corrompus.

Hommage à l'homme qui a changé le monde armé d'une seule boite d'allumettes et de sa foi en l'humanité.
Hommage à la charrette, hommage à la balance, hommage à la clémentine, homme au 17 décembre, un jour béni des dieux.
Hommage à la police municipale, hommage aux crachats, hommage aux gifles, hommage aux balles réelles, hommage aux BOP, hommage aux tortionnaires, hommage aux sous-sols du ministère de l'intérieur.

Hommage à ces flammes qui ont embrasé un corps innocent, incendié notre patience, réduit notre peur en cendres, émoustillé notre rage et éclairé notre voie.

Hommage à Mohammed Bouazizi, Tarek de son vrai prénom, jeune vendeur de clémentine à la sauvette, premier martyr de la révolution des hommes libres et initiateur de la prophétie de la dignité qui emportera le machiavélique Ben Ali et le tentaculaire RCD avant de faire exploser toutes les autres dictatures du monde, telle une bombe à fragmentation.

Repose en paix Mohammed Bouazizi, vendeur de clémentine à la sauvette, mon héros et celui de toute une nation.

lundi 14 février 2011

J'accuse les "jboura" de crimes contre la révolution


Des gens sont morts pour nous voir libres.
On a manifesté, risqué nos vies et inspiré du gaz lacrymogène pour bestioles enragées pour reconquérir une dignité violée.
Qu'avons-nous obtenu aujourd'hui que nos morts sont fraichement enterrés, peuple tunisien, amour de ma vie ? Si ce n'est le droit de gueuler sa haine des policiers impunément et surtout celui de transgresser toutes les lois sans aucune crainte et encore moins de scrupules.

Je sais qu'après une révolution, un chaos réactionnel est naturel et que dés que l'appareil répressif de l'état retrouvera ses repères, nous renouerons avec la sécurité.
La peur du gendarme, étant un mal nécessaire, un mal dont nous sommes hélas, entièrement guéris aujourd'hui.
Cependant, je reste sans voix face au "Tjoubir" d'une bonne partie de notre population.
Pour simplifier, il s'agit de deux catégories:

Ceux qui profitent de la vulnérabilité de l'état ou de leurs employeurs pour leur mettre la pression afin d'arracher une augmentation de salaire, une reconsidération de leur situation ou une titularisation.

Ceux qui profitent du chaos sécuritaire dans lequel est en train de sombrer le pays pour bâtir des habitations sur des terrains étatiques ou autres, construire des commerces illégaux sur des lieux publics ou investir l'Avenue Habib Bourguiba, pour ne citer que cet exemple, armés de brouettes pour proposer leur friperie et leur camelote aux passants indignés...
La ruralisation de la ville ! La sacralisation de la bêtise !

Dans ce cadre, Ce qui se passe devant le salon de thé la Phalène, est un cas d'école, (voir photo ci-dessus) l'expropriation d'un terrain public pour l'aménager à des fins commerciaux au niveau de l'avenue Hédi Nouira à Ennasr 2 sous les regards passifs mais hébétés des militaires.
A noter qu'à ce même endroit, la Phalène a effectué la même extension illégale, au cours de l'année 2010. Cette dernière a été démolie par la municipalité.

J'accuse ces irresponsables de haute trahison, de tirer à balles réelles dans le dos de notre rêve de voir notre Tunisie libre, grande et émancipée !
J'accuse ces hors la loi de s'obstiner à détruire notre patrie et la pierre angulaire de notre république platonique placée par le martyr Mohamed Bouazizi qui a offert son âme en offrande au Dieu de la liberté et de la dignité.
Réveillez-vous ! Vous condamnez les Trabelsi et vous n'êtes même pas meilleurs ! Si c'est votre conception de la liberté, alors révisez vos classiques, bande d'incultes !
Demain, notre pays se remettra sur pied et on aura aucune indulgence, aucune clémence envers ces ennemis de la révolution !

D'ici là, je le proclame haut et fort, je boycotte le salon de thé: La Phalène d'Ennasr 2 et appelle tous les patriotes à faire de même.
A bas l'incivilité et au diable la sauvagerie !

samedi 12 février 2011

صرخة زميم القفافة للتجمعيين الأبرار



بينما كنا جالسين في الحومة نتجاذب أطراف الحديث (من إلي صغير نتمنى باش نوصل نهار نزلق الجملة هذه)، نتحدث على بطولة إفريقيا للمنتوج المحلي، عن حسني وألمي كبيران، عن البرد إلي يضرب في المخ ديراكت وعن الفوضى العارمة التي تصفع بلاد الياسمين، بلاد بورقيبة، بلاد علي بن غذاهم، بلاد عبد السلام تريمش وبلاد البوعزيزي البطل، إذ تراءى لنا خيال شخصٍ أصلع، ركيك الظل وشجي الصوت قد تبين لنا في ما بعد أنه زميم القفافة، مسؤول بارز في الحزب الموقوف مؤقتاً: التجمع الدستوري (خاطر ديما ينقحوا في الدستور) الديمقراطي (إستناداً إلى مفهوم القذافي للديمقراطية).
نظراً لعدم توفر جهاز الآي فون الكات وذلك رغم المساعي الحثيثة في هذا المجال، وتعذر تصوير هذا المشهد التاريخي، أحيل على أبصاركم ما رسب في ذاكرتي مما شاهدت وسمعت، واللهم لا تؤاخذنا إن نسينا أو أخطأنا... 

"يا قفافة ! يا اخواني يا اخواتي ! يا عمد ! يا معتمدين ! يا رؤساء بلديات ! يا إلي كنتو شادين المناصب الكل ! يا إلي كنتو متمعشين ! يا طحانة كبار وصغار ! يا صبابة ! رانا مشينا فيها زيزي !
الشعب التونسي كبش فينا كيما مبارك مع الكرسي... يا قفافة يا مهجرين من بنية الحزب ! يا قفافة يالي حرموكم من هوايتكم المفضلة إلى وصلتوا فيها لأشواط متقدمة... ألا وهي التبندير ! 
يا قفافة يالي قهروكم ! يا قفافة يالي عذبوكم ! يا قفافة يلي ما خلاوكمش تسرقوا رايضين ! الشعب التونسي ملا جبري ! الشعب التونسي ملا جبري ! التجمع يا عظيم ! المجد للجنة التنسيق  !   يا الحزب يا سمح !
يا قفافة ما عادش خوف ! يا قفافة ما عادش خوف ! بن علي هرب ! بن علي هرب ! بن علي هرب ! توا ندوروها تخويف ! المجد للتخويف ! عظيمة انتي يا ميليشيات ! بن علي هرب ؟ عندنا مليون بن علي يستنى في دورو ومتوفرة فيه الشروط ! إنتهازي، خبيث، لا دين لا ملة، كذاب، خواف، قفاف وخاصةً يخدمنا ويخلينا نخدموا رايضين ! 
شعب تونس يا بهيم ! احنا بركة نفهمو في السياسة ! السياسة بمفهومها المتفق عليه في كل القمم العربية: حط في جيبك وإذا تعارض كرتوشة تصيبك !
يا قفافة رانا ولينا نخدموا في السرية ! يا قفافة رانا ولينا أقلية ! يا قفافة رانا نشكو من الإقصاء من وسائل الإعلام ! يا قفافة راهي المعارضة في التلافز تتعدى وأحنا نتفرجو كي الطحانة (ولو والحق يقال، احنا طحانة)
يا ناس راهي غنايتي المفضلة ولات غناية مانو شاوو: كلاندستينو !
يا ناس بلادنا داخلة في حيط ! وحتى كان مش صحيح باش ننشرو إشاعة إلي بلادنا داخلة في حيط ونسعى جاهدين باش نكملو على مرمتها !
الفوضى هي سلاحنا ! مادام فوضى مادام ما يتلهاوش بينا والحاجة الباهية إلي برشة مسؤولين مازالوا موجودين متورطين معانا للكرومة ومتفهمين الوضعية !
يا تجمعيين يا ابرار الفلوس راهي كاينا ! حرضوا الناس على الإضرابات خلي البلاد تتشل مادامنا تمكنا من تبرئة أنفسنا تماماً وكان حلو التجمع بقلة ليهم تو نحلو حزب آخر، وكان لزم يكون إسلامي إنافسو بيه راشد الغنوشي ماكم تعرفوا يا ناس، المبادئ عندنا كي الكلاسط ! "

تملكني شعور غريب ورغبة لا تقاوم في رفسه تحت أقدامي ولكنني تمالكت نفسي لإيماني العميق والمترسخ أن القانون هو الفيصل وأنهم سيحاسبون ! نعم ! سيحاسبون ! وبكل حزم إن شاء الله. 
دمتم احرار ودمتم أكبر مصدري مادة الكرامة النفيسة في كامل ارجاء المعمورة (إلي بحذا بني خيار)
ولكم مني السلام

jeudi 10 février 2011

L'AG du SIRT, le RCD et le service national




Pour commencer, je dois vous avouer que je n'ai jamais intégré ni les rangs du Syndicat des Internes et des Résidents de Tunis ni celui de l'AssociaMed, cette association des étudiants en médecine inscrits à la Faculté de Médecine de Tunis.
Le premier parce que je ne savais pas à qui m'adresser, la seconde vu que je n'ai jamais porté dans mon cœur cette association qui n'offrait à ses adhérents que la "chance" de choisir celui qui profitera de l'argent de la collectivité comme tremplin et pour visiter le monde aux frais de la princesse.

Aujourd'hui a eu lieu l'assemblée générale du SIRT à l'amphithéâtre du service de médecine légale de l'hôpital Charles Nicole pour discuter d'une éventuelle réaction commune vis-à-vis de la mise en application de la nouvelle loi relative au service national.

Au cours de cette réunion il y a eu des interventions très pertinentes comme celle de l'assistant Hassen Hentati qui a souligné l'importance de ne pas ramener des médecins spécialistes dans des hôpitaux où les moyens les plus rudimentaires pour soigner correctement un patient ne sont pas disponibles.
A quoi bon déplacer des médecins si l'infrastructure ne suit pas...

Par ailleurs, il y a deux conduites possibles face à cette loi relative au service national: Soit on demande une suspension totale de l'application de la loi soit on accepte sous des conditions.
La première option est aux frontières de la légalité et du bons sens et implique nécessairement des manifestations partout, des hôpitaux paralysés, des patients laissés pour compte, un blocage du ministère, un bras de fer avec la ministre et d'autres moyens chaotiques de faire entendre sa voix.
Cette possibilité reste envisageable et pourrait probablement payer à mon humble avis  vu le contexte actuel du pays, mais quel prix allons nous payer ? Serions-nous les seuls à le payer, justement ? Quel crime aurait commis le patient qui vient se soigner à la Rabta ou ailleurs pour être privé de soins ? Serions-nous en mesure d'assumer pleinement ce choix, si finalement, on le vote ?


La deuxième option est plus rationnelle à mon avis. Demander des garanties, une révision des conditions, du statut du médecin, des modalités. Et pour ce faire, nous disposons de moyens légaux de négociations via le comité du SIRT.
Pour ma part, le choix est évident. J'opte sans hésiter pour l'alternative la plus raisonnable. La Tunisie est assez secouée ainsi et le gouvernement ne sait plus où donner de la tête.
Des négociations concertées seraient idéales.

D'autre part, ce qui s'est passé ce matin m'a profondément choqué en dépit de mon entière conscience de la présence d'éléments perturbateurs issus du parti du Réseau de Criminels Déchus dans chaque réunion où le syndicat est partie prenante.

J'ai vu des membres et des anciens membres de l'Associamed s'obstiner à pourrir l'ambiance et à faire en sorte que cette AG post 14 janvier soit vouée à un échec inévitable.

Ces membres (et anciens membres) de l'associamed et autres parasites sont connus de tous et il est inutile de les nommer, sont des anciens RCDistes purs et durs qui ont su, quand le vent a tourné, prendre le parti de peuple et devenir des militants de la 25ème heure.
Aujourd'hui, j'ai vu des gens prêts à sauter sur la première occasion pour tout faire foirer.

Ils ont eu ce qu'ils voulaient quand notre maître le Dr Bennacer est venu réclamer que le secrétaire général du SIRT éteigne sa cigarette et que ce dernier, ne l'ayant pas reconnu n'ait pas pu contrôler ses nerfs.
Alors, j'ai vu de mes propres yeux ces RCDistes, sempiternels fauteurs de troubles, appeler la foule à quitter les lieux même après que le syndicaliste en question ait quitté les lieux.

Après avoir réussi  à faire sortir quelques internes et résidents crédules, ce même groupe d'agitateurs est revenu à la  charge, usant de tous les moyens possibles aussi bas soient-ils d'empêcher qu'il y ait un vote, de voler la parole au vice secrétaire général Mohammed Fares ou alors de pousser la majorité à voter pour une suspension de cette loi, d'où en découlerait un chaos dont on redoute l'issue finale.

Ces gens là ont toujours les mêmes méthodes saupoudrées de bassesse et imprégnées d'un esprit destructeur, le même que celui des Boubaker Sghaïer et consorts, le même que celui des milices qui anéantissent notre pays;

L'AG s'est terminée en queue de poisson, une autre AG sera fixée dans les jours qui suivent pour sortir avec un vote, on parle aussi de faire tourner des papiers sur tous les hôpitaux de Tunis en réponse à ceux qui jugeaient l'échantillon présent aujourd'hui non représentatif.

Pour finir, je demanderai à tous les internes et résidents de rester prudents, de se faire un avis sur la question calmement et après mûre réflexion sans se fier à ces "militants" qui ont parasité le système du temps du RCD et qui continuent encore et toujours à vouloir tout pourrir.

Gloire aux médecins en herbe ! Honte aux RCDistes ! Que la volonté des internes et résidents soit faite !

Diatribe de l'anarchie



Tunis sous des airs d'après-guerre,
une atmosphère anarchique qui m'atterre
et une populace qui surgit pour se partager le camembert
qui réclame des dinars avant le régime parlementaire.

Une ère où s'entassent les faits divers,
des archives foutues en l'air
et des attaques au lance-pierre
vas savoir à qui profitent ces revers ?

Mais que faire pour juguler la colère ?
Et stopper les incidents qui lui sont corollaires ?
Sera rude cet hiver avec ces mines patibulaires.
et l'interminable parcours de notre calvaire.

Ma Tunisie il faudra que tu persévères.
Tes vrais adorateurs te seront salutaires.
Ils te rebâtiront arborant un regard fier
Qui chassera à jamais les âmes incendiaires.

Laissons de coté nos revendications pécuniaires,
Prenons exemple sur les sacrifices des militaires,
Il n'est plus à cacher que notre état est déficitaire,
et que cette insécurité ne peut lui être que délétère.

Alors reprenons de suite ces principes élémentaires !
notre peuple est conscient et on le sait téméraire
Ne menons pas notre révolution à un destin mortuaire
Ce pays est le nôtre et nous sommes ses mousquetaires !

mercredi 9 février 2011

Une association de blogueurs ! Pourquoi pas ?

L'idée a germé pendant des années.
Elle a engendré des querelles, des débats, des centaines de billets, de messages et d'avis sans jamais trouver un terrain d'entente.
Vu que l'un des fondements du blogging c'est l'anonymat, non pas seulement dans les pays sur lesquels plane l'ombre dictatoriale d'une oligarchie qui défend violemment son pouvoir mais aussi dans des pays comme la France et cela afin d'éviter toute embrouille liée à son activité de blogueur et de pouvoir écrire librement.

Les blogueurs, dans le sens large du terme, à savoir les utilisateurs de Facebook et de twitter compris (définition des médias tunisiens) sont des personnes menacées, sans vouloir se faire passer pour des victimes.
Sous Ben Ali, bloguer était une activité à risque. Slim Amamou, Hamadi Kaloutcha, Azyz Amamy et Fatma Arabicca, un peu plus tôt, peuvent en témoigner. Et cette liste est loin d'être exhaustive.

Après le 14 janvier, on a tort de croire, même pour les plus optimistes, à un changement radical et immédiat de cette situation.
Rome n'a pas été construite en un jour, les nostalgiques de la dictature et de la violence à l'égard de ces blogueurs, véritables piliers de cette révolution et dernier rempart face à ces pseudos journalistes passés maitres dans l'art de la désinformation.
Les témoignages de personnes qui ont été sujets de menaces, de coups de téléphone douteux, piratages de compte et autres procédés douteux, rien que ces derniers temps, se comptent par dizaines.
Par ailleurs, un virage dictatorial à l'issue de notre révolution est toujours à redouter. Il ne faut pas dormir sur ses deux oreilles...

Cette association aura pour but de défendre les blogueurs, de les rassembler, de susciter des vocations et de dénoncer tout dépassement à l'encontre de ces jeunes gens qui se sont fait un point d'honneur de chercher la vérité à la source et usant de leurs propres moyens contournant ainsi les barricades d'une presse supposée libre mais qui ne l'est pas toujours.

Je soumets à votre bienveillance cette idée vieille comme le monde mais ô combien importante à mes yeux.
J'espère que je ne serai pas le seul !
A bon entendeur !

dimanche 6 février 2011

Révolution en danger !

 

Révolution en danger mais nos armes ne sont pas encore rangées et nos cœurs loin de se sentir étrangers à la cause de ce sang versé sur des pavés et toujours pas épongé.

Révolution volée, peuple soûlé, idées dans nos têtes chamboulées, mémoire des martyrs violée, des corps de balles criblés, des militants encore accablés et un RCD au diable attablé. 

Révolution d'abord puis intervention de l'état-major menant ZABA à l'aéroport puis zizanie en plein essor puis pillages puis miradors puis liberté pour réconfort avec l'anarchie comme sponsor puis Ennahdha qui ressort puis RCD toujours mentor qui se fond dans le décor et qui nous tue, étant carnivore.

Mais la révolution se poursuit je le proclame ! avec les mêmes hommes et les mêmes femmes ! Le même courage et la même flamme ! et notre passion pour unique sésame ! Accouchement laborieux d'une liberté haut-de-gamme ! et un peuple uni pour seule sage-femme ! la dignité est notre oriflamme ! Laissez-nous passer, je le réclame !


Ce ne sont que des mots, un simple bout de slam... pour arriver à bon port, à la nage ou à la rame ! 
Je me shoote à la liberté, la révolution est ma came ! J'ai épousé la dignité et c'est définitif, je suis monogame !

jeudi 3 février 2011

Ne m'augmentez pas mon salaire !

On ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs, c'est bien connu.
La Tunisie, elle aussi, a payé de son capital humain et financier le tribut de cette renaissance inespérée.
Postes de police, municipalités, tribunaux et autres propriétés de l'état ont été réduites en cendres au moment où les protestations contre la légitimité du défunt régime atteignait son acmé.

Aujourd'hui, au moment où le pays traverse une phase de transition aussi historique que délicate, une grande partie de nos concitoyens sortent dans la rue pour réclamer une augmentation des salaires et une amélioration des conditions de travail immédiates.


On a un pays à reconstruire en toute urgence mais dans ma patrie, il est plus important pour certaines personnes d'arracher leur part du gâteau avant que le soleil ne se couche.
Effet couvre-feu ? ou inconscience puérile de la fragilité de notre état à ce moment bien précis de l'histoire ?

A mon grand étonnement, l'état répond sur le champ aux attentes de ces mécontents avec des chiffres assez conséquents.

Pour ma part, je ne veux pas des centaines de dinars que  vous distribuez par-ci et par-là...
Cependant, j'exige de gagner la guerre contre la dictature après avoir triomphé lors de la grande bataille contre le dictateur.

Je serai patient, je vous laisserai dans la sérénité le temps qu'il faudra.
Mais, je vous préviens, je veux qu'un jour, je sois entouré de mes petits-enfants et que je leur raconte d'un ton grave que fut un temps, dans ce pays, penser différemment était un crime passible d'emprisonnement et de torture, images des sous-sols du ministère de l'intérieur et futur musée de la torture à l'appui.
Alors, je voudrais qu'ils se partagent des regards moqueurs  et incrédules dans un silence précaire avant d'exploser dans des ricanements interminables rapportant mes "contes" à des légendes, des affabulations ou à une éventuelle démence sénile qui serait venu à bout de mes neurones.

Au boulot gouvernement ! Institutionnalisez la liberté ! Garantissez nos droits ! Enracinez la démocratie et l'art de polémiquer et de débattre dans le respect de la diversité !
La société civile sera d'un grand apport.
Bâtissons notre pays !

Quant à cet argent, vous pouvez le garder dans les caisses de l'état.
Je préfère vivre un peu plus pauvre mais pouvoir l'exprimer ouvertement sans craindre pour ma vie.
Je me consolerai en me disant qu'on n'est jamais riche que de ses libertés !

mercredi 2 février 2011

Menacés mais libres !







Bien sûr, il y a les milices.
Bien sûr, il y a encore les coups de matraque.
Bien sûr, il y a l'insécurité.
Bien sûr, il y a le couvre-feu.
Bien sûr, on parle de kidnappings.
Bien sûr, on entend parler de braquages partout.
Bien sûr, on parle même de viols.
Bien sûr, il fait froid.
Bien sûr, nos cœurs tremblent.
Bien sûr, Ghannouchi quoique intègre et digne de foi, a collaboré des années entières avec Ben Ali sans jamais avoir les cojones de partir en signe de protestation.
Bien sûr, les manifestants de la Kasbah ont été dispersés avec une violence que même Ben Ali aurait condamné.
Bien sûr, le ministère de l'intérieur est encore en cours d'épuration.
Bien sûr, il y a les centaines de milliers de tahhana qui sont encore en stand by en attendant que le vent tourne pour enfiler la bonne veste.
Bien sûr, tout le monde veut une augmentation de salaire au lieu de comprendre que pour cette phase de transition, notre pays a besoin de soutien et non pas que la population entière réclame tout de suite sa part du gâteau de la révolution.

Mais, voilà, il y a vous, nous, lui, toi et moi.
Peuple téméraire, peuple fort et peuple digne.
Il y a cette liberté de ton qu'on retrouve petit à petit dans nos médias avec un parfum temporaire et certes dérangeant pour certains, mais qui, je l'avoue, ne m'incommode guère.
Il y a ces débats politiques par téléphone avec tes amis en narguant ceux qui auraient encore la mauvaise idée de te mettre sur écoute.
Il y a ces plûmes libres qui voient le jour un peu partout dans le pays.
Il y a ce bonheur de se lever le matin en inspirant à pleins poumons un bon coup de liberté.
Il y a ces gens, sur tout le territoire tunisien qui gueulent pour tout et n'importe quoi. Et moi, j'aime cela. Je trouve cela beau, des  gens qui postillonnent en face d'une caméra en prenant position même si parfois cela devient ridicule, c'est toujours beaucoup plus intéressant que le silence.
Si le silence est d'or, il suffira d'être silencieux quand tu dors.
Il y a ce Farhat Rajhi qui m'offre la chance inouïe d'éprouver envers la personne et le métier de ministre de l'intérieur, pour une fois, autre chose que le dégout, la haine et la terreur.
Il y a cette nouvelle composition du gouvernement qui fait plaisir à entendre et honneur à écouter.
Personnellement, les expériences de la vie m'ont appris à ne jamais paniquer. La situation actuelle est d'autant moins propice à la terreur que finalement, on est plus que jamais menacés mais ô combien heureux d'être libres !