Les fidèles du Boukornine

lundi 29 novembre 2010

Ammar 404, un américain qui squatte chez nous...




Mon pays, la douce Tunisie, lieu de rencontre d'une multitude de civilisations et terre de tolérance depuis des millénaires.
Mon pays que j'aime tant, celui qui m'a vu naître et qui me verra probablement mourir un jour, sinon d'ennui, de l'avoir trop aimé.
Ce pays où il fait bon vivre. Ce pays où il fait bon être pauvre. Ce pays où la critique est blasphématoire. Ce pays où l'on te scotche les lèvres pour peu que tu aies le culot de les décoller. 
Ce pays où l'on mange à sa faim. Ce pays où le chercheur de vérité reste sur sa faim. Ce pays où le rêve, aussitôt rêvé, touche à sa fin. Rattrapé par une réalité glaciale et une dimension où il est puéril d'espérer.

Mon pays souffre de ce genre de spécimens prêts à tout et même au pire pour défendre aveuglément des responsables pourris qui musellent, fichent, épient et traquent un peuple en mal de liberté, en mal de faire exploser ses inégalables capacités et d'assouvir son insatiable soif d'exister...

Si on suit le raisonnement fabuleux (ou si on veut, ses fabulations), il suffit qu'un responsable rote aux states, pour que tout le net tunisien soit censuré.
Dés que Obama se mouche, on censure le site de journaux de renommée mondiale, youtube, dailymotion, flickr et plein d'autres... 
"Le seul pays qui a le pouvoir de censurer le net en Tunisie, ce sont les USA. C'est le réseau des réseaux !" 
Si ce n'est pas de la merde, cela y ressemble fortement. 

On trouve le moyen d'inviter ce genre de fabulateurs sur les rares talk-shows disponibles chez nous. 
Il ne me reste plus que de roter à mon tour, pour que, par l'effet papillon, des sites pornographiques se trouvent censurés à Hong-Kong au grand dam des chinois... 
En espérant, qu'un jour, on ne nous prenne plus pour des cons ou qu'on nous considère comme de pauvres petits morveux de cons éveillés. Ne demandons pas l'impossible, non plus...

Ne parlons même pas des révélations de Wikileaks... Contentons-nous de sourire de nos malheurs en sirotant une merde au gout de poire, puisque c'est la saison...

dimanche 21 novembre 2010

La chronique du prolétaire (Premier Volet)




Se lever du mauvais pied à l'heure où même les lève-tôt dorment encore, avec d'atroces maux de gorge, une fièvre et un écoulement nasal purulent...
Avoir envie de troquer son âme avec une minute sommeil en plus. Mais avoir aussi la présence d'esprit pour comprendre qu'une minute de sommeil de gagnée n'est en fait, qu'une simple et minable soixantaine de secondes.

Prendre son mal en patience. Taire ses maux à coups de "Vas-y bonhomme, tu vas y arriver !" et de poings fermés. 
Esquiver la boue et les chauffards de Beb Saâdoun pour arriver en un seul morceau à la Rabta.
Avoir un esprit anesthésié, une indifférence totale vis à vis des évènements qui peuvent venir altérer la quiétude du monde et un hébètement à toute épreuve.
Etre en parfaite alchimie avec la musique et en symbiose avec les éléments de la nature. 
Affectionner le silence et les sourires figés. 
Prendre ses fonctions comme un Homme.
Ausculter, palper, inspecter, ramener des bilans, réfléchir, interroger, éduquer, (re)ramener des bilans, présenter des malades pour des rendez-vous d'imagerie en urgence, "vendre" son malade à corps défendant pour obtenir le fameux OK et surtout dessiner un sourire sur les lèvres d'un nourrisson ou d'un enfant leucémique.
L'innocence qui s'extasie, la souffrance qui s'envole en l'espace d'un instant pour laisser place à la vie, à l'insouciance et à la joie paisible et inaltérable d'exister.
Ce sourire est jouissif pour l'idéaliste que je suis. 
Il m'émeut comme pas possible. Il me désintègre et me ramène à la vie par la toute-puissance de la dentition arborée du haut d'un petit bout de vie. 

Finir son boulot. Achever sa besogne. Prendre le chemin du retour, le corps las mais l'esprit enivré. 
Dévorer un plat indigeste qu'on trouve succulent en dépit des apparences. Peut-être, les papilles gustatives, auraient été, elles aussi, anesthésiées par le prolétariat. Seul l'estomac survit aux assauts en tout genre de cette nouvelle vie et réclame fermement son dû. 

Etre sollicité par tous les moyens que Dieu (et la technologie) ont fait pour boire un café ou débattre avec virulence sur la question du Proche-Orient sur fond de Karim Hagui et de Marxisme modernisé pour l'occasion et servi dans un plat doré de pauvres cons de capitalistes sauvagement initiés à l'art de la superficialité.
Répondre naturellement à toutes les requêtes. Se trouver à la fois partout et nulle part. 
Satisfaire ses amis et ses connaissances. 
Guérir les maux du monde en plaquant ses mains sur les plaies de l'univers et en crachant sur les verrues du cosmos. 
Rentrer pour finir, chez soi, une dernière fois, alors que tout le monde dort, même ces présumés lève-tôt qui se réveillent trop tard pour être réellement considérés en tant que tels.

Se déshabiller langoureusement et jeter son accoutrement à bouffer aux chiens qui ne se taisent jamais la nuit et qui bordent ce chez-soi qui nous manque bien souvent. 
Retrouver sa solitude et son profond désarroi. Parler aux anges et psalmodier des versets dont on n'est plus sûr de la minutie ni de la précision des souvenirs, évasifs et délabrés qu'ils sont, pour conjurer les idées noires, chasser le naturel qui reviendra le lendemain au galop et accessoirement aller au paradis dans le cas ou le divin préférerait nous retenir pour la nuit voire plus si affinités.

Se vautrer dans son lit. Rêver comme on peut. Rêver de ce que l'on voudrait. Même si l'on ne sait plus ce que l'on veut...
La nuit porte conseil. La nuit, comme son nom l'indique et à force de me conseiller, nuit à ma santé.
A chaque jour suffit sa peine. Demain est un autre jour.
Dormir est le seul remède des esprits endoloris. 
On sera plus vieux demain, on sera surtout plus heureux. 
Tant pis si ce n'est pas vrai. On fera en sorte de faire semblant. 

Fin du récit. 
[L'individu se ressource dans les bras de Morphée avant de renouer avec l'histoire dans son sempiternel recommencement.]

jeudi 18 novembre 2010

حملة حل بلوغ، أنشرها و إن لم تنشرها فنورمال



أعزائي المشاهدين وأصدقائي القراء وصديقاتي قارئات الفنجان، مرحبا بيكم الكل.
وكان تحسوني فرحان برشة، راهو الحكاية ما عندها حتى علاقة بحملة حل بلوغ وإنما خاطرني وليت خدام حزام  الأيامات وكل ما نلقى وقت باش نضيع نبدى فرحاً مسروراً...

قبل كل شيء نشكر باعث القناة متاع الفكرة، إلي هو سي الشباب المدون الناس ملاح برشة والضامر بما فيه الكفاية: دون عرب دي لستا. وربما نكون غالط ويطلع أشلك شلاكة في العالم وذلك سحر البلوغوسفير حيث تنجم عبد تحكي معاه مدة سنين الله من غير ما تعرفوا على حقيقتو..
باهي أخطاونا من البلادة ونرجعوا لموضوعنا الأصلي..
لازمني نحكي على تجربتي في عالم التدوين فماش ما سيادتكم تتحركلكم شعرة و يهبط عليكم الوحي وتوليو تحبوا تدونوا...
التدوين حاجة حلوة برشة، وأكاد أقول واجب وطني مقدس في ظل الضباب الإعلامي المخيم على بلاد حنبعل باركا وبلاد عقبة ولد نافع وغيرهم من الكوارجية الكبار إلي عادي جداً راك ريتهم يكورو في أقوى البطولات الأوروبية غير الوقت يا صاحبي...
في تونس، ما يخفى على حد إلي فما سياسة متاع حجب واضحة و جلية. ماذا بيهم شعب كامل يبلع جلغتو ويشد ببوشتو ويستكفى بخدمتو وكان يعمل مزية على الشعب العراقي يكمل يتفرج في أخبار الثامنة متاع قناة تونس السابعة وما تيسر من هاكل الملفات والحوارات إلي تشم عليهم ريحة الخشب على بعد كيلومترات.
التدوين يا مخلوق، يخليك تحقق انسانيتك، وحسب رأيي المتواضع كل إنسان عندو ما يقول وإنما إلي يفرق بين البشر هو القدرة على تحمل مسؤلية الأقوال قدام مجتمع ما يرحمش. بلغة أخرى الحشمة، قلة الثقة في النفس وعقلية أخطى رأسي وأضرب يحولوا في عديد الأحيان دون بعث مدونات جديدة. 
يا ناس راهو المدونات آنونيم، وهذه نعمة من عند ربي. كان قدام داركم وحومتكم ما تنجموش تظهروا على حقيقتكم، في مدوناتكم ما عندكم مناش تخافوا. 
وعملاً بالعقلية متاع فيراج الترجي المنكوب في افريقيته: إلي يبغينا يجي معانا وإلي ما يبغي ينسانا...
الحاسيلو من الآخر، كفانا خوف وسكات، جربوا وتحصلوا... أنا شخصياً، ما نقلكمش إلي حياتي تبدلت كي حليت ها المدونة، لكن نرى أنها خلاتني نتعرف على عالم موازي إفتراضي كان يكون حرام زقوم أني نتعدى بجنبو من غير ما نكتشفو... نعطي رأيي، نحقق انسانيتي، نسب ونتسب في كنف الروح الرياضية. برشة من المدونات الصديقة تحجبت وبرشة منهم مازالوا يكتبوا رغم الصنصرة ونورمال... 
والحمدلله الذي هدانا لهذا وما كنا لنهتدي لولا هدانا الله... وإن شاء الله كيما نراو عندكم. 
ماناش باش نبدلو العالم، ماناش باش نبدلو بلادنا والعقليات المصددة بين ليلة ونهار، ماناش باش نوليو مشاهير... أما ما دام بإمكاننا باش نمرجوا العالم، نفصصوهم عليه، نسيبوا بلادتنا على الدنيا في دنيا القينيا تسكسك فيها... علاش نحرموا في رواحنا ؟


Ma nouvelle vie de prolétaire...

Après cinq mois de chômage, après avoir rangé le réveil, jeté ma montre et concentré mes efforts à meubler un énorme vide qui venait succéder à des années de dur labeur, je me suis retrouvé à faire les 35 heures tous les deux jours...

Oubliés la notion du temps, toute ébauche de vie sociale et tout semblant d'esprit critique.
C'est en forgeant qu'on devient forgeron mais c'est en ramenant des bilans du laboratoire de biochimie que l'apprenti médecin devient plus médecin que la veille et un peu moins que le lendemain.

Sourire à un nourrisson et l'examiner minutieusement avant que ce dernier dans un ultime signe de gratitude ne daigne émettre ses selles et nous éternuer en pleine figure nous transmettant par la même occasion un superbe cadeau viral qui nous clouera au lit durant nos jours de congé.

Bûcher, passer sa nuit à surveiller, la peur au ventre de voir l'état d'un petit bout de chou se décompenser.
Dormir une heure pour se réveiller avec la gueule de bois dont ne peut avoir raison qu'un sandwich chevelu de la buvette de la Rabta préparé par cette voilée.
D'ailleurs, je me demande jusqu'à cet instant précis d'où peuvent provenir ces cheveux d'une longueur approximative de cinq centimètres si la femme qui prépare les sandwichs est voilée...
Cette question restera probablement une énigme qui ne sera jamais élucidée...

Par ailleurs, il y a la hiérarchie. En un quart de siècle d'existence, je n'ai pas eu connaissance de la vraie portée de ce mot.
Petit, il faudra t'adapter et mettre de coté ta dignité pour survivre à ces deux années d'esclavage. Mais, moi je ne peux pas, j'ai un ego hypertrophié, des tendances anarchistes, des principes révolutionnaires et des idéaux d'égalité, de justice et de fraternité...
Il faudra, tant qu'à faire, enfiler une serpillière en guise de masque pour conférer à mon visage un caractère nettement plus absorbant...

Comme si cela ne suffisait pas à ma peine, après chaque garde, j'apprends la censure d'un site phare.
Au début ce fut le cas pour Vimeo avant que Megavideo n'ait décidé de le rejoindre dans le cimetière 404 du net.

Mais étant devenu une conscience inhibée et un esprit anesthésié, je ne trouve aucun mal à sourire, oublier et m'endormir aussitôt ai-je la tête sur l'oreiller... Plus le temps de s'indigner, juste assez pour récupérer...
Le prolétaire porte le dengri, écoute Zitouna FM et rôte à la fin de chaque repas en remerciant le Tout-Puissant d'être encore en vie...
Ne perdant jamais de son esprit que demain est un autre jour...
Bonsoir les enfants...