Les fidèles du Boukornine

jeudi 18 novembre 2010

Ma nouvelle vie de prolétaire...

Après cinq mois de chômage, après avoir rangé le réveil, jeté ma montre et concentré mes efforts à meubler un énorme vide qui venait succéder à des années de dur labeur, je me suis retrouvé à faire les 35 heures tous les deux jours...

Oubliés la notion du temps, toute ébauche de vie sociale et tout semblant d'esprit critique.
C'est en forgeant qu'on devient forgeron mais c'est en ramenant des bilans du laboratoire de biochimie que l'apprenti médecin devient plus médecin que la veille et un peu moins que le lendemain.

Sourire à un nourrisson et l'examiner minutieusement avant que ce dernier dans un ultime signe de gratitude ne daigne émettre ses selles et nous éternuer en pleine figure nous transmettant par la même occasion un superbe cadeau viral qui nous clouera au lit durant nos jours de congé.

Bûcher, passer sa nuit à surveiller, la peur au ventre de voir l'état d'un petit bout de chou se décompenser.
Dormir une heure pour se réveiller avec la gueule de bois dont ne peut avoir raison qu'un sandwich chevelu de la buvette de la Rabta préparé par cette voilée.
D'ailleurs, je me demande jusqu'à cet instant précis d'où peuvent provenir ces cheveux d'une longueur approximative de cinq centimètres si la femme qui prépare les sandwichs est voilée...
Cette question restera probablement une énigme qui ne sera jamais élucidée...

Par ailleurs, il y a la hiérarchie. En un quart de siècle d'existence, je n'ai pas eu connaissance de la vraie portée de ce mot.
Petit, il faudra t'adapter et mettre de coté ta dignité pour survivre à ces deux années d'esclavage. Mais, moi je ne peux pas, j'ai un ego hypertrophié, des tendances anarchistes, des principes révolutionnaires et des idéaux d'égalité, de justice et de fraternité...
Il faudra, tant qu'à faire, enfiler une serpillière en guise de masque pour conférer à mon visage un caractère nettement plus absorbant...

Comme si cela ne suffisait pas à ma peine, après chaque garde, j'apprends la censure d'un site phare.
Au début ce fut le cas pour Vimeo avant que Megavideo n'ait décidé de le rejoindre dans le cimetière 404 du net.

Mais étant devenu une conscience inhibée et un esprit anesthésié, je ne trouve aucun mal à sourire, oublier et m'endormir aussitôt ai-je la tête sur l'oreiller... Plus le temps de s'indigner, juste assez pour récupérer...
Le prolétaire porte le dengri, écoute Zitouna FM et rôte à la fin de chaque repas en remerciant le Tout-Puissant d'être encore en vie...
Ne perdant jamais de son esprit que demain est un autre jour...
Bonsoir les enfants...

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