Les fidèles du Boukornine

mercredi 19 septembre 2012

Polémique Charlie Hebdo: Chronique d'un cercle vicieux


Rappel des faits 

Charlie Hebdo publie des caricatures du prophète Mahomet dans un contexte où le monde musulman n'a toujours pas fini de compter les morts et les blessés qu'a engendré, il y a quelques jours, une minable séquence vidéo érotique de quelques minutes publiée sur YouTube il y a six mois, qui tourne en dérision l'Islam et son prophète.

C'est un sujet qui inspirera des milliers d'esprits, fera couler beaucoup d'encre mais pas de sang, espérons. De toute façon, il est légitime de s'en faire du sang d'encre.

Adieu l'Emile, je t'aimais bien...

Je vais, moi-même, user de mon droit légitime d'écrire mon analyse personnelle. J'en ai ressenti le besoin en voyant que la plupart de ceux qui en parlent manquent cruellement d'objectivité. Cela dit, pour s'approcher le plus de la vérité, il va sans dire, que dépassionner le débat et se détacher des lourdes chaînes de la dictature sociale sont deux éléments nécessaires.

Je le fais, à mes risques et périls. J'affectionne tout particulièrement, le fait de m'aventurer sur des terrains minés. Mon sport favori est de m'obstiner à rester lucide dans la polarisation entre l'insupportable étiquette de l'hérésie d'un côté et la diabolisation de la liberté et des droits fondamentaux de l'autre.

Donc si jamais, on me brûlait vif, vous diriez à ma mère que je l'aimais bien, je léguerais mon IPad à Abou Yiadh et mes couilles à Mustapha Ben Jaâfer, étant moi-même pour le don d'organes, surtout que lui, il n'en a jamais eu.

Qu'en est-il des caricatures ? 

Il faut savoir que les locaux de ce même Charlie Hebdo ont été incendiés en 2006 pour avoir publié dans un numéro intitulé "Chariâa Hebdo", des caricatures du prophète Mahomet.

J'ai vu les caricatures publiées dans le numéro d'aujourd'hui du Charlie Hebdo, elles sont de mauvais gout, je trouve. Insistant sur les ingrédients "immoraux" qui ont fait exploser la colère du monde musulman il y a quelques jours. On a l'impression que les auteurs n'avaient pas cherché à être drôles mais à être méchants et à provoquer gratuitement les musulmans.

Opportunisme et marketing, mais à quel prix ?

Le BUZZ planétaire de ces derniers jours, c'est bien évidemment les attaques contre les ambassades US un peu partout dans le monde musulman.

Le fait de publier des caricatures du prophète alors que le monde n'est toujours pas remis du choc des derniers jours, c'est essayer de surfer sur la vague des tensions pour vendre plus et réussir un coup de pub inespéré et gratuit de surcroît.

C'est tout à fait légitime que dans une logique purement pécuniaire, on cède à la tentation de l'argent facile, de la bassesse qui crée le buzz. Mais il faut reconnaître que c'est d'une irresponsabilité inouïe de le faire maintenant rien qu'en imaginant tous les dégâts qui pourront en découler.

Est-ce légal ? 

Tout porte à croire que oui ! La France est un pays laïque où le blasphème n'existe plus. (Voir cet article)

La loi n'interdit que le trouble à l'ordre public et non la diffamation de la religion. La liberté d'expression se termine là où commence la discrimination, l'incitation à la haine ou à la violence. Hors, à mon avis on n'y est pas.

D'aucuns s'insurgent contre les interdictions dont fait l'objet Dieudonné qui a des dizaines de sketchs sur les juifs, mais veulent interdire à Charlie Hebdo le droit de rire de l'Islam.
Il faut tout de même avoir une certaine suite dans les idées les gars !

L'impulsivité du monde musulman

En aucun cas, je ne justifierais toute violence qu'on avancerait comme réponse à cette "offense" à l'Islam.
La France a fermé son ambassade et ses écoles à partir d'aujourd'hui et jusqu'à lundi et elle a demandé à ce qu'on renforce le dispositif sécuritaire autour de ces établissements.

Le monde musulman répond à des dessins ou à un film par des attentats, des meurtres et des scènes d'une sauvagerie déconcertante. Il y a, vous me l'accorderiez, un léger sens de la démesure !

Même si on admettait qu'il y a bien offense à l'Islam et atteinte au sacré dans ces dessins, il faudrait recourir aux tribunaux, aux instances internationales ou au pire, aux manifestations pacifiques mais tomber dans la violence c'est donner raison à ces caricaturistes qui rient de nous.

Ils nous dépeignent comme des barbares et pour manifester notre désapprobation, on leur prouve, images à l'appui, qu'ils ont bel et bien raison.

Le cercle vicieux

Charlie Hebdo a toujours caricaturé les religions sans qu'il n'y ait de réactions aussi violentes sauf quand il s'agit de représenter Mahomet.

En saccageant les ambassades et en incendiant les voitures, on ne fait que les encourager à pousser le bouchon encore plus loin.

Chacun enchérit de son côté mais personne ne pensera à ces innocents qui tomberont parce qu'ils ont simplement été au mauvais endroit et au mauvais moment.

L'image de notre Tunisie en pleine reconstruction n'en sera que plus ternie. Plus de touristes et plus d'investisseurs étrangers, instabilité, économie à la bourre et transition démocratique sérieusement menacée...




samedi 15 septembre 2012

La prise d'assaut de l'ambassade US, une autre lecture




Avant toute chose, je tiens à exprimer toute ma solidarité avec les diplomates américains et à condamner fermement les tristes évènements auxquels on a assisté, impuissants, sur les écrans de télévision. 

Je ne reviendrais pas sur l'incroyable désorganisation des forces de l'ordre résumée à merveille par Ali Laârayedh, le ministre de l'intérieur à la télé, le soir même en disant: "On les attendait par devant, ils nous ont pris par derrière". (Non ! Ce n'est pas une blague, malheureusement.)

Je ne reviendrais pas non plus sur la culture de la mort qui dicte aux adeptes de de Abou Yiadh et de Abou Ayoub de semer la terreur là où ils passent.

Toutefois, dans ce billet j'essaierai de comprendre ce qui pousse certains des manifesants d'hier à être aussi violents, loin de toute idée de justifier la barbarie de ce qu'ils ont perpétré. 


Ceux qui ont suivi les évènements qui ont accompagné l'exposition de El Ebdelleya savent déjà que ceux qui descendent dans la rue après les atteintes au sacré ne sont pas exclusivement des salafistes.

Ces barbus sont certes majoritaires mais ils arrivent à embrigader des centaines d'autres jeunes qui ne sont pas particulièrement pieux mais qui ont accouru pour répondre à l'appel des salafistes.

Il s'agissait hier, comme lors des évènements sanglants qui ont suivi l'exposition artistique d'El Ebdelleya, de manifestants chômeurs, miséreux pour la grande majorité qui ont fait preuve d'une violence inouïe. 


Ces tunisiens vivent dans la précarité et ne voient pas le bout du tunnel. 

Pour oublier la morosité de leur quotidien et l'absence totale de perspectives, ils se shootent à la religion, une sorte d'antidépresseur, de soupape de sécurité. 

C'est pour ça qu'il faut s'attendre à ce qu'à chaque fois que cette soupape saute, c'est tout le malaise social qui resurgit. Des gens prêts à se sacrifier que même la pluie de gaz lacrymo ni les tirs de sommation n'arrivent à dissuader de tout saccager.

 Il faut voir les vidéos publiées hier des incidents, d'aucuns commencent leurs déclarations par "Je suis chômeur, w hamdoullah !", c'est pour ça qu'au terme de la manifestation, une fois le chaos installé, Ils avaient oublié ce pourquoi ils étaient là, même les barbus les plus "pieux", et se sont rués pour amasser le butin et piller l'école américaine et l'ambassade. 

Ils sont alors rentrés fièrement arborant leurs trophées de guerre. 

 Leur guerre n'est pas contre les américains au fond, mais contre la pauvreté, les abus de pouvoir de la police, l'inégalité des chances et contre la faim, surtout..

 Du temps de Ben Ali, où faire la prière du Fajr à la mosquée était considéré comme du terrorisme, cette soupape de sécurité était le football. 

D'ailleurs je me rappelle bien d'un certain 8 avril 2010, où j'étais dans les gradins du stade d'El Menzah et où j'ai assisté in vivo à une explosion spontanée des supporters. 

Personne n'avait compris. Même pas les policiers. 
Il faut dire que les contrôles à l'entrée du stade se faisaient de plus en plus violents et méprisants, ce jour là, la providence avait choisi que le Club Sportif d'Hammam-Lif marque trois buts à l'Espérance de Tunis et de là ont commencé les hostilités. 

Des images dignes d'une guerre, j'en garde des souvenirs impérissables. Le stade fut fermé pour travaux dés la fin du match, pour vous dire l'ampleur des dégâts matériels. N'en parlons même pas du nombre des blessés et de leur gravité...

Mais depuis, il y a eu le printemps arabe et surtout le huis-clos qui a privé ces jeunes en détresse de leur "soupape de sécurité". 

 Tout est lié en Tunisie: Chômage, humiliation policière, coupures d'eau et d'électricité, cherté de la vie... 

 Je rappelle que des dizaines de tunisiens fuient leur pays quasi-quotidiennement au risque de mourir ou au mieux de se faire expulser en arrivant en Italie.

Les gens ne font pas ça pour le plaisir, voyez-vous. 

Hier, ce n'était pas de l'antiaméricanisme qu'on a vu en direct dans ses formes les plus sauvages devant l'ambassade américaine, mais plutôt la détresse d'une jeunesse en pleine implosion sociale. 
D'ailleurs je vous garantis que la majorité écrasante des agresseurs donneraient ce qu'ils ont de plus cher pour se rendre aux Etats-Unis pour. 

Je répète que je n'excuse en rien les crimes d'hier et que les faits n'en sont pas moins condamnables. 
J'espère que la justice prononcera des peines exemplaires à l'encontre des agresseurs.

Mais ce la ne suffira si on veut réellement éradiquer cette barbarie de nos terres et guérir la cause de mal et non refiler un traitement symptomatique en se voilant la face sur la maladie elle-même, comme toujours.

jeudi 13 septembre 2012

Dignité violée: De "simples" faits divers...

 

 

Retour sur deux "simples" faits divers qui ont marqué les derniers jours en Tunisie et qui en disent long sur l'état des droits de l'Homme ici bas:

Premier cas:

Elle, superbe, est accompagnée d'un ami qui la dépose en voiture.Il est minuit passée. Ils s'arrêtent un moment pour discuter avant de rentrer.

Une patrouille passe par là. On est dans la région des Jardins de Carthage.La patrouille s'arrête. Quatre policiers descendent, l'un d'eux fait signe au jeune homme de sortir et lui signifie que s'il ne leur refilait pas 20 dinars à chacun, il pourrait avoir de graves ennuis car ils pourraient l'accuser d'atteinte aux bonnes moeurs. Fomenter une accusation, c'est tout ce qu'il y a de plus simple.

Le jeune homme n'a pas d'argent sur lui, un des agents l'accompagne au DAB le plus proche.Entre temps, les trois autres policiers violent sauvagement la fille, à tour de rôle.

Les deux jeunes porteront plainte. Les quatre policiers seront arrêtés "en attendant les résultats de l'enquête".

Quelques jours plus tard, Khaled Tarrouche, le porte-parole du ministère de l'intérieur déclarera que "la fille était retrouvée dans une situation immorale/indécente mais de toute façon rien ne justifie le viol."L'air de dire, ce n'est pas si grave après tout, qu'ils l'aient violée cette salope, de toute façon c'est une pute.

Deuxième cas:

Il s'appelle Abderraouf Khammessi.Un jour, en accompagnant sa femme qui a un cancer du sein à l'institut Salah Azaïez, la police le kidnappe et l'accuse d'un vol dont il n'a jamais entendu parler.

Dans les locaux de la police judiciaire, on essaie de lui arracher des aveux à coups de bâton sur la tête.

À un certain moment, il perd connaissance et c'est là qu'on l'emmène aux urgences.

Il s'avère qu'il a un traumatisme crânien, qu'il est dans le coma.

Les médecins décident de l'hospitaliser au service de réanimation de l'hôpital Charles Nicole.

La police tente de maquiller leur agression en décrivant à leurs supérieurs une scène d'auto-agression.

Il décède une semaine après succombant à ses blessures.

Ouverture d'une enquête. Les policiers de la PJ de Sidi H'ssine seront arrêtés "en attendant les résultats de l'enquête".

Ce qu'on croyait éradiqué est devenu plus que jamais monnaie courante.La violence policière tue.Ça peut arriver à tout le monde, mobilisons-nous !

P.S: Au sujet du salafiste qui a saccagé le mausolée de Bourguiba, Maherzia Laâbidi, vice-présidente de l'assemblée constituante puis Khaled Tarrouche ont tous les deux déclaré que c'était totalement faux et que l'homme en question a juste éloigné quelques objets pour déposer une gerbe de fleur sur la dépouille du Zaïm. Dans les prochains épisodes de cette série tristement humoristique, on nous expliquera que les enquêtes sur les derniers abus policiers ont mené à une vérité surprenante: Les policiers qui étaient accusés de viol voulaient simplement déposer une fleur chacun dans le vagin de la fille et que c'est tout à leur honneur, toujours soucieux du bien-être du citoyen ! Enfin, les policiers accusés de meurtre seront acquittés parce qu'il s'avérera qu'ils voulaient juste offrir un bouquet de fleur à l'accusé qui s'est donné la mort en se cognant la tête contre le mur, les fleurs n'ayant pas été à son gout.

 

 

 

mardi 11 septembre 2012

La Tunisie qui a noyé ses enfants...


J'ai remarqué que la majorité écrasante de mes connaissances utilisent des termes très durs pour qualifier les 7arra9a. 
Croyez-vous que les gens se jettent dans la mer pour le plaisir ? Croyez-vous que c'est un bonheur de risquer sa vie pour une destinée incertaine ?

"Ils ont toujours la possibilité de faire des petits boulots mais veulent à tout prix s'enrichir rapidement !" qu'ils se répètent ! 

Mais réveillez-vous ! L'ascenseur social est bloqué ! La Tunisie n'arrive plus à faire rêver ses enfants. Un jeune de 22 ans est condamné à faire des petits boulots, à toucher une paye minable, à fonder une famille qui l'étranglera dans des dettes qu'il mettra trente ans à payer. 

Il n'y a pas de terrains de football, pas d'endroits où les jeunes peuvent se faire plaisir, pas de maisons de jeunes qui offrent à cette jeunesse étouffée une bouffée d'air frais. 

La corruption bat son plein. Le favoritisme, le clientélisme, le népotisme... Il ne suffit pas d'être diplômé et compétent pour percer. Il faut surtout être l'ami ou le fils de quelqu'un. L'exclusion est le pire des maux. Se sentir étranger dans son propre pays, exilé dans sa propre nation. Quel déchirement !

Dés qu'il sortent dans la rue, ils se font humilier par les forces de l'ordre et gare à celui qui ose contester. 
La fin de feu Abderraouf Khammessi, le martyr de la torture policière en est l'exemple.


La révolution qui était venue pour recouvrir la dignité des tunisiens n'était qu'un leurre, un simple prétexte pour justifier la mise en place d'une dictature théocratique aussi pourrie que la précédente et même ses revendications sociales originelles ont été noyées dans la liste interminable des faux-problèmes identitaires. 

Le contexte tunisien est déprimant. Les comploteurs se partagent le gâteau. La nation paye de sa chair le tribut de leurs abus, au prix de la prunelle de ses yeux, ses enfants perdus...

Cette tragédie nationale dure depuis des décennies. La solution est pourtant claire, loin des lois répressives actuelles, le tout est de réapprendre à la jeunesse tunisienne d'aimer son pays et de s'y projeter dans cinquante ans. 

Soit nous repêcherons le corps de cette jeunesse dévorée par les poissons des profondeurs abyssales du désespoir, soit honnis nous vivrons, hantés par les cris atroces d'un enfant de cinq ans qui appelle au secours avant que ses poumons remplis d'eau salée ne s'arrêtent définitivement de respirer.

dimanche 9 septembre 2012

Qui a tué les 7arra9a ?




Il est 23h, chaleur collante d'un début septembre. Plusieurs embarcations de fortune surchargées quittent les côtes tunisiennes pour de meilleurs lendemains.

A bord, des femmes, des hommes et des enfants, tous animés par la même lueur, cette même flamme, énervée, fragile et passionnée.

Aux larges de Lampedusa, cette île italienne où réside a priori le bonheur, l'embarcation commence à couler. Il reste quelques km à parcourir et à bord, il n'y a pas beaucoup de Mellouli pour faire cette distance à la nage. Et même que la majorité écrasante ne sait pas nager du tout ! C'est même la première fois qu'ils voient la mer de toute leur misérable vie !

Il y a de plus en plus d'eau qui se retrouve dans l'embarcation. Les passagers échangèrent des regards effarés mais résignés. Ils savaient qu'ils allaient probablement mourir. Ils étendirent leur index et prononcèrent l'attestation de foi puis se mirent à réciter ensemble la Fatiha.

La suite, on la connait tous. La presse relayera pendant quelques jours cette info: Plus de 80 migrants ont péri aux larges de Lampedusa. Les autorités italiennes ont réussi à sauver 56 personnes dont une femme et des enfants.

Puis, l'affaire passera aux oubliettes comme des dizaines d'autres dépêches similaires depuis des décennies.

Les mères des naufragés seront à jamais inconsolables, surtout celles dans les enfants ont été "perdus" dans la mer ! Comment pourraient-elles faire le deuil d'enfants qu'elles n'enterreront jamais...

Dans cette affaire, j'accuse l'ensemble de la classe politique de désespérer le peuple et de le déprimer.

J'accuse pouvoir en place et opposition d'offrir aux citoyens un spectacle burlesque de mauvais gout qui plonge le pays dans la désolation et l'irrépressible envie de se scarifier les avant-bras.

J'accuse ceux qui nous gouvernent de polariser la population entre pieux et mécréants alors que la vraie polarisation est celle qui oppose ceux qui ont une situation confortable, à ceux qui meurent de faim, de soif et d'oisiveté.

J'accuse le gouvernement d'augmenter les prix des produits de première nécessité, de pourrir la vie aux tunisiens !

J'accuse l'élite de mépriser le peuple, de ne pas aller à sa rencontre, de ne lui avoir jamais tendu la main et d'énoncer des vérités pompeuses du haut de leurs tours d'ivoire.

Le vrai combat n'est pas d'élever le peuple au niveau de l'élite mais d'élever l'élite à celui du peuple.

J'accuse les pays européens qui se targuent d'être des pays civilisés de transgresser la charte universelle des droits de l'Homme qui énonce clairement la liberté de circulation comme un principe fondamental !
N'avons-nous pas accueilli des centaines de milliers de réfugiés en provenance de Libye dans un contexte où même notre pays était dans la précarité ?
Ne venez-vous donc pas quand bon vous semble, jouir du soleil et des plages au sable fin sans que personne  ne vous dérange ?

J'accuse les partis de la troïka et Ennahdha en particulier d'avoir vendu des rêves inaccessibles au peuple avant de leur  tourner le dos aussitôt élus !
Noureddine Bhiri parlait au mois de novembre 2011 de 500.000 emplois qui seront créés en neuf mois. Un an après, il n'ont même pas fait le quart de leur objectif et ne s'en incommodent guère.

Je nous accuse d'avoir adhéré à la révolution et à ses revendications sociales alors que les choses n'ont fait qu'empirer. Je nous accuse de n'avoir pas eu recours au pavés pour remettre la révolution sur les rails.

J'accuse les "7arra9a" de vendre la mort à ces citoyens pour des milliers de dinars, tels des vautours.

Le pays a vécu hier un nouvel épisode de sa tragédie nationale.
Au lieu de se solidariser de son propre peuple, Hamadi Jbali et beaucoup d'autres ministres dont Rafik Bouchlaka étaient hier trop occupés à faire leur show en assistant à un mariage collectif de 25 couples à l'hippodrome de Ksar Saïd, une mascarade diffusée sur AlJazeera en direct.
C'est dire à quel point les malades qui nous gouvernent sont méprisables.


Paix à vos âmes chers citoyens tunisiens en mal de repères et d'idéaux qui sont prêts à troquer vos vies contre une illusion momentanée de bonheur et d'espoir.
Paix à vos âmes chers citoyens tunisiens enterrés dans les profondeurs de la mer, dévorés par les poissons.
On s'en fout, de ce que diront les cheikhs enturbannés et écervelés, pour moi, vous êtes des martyrs ! Ceux de la faim, de la soif, de la précarité et du désespoir.