Les fidèles du Boukornine

dimanche 27 novembre 2011

Requiem pour une révolution



Il est 3 heures du matin. J'ai des milliers de choses à faire demain.
Mais je n'ai pas sommeil.
Je pense à toi, à moi et à nous deux... à tout ce que l'on a pu vivre et à nos larmes de joie, aux coups de matraque, à ma vie sans toi, à mes innombrables nuits blanches, la peur au ventre et le coeur enflammé.
Je pense à Rdayef en 2008, à Fahem Boukaddous, à Taoufik Ben Brik, à Zouhaier Yahiaoui, à tous les autres et à nos rêves perdus.

Au clair de lune, je vois le diable danser, j'entends au loin les pleurs des anges, viens ma Tunisie, éloignons-nous de ce brouhaha.

Il fait beau. Le ciel est dégagé. Un temps idéal pour s'en aller. Le moment opportun pour que le monde s'arrête de tourner. La dictature de la rue s'installe, Tunisie, on est dans la merde, toi, carrefour des civilisations et pays d'ouverture depuis toujours.

Des barbes décident de dégager des profs de dessin des lycées, des profs universitaires à la tenue pas homologuée. Des barbes dévorent les libertés individuelles impunément et personne ne s'indigne de ce qui t'arrive, personne ne condamne. On essaie juste de juguler la furie des esprits sclérosés. En attendant... Mais qu'attend-on au juste ? !

Viens ma Tunisie. Je n'ai d'yeux que pour toi. J'ai vendu mon âme pour te voir heureuse. Mais aujourd'hui plus rien n'a de goût. Tu brûles. Tu pleures. Non ! Il ne le faut pas !
Ben Ali, le dictateur s'est envolé, souviens-toi ! Quel beau jour, c'était !

Ta terre est chargée en souvenirs glorieux depuis la nuit des temps, de Hannibal Barca à AbdelAziz Thaâlbi en passant par l'abolition de l'esclavage et la première constitution arabe ! Ta terre a vu bien pire ! Et elle s'en est toujours sortie indemne, grandie, plus forte, plus belle, toujours, encore et à chaque fois avec le même sourire, la même assurance, la même fougue, la même légèreté !

Viens, montons les escaliers de l'Africa. Contemplons Tunis, la nuit, splendide comme jamais.

Ma Tunisie, ils ont brûlé ton drapeau, égorgé ta révolution, donné à tes yeux rieurs des allures afghanes au nom de je ne sais quel dieu, de je ne sais quelle cause.

Essuie tes larmes, ma patrie, tu ne peux pas mourir car tu es éternelle, tu ne peux t'estomper car tu es infinie. Tu ne peux t'incliner car tu es invulnérable.

Souris ! le monde nous appartient.

On forcera le destin. On créera l'espoir du milieu des ténèbres. On creusera des sillons dans la terre boueuse et on en fera des routes pour aller de l'avant. On séchera tes larmes. On desserrera l'étau qui t'étrangle. On rationalisera l'aléatoire. On perpétuera l'éphémère. On soignera ton insomnie. On camouflera tes cernes. Ton sourire brillera à nouveau sur nos vies ternies depuis que tu fais grise mine. On amnistiera tes espoirs condamnés à mort. On reconquerras ta liberté. On ne desserrera jamais plus nos poings. Tu nous trouveras au moindre besoin, à la moindre occasion, à l'affût pour te porter secours.

Si de tout cela, il n'en est rien. Si je me berce d'illusions. Si la perdition est inévitable. Si je ne puis rien faire pour toi.
Sache que je me battrai jusqu'au bout pour que tu ne sombres jamais, quitte à perdre ce que j'ai de plus cher.
Sache que je te donne en offrande mon âme et tous mes organes, puisses-tu en faire bon usage, puisses-tu saisir un jour à quel point je t'aime.

Je serrais ta main. Tu me dirais que tu m'aimes. On nous jetterait au feu. On mourrait heureux. On nous enterrerait ensemble. Je serai ta vie et s'il le faudra, ta tombe. Je serais ton hirondelle et ta colombe et pour s'occuper on creuserait des catacombes.
On bâtirait un monde dans l'au-delà où l'on vivrait d'amour, où l'on chanterait la nuit et où l'on dormirait le jour.

Mon pays, je crois en toi, même s'il fait noir. Peu importe si j'en tremble, vivons ensemble ou à défaut, crevons ensemble.

lundi 21 novembre 2011

Solidaire avec Dr Ben Mansour



J'ai contacté aujourd'hui l'avocat de Dr Mourad Ben Mansour, le médecin qui vient d'être condamné à 6 mois de prison ferme. Selon lui, voici ce qui s'est passé.

Dans le contexte alarmant des 13-14/1, le Dr Ben Mansour se dévoue et assure les gardes aux urgences de l'hôpital Kheireddine au péril de sa vie.

Le 13 janvier, il reçoit un blessé par balle, l'examine, assure les premiers soins et juge nécessaire de l'adresser au Centre Hospitalio-Universitaire le plus proche à savoir, l'H. Mongi Slim de La Marsa afin de bénéficier d'une prise en charge plus spécialisée.

Au cours de son transport, le patient succombe à ses blessures. Il est immédiatement reconduit à l'Hôpital Kheireddine.
Le Dr Ben Mansour constate le décès.
La famille déchaînée par la nouvelle, et c'est compréhensible, décide de rentrer en emportant le cadavre.

Le lendemain, Dr Ben Mansour reçoit la visite de dizaines de proches du défunt furieux et armés jusqu'aux dents (armes blanches). Ils le somment de signer le certificat de décès pour pouvoir enterrer leur mort et faire leur deuil.
On est le 14 janvier, un jour où la Tunisie est plus que jamais un état de non-droit. Un jour historique où l'insécurité a atteint son paroxysme.
Le médecin n'a d'autre choix que de délivrer le certificat de décès signalant que la mort est de "cause naturelle" et qu'il n'y a pas d'obstacle à l'inhumation. En précisant que la cause du décès est un "arrêt cardio-respiratoire" ce qui est très vague parce qu'on meurt tous d'un arrêt cardio-respiratoire.
Le médecin a noté dans le dossier médical que le décès était probablement du à la balle et a décrit l'orifice d'entrée.

La suite de l'histoire, vous la connaissez surement. Ben Ali s'envole pour l'Arabie Saoudite, le pays connait ce qu'on appelle communément "la révolution de la liberté et de la dignité"
L'état décide en signe de reconnaissance aux martyrs de la révolution de dédommager les familles en déboursant à chacune 20 milles dinars.

La famille de la victime se voit refuser ce dédommagement vu qu'il n'y a pas eu d'autopsie confirmant la mort par balle.
C'est alors qu'elle porte plainte contre le médecin qui lui a délivré le certificat de décès, en l'occurrence Dr Ben Mansour.

Le verdict a été prononcé le 16/11/11: 6 mois de prison ferme, radiation du tableau de l'ordre des médecins à vie et une amende de 1500 dinars à tous les héritiers de la victime !

On va essayer de décortiquer ce jugement.

Pour commencer, pour qu'il y ait infraction, Il faut la réunion de trois éléments: éléments légal, moral et matériel !
L'élément légal est un texte de loi qui énonce clairement l'infraction et la peine encourue. (On dit qu'il n'y a pas de peine ni de crime sans loi)
L'élément matériel consiste en un acte et non une pensée. Il faut être passé à l'action pour être condamné.
L'élément moral est le caractère intentionnel de l'acte. Que ce ne soit pas un acte involontaire.
Il y a un quatrième élément qui peut annuler l'infraction même dans la réunion des trois autres comme c'est le cas ici: L'élément injuste, en d'autres termes quand l'acte entre dans le cadre d'une légitime défense, quand l'accusé a été contraint de réaliser l'acte.
La loi ne pousse pas à l'héroïsme. C'est ce que nos professeurs de médecine légale nous ont enseigné.

Ce qui veut dire dans ce cas précis que le médecin n'a pas commis d'infraction du moment où il a été menacé dans son intégrité physique en signant le certificat de décès. D'autant plus dans le contexte extraordinaire du 14 janvier où on ne comptait plus les désertions parmi les forces de l'ordre et où on pouvait tout faire impunément.

Pire encore, le médecin a rapporté tous ces faits au poste de police du Kram le lendemain vu que celui de la Goulette avait été incendié la veille.

Concernant la radiation du tableau de l'ordre des médecins à vie, depuis quand c'est du ressort de la justice ?
On nous a enseigné que c'était à l'ordre des médecins de radier, d'interdire temporairement l'exercice de la médecine ou de blâmer et non au juge !
Je ne puis vous cacher ma perplexité face à cette décision !?

Enfin, concernant l'amende de 1500 dinars à chaque héritier du défunt. Il n'a été souligné ni le nombre des héritiers, ni leurs identités, ni leurs adresses. Ce qui veut dire qu'on peut avoir 300 héritiers ? Ou que des gens peuvent s'autoproclamer héritiers ?

Le médecin, un des héros de la "révolution" qui a risqué sa vie pour soulager les maux de ses concitoyens. Le Dr Ben Mansour, un des bons citoyens qui se sont sacrifiés pour leur pays, est aujourd'hui en prison.

Je ne peux que me révolter. Surtout que l'acharnement de la machine judiciaire est sélectif et qu'aucun des assassins de nos glorieux martyrs n'a été condamné alors qu'on se sert des médecins comme bouc-émissaires et on les présente comme des complices de l'ancien régime qui voulaient camoufler les exactions de l'appareil répressif de l'état.

Il ne faut pas se tromper de bourreau. Il ne faut pas se tromper de héros.
La médecine a été l'un des secteurs qui a le plus souffert pendant la révolution.
Demandez aux internes, résidents, assistants et à tout le personnel soignant combien de jours d'affilée ont-ils passé à l'hôpital cette période là !
Demandez à leurs corps à quel point ont-ils souffert en silence pris dans un élan de patriotisme et de sens du devoir !
C'est ainsi qu'on nous remercie ? En nous logeant, tous frais payés, certes mais derrière des barreaux !

Le médecin va faire appel de ce jugement et j'espère que cette affaire ne passera plus inaperçue, qu'il y aura une mobilisation du corps médical pour faire valoir notre dignité et se soulever contre cette injustice.

jeudi 17 novembre 2011

Dans l'affaire Yosri Triqui, j'accuse...



J'accuse Yosri Triqui de naïveté, de bêtise, d'avoir été embobiné, endoctriné, manipulé par des putes barbues qui prônent le djihad mais ne le font pas, qui croient salutaire d'envoyer des jeunes promus à un brillant avenir s'embourber dans un enfer terrestre qui nous est étranger et lointain.

J'accuse Rached Ghannouchi d'avoir sauté sur l'occasion pour politiser un fait divers afin de passer pour le sauveur de la nation. Je l'accuse d'usurpation d'identité, de parler au nom du peuple tunisien, d'avoir tenté une médiation au lieu de laisser/sommer les autorités (de) le faire. Je l'accuse aussi d'avoir faussement rassuré l'opinion publique. Je l'accuse de manipulation, de mensonge et de "roukoub", devenu sport favori de notre ayatollah national !

J'accuse l'élite tunisienne de ne pas guider cette jeunesse en mal de repères, en mal d'idéaux, en mal d'ambitions, en mal de rêves et qui voit la réussite dans les âmes purifiées qui quittent les corps déchiquetés des bombes humaines.
Ayant été un de ces jeunes égarés qui rêvaient du martyr en Palestine et ailleurs, qui rêvaient de détruire et non pas de bâtir. J'en suis même arrivé à un certain moment à envisager le retard dans ce projet "paradisiaque" comme un échec cuisant.
Je ne dois mon salut qu'au miroir qui a réfléchi un jour, plus que d'habitude, avant de réfléchir une image abjecte et triste, ultime illumination, qui m'a permis de retrouver mon doute salutaire et ma vite de jeune utopiste, rêveur, ambitieux,  plein de vie et de projets !

J'accuse le père de Yosri Triqui de glorifier la mort bête et inutile de son enfant, de ne pas s'avouer qu'il a échoué dans son éducation, qu'il n'a pas été là pour le guider quand il a commencé à avoir ces idées macabres. Je l'accuse d'oser se pointer dans les médias pour exprimer sa fierté au lieu de pleurer dignement le défunt. Quelle leçon donne-t-il aux jeunes dans les esprits desquels ce genre de projets commencerait à naître? Que la gloire se trouve en Irak ? Je l'accuse d'avoir permis la récupération de la tragédie de son fils à des buts d'une bassesse révoltante. Je l'accuse de nous prendre pour des cons en disant que son fils n'y est pour rien ! S'il voulait faire du tourisme, il aurait bien pu préférer Hammamet et ne pas se rendre clandestinement dans un pays miné par une guerre civile des plus sanglantes.


Ton départ me torture, Yosri. Ton exécution me hante, je te regarde mais ne vois pas de terroriste.
Je hais ta crédulité, je hais la jeunesse perdue de mon pays, l'absence totale d'élite, la profanation de la religion par des putes barbues pour présenter des offrandes humaines dans l'unique but d'assouvir leurs besoins sadiques.
Sous ton regard candide, Yosri, je me vois et retrouve tous les jeunes qui comme nous, se sont perdus en voulant bien faire.

Que Dieu ait pitié de nous et qu'il pardonne ce que tu as pu perpétrer. Allah yarhmek.
Une dernière pensée aux victimes du terrorisme quel qu’il soit, quelqu'en soit la motivation ou l'étendard.


Mise à jour du 17/11 à 20h: 
Yosri Triqui était en contact avec ses parents jusqu'à la veille de son exécution. Yosri a toujours nié les faits qui lui sont attribués. Il a tout de même reconnu avoir participé à des opérations contre des militaires américains. Il a d'abord été arrêté par des américains qui l'ont par la suite relâché faute de preuves.
En 2006, il se fait arrêter à nouveau par les irakiens qui lui extorquent des aveux sous la torture selon lesquels il serait impliqué dans le meurtre et le viol d'une journaliste de la chaîne AlArabeya.
Procès expéditif et le voilà, condamné à la peine capitale sans sa présence au tribunal ni celle de son avocat en l'absence de toute preuve sinon ses aveux arrachés.
Tractations en coulisses, Rached Ghannouchi et Mbazâa disent avoir contacté Talabani, des journaux locaux démentent. Le père supplie des responsables irakiens qui le rassurent sur le sort de son fils !
La veille de son exécution, Yosri contacte son père et lui fait part de rumeurs persistantes selon lesquelles le lendemain seraient fusillés quinze condamnés à mort. Il pense qu'il est concerné, son père relativise.
Le lendemain l'impensable s'est produit. Yosri n'est plus. Allah yarhmou.
J'espère ne pas avoir heurté certaines sensibilités avec mon billet. J'ai peut-être été cru en m'expliquant, mais peut-on me reprocher d'être sincère ?
Toujours est-il, allah yarhmou w isabber 3ayeltou.

Morale de l'histoire, faites gaffe à vos enfants, écoutez-les, rassurez-les, ne les abandonnez pas à ces barbes assassines qui vous le voleront à jamais !
Expliquez à vos enfants que le plus intense et le plus glorieux des djihad est de réussir à l'école, de devenir un bon citoyen, de trouver un boulot, de fonder une famille et de vivre heureux.
A bon entendeur.

mercredi 9 novembre 2011

Souad Abderrahim, la super nanny du peuple tunisien




Souad Abderrahim, pour qui vivrait dans une autre planète et ne la connaîtrait toujours pas est une élue islamiste non voilée, à la limite moderne, qui est utilisée par Ennahdha comme vitrine pour mettre en avant cette image de parti islamiste modéré et vendre aux tunisiens un semblant de projet de société qui allierait modernisme et islam et rassurer ainsi les plus récalcitrants.
Seul hic dans l'histoire, cette dame sous son enveloppe corporelle presqu'élégante, cache des idées dignes des talibans.

Je vous cite quelques uns de ses exploits:

Il y a quelques jours elle déclarait: "Ennahdha ne compte pas fermer les boites de nuit mais ancrera les bonnes moeurs." (Source ici)

Quelques jours plus tard, elle réagit face à l'incident qu'a suscité la statue présentée l'espace de quelques heures en pleine avenue Habib Bourguiba en déclarant à un quotidien tunisien:
"la statue qui a été exposée à l'Avenue Habib Bourguiba est une oeuvre immorale et élitiste qui aurait du être présentée dans un espace privé et non dans un lieu public où cela devient de la pure provocation"

Pire encore, elle vient de déclarer en réponse à la question que feriez-vous pour les mères célibataires et les femmes mariées à des non-musulmans ? :
"Comment voulez-vous que dans un pays arabo-musulman comme le nôtre, on mette une loi pour protéger des femmes (mères) célibataires ? On essaiera de les remettre dans le droit chemin mais en aucun cas, on n'essaiera de leur résoudre leurs problèmes leur donnant alors une légitimité légale d'exister."







Je me sens sincèrement outré par tant d'ignorance et d'étroitesse d'esprit. Comment une femme aussi bornée, aussi obscurantiste puisse avoir autant de temps de parole, autant de tribunes pour accueillir ses extravagances et encore pire, participer à la réalisation d'une constitution historique qu'on espère équilibrée et garantissant les droits de tous les citoyens tunisiens ? 

Cette personne confond d'une façon flagrante des notions élémentaires, elle est là parce qu'elle a été élue pour essayer de préserver les libertés et les droits de tout un chacun et elle pense réellement qu'elle est là dans un but moral, pour éradiquer la débauche, pour corriger les citoyens égarés, pour donner une fessée à ceux qui oublient le droit chemin. 

Je rappelle que le rôle éducatif ne revient guère à l'état ! Mais à la famille, à l'institutrice, aux professeurs, peut-être même à la rue et à ses expériences parfois, mais ô grand jamais, ce rôle ne peut incombe à l'état ! 

La liberté est une notion fondamentale dans la société que nous rêvons de bâtir, d'autant plus dans notre contexte post-révolutionnaire. 
La liberté implique qu'on ne peut condamner une personne sur un fait sauf si ce dernier constitue une violation franche de la loi et empiète sur la liberté d'autrui.

Les mères célibataires ont toujours existé. Ce sont des citoyennes tunisiennes. J'ai eu à en côtoyer beaucoup notamment dans les services de pédiatrie dans lesquels j'ai été affecté et je trouve que ces femmes ont beaucoup de courage d'avoir refusé parfois délibérément d'ôter la vie à cette progéniture, quoique le fruit d'un rapport interdit par la religion. 

Ces femmes sont des militantes ! Elles vivent un calvaire quotidien pour faire face aux regards accablants d'une société intolérante, paternaliste et répressive. Elles sont déjà socialement marginalisées et il serait criminel d'ajouter des termes légaux à leur désarroi ou de s'abstenir de les protéger par une loi qui leur faciliterait bien la vie. 

Cette femme qui se veut ouverte et moderne, est d'une prétention et d'une démagogie que je trouve révoltantes. 
Elle est même beaucoup plus rigide et anachronique que Hammadi Jbeli, lui-même extrémiste, du haut de ses dix ans d'isolement à Borj Erroumi, excusez du peu ! 

Maintenant, si elle croit qu'avec son brushing, elle va venir nous faire croire qu'elle va nous endoctriner avec ses préjugés à deux balles, vieux comme le monde et qu'elle peut proférer ce genre de conneries oxydées sans susciter notre furie, elle peut aller se rhabiller tout de suite.
On est un peuple qui ne chasse pas une dictature pour en installer une autre !
Si Ennahdha a choisi de s'allier aux symboles du RCD déchu (Ltaief et cie) croyant qu'ils lui faciliteraient l'installation de ses outils dictatoriaux, ils peuvent toujours rêver ! 

La différence avec le coup d'état de 87 est le facteur "peuple" ! Avant, c'était ZABA, le libérateur, l'acteur du changement, le sauveteur de la nation, aujourd'hui, les  vrais héros, c'est nous ! Le peuple tunisien ! Celui qui fait valser les dictateurs à coups de "Diiiiiiiiiigage !" Celui qui n'a plus peur, celui à qui la rue appartient désormais à jamais ! 

Alors, esprits sclérosés, âmes malveillantes et barbes hirsutes poussiéreuses, changez de discours, changez de politique, ce qui vous serait salutaire.

Si vous comptez asseoir votre dictature, l'Arabie Saoudite vous attend comme ceux qui comme vous, ont sous-estimé la volonté inébranlable de ce peuple de demeurer libre, ne l'oubliez jamais ! 

mardi 1 novembre 2011

يَا وْلَاد بْلَادِي






يَا شَعْب يَا بَاهِي، يَا عَظِيم، يَا متأَلّق.
زَايِد نْكَرَّرلِك قَدَّاش نْحَبّك.
عَلَى كُلّ مادّة تْفَشّخِت فِيهَا خْلِيقْتِي مَكْتُوب إلّي أنَا نْحَبّك.
فِي كُلّ مَركِز صَحَّحت فِيه علَى إلْتِزَام مَنْحوت بسْتِيلُو بِيك إِلِّي أنَا مِنِّك وْلِيك.
تْأَلَّمت وكْتِبْت وْسَانِدت وْخْرَجْت وْنَدَّدت وْبْكِيت كي وْلاد إتّحَاد الطَّلَبَة تْضَرْبُوا وْتْشَدُّوا وكي الحَفْنَاوِي المَغْزَاوِي مَات والرّدَيّف شِعْلِت والفُسفَاط هَزُّوه إمّاليه والشّعب عيَى وهُوَ يِفْرِت فِي الزّبِل يْلوّج عْلَى لُقْمِة عَيْش، عْلَى كَرَامَة دَاسِتْهَا السّاقِّين.
بْكِيت زادة كِي بِيني وبِين رُوحِي حْشِمْت نهَارِة إلّي عَبْد السّلام تريمش حرَق رُوحو فِي المِستير عْلَى خَاطْرُو رَاجِل فِي زْمَان الرّاجِل مَا يْعيشِش بقَدرُو.

مات البُوعزيزي بَعْد مَا كلَى كَفّ، شِعلِت بُوزِيد، تحَرقِت تُونس، تِقلِب العَالِم، طَار الطّاغِيَة.
أَيّامات هْبِلت فيها. الأيّامات إلّي قَتلِي عليهَا الدّڤّازة. سقّايا تِشهِد عَ الجّري، شْفايفي يِشهدُوا عْلى الشّعارات وعْرُوق عينَايّا إلّي خَرجِت وقَلبِي إلًّي فِيه الدّقّة الزّايدة يِشهدوا عْلى ايّامات كُنت قبَل ما نُرقُد نقول: وَلَوْ شَرّدُونا كَمَا شَرّدُونا لَعُدْنَا غُزاةً لِهَذا البَلَد. و نقُوم الصّبَاح نِتْمَنّى ما نروّحش في اللّيل و يهِزّ رَبّي متَاعُو، نمُوت شَهِيد مُوش وَطَنِيّة فَحَسب وإنّمَا زَادة إيمان مِنِّي الّي الشّعب هَذَا يِستحَقّ تضَحّي على جالو بِالغَالي والنَّفيس.
هَذَا كلَام لا فِيه دَمْغْجة لَا شعبَوِيّة، كلَام يِشهِد رَبّي منِين خَارِج ومُوش هَذَا حديثنا.

بَعْد جَاو الإنْتِخَابات والوعود الكاذبة والعلالِش والكَسكروتات وباكووَات الحليب و تْساكِر الجَنّةو پرسيپوليس وكيلووَات اللّحَم والعَربي نَصرَة وكْراهِب اللُّوكاسيُون والصّحَافة إلّي طلَع مَا فِيها حتَّى دوَاء.


زَرّقنَا صوَابِعنَا، طَلعِت النّهضة، فَاجأتنا العَريضة.
وجِمْعَة بَعْد الإنتِخَابات، إلّي هَذَا ولّى حاصِر اللّحية ويُحْكُم بأحكامو ويدخّل ويخرّج لِلجَنّة وتجي مرأة تقَري والّا تَقرى ما تِعجِبهُمش يْقُولولها ديڤاج والنّهضَة تقول لِلعباد ما تْخافُوش عليكُم أمان الله والشّارِع يمَارِس في دِيكتَاتُريّتو بْكُلّ نَزاهة و شَفَافِيّة باسم فَوز النّهضة في الإنتِخَابات.

يَا نَاس. يَا إسْلامَوِيّين (إسْمُو التّيّار الإسلاَمَوِي خَاطِر أحْنا شَعب في الأغْلَبيّة السّاحقة متَاعُو إسلامي ومُسلِم وكي نْقولو نَهضَاوي مَعنِتها إسلامي كايِنَّا نِنعتو في غَير النّهضاوي بالكافر والمُرتدّ وهو ما لا يمتّ للواقع بصِلَة)
يا إخوان يرحَم والديكم ويبَعّد البلاء عليكم راهي بلادنا الكُلّ وراهو عيب كبير وكبيرة من الكَبَائر كان تجي تولي تشتم وتضرب قالوا شنوا تحامي على الدين. 
للدين ربٌ يحميه وكان فما اشكال فهناك طرق قانونية تاخو بيها حقك مش بنية ومشطة.
والمسلم من سلم الناس من لسانه ويده كما قال خير البرية محمدٌ صلى الله عليه وسلم.
إذن يرحم والديكم ويبعد البلاء عليكم راهي تونس للجميع، لا تجعل من بلدي جحيماً، فما ربي في الوجود وكلنا باش نتحاسبو يوم القيامة، لذا ميسالش نخليو ربي يحاسب الفاسق الفاجر وما تحاسبوهش نتوما، على حد علمي ما وكلكم حتى حد بهذه المهمة. 

هذا ميساج تسامح، وميساج تعايش، يا ناس خليو المبدع يبدع، والفنان يتفنن وعباد ربي تعبر وإلي يصلي يصلي وإلي يسكر يسكر. 
راكم بتصرفكم الهمجي باش تدخل البلاد في دوامة متع فوضى وإنفلات تخلينا ندخلو في ديكتاتورية أخطر من فترة بن علي ونتوما ذقتو المر البارح في الأيام وتعرفوا شنوا معنتها القمع ! 
هذا كلامي أقوله وأمضي وذكر فإن الذكرى تنفع المؤمنين.
وفيلامان