Les fidèles du Boukornine

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lundi 21 novembre 2011

Solidaire avec Dr Ben Mansour



J'ai contacté aujourd'hui l'avocat de Dr Mourad Ben Mansour, le médecin qui vient d'être condamné à 6 mois de prison ferme. Selon lui, voici ce qui s'est passé.

Dans le contexte alarmant des 13-14/1, le Dr Ben Mansour se dévoue et assure les gardes aux urgences de l'hôpital Kheireddine au péril de sa vie.

Le 13 janvier, il reçoit un blessé par balle, l'examine, assure les premiers soins et juge nécessaire de l'adresser au Centre Hospitalio-Universitaire le plus proche à savoir, l'H. Mongi Slim de La Marsa afin de bénéficier d'une prise en charge plus spécialisée.

Au cours de son transport, le patient succombe à ses blessures. Il est immédiatement reconduit à l'Hôpital Kheireddine.
Le Dr Ben Mansour constate le décès.
La famille déchaînée par la nouvelle, et c'est compréhensible, décide de rentrer en emportant le cadavre.

Le lendemain, Dr Ben Mansour reçoit la visite de dizaines de proches du défunt furieux et armés jusqu'aux dents (armes blanches). Ils le somment de signer le certificat de décès pour pouvoir enterrer leur mort et faire leur deuil.
On est le 14 janvier, un jour où la Tunisie est plus que jamais un état de non-droit. Un jour historique où l'insécurité a atteint son paroxysme.
Le médecin n'a d'autre choix que de délivrer le certificat de décès signalant que la mort est de "cause naturelle" et qu'il n'y a pas d'obstacle à l'inhumation. En précisant que la cause du décès est un "arrêt cardio-respiratoire" ce qui est très vague parce qu'on meurt tous d'un arrêt cardio-respiratoire.
Le médecin a noté dans le dossier médical que le décès était probablement du à la balle et a décrit l'orifice d'entrée.

La suite de l'histoire, vous la connaissez surement. Ben Ali s'envole pour l'Arabie Saoudite, le pays connait ce qu'on appelle communément "la révolution de la liberté et de la dignité"
L'état décide en signe de reconnaissance aux martyrs de la révolution de dédommager les familles en déboursant à chacune 20 milles dinars.

La famille de la victime se voit refuser ce dédommagement vu qu'il n'y a pas eu d'autopsie confirmant la mort par balle.
C'est alors qu'elle porte plainte contre le médecin qui lui a délivré le certificat de décès, en l'occurrence Dr Ben Mansour.

Le verdict a été prononcé le 16/11/11: 6 mois de prison ferme, radiation du tableau de l'ordre des médecins à vie et une amende de 1500 dinars à tous les héritiers de la victime !

On va essayer de décortiquer ce jugement.

Pour commencer, pour qu'il y ait infraction, Il faut la réunion de trois éléments: éléments légal, moral et matériel !
L'élément légal est un texte de loi qui énonce clairement l'infraction et la peine encourue. (On dit qu'il n'y a pas de peine ni de crime sans loi)
L'élément matériel consiste en un acte et non une pensée. Il faut être passé à l'action pour être condamné.
L'élément moral est le caractère intentionnel de l'acte. Que ce ne soit pas un acte involontaire.
Il y a un quatrième élément qui peut annuler l'infraction même dans la réunion des trois autres comme c'est le cas ici: L'élément injuste, en d'autres termes quand l'acte entre dans le cadre d'une légitime défense, quand l'accusé a été contraint de réaliser l'acte.
La loi ne pousse pas à l'héroïsme. C'est ce que nos professeurs de médecine légale nous ont enseigné.

Ce qui veut dire dans ce cas précis que le médecin n'a pas commis d'infraction du moment où il a été menacé dans son intégrité physique en signant le certificat de décès. D'autant plus dans le contexte extraordinaire du 14 janvier où on ne comptait plus les désertions parmi les forces de l'ordre et où on pouvait tout faire impunément.

Pire encore, le médecin a rapporté tous ces faits au poste de police du Kram le lendemain vu que celui de la Goulette avait été incendié la veille.

Concernant la radiation du tableau de l'ordre des médecins à vie, depuis quand c'est du ressort de la justice ?
On nous a enseigné que c'était à l'ordre des médecins de radier, d'interdire temporairement l'exercice de la médecine ou de blâmer et non au juge !
Je ne puis vous cacher ma perplexité face à cette décision !?

Enfin, concernant l'amende de 1500 dinars à chaque héritier du défunt. Il n'a été souligné ni le nombre des héritiers, ni leurs identités, ni leurs adresses. Ce qui veut dire qu'on peut avoir 300 héritiers ? Ou que des gens peuvent s'autoproclamer héritiers ?

Le médecin, un des héros de la "révolution" qui a risqué sa vie pour soulager les maux de ses concitoyens. Le Dr Ben Mansour, un des bons citoyens qui se sont sacrifiés pour leur pays, est aujourd'hui en prison.

Je ne peux que me révolter. Surtout que l'acharnement de la machine judiciaire est sélectif et qu'aucun des assassins de nos glorieux martyrs n'a été condamné alors qu'on se sert des médecins comme bouc-émissaires et on les présente comme des complices de l'ancien régime qui voulaient camoufler les exactions de l'appareil répressif de l'état.

Il ne faut pas se tromper de bourreau. Il ne faut pas se tromper de héros.
La médecine a été l'un des secteurs qui a le plus souffert pendant la révolution.
Demandez aux internes, résidents, assistants et à tout le personnel soignant combien de jours d'affilée ont-ils passé à l'hôpital cette période là !
Demandez à leurs corps à quel point ont-ils souffert en silence pris dans un élan de patriotisme et de sens du devoir !
C'est ainsi qu'on nous remercie ? En nous logeant, tous frais payés, certes mais derrière des barreaux !

Le médecin va faire appel de ce jugement et j'espère que cette affaire ne passera plus inaperçue, qu'il y aura une mobilisation du corps médical pour faire valoir notre dignité et se soulever contre cette injustice.

dimanche 5 décembre 2010

La Tunisie, ce pays où il est parfois INTERDIT de se soigner...




Récit des faits:
Un nourrisson issu d'un milieu très défavorisé qui se présente à l'hôpital pour, notamment, une symptomatologie respiratoire et cardiaque plutôt sévère.
Après moult explorations, une échographie cardiaque est réalisée et pose le diagnostic d'une HTAP primitive (Hypertension Artérielle Pulmonaire).
Cette pathologie est rare. Le cas est présenté à des sommités dans le domaine de la cardiologie et de la pneumologie en Tunisie qui concluent tous à la nécessité de le mettre sous Sildénafil, un médicament qui a fait ses preuves dans le traitement des HTAP primitive et qui a le mérite de ne pas coûter la peau des fesses comme les autres médocs proposés.


Mais le hic dans l'histoire c'est que le Sildénafil porte le doux nom commercial de Viagra®, une substance connue surtout pour détendre les vaisseaux sanguins améliorant la qualité de la fonction érectile, efficace dans 80% des cas d'impuissance sexuelle.
Oui ! Jusque là rien de vraiment méchant. 


Interrogé sur les raisons de son interdiction en Tunisie, M. Kamel Idir, patron de la direction de la pharmacie et du médicament au sein du ministère de la santé publique rapporte que la Tunisie a d'abord d'autres priorités et qu'enfin, ce médoc pouvait causer la mort s'il était pris de façon abusive sans respecter les précautions d'usage.


Ayant été de passage dans un service d'urologie, il y a quelques années, je puis vous affirmer que l'impuissance sexuelle est un motif de consultation très fréquent. Ce qui est compréhensible et légitime. Ces infortunés se tournent alors vers un marché noir en plein essor. Un médicament qui coûterait trois fois rien s'il était commandé officiellement par le ministère de la santé publique s'en trouve vendu en catimini à des prix faramineux...

Le pire, c'est qu'au-delà du non octroi de l'AMM (autorisation de mise sur le marché) pour cette substance, il est par ailleurs interdit d'en détenir même si tu arrives à t'en procurer par des moyens aussi détournés et coûteux soient-ils.



Concernant, les réponses de Kamel Idir, il est évident que la Tunisie a d'autres priorités. Mais le traitement des troubles érectiles est aussi une priorité monsieur le directeur. Faites un sondage en bonne et due forme et vous verrez. Quand on sait qu'une simple pilule bleue peut changer les vies de centaines de milliers de familles... Quand on sait que l'OMS définit la santé comme étant: "Un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité."
C'en devient clair qu'importer le Viagra® est aussi une priorité.


Quant à votre second argument, vous savez au moins autant que moi, que l'on pourrait en important ce médicament, l'intégrer dans une législation très stricte en rendant sa commercialisation très surveillée et sujette à de nombreux obstacles et à différents niveaux. (Cf. substances du tableau B)


A moins que toute cette obstination ne soit due qu'à une énième affaire de népotisme. Ce qui ne me surprendrait guère, je ne  vous le cache pas. 

Revenons, tout de même à l'affaire que j'ai voulu initialement soulever par cet article. Celle de ce nourrisson qui a besoin de Viagra
® pour exister. 
Etes-vous en mesure de lui refuser son droit à recevoir des soins ? 
Etes-vous en mesure de lui refuser une simple dérogation ? 


Les réponses des pharmaciens sont affligeantes. Ce médicament est simplement et purement interdit en Tunisie. En d'autres termes, il n'y a pas moyen de négocier.


A noter que le patient en question présente en parallèle une multitude de tares et qu'au mieux cela s’apparenterait à du palliatif plus qu'autre chose, en améliorant la qualité de ce qui lui reste à vivre. 


Permettez-moi quand même, sauf le respect que je vous dois, d'exprimer mes plus profonds émoi et dégoût face à des calculs pécuniaires, répugnants et inhumains qui ne tiennent même pas compte des avis de nourrissons (ou de malades +/- âgés) à qui personne n'a rien demandé. 


En espérant avoir sauvagement et farouchement défendu les droits de ces laissés pour compte qui ne connaissent du sommet de l'information que le gouffre de la civilisation. 

vendredi 19 mars 2010

Les délires de minuit, Abdessalem Trimèche et les bricks au thon



A minuit, en ce jeudi, naturellement veille de vendredi (lilet jem3a), des jeunes normo-constitués se gavent de vodka absolut orange et s’injectent de la bonne musique dans les veines.

Des parents ultra-conformistes dorment depuis une heure, et ont forcé leurs enfants majeurs et vaccinés à faire de même ayant l’intime conviction que demain est un autre jour.

Des médecins de garde se réunissent autour d’une théière pourrie, se servant un thé aussi pourri que le contenant et guettant les quintes de toux de ces patients plus vivants que leurs soigneurs pour une paie minable avec en prime les grondements du chef le lendemain matin.

Abdessalem Trimèche, (citoyen tunisien, vendeur de bricks à ses heures perdues et dont le suicide, ultime acte désespéré de bravoure et de refus de l’ordre établi des saisies arbitraires, a soulevé les masses, attisé les passions) git à ce moment même dans un cimetière de Monastir en ayant l’insoutenable crainte de se voir refuser le permis d’être enterré là, de voir se pointer les services municipaux pour lui saisir la pierre tombale le dévêtant de sa dignité pour la énième fois.

Des responsables municipaux monastiriens n’ont pas sommeil.
Des responsables municipaux monastiriens baillent mais ne dorment pas.
Ils damnent, insultent et pleurent cette minable invention qu’on appelle communément « conscience » qui peut dormir pendant des dizaines d’années pour revenir nous hanter tout à coup.

Des bricks au thon gisent dans un réfrigérateur Arthur Martin. A ces bricks on donne de l'importance. Ces bricks ont le droit de séjour, le droit d'exercer, le droit d'avoir des enfants, le droit à la dignité, le droit à la vie, le droit au mariage, le droit de s'exprimer, le droit de se téléporter à Haïti de constater les dégâts du dernier séisme et de revenir aussitôt dans le réfrigérateur.
Contrairement à certains êtres humains... Dont on bafoue parfois même le droit de respirer, sans se brûler les ailes, sans être enterré aux suites de funérailles grandioses mais ô combien inutiles...
Ah si seulement, les bricks pouvaient témoigner...

Un joueur de football professionnel rejoint la bande de jeunes tunisiens supposés normo-constitués aux poches trouées par le poids des sous, jetant par la fenêtre le professionnalisme, la confiance des supporters, l’hygiène de vie et toutes ces conventions ridicules auxquelles il n’adhère pas.

Une femme de ménage, digne représentante de cette masse prolétaire pleure toutes les larmes de son corps de n’avoir pas eu les moyens de fournir un Twix dont les «deux doigts coupent la faim » selon certains témoins, à un enfant dont elle a eu le malheur d’être la mère.

[…]

Pendant ce temps là, un zombie à l’apparence humaine, aux yeux profondément cernés et à la cervelle en bouillie tape machinalement sur les touches de son clavier pour remplir une page de format A4 dans l’unique but de meubler un Boukornine qu’il n’a de cesse de délaisser.
Mais cela n’a pas d’importance, au fond, Abdessalem Trimèche comprendra…
Paix à son âme…

mardi 7 avril 2009

Don quichotte des temps modernes…

Prendre le taureau par les cornes.
Défier les lois de la gravité pour aborder légèrement des sujets graves.
Combattre des moulins à vents.
S’approprier des causes justes où tu ne devrais même pas te sentir concerné.
Aimer la vérité au point de faire de ton corps un pont pour qu’elle puisse quitter définitivement l’horreur des ténèbres.
Etre toujours disponible, toujours présent à l’appel quand il s’agît de s’élever contre une injustice, de défendre un être indéfendable pour peu que tu sois convaincu de la légitimité de sa cause.
Vénérer des principes nobles tels que LIBERTE, EGALITE, JUSTICE.
Ne pas avoir peur de dire les vérités telles qu’elles sont, aussi crues soient-elles pourvu qu’à la fin tu arrives à faire changer la face du monde.
Avoir à l’idée que tel ou tel te cherchent à l’heure actuelle pour te demander des comptes à propos de ton engagement qu’ils jugent excessif, s’endormir, cependant, avec toute la sérénité du monde.
Avoir le cœur qui bat fort à chaque fois que tu es en présence d’un abus. Avoir l’esprit citoyen, laisser son stylo toujours à portée de main et ne jamais tarder à rédiger la révolte des laissés pour compte, les peines des démunis et la haine des oiseaux chassés illégalement de leurs nids.
Etre craint pour sa franchise, son franc-parler ou respecté pour son honneur, sa dignité.
C’est ainsi que tu es né, p’tit frère… Et c’est ainsi que tu périras !

lundi 14 juillet 2008

الحل النهائي للقضية الفلسطينية


بعد ما جربوا المقاومة المسلحة وما مشاتش.
بعد ما انتهجوا الأسلوب الدبلوماسي وما مشاش.
وبعد ما دارت بيهم الدنيا وضربتهم الحيوط ولات حرب أهلية.
مازالوا ما فرحوش بالإستقلال ومن توا مش متفاهمين في شكون باش يحكم.
العدو يمشي ويزحف على الأراضي المحتلة ويزيد يسرق، وهوما لاهين بالتكفير و التقاتل.
يا أطفال غزة ورام الله إنتوما ما تعرفوش أما أحنا نحكيولكم: فلسطين تبعنا قصتها من إلي كانت أندادنا يتفرجوا في كعبول.
قرينا محمود درويش، تحسرنا كي بورقيبة العظيم ما لقاش شكون يسمعوا في إقتراحو للحل الدبلوماسي. بكينا في صبرا وشاتيلا وثرنا كي مات محمد الدرة واستبشرنا خير من الإنتفاضة الأخيرة. أما اليوم الشعب المنتفض ظهرو قوس من الأحزان.
يا أهل كنعان! يا أم الدنيا! يا أهالي القدس الشهيدة! الحل ليس عند فتح ولا عند حماس. اليوم بعد مرور ستين سنة على النكبة الأمل الوحيد يسافر من الحصيرة إلى السماء في قالب دعاء أم الشهيد الصابرة والطفلة البريئة المؤمنة إلي تقول: "يا ربي قبل ما يتوفاني الأجل حرر وطني من المحتل"
الشعب معاك يا وطنا الكل.
حتى أحنا ما عمرنا ما ننساوكم في دعانا والله المستعان على ما تصفون.