Les fidèles du Boukornine

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dimanche 12 février 2012

L'excision des fillettes, cette douce pratique !

Je me présente, je suis salafiste. J'aime beaucoup la religion de Dieu même si je ne m'y connais pas beaucoup.
Le cheikh Wajdi Ghanim vient d'être invité en Tunisie par trois associations islamiques pour donner de nombreuses conférences dont une à la coupole d'ElMenzah ! Excusez du peu ! Allahou Akbar! 

En tant que salafiste, je suis heureux vu qu'après des décennies d'agressions et de musellement où on essayait coûte que coûte de brimer notre identité arabo-musulmane, vint finalement le jour où l'on a pu élever la parole de Dieu et inviter les cheikhs les plus en vue dans le monde arabo-musulman à nous parler de notre si belle religion. 

Dans ce pays, persistent tout de même des reliquats de la dictature, des déchets de la francophonie, des orphelins de l'occupation occidentale, des gens à la culture bâtarde qui ne savent même pas comment prier Dieu, que Dieu nous en préserve ! Le pays connait une vague d'indignation suite à la visite de ce cheikh parce que soit disant, c'est un farouche défenseur de l'excision des fillettes. 
On le voit, pourtant, si charmant sur cette vidéo qualifiant l'excision d'opération esthétique et d'obligation religieuse ! Moi je le crois volontiers. Il en sait des choses notre cheikh, croyez-vous que c'est à moi, qui n'y connait rien de venir contester ses sages paroles ? 

Il dit qu'il faut enlever le désir de la femme parce qu'on sait que c'est un être diabolique dont le moteur le plus puissant est le désir. Sinon, elle va aller voir ailleurs si son mari n'est pas là pour assouvir ses désirs ! 
Alors, la solution est toute trouvée, d'autant plus que notre cheikh dit que c'est ce que dit la religion, on lui coupe le clitoris et tout le monde est content ! 

Pourquoi créer une polémique pour rien ? Il est vrai que la femme n'éprouvera plus de plaisir ni de désir et qu'elle aura même peut-être mal lors des rapports. On peut même imaginer qu'il y aura des séquelles psychologiques. Mais vous savez, ça passera tout ça ! 
Nous, les hommes, on se fait quand-même circoncire depuis la nuit des temps. Avez-vous déjà vu un homme se plaindre de traumatismes liés à sa circoncision ? Et puis tant que c'est Dieu qui l'indique, on n'a pas à discuter. 


D'autant plus que cet homme, c'est quelqu'un de bien. Je le suis depuis tout petit. Il dit qu'on peut frapper les femmes quand elles désobéissent aux hommes, que les femmes doivent porter le niqab, qu'il faut qu'on applique à la lettre la chariâa et le califat sinon le leader est considéré comme apostat et un tas d'autres conseils qui me font aimer encore plus ma religion !
Arrêtez donc de faire les pourris gâtés ! Si on est en pleine décadence aujourd'hui c'est à cause de vous ! On est aliéné parce qu'on est loin de notre religion ! Il suffirait qu'on renoue avec les méthodes de nos ancêtres pour qu'on vive mieux, qu'on redevienne cette Oumma que tout les pays craignent et qui reconquerra le monde à coups de Rezzias. 

Et puis, si vous n'êtes pas d'accord et que vous vous moquez de nous, pauvres mécréants dont les femmes sont des putes qui sortent en minijupes et que ça ne dérange pas plus que ça, allez au diable ! 
Regardez plutôt l'affluence record ce matin à la coupole et mourrez avec votre islamophobie et vos conduites sexuelles déviantes ! 


Oui... J'aurais bien pu être salafiste et tenir ces mêmes propos mais la providence a voulu que je sois un homme libre qui s'insurge contre toutes les formes de barbarie qu'elles soient proférées par un prédicateur ou par un ivrogne. Je prône le respect de l'être humain, de son intégrité physique et morale même si on appelle à y porter atteinte sous couvert du sacré.
J'appelle le ministre des droits de l'Homme, la ministre de la Femme, le ministre de la santé, les organisations de défense des droits de l'Homme, l'ensemble de la classe politique et tous ceux qui ne cautionnent pas cette mutilation qui n'a d'ailleurs, jamais existé en Tunisie, à condamner la venue de ce prêcheur au discours moyenâgeux et aux prêches inhumains, contraires à l'éthique et à toutes les conventions et qui nous sont totalement étrangers.

mardi 1 mars 2011

"Dégoutage" au pays du jasmin

Plus envie d'écrire. Plus envie de sortir.
C'est officiel, je déprime pour mon pays.
J'ai été à la Kasbah tous les jours pour appeler Ghannouchi à s'en aller et à nous laisser continuer tranquillement notre révolution rebâtir notre Tunisie sur des bases solides.
Je n'étais pas d'accord sur d'autres revendications tel le régime parlementaire ou le conseil de protection de la révolution. Il me suffisait que Ghannouchi s'en aille et qu'une assemblée constituante soit élue.

Ghannouchi a démissionné, Caïd Sebsi a été nommé. Aussitôt, la Kasbah a crié "Dégage Caïd Sebsi"
En discutant avec des "Moâtasmine" de la Kasbah, j'ai eu un choc insurmontable.
Ils sont contre tout le monde. "On restera à la Kasbah, on paralysera tout le pays jusqu'à ce que nos revendications soient entendues. Le peuple a choisi et le gouvernement n'a d'autres choix que de suivre. Nous voulons un régime parlementaire et que le conseil de protection de la révolution soit adopté"
et sur la question du vandalisme du centre ville le weekend dernier, ce taré s'est interrogé: "Et pourquoi la police a tiré ? Ils n'en ont pas le droit ! C'est criminel !"

Je ne porte pas la police dans mon cœur, loin de là. Mais lors du weekend dernier, si j'étais policier, moi-même j'aurais tiré... C'était réellement de la légitime défense et je ne crois pas que les milliers de 16/17 ans qu'on a vu célébrer leur "victoire" sur la police soient tous des milices.

Je me suis retenu de l'étrangler. Je l'ai quand même corrigé ce con de bourgeois qui joue aux révolutionnaires.

Pour commencer, le régime parlementaire doit faire l'objet d'un référendum, si on veut vraiment suivre ce type de gouvernance.
Concernant le conseil de protection de la révolution, cette institution est illégitime. Moi, personnellement, elle ne me représente pas, pourquoi me l'imposer si elle est anticonstitutionnelle ?  La Kasbah c'est le peuple ? Mais le reste du peuple alors, on en fait quoi ?
J'ai toujours été du coté des gens de la Kasbah mais à ce moment de l'histoire je pense qu'ils n'ont plus rien à faire là et que leurs revendications n'ont pas lieu d'être vu qu'on ne peut pas imposer à toute une nation des décisions qui changeraient le cours de leurs vies sans qu'il n'y ait une véritable concertation de toutes les parties prenantes à savoir ce peuple en premier et dernier lieu.
Ce peuple tunisien mineur dans sa culture politique, qu'on détourne et qu'on retourne mille fois afin de l'utiliser comme tremplin. Ce peuple orphelin dont les porte-parole se comptent par millions s'exprimant à tort et à travers ponctuant leurs phrases haineuses scandées au nez des médias d'un air dédaigneux par un naturel: "au nom du peuple" ou un "le peuple veut..." et jamais un "Nous voulons..."
Laissez tranquille "le peuple"... Il se prononcera sur les questions essentielles en temps voulu après s'être éclairé sur les problèmes et les solutions.

Terminons tout de même sur une note positive.
On a certes volé des armes, fait cramer les commerces, battu des blogueurs et des journalistes pour avoir fait leur boulot, braqué des personnes sans défense et mis à mal notre économie.
On mord certes, la poussière mais demain de la poussière naîtra l'espoir et l'illumination et alors on croquera la vie à pleines dents et on respirera la liberté à pleins poumons.
Alors seulement, nous pourrons jouir de nos acquis et savourer notre triomphe.

dimanche 16 août 2009

Jeune dégouté

Le dégout c’est ce que l’on ressent lorsqu’on a en face de soi un plat de lasagne succulente et que le seul sentiment qui nous gagne n’est qu’une irrésistible envie de vomir.

Certains croient que c’est surement un coup de blues rien de plus. Je crois pourtant que ce sont les rares moments de lucidité.

Les exceptionnels instants où la pensée atteint son apogée pour conclure à l’absurdité de notre existence et de toutes les quêtes qu’on entreprend.

Quitte à causer de la peine à un cœur qui ne voit plus d’issue à sa cause.
Qui voit son passage sur terre plus inutile que la légende de Sisyphe.

Que des mirages, tous ces rêves de bonheur…
Oui le bonheur n’existe pas !

Réveillons-nous !
Pourquoi vivre pour des chimères ?
Pourquoi s’obstiner à être naïf, à fermer les yeux et à sourire avec hébètement quand on sait que c’est perdu d’avance.

Le dégout est le stade ultime d’idées noires et qui vient juste après l’indifférence.

Je suis dégouté… de ne pas avoir trouvé de cause assez juste, assez noble et assez authentique pour m’y attacher et en faire une véritable raison de vivre.

Dégouté de ce sourire intéressé, qui n’est autre qu’une extorsion de fonds maquillée par un minable semblant de courtoisie.

Dégouté par cette opposition de pacotille qui prend des textes de bloggeurs innocents en otage pour dénigrer le gouvernement vu que c’est très rentable comme business.

Ces langues de putes qui touchent de l’argent pour lancer des campagnes calomnieuses en instrumentalisant des passages qu’ils peinent eux-mêmes à écrire. Ils n’ont qu’à aller se faire foutre tant qu’on y est.

Je suis dégouté de ce monde dénué de tout principe, truffé d’ignorants, de masses d’une bêtise déprimante qui ne respectent aucune règle et qui n’estiment guère le genre humain.

Qui s’entretueraient même pour un mégot, soi-disant en passant, que c’est plus une question d’honneur.
Archifaux !

Dégouté aussi de ces rabat-joies, toujours prêts à t’exploser le moral, toujours là pour te foutre des bâtons dans les roues.
Qui donneraient ce qu’ils ont de plus cher rien que pour te voir t’écrouler.

Blasé, fatigué, usé de poursuivre des illusions et d’avoir en guise de compagnons de jeu des amis imaginaires de la lignée des « liberté », « justice », « égalité » et compagnie.


Dans ce café bondé, autour de 50 grammes de glibettes et une tasse de thé à la menthe, personne ne fait attention à ce jeune dégouté,en pleine crise de spleen, qui cogite, esseulé dans son coin.
Personne ne comprendrait l’amertume de ce thé au sucrage excessif.
Parce que toute la foule a choisi de fermer les yeux, de rire avec hébètement et de faire semblant d’y croire.

En se levant de sa chaise, il fermera aussi les yeux, rira avec hébètement et fera semblant d’y croire…
Pour se fondre dans la masse, pour être un citoyen modèle selon les définitions en vigueur et surtout pour pouvoir purger sa peine de perpétuité dans son bagne « dégoutant » comme il se plaisait de le décrire et qu’on appelait plus communément « planète terre ».