Les fidèles du Boukornine

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dimanche 1 mai 2011

Ennahdha ou l'art de la victimisation


Ennahdha, parti interdit pendant des décennies, jouit actuellement de tous ses droits. Les responsables du parti sont présents sur tous les fronts, invités sur les plateaux télé, font des interviews à répétition dans les journaux, font des meetings un peu partout et disposent de moyens visiblement colossaux pour fédérer le maximum de partisans derrière leur propagande rodée et efficace.

Cela dit la victimisation demeure l'une de leurs meilleures armes pour faire parler d'eux. Le holocauste des islamistes pendant les années de plomb est l'argument le plus récurrent dans le discours "nahdhaoui".
C'est certes, efficace je vous l'accorde mais loin d'être un argument en bonne et due forme.
Pleurer pour avoir le pouvoir, je veux bien. Mais, si Ennahdha arrivait au pouvoir ? Nous ne savons rien sur ce qu'elle compte entreprendre.

Il faut essayer d'user d'arguments politiques, sociaux et économiques. Un programme dans les règles de l'art sans bien sûr tomber dans la concurrence déloyale, recourant à tort et à travers à l'inévitable justification divine.

Nous sommes tous les enfants du seigneur et personne n'a le droit de prétendre être plus musulman que les autres encore moins en se basant sur un code vestimentaire ou une des poils sporadiques sur le menton et les joues.

Ce qui se passe en réalité sur le net tunisien, c'est que les jeunes ont légitimement peur pour leurs libertés individuelles après que le "sheikh" ait déclaré ouvertement aux médias ses intentions liberticides (Cliquez ici).

Etant une jeunesse à l'humour corrosif de nature, connue de par le monde pour sa gaieté et son esprit satirique, ils "attaquent" Ennahdha à leur manière avec un esprit bon enfant. Ainsi, peut-on lire des noms de pages sur facebook du genre: "La jeunesse d'Ennahdha communiste", "La jeunesse d'Ennahdha marxiste" et j'en passe.

Mais ce n'est apparemment pas du gout du gout d'Ennahdha qui a choisi de porter plainte contre les admins de ces pages trouvant qu'on porte atteinte à son image par ce genre de blagues.

Pourtant, tous les autres emblèmes de la scène politique tunisienne ont été pris à partie... Des lunettes de Moncef Marzouki, à la calvitie de Nejib Chebbi en passant par les moustaches de Hamma Hammemi.
Tous sauf Ennahdha ont joué le jeu de cette jeunesse frustrée par la dictature et dont l'humour a été et demeure une constante vitale.

Le dernier artifice pour se victimiser aux yeux du monde et de l'opinion publique remonte à hier  avec les évènements de Monastir.
Ce qu'il en est en réalité, c'est que les nahdhaoui se sont attaqués à Bourguiba qui est vénéré à Monastir, sa ville natale, c'est très compréhensible.
La ville bouillonnait littéralement avant la venue d'Ennahdha. Les leaders de ce mouvement ne s'en sont tout de même pas préoccupés. C'était quand-même une provocation à la foule et les leaders d'Ennahdha endossent eux aussi une grande part de responsabilité.

Il ne faut pas oublier que l'acteur Atef Ben Hassine a frôlé de justesse le lynchage à Monastir à la fin mars après une déclaration à propos Habib Bourguiba qui a été mal-digérée. (Cliquez-ici)
Il a payé le prix de l’idolâtrie que voue cette région au Zaïm historique. Il n'est pas islamiste pour autant.

Par ailleurs, les témoignages de mes amis qui étaient sur place confortent la thèse avancée sur cette vidéo:









Pourtant, on ne voit que les réactions hystériques de barbus qui sont outrés par la sauvagerie gratuite de la foule et son penchant inquiétant pour le blasphème, comme vous pouvez le voir sur cette vidéo. (Cette personne filmée est en train de péter un câble, le terme médical est la "Crise H" dans sa forme masculine)









La vérité, ce n'est pas à moi de la déduire mais à une enquête sérieuse de la déterminer pour que les intentions des uns comme des autres soient mis à nu.

Parce qu'à croire mes amis, cela virerait vers la manipulation pure et dure et c'est tout ce que nous refusons.

Cela servirait à faire quoi au juste de jouer sur les sentiments des foules  ? Provoquer des incidents pour faire passer insidieusement l'idée d'être persécuté afin de créer des tensions de plus dans une société en pleine métamorphose ? 
A quel prix ? 

Nous sommes un peuple uni. Nous avons la même religion. Un même Dieu. Une même patrie à unir. Un même pays à rebâtir. Les mêmes acquis à préserver.
Ce que nous craignons c'est juste qu'une partie de la population se prenne un jour pour  Dieu et empêche les autres de vivre pleinement leurs libertés individuelles au même titre que celui de se prosterner, celui de boire un coup ou de voir sa petite amie tranquillement. 

Tout cela vient, faut-il le rappeler après un prêche du vendredi aux berges du lac de Tunis faisant l'éloge de l'excision des fillettes (No comment) ainsi qu'un sermon suivi d'une manifestation en pleine avenue Habib Bourguiba où des épées ont été arborées par les manifestants incitant ouvertement à liquider physiquement un instituteur qui a porté atteinte à la personne du prophète. (Clique sur ce lien)
Je signale à titre de rappel que nous vivons dans un état de droit et non dans une république bananière. 

Ceci dit, je persiste à croire que tout va s'arranger et que pour le moment malgré tout et comme le dit la magnifique Neyssatou: Lébés ! 

jeudi 20 janvier 2011

L'hyménoplastie politique, l'histoire d'une virginité trafiquée







Après les années de plomb.
Après le népotisme et les abus de pouvoir.
Après la peur et le terrorisme d'état.
Après les mascarades en guise d'élections présidentielles et législatives.
Après les marionnettes pour magistrats.
Après la presse bâillonnée ou contrôlée.
Après l'opposition emprisonnée ou forcée à s'exiler.
Après les militants martyrisés.
Après les droits piétinés.
Après les biens confisqués.
Après la populace crétine et crétinisée.

Vint le Bouazizi et ses flammes,
la révolution et ses drames,
le 14 janvier et nos larmes,
et le tour du bourreau de déposer les armes.

Après que le sang des martyrs ait irrigué notre terre sacrée montrant la voie à notre peuple vers un meilleur lendemain.
Après que ce peuple trahi par ces intellectuels, ces journalistes et ces politiciens ait pris son courage à deux mains et soit descendu dans la rue destituer son despote.

Nous assistons aujourd'hui, à l'émergence d'une nouvelle race de bons à rien, j'ai nommé: Les militants de la onzième heure  !

Ceux qui, rien que la veille du 14 janvier 2011 jouaient encore le jeu du bourreau et étaient complices au moins par leur silence si ce n'est par leur propagande aux machinations dont nous étions les victimes, viennent actuellement se jeter devant les caméras pour voler la vedette à notre peuple, vrai et unique héros de cette révolution que le monde nous envie.

Des "militants" qui retournent leur veste à la dernière minute, il y en a tellement... et avec une facilité déconcertante.
Tels des caméléons qui se colorent au gré de l'environnement sans vergogne en gardant un sourire aussi faux que brillant à toute épreuve.
Je n'ai pas envie de les citer nominativement un à un même si j'en suis capable et j'en meurs d'envie.

Je leur dédie cette excellente chanson de notre grandiose Chedly Hajji.
Le peuple qui a su se soulever seul et avec l'aide de personne n'a pas besoin de ces opportunistes véreux qui veulent s'approprier notre révolution. 

Je reprendrais aussi le mot fort de cette protestation repris en chœur par les manifestants: "Dégage !"

Je suis sûr qu'ils feront mine de n'être pas concernés, mais je mise sur ce moment quotidien où ils se regarderont dans une glace pour leur pourrir le restant de leur existence.