Les fidèles du Boukornine

Affichage des articles dont le libellé est hommage. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est hommage. Afficher tous les articles

dimanche 18 décembre 2011

L'épopée du 17 décembre 2010



Je ne saurais laisser passer la première commémoration de cette date historique sans rédiger un hommage à ces moments inoubliables vécus comme un rêve, inattendus et féeriques.

Loin des projets de loi, de l'organisation des pouvoirs publics, des assemblées plus ou moins constituantes, des élus, de la légitimité des urnes, des rancœurs partisanes et des haines idéologiques, je ne puis que sourire en ruminant, tout seul dans mon coin, ces images de cette foule déchaînée, s'exerçant à ce sport national baptisé le lancer de pavés en direction de fonctionnaires de l'état qui suaient sang et eau pour faire leur boulot dans les règles de l'art, tout de noir vêtus et qui nous relançaient, comme pour nous remercier, des bombes lacrymogènes.

Pour dire vrai, nous n'avions pas besoin de gaz lacrymogène pour avoir les larmes aux yeux. Dans les rues de Tunis, je me souviens très bien de tous ces yeux qui pétillaient.  Ils pétillaient de passion, de dignité, de liberté retrouvée, du bonheur de vivre des moments historiques.
Pourtant, les visages ne se ressemblaient pas, loin de là ! Ils avaient certes ces vagues traits tunisiens qu'on reconnaîtrait facilement parmi des milliers d'autres faciès.
Mais certains étaient balafrés, d'autres couverts de taches de rousseur, il y avait aussi des candides, des utopistes, des geeks sortis de sous leur couette à l'insu de papa et maman et même des demoiselles qui avaient la démarche de lionnes qui se battaient telles des amazones ! Elles étaient, cela dit, quelque peu "safirat" comme dirait notre président intérimaire, même si alors, personne ne l'avait remarqué.

On était tous des citoyens tunisiens en colère. Cette définition nous suffisait. On passait outre la fracture sociale, l'inégalité des sexes, les masses musculaires différentes, le courage inégal, la diversité des morphotypes.
On était tous des héros. On misait gros ! On jouait notre intégrité physique. Malheur à celui qui se faisait attraper par ses policiers armés jusqu'aux dents ! Fractures du mandibule, fracas du carpe et luxations de l'épaule étaient aux aguets, à l’affût de la moindre faiblesse...
Et pourtant personne n'avait peur ou alors de cette peur festive, de cette peur par laquelle on fête le triomphe sur la peur ! La peur de ne plus avoir peur de rien ! La peur de l'inconnu, de pousser ses limites à l'infini !

On était des frères d'armes ! Des "moulathamine" (cagoulés) selon les dires de Ben Ali, même si on avait les visages découverts ! Des guérilleros endoctrinés à ces percepts universels de liberté, de dignité et de révolution ! 

Si vous n'avez pas vécu ces moments historiques in vivo, je ne crois pas que je puisse faire quelque chose pour vous. Vous ne pourrez jamais comprendre pourquoi la peur a été bannie de notre lexique ni l'ampleur des liens qui nous attachent à cette révolution populaire.

On était certes effrayés, la langue sèche, le coeur prés à quitter sa cage thoracique, le transit intestinal accéléré, ayant même le vertige.

Mais comment vous expliquer la toute-puissance qu'éprouve un jeune révolutionnaire en brandissant un bras d'honneur à destination de ses bourreaux, en pleines rues de Tunis, tout près de ce ministère de la torture et de la violation des droits de l'homme ?

Comment vous reproduire la sensation des larmes de bonheur qui sèchent par la force des choses au contact de l'air frais d'un début janvier à mesure que l'on courait pour fuir la sauvagerie de nos détracteurs ?

Comment ne pas tomber amoureux d'un pays qui t'a offert autant d'émotions, qui t'a fait autant déprimer auparavant avant de te rendre l'homme le plus heureux et le plus libre sur terre ?

Je n'oublierai jamais un certain 14 janvier, où après d'innombrables jours de manifs la journée, de blogging et d'insomnie la nuit et de gardes à l'hosto trop souvent, je me retrouvais face au ministère de l'intérieur.
En y allant, j'ai croisé le dispositif impressionnant de policiers qui tenaient des matraques de presque un mètre de long ! L'index levé, la voix enrouée, traînant un mal de gorge atroce, je me suis approché d'eux, les fixant du regard et je leur chantait à demi-voix malgré moi: "Houmet el hima ya houmet el hima, halommou li majd ezzaman, la9ad sarakhat fi 3ourou9ina eddimé2 namoutou namoutou wa ya7ia el watane"

Leurs mains tremblaient, leurs yeux clignaient, ils baissaient leurs regards tour à tour. Je comprenais au fur et à mesure que la peur avait définitivement changé de camp et que les gens ne feront jamais plus marche arrière.
C'était la gloire avant le triomphe. C'était l'émotion avant la délivrance. C'était un moment historique... Je tremble juste en l'évoquant.

J'avoue au départ, je n'y ai pas cru. Je sortais dans la rue dans l'unique but de participer à mon échelle au combat désespéré de mes compatriotes contre la dictature.
Je n'ai jamais cru, jusqu'au dernier moment, que Ben Ali pouvait s'en aller sans nous avoir tous décimé. Je me disais qu'il fallait quand-même envahir les rues quitte à mourir jeune, libre, inconscient et idiot. C'était toujours mieux que de survivre en étant vieux, moche, castré et assujetti.

A ta santé Bouazizi ! A ta santé Sidi Bouzid ! A ta santé Rdayef ! A ta santé Kasserine ! A ta santé Thela ! A votre ta santé toute parcelle de cette terre bénite qui a absorbé le sang de ses enfants défense pour chasser le despote sanguinaire ! A ta santé, ô valeureux Tunisien qui a un jour bouleversé le monde par la poésie de ton combat et ton inébranlable détermination de dégager la dictature devenue soudain insupportable !

Que tous les apprentis dictateurs qui auraient la mauvaise idée de réasservir ce peuple libre et de réitérer le coup d'état de Ben Ali, sachent qu'un détail ô combien important a changé la donne, depuis. Il s'agit bien entendu du facteur Peuple qui est intervenu cette fois-ci.
Si les postes, les escortes et le pouvoir vous reviennent, ne perdez jamais de vue que la rue nous appartient et je reprendrai pour finir la citation de AbulKacem Chebbi qui a été intégrée à l'hymne national tunisien: 

Lorsqu’un jour le peuple veut vivre,
Force est pour le destin de répondre,
Force est pour les ténèbres de se dissiper,
Force est pour les chaînes de se briser 




vendredi 8 avril 2011

La police tunisienne, d'un bourreau à un "héros" !





J'ai toujours haï la police de toutes mes forces du jour où du haut de mes dix ans, je me suis pointé avec un ami qui venait s'enquérir sur la disponibilité de sa carte d'identité nationale, dans le commissariat d'Hammam-Lif. A ce moment là, un policier m'a pris à partie gratuitement évoquant mon dieu et celui de toute ma famille dans des termes d'une violence inouïe insupportables pour l'âme innocente que j'étais.

Je les percevais comme des délinquants qui poursuivaient d'autres délinquants sauf que les premiers ont des insignes et ont le pouvoir d'incarcérer les seconds pour des crimes pour lesquels les premiers ne sont pas passibles d'emprisonnement.
S'ils retrouvaient un citoyen en train de se bourrer la gueule, ils lui confisquaient tout l'alcool qui était en sa possession, ils se le partageaient, le buvaient illico devant ses yeux attristés avant de briser les bouteilles vides devant ses yeux et de repartir pour de nouvelles "rezzia".

S'en est suivie des dizaines d'injustices dont j'étais témoin me révoltant à chaque fois, faisant de ma chanson préférée celle de Cut Killer et des NTM qui était présentée en vedette dans la bande originale du film français mythique: La haine !








Les évènements de Rdeyef puis de Sidi Bouzid n'étaient pas vraiment le meilleur choix pour cirer l'image d'une police répressive, véritable bourreau d'un peuple sans défense usant de balles réelles comme on fume des cigarettes, ne discutant aucunement les directives qui demandaient pourtant l'extermination du peuple dont ils font partie au profit du pouvoir en place qui les martyrise pour quelques misérables dinars.

Aujourd'hui encore, je garde des séquelles de ma haine enracinée pour les hommes en noir, figure de proue d'un ministère passé maitre de renommée mondiale dans le domaine de la torture.

Cependant, je me dois de me faire l'écho de ce que je vois aux urgences de l'Hôpital Charles Nicolle en toute honnêteté.
Je vois des policiers tabassés pour avoir fait leur boulot à savoir protéger le citoyen des malfrats et des abus. Je vois des policiers qui se font amocher par des bandes organisées parce qu'ils veillent sans tricher sur le droit du tunisien de dormir sur ses deux oreilles.
Je vois des hommes stressés, des hommes qui ont peur pour leurs vies, des hommes dont les regards en disent long sur leur effroyable quotidien mais des hommes qui font leur boulot consciencieusement et des hommes entièrement dévoués au service de la nation.
Rien que durant les derniers évènements de Beb Dzira, des dizaines de policiers ont été blessés avant de contrôler totalement la situation.

Je ne vais pas dire que ce sont des anges, loin de là, mais qui d'entre nous peut bien se targuer d'être exempt de tout reproche ?!

Il existe encore des abus perpétrés par la police. Il existe encore des policiers corrompus comme partout dans le monde, peut-être plus et peut-être moins. Toutefois, aujourd'hui, être policier est devenu un métier horrible, un métier héroïque, un métier noble d'autant plus qu'en post-révolution, la période anarchique habituelle où les braquages et la criminalité en général semble atteindre des sommets.


La peur du gendarme est un mal nécessaire, c'est une constatation inévitablement évidente. C'est une notion incontournable pour retrouver la fameuse "autorité de l'état" que nous répète à chaque fois notre papi à nous, Beji Caïd Sebsi, pour que la vie de tous les jours reprenne enfin, un cours normal.

Il faut tout de même qu'il y ait des structures sérieuses et intègres de surveillance des éventuels abus de la police, parce qu'il ne faut pas être émotif à en perdre la raison. Une rechute peut-être envisageable, ou peut-être serait-elle en cours et nous devons impérativement être armés comme il se doit pour y faire face.


P.S: Pour ce qui est de la police politique et de la DST, c'est un tout autre sujet...

vendredi 18 septembre 2009

Sabra et Chatila… 27 ans déjà…



Pour les amnésiques ou les incultes, le 16 et le 17 septembre 1982 eut lieu au sud Liban dans les deux camps de réfugiés palestiniens Sabra et Chatila un véritable génocide.

Le nombre des victimes varie selon les estimations entre cinq cents et cinq milles.

Le jeudi 16 septembre au soir, des militaires israéliens trahissent la confiance des réfugiés palestiniens du Sud Liban dont ils s’étaient engagés sous la bienveillance américaine à assurer la protection vis-à-vis notamment des milices chrétiennes libanaises pro-israéliennes surtout que l’ambiance était pour le moins tendue…

Effectivement, encouragés par les hommes de Ariel Sharon, alors ministre de la défense, les phalangistes ont tué sans répit aucun… des hommes, des femmes, des enfants, des civiles, des combattants de l’OLP, des employés de la Croix-Rouge…

Le cauchemar se poursuivra jusqu’à samedi vers 8h du matin, au moment ou pratiquement plus aucun bébé ne pousse de cri, plus aucun homme ne gronde et plus aucune femme ne pleure sa famille partie trop tôt…

Le calme règne de nouveau sur Sabra et Chatila. Les deux scènes d’un crime ignoble tourné à huis-clos sous un ciel grisonnant avec une infaillible mise en scène signée Tsahal et pour anti-héros les Phalangistes…

Le monde entier s’indigne… Mais quand le monde s’indigne des crimes israéliens, il le fait en silence, gentiment…

La vie de plus d’un millier d’êtres humains ne vaut même pas qu’on s’y attarde…

Un peuple qui se tue à vouloir exister. Mais qu’on finit toujours par assassiner avant qu’il ne puisse y arriver.

A l’insolence et l’infinie arrogance des panthéons dans lesquels se vautrent les « grands hommes » de notre époque. Les légendes préfèrent de loin l’unité et l’humilité des fosses communes.

Ames volées, volez en toute quiétude, survolez ces terres qu’on ne vous enlèvera désormais jamais plus et n’oubliez surtout pas de reposer en paix !

jeudi 13 août 2009

Je chante la femme tunisienne

Je ne peux m’empêcher d’être fier d’appartenir au seul pays au monde qui fête la femme et ce depuis plus de cinquante ans où le code du statut de la femme a vu le jour exactement le 13 août 1957.
L’un des rares pays où, pour un travail équivalent, la femme est payée identiquement à l’homme.

Aujourd’hui, je suis fier de cette femme tunisienne qui sort travailler, qui envahit les universités et qui bûche jour et nuit pour y arriver.

Même si dans nos rues, la femme est encore taxée de prostituée pour peu qu’elle ait envie de porter une mini-jupe ou de se faire belle avant de sortir.

J’aime toutes les femmes de ce pays.
Je les admire.
Je les estime.
Elles me passionnent.

De l’étudiante à la femme au foyer, la femme émancipée en passant par ces femmes qui triment à longueur de journées pour faire de ces terres fertiles des mines d’or ou de ces usines grisonnantes une source inépuisable de richesse.

Des brunes, aux blondes en passant par celles qui se teignent les cheveux avec du henné.


Vous égayez nos vies.
La moindre des choses est de vous en remercier.
Plus encore comme le chantait Julien Clerc : « Femmes je vous aime ! »

Une petite pensée aussi à feu Habib Bourguiba fondateur de la Tunisie moderne, celui grâce à qui nous marchons la tête haute où que ce soit dans le monde.

vendredi 3 juillet 2009

Le sourire légendaire d’un jeune amputé


Jamais je ne pourrais oublier ce jeune homme de 25 ans diabétique depuis sa tendre enfance qui a fini par subir la cruelle sentence de devoir s’acquitter d’une exorbitante partie de son membre inférieur droit en guise de tribut imposé par le destin pour qu’il puisse continuer à vivre.
Comment le pourrais-je vraiment quand ce jeune arrivait à garder le sourire en dépit de la rocambolesque tournure qu’a pris sa vie.
Enfant d’un quartier populaire de Bab Souika, il était, naturellement, un féru de l’Espérance Sportive de Tunis.

Il avait les larmes aux yeux quand il me parlait de ses souvenirs dans la quasi-totalité des stades du territoire tunisien. Il suivait le club partout. C’était un inconditionnel. Peu importe qu’il neige ou qu’il pleuve, il était toujours là, le jour J à applaudir et encourager ses idoles.

Les études n’étaient pas vraiment son point fort, c’est pour cela que son choix de quitter prématurément les bancs du lycée n’était qu’un choix raisonnable et d’une remarquable suite dans les idées.

Il avait tout de même une logique imparable dés qu’il commençait à parler, une véritable éloquence qui retenait toute l’attention de ses interlocuteurs.
Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il pouvait se mettre à la politique parce que malheureusement pour lui, il ne savait pas mentir.

Je l’ai senti le jour où le Club Sportif d’Hammam-Lif a fait match nul avec ses « sang et or » au stade d’El Menzah et a rétrogradé de ce fait ce club à la deuxième place du championnat derrière le Club Africain. Quand j’essayais de le taquiner, il évitait de me fixer dans les yeux de peur probablement que je décèle dans son regard un brin de colère. Ce qui était fort courtois de sa part.

Chaque matin, toujours à la même heure, je me dirigeais vers sa chambre, première à gauche du « Coté hommes » de ce service dont le nom et l’architecture laissent à penser que ce ne pouvait être qu’un couvent dans une être ère.

Je refusais de fixer cette jambe amputée, ce qui aurait été normal vu que je suis un étudiant qui est là pour apprendre à travers ces malades.
Mais lui, c’était un malade d’un autre genre. Il était trop jeune, trop fragile, je pense, pour que j’aie le sérieux d’examiner cette profonde blessure qui balafrait la morphologie de son corps.

Il était hospitalisé depuis des mois en attendant que la plaie se referme et permette à sa famille de lui fournir une orthèse.

Ce qui me semblait incroyablement herculéen de sa part, c’est de n’avoir pas perdu sa joie de vivre alors que je suis certain qu’il ne s’y attendait nullement d’être réduit par un handicap pareil aussi rapidement.

Dans une expérience passée, j'ai vécu des moments que je qualifierais d’insignifiants par rapport à ce qu’il est amené à vivre. J’ai, cependant été amputé de mon sourire pendant fort longtemps.

Mais il est des gens que la vie n’arrive pas à faire sombrer et ce n’est pas du tout faute d’avoir essayé…


[Texte dédié à Ahmed, un patient qui ne se reconnaîtra pas]

mardi 30 juin 2009

Comment anéantir un King of Pop, expliqué aux nuls


Sali, dénigré, rabaissé dans les médias de tout bord.
La vérité a tout de même fini par éclater.
En respect, à l'âme de l'unique King of Pop je fais l'écho de cette nouvelle qui m'a glacé le sang.
Au moins, maintenant tout le monde le sait.
L'homme au visage d'enfant a fini par rejoindre les rangs des anges.
Qu'il puisse reposer en paix.
Interprète de l'inégalable Billie Jean… Paix à ton âme!

samedi 27 juin 2009

Michael Jackson, des souvenirs impérissables



Pour tout jeune de mon âge, Michael Jackson fut et restera une des voix des plus illustres qui aura bercé toute notre enfance.
Dés que j’ai découvert les joies de la musique, et qu’avec la somme de 60 dinars, que j’étais le plus heureux du monde d’avoir pu récolter au terme d'un aïd des plus prolifiques, j’avais acheté un walkman d’occasion de marque Sony avec un écouteur flambant neuf qui avait quand-même la prétention de coûter autant que l’appareil.
Les deux premières cassettes que je m’étais empressé d’acheter c’était l’album History et une cassette qui rassemblait une très belle brochette de rappeurs français et américains dont notamment le brillantissime Tupac.
Ce qui était magique avec la musique de Michael, c’est sa capacité d’émouvoir sans que l’on comprenne pourquoi il hurle, ni même le titre de la chanson.
Je me rappelle très bien avoir fredonné à longueur de journées le refrain de « They don’t care about us » sans jamais saisir la portée de ces mots. Je devinais tout de même, que c’était une chanson engagée et cela suffisait amplement à ce que je milite corps et âme pour cette cause que je ne connaissais pas.
J’ai souvent pleuré en écoutant « You are not alone » avec toujours la même ignorance de la langue de Shakespeare.
J’ai aussi vainement tenté d’imiter Michael dans son célèbre Moonwalk et dans toutes les danses qu’il effectuait en vraie bête de scène. C’était la femme de ménage, qui m’avait sévèrement grondé une fois, parce que certains gestes qui étaient propres à Michael étaient obscènes selon elle. Cela ne m’a rendu que plus attaché à mon idôle de l'époque.
C’était par la suite à travers son jeu-vidéo sur la console Mega Drive qui s’intitulait lui aussi Moonwalk si mes souvenirs sont bons et qui m’a tellement émerveillé et retenu mon attention.
Avec l’âge et certaines expériences traumatisantes, mes goûts musicaux se sont radicalisés. Mais j’ai toujours gardé cette nostalgie du grand King of Pop.
Aujourd’hui, et à l’annonce du décès du génial Michael, je ne suis pas aussi triste que ne le laisserait croire une telle nouvelle.
C’est surement parce que si Michael est mort son art est immortel. Pour devenir une légende, tout artiste se doit de surprendre son public même dans sa mort. Et malgré l’annulation de la tournée d’adieux, j’estime que Michael a largement réussi sa révérence.

dimanche 31 mai 2009

عيد مبروك لكل الأمهات خاصةً منها المناضلات


نهار فضيل، ممكن جماعة مربطين يقولولك بدعة وكل بدعة ضلالة وكل ضلالة في النار ولكن في الحقيقة هي عادة حميدة.
ما فيها بأس مريرة في العام واحد يشد أميمتو يذكرها إلي عمرو ما ينسى فضلها عليه.
إلي أميمتو في الدار حذاه ربي يفضلهالو وإلي أمو في الجبانة الله يرحمها وربي يصبرو لأنه يكذب عليك إلي يقلك الأم تتعوض. هي أحلى قصة حب ممكن تتوجد.
في ها المناسبة الحلوة تذكرت مرة كان عندي ستاج في سبيطار صالح عزيز في باب سعدون، كنا حاضرين في العيادات الخارجية بينما دخلت مرأة عيطنا الطبيب قالنا المرأة هذه قداش تعطيوها عمر، قتلو أكيد فوق الأربعين... تبسم و قالي عمرها 24 سنة وعندها خمسة أولاد تسكن في الريف تخدم في الفلاحة.
الحاصيلو مخي وقف مرأة مازالت ما عداتش ربع قرن يا بوقلب ظاهر عليها تقاسي في مقاسية زرقاء في سبيل تربية أولادها أحسن تربية...
ولا تسمع منها كلمة تعبت، والدنيا صعيبة... نساء كيما هكة مازال منهم برشة في تونس رغم إلي في التلفزة ما يوريوهمش، والجرايد ما تحكيش عليهم...
تحية خاصة لكل الأمهات المناضلات، وربي يفضلي أمي الغالية وكل أمهات العالم.

lundi 9 mars 2009

Hommage aux militants de la FMT…

Ce texte n’est en fait qu’un hommage à tous ces gens débordants de courage.
Ceux qui ont su garder le sourire malgré l’orage.
Ceux qui, en dépit du mauvais temps n’en apprécient pas moins les nuages.
Ils ont le cœur gros de rater autant d’années, de faire tant d’escales, de suspendre le temps tellement de fois.
Mais ils préfèrent s’armer de cette abnégation que seules les grandes âmes peuvent héberger. Ils passent de longues heures à la bibliothèque.
Ils se lèvent souvent en sursaut, au beau milieu de la nuit aux suites d’un cauchemar récurrent où ils se voient rater l’année.
Ils se rendorment aussitôt, en priant dieu de leur donner la force de continuer à se battre.
Pour eux, il est hors de question de changer de voie. La médecine n’étant plus qu’un simple domaine mais une raison d’être.
Dans leurs stages hospitaliers, ils côtoient de jeunes étudiants qui pourraient presque être leurs enfants. Pourtant, par je ne sais quel enchantement les générations s’épousent, s’adoptent et fusionnent pour ne faire plus qu’une bande de jeunes unis pour apprendre et aussi pour rire.
D’avoir vu passer des lignées entières d’étudiants, ils ont toujours un détail croustillant à raconter à propos de ce résident en pédiatrie qui est, naguère sorti avec telle fille… De cet interne qui a une fois tenté de se suicider…
Au coin de la buvette, à sept heures du matin, ils arborent déjà ce sourire insolent vis-à-vis de leur infortune qui pensait pouvoir un jour les faire plier.
Ces jeunes hommes otages d’un quart de point qui a fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui bondissent de joie quand le destin reconnaît ses torts et leur remet leur dû.
Les larmes aux yeux, le cœur pleurant de joie, ils se prosternent pour embrasser le sol qu’ils ont foulé des milliers de fois.
Ils ne cessent de se répéter que peux importent leurs sacrifices, un de ces jours ils seront de bons médecins…
Cette suite de mots est loin de prétendre pouvoir panser leurs maux.
Mais au moins, ils sauront qu’ils ne marcheront jamais seuls et qu’en leur succès nous avons foi.


P.S: texte paru dans le journal des étudiants de la faculté de médecine de Tunis.

vendredi 20 février 2009

توحشتك... كان تشوف قداش

شنوة أحوالك ؟
يا إلي مشيت وماشاورت حد، وكنت تضوي سمايا كيف البرق، يا عزيزة، يا غالية، يا كبيرة، يا أم الدنيا...
بكلمة واحدة، بتنهيدة واحدة، وإنتي وحدك ما يعوضك حد، نقلك توحشتك...
ما نكذبش عليك بعدك الدنيا بلا نكهة، بلا طعم، بلا هريسة، بلا أفاح... بلا بسماتك، وبلا بصماتك، بلا قلبك الحنين، بلا ضمارك إلي ما يضاهيهش ضمار آخر...
الدنيا تبكي قد ما حاولت نواسيها، فاقد الشيء لا يعطيه، كيفاش نسكت الدنيا وأنا قلبي مازال يبكي على فراقك...
أربعة سنوات مرت، والوجيعة هي هي...
قريب نولي طبيب انشالله، باش نداويك... ما خليتليش فرصة باش نداويك... ليوم ما نقدرش نداوي روحي من حزني عليك...
هاذيكة حدود الطب...
ما عادش حتى حد يجي يغطيني كي يهزني النوم والدنيا باردة... ما عادش يجيني نوم...
تتذكر كي كنت نغنيلك وتقلي صوتك حلو ولازمك تقيد في كنسرفاتوار ؟ ما قيدتش صحيح، أما ديما نغني، وعندي ميل كبير للأغاني الحزينة، وصوتي مبحاح من كثرة ما نصيح في الموال ونغني يا ليل يا لييييييل... والليل يشاركني أشجاني، والقمرة فيسع ما تهرب، ما تحبنيش نراها في تلك الحالة وتزيد على ما بيا...
وعملت مدونة وسميتها بوقرنين، كلما ندخللها تذكرني فيك، وكل حرف نكتبوا نرى فيه طيفك...
يا فلانة يا بنت فلان... ما نسيت شي من حكاياتك... توحشتك من أعماق قلبي...
يزينا من الحزن، أما إلي في القلب في القلب... احكيلي انتي كيفاش الجنة ؟ كيفاش انهار الخمر لذا للشاربين ؟ بالحق تلبسوا كلكم بالأخضر ؟ مالا كلكم تحبو حمام الأنف ؟ كيفاش صفاتهم الملائكة ؟
نهار من النهارات باش نجي بحذاك... أقرالي حسابي في كأس التاي منعنع من يديك الملاح...
!توحشتك... كان تشوف قداش!!

mardi 18 novembre 2008

Ravis à la fleur de l’âge


Aujourd’hui, 7h30 du matin, un bus publique glisse sur la route x et cause la mort d’une jeune femme qui attendait tranquillement dans sa voiture que la file qui la devançait daigne à avancer.

Elle écoutait tranquillement Mosaïque FM.

Actuellement, elle n’est plus.

27 ans et déjà partie pour toujours.

27 ans et déjà redevenue poussière.


A.B ancienne camarade de classe au collège.

Partie à l’âge de 20 ans vers un monde meilleur.


J.E que je ne connaissais pas du tout mais qui a eu le tort de vouloir traverser pile au mauvais moment.

Lui aussi parti à l’âge de 21 ans.


M.B.H ancienne camarade de classe à l’école.

Elle nous a quitté à l’âge de 18 ans à la suite d’une longue et éprouvante lutte contre un cancer.

La liste effrayante est encore longue mais à quoi bon être exhaustif et recenser ?


Trop jeunes pour mourir.
N’ayants rien vus de ce monde.

Mais partis quand-même, sans prévenir.

A l’heure où se multiplient les infos immondes.


Je suis profondément ému pour eux et pour leurs familles. Mais que faire pour arrêter l’hémorragie ?

Pourquoi X et Y vivent 90 ans et A.B, J.E et compagnie n’ont même pas l’occasion de souffler leur vingt-cinquième bougie ?

Le monde n’est-il pas injuste ?


Pendant que certains gosses dansent à en perdre la raison. D’autres n’ont pour ambition que de trouver un lieu adéquat dans ce Djellaz bondé de charognes.


Ils ne se marieront jamais.

Ils n’auront jamais de boulot.

Ils n’auront jamais d’enfants.

Ils ne vieilliront pas.

Ils sont déjà morts.

Ils sont déjà au paradis.

Même l’étoile qui était destinée à protéger leurs âmes innocentes les pleure en ce moment.


La faute à l’autobus qui a glissé.

La faute à des cellules dont le métabolisme a dégénéré.

Nous serions, nous-mêmes coupables, si en cet instant nous n’observions pas une minute de silence.

Reposez en paix chers amis, vous qui n’êtes pas morts de vieillesse !

samedi 15 novembre 2008

بلها ديما حي

لانا في ذكرى وفاة ولانا في مناسبة خاصة وتوة الواحدة صباحاً كان جات الدنيا دنيا راني مشيت رتحت بدني...
ولكن ليلة كاملة وأنا نتذكر في المرحوم الهادي بالرخيصة إلي لقبو الشارع التونسي ببلها...
نتذكر نهار إلي مات -الله يرحمو- وقتها 4 جانفي 1997 في الليل، الترجي تلعب في مقابلة ودية مع نادي ليون الفرنسي...
كرة عادية في وسط الميدان ما فيها حتى خطورة، تماس تتلعب والهادي يركح الكرة ويطيح...
كانت آخر لحظات في حياته...
الهادي قلب الأسد فارقنا نهائياً...
نتذكر روحي بكيت شهيد الكرة التونسية كيما كل فرد من أفراد شعبنا...
هو الإنسان ينجم يقوم بأعمال جليلة أما الكيفية إلي يفارق بيها الحياة عندها قيمة كبيرة باش يولي أسطورة...
بلها كان أسطورة ولا يزال...
هو كان بطبيعتو محبوب جداً من كل التونسيين وحتى السواحلية إلي التنافس على أشده بينهم وبين المكشخين وكانوا يحترموه جداً لسلوكه المثالي خارج الميدان وداخله...
وزيد يموت على أرضية الملعب وهو في أوج العطاء...
بعد 14 سنة منذ تاريخ وفاتو، حتى تونسي ما نسى الهادي بالرخيصة وأهدافو مع المنتخب الوطني في كأس إفريقيا 96 و مع الترجي ضد الزمالك المصري ديما عالقين في الذاكرة...
بلها فارقنا في عز شبابو وخلانا حائرين، الموت ما تعرفهاش عند شكون وما تعرفهاش كيفاش تجيك ولا وين تديك...
بلها كي جاتو الموت زادت كبرتو وعلات في شأنو...
عاش كبير ومات كبير...
الله يرحمو ويوسع عليه في قبرو ويرحم جميع موتى المومنين ...

dimanche 26 octobre 2008

تحية وفاء



تحية وفاء
لعبد إذا اكتال وفى
للإحساس الفياض
لناصع البياض

تحية لرفيق الدرب
المراد الأغلى
زميلي في الحرب
البدر الأعلى

تحية للضحكة الصادقة
تحيى الذكريات العالقة
ودامت بيننا العشرة
ألفين سنة ونزداد عشرة

تحية لثقافة تبهرني
ولنقاش طالما يسهرني
ولو اختلفت أوجه النظر
ما علمنا للإختلاف من ضر

نتأمل بوقرنين من أطراف البحيرة
أليس اليقين عادةً تسبقه الحيرة




dimanche 31 août 2008

"Hammam-Lif l'une des plus belles villes de Tunisie..." rapporte un journaliste algérien

"...Hammam-Lif fut l'une des plus belles villes de Tunisie.Considérée comme étant la ville de résidence des beys.au centre-ville,Les nostalgiques trouveront les mêmes cafés, les mêmes gargotes, les mêmes épiciers, les mêmes glibettiers (échoppes de fruits secs), le même bruit du train .
A la rue de Salambô et de la RN1, se dresse une bâtisse qu'on appelle Hammam Essouri, faisant office de bain public. Il fut un temps, pas si lointain que cela, ce Hammam Essouri était une station thermale de référence. L'eau qui y coule était brûlante et venait directement de la montagne. Le marché ressemblant typiquement à un marché algérien avec plus d’ordre dans l’organisation ne traine pas beaucoup d’Algériens. Juste après c’est Hammam Chott qui est une ville de la banlieue sud de Tunis (25 kilomètres du centre-ville) rattachée au gouvernorat de Ben Arous..."

Ce ne sont pas mes mots mais ceux d'un journaliste algérien qui est venu visiter plusieurs villes de la Tunisie rendant compte de son carnet de route au quotidien algérien La nouvelle république vous pourrez retrouver l'article en entier en cliquant ici

samedi 30 août 2008

Les vieux


Les vieux gardent toujours ce sourire que leurs rides figent. Ils voient tout au ralenti. Ils n’arrivent plus à rêver, d’avoir tellement vécu d’expériences époustouflantes.

Ces mêmes vieux ne sortent plus beaucoup et quand l’envie de changer d’air se fait sentir, il leur suffit de fermer les yeux et de ruminer la belle époque, celle de leurs vingt ans, celle de l’insouciance et celle où ils vivaient vraiment sans penser à ce que le lendemain leur réservait.

Aujourd’hui ils sont en plein lendemain. Ils savent désormais ce que leur cachait leur destin.

Les vieux attendent ne sachant vraiment ce à quoi ils aspirent. Les tares se multiplient, la dialyse du dimanche, l’insuline d’avant chaque repas, le vaccin contre la grippe et les analyses répétées. Et pourtant ils gardent le même sourire si attachant.

Ils ont cet humour qu’on sent venu d’une autre ère mais qu’on adore quand-même. Ils ont toujours ce conseil, cette anecdote à raconter. Même si on baille au cours de l’histoire devenant parfois trop longue, on n’apprécie pas moins ces contes qui nous font rêver et qui renferment toujours cette leçon qu’il faut savoir percer entre les ricanements qui entrecoupent la narration.

Ils perdent de temps à autre, de précieuses minutes à vous citer avec précision les étapes de la recette familiale qu’ils se sont transmise de mère en fille au fil des siècles. On n’écoute jamais. On ne fait que hocher la tête par respect et par admiration à ce véritable rempart de la morale, de la tradition et des hautes valeurs qu’est le troisième âge.

Ils me font penser qu’au lieu d’arborer ces t-shirts à l’effigie de la ville américaine de « Dallas » ou d’un quartier de « Washington » nommé « Georgetown » on ferait mieux d’afficher un Gabés ou un Boukornine pour honorer nos aïeux et être fidèles à nos racines.

Fut un temps où nos vieux jouissaient d’un statut très particulier. Dans la rue, quand ils côtoyaient des jeunes quelque soit leur niveau d’instruction, on les saluait, et on baissait les yeux en signe de soumission à la génération qui a fait son temps.

Dans la famille, ils avaient leur mot à dire. Ils pouvaient dire ce qu’ils voulaient, imposer leurs lois aussi insensées soient elles à toute la famille, personne n’avait l’audace de leur faire face même si on savait que la démence sénile les faisaient souvent divaguer.

Les vieux sont là pour colmater toutes les brèches qui menacent l'intégrité de la famille et même si l'oncle ou la tante a envie de se défouler, par respect à la grand-mère elle taira son esprit de vengeance au moins jusqu'à ce qu'on aie enterré le doyen de la famille.

Aujourd’hui, les temps ont changé.

Quand on se marie, dans le contrat de mariage il est clairement stipulé par la femme de nos rêves que le parent est un poids qu’elle ne saurait supporter plus d’une semaine par an. Ainsi, on voit de plus en plus de mères et de pères vivre seuls dans une grande maison ou jetés dans un hospice.

C’est la faute à la mondialisation me dit-on. C’est elle qui nous fait larguer nos joyaux, notre fierté nationale, notre culture et notre identité et nos traditions.

Ils nous ont donné la vie, et fait de nous ce que nous sommes mais l’inflation est telle qu’on ne peut plus se permettre un verre de lait de plus dans la maison. Cette fille qui vient de vous rencontrer a plus d’influence que la femme qui vous a toujours aimé.

Telle est l’ingratitude des nouvelles générations.

Quant à moi, j’ai choisi de travailler dans un hospice pour être enfermé au même endroit que notre culture et dieu que c’est beau d’y être emprisonné !

mercredi 20 août 2008

James Blunt - Goodbye My Lover

Boomp3.com

Did I disappoint you or let you down?
Should I be feeling guilty or let the judges frown?
'Cause I saw the end before we'd begun,
Yes I saw you were blinded and I knew I had won.
So I took what's mine by eternal right.
Took your soul out into the night.
It may be over but it won't stop there,
I am here for you if you'd only care.
You touched my heart you touched my soul.
You changed my life and all my goals.
And love is blind and that I knew when,
My heart was blinded by you.
I've kissed your lips and held your head.
Shared your dreams and shared your bed.
I know you well, I know your smell.
I've been addicted to you.

Goodbye my lover.
Goodbye my friend.
You have been the one.
You have been the one for me.

I am a dreamer but when I wake,
You can't break my spirit - it's my dreams you take.
And as you move on, remember me,
Remember us and all we used to be
I've seen you cry, I've seen you smile.
I've watched you sleeping for a while.
I'd be the father of your child.
I'd spend a lifetime with you.
I know your fears and you know mine.
We've had our doubts but now we're fine,
And I love you, I swear that's true.
I cannot live without you.

Goodbye my lover.
Goodbye my friend.
You have been the one.
You have been the one for me.

And I still hold your hand in mine.
In mine when I'm asleep.
And I will bear my soul in time,
When I'm kneeling at your feet.
Goodbye my lover.
Goodbye my friend.
You have been the one.
You have been the one for me.
I'm so hollow, baby, I'm so hollow.
I'm so, I'm so, I'm so hollow.



P.S: Chanson naturellement dédiée à celle que vous croyez.

mardi 19 août 2008

صاحب الدنقري


يقوم الصباح مع الفجر.
كل يوم يحضر على شروق الشمس.
على كأس إكسبراس يعدي درجين وهو يتأمل في جمال الشمس وهي طالعة والبحر محيط بيها. مبعد يسلم على عم حمادي القهواجي ويقصد ربي للمعمل الكائن بمنطقة برج سدرية.
من حمام الأنف إلى برج السدرية تحبلو على أقصى تقدير ربع ساعة في القطار.
كي العادة يطلع يقعد وكي يجيه "الكنترولور" يقلوا راني مشترك.
مع العلم إلي هو من إلي نعرفو يطلع مرسكي. لكن في التنقلات القريبة هذه عادةً ما يكبشوش برشة في حكاية التساكر نظراً إلى أن أغلبية الناس خدامة حزام كيفهم كيف المفقدين متاع السكك الحديدية.
إذن آهوكة... عين رات وعين ما راتش...
كي يوصل القطار إلى المحطة المطلوبة يهبط صاحبنا. ويزيد يعمل صعدة لا بأس بيها.
يخدم في النهار تسعة سوايع ستة أيام في الجمعة. آهوكة عندو راحة نهار الأحد يتنفس فيها ولو هو الأكثرية يعديها راقد وإلا في أحسن الحالات في ملعب من ملاعب الجمهورية يتبع في النادي الإفريقي وين مشى.
في المعمل متاعهم ما يستعرفوش بالتوقيت الصيفي ولا "سيونس أونيك"...
أما عندهم شهر في العام يسكر فيه المعمل والناس الكل ترتاح.
في الفطور فما عمك صالح كسكروتاجي ذات سيط كبير يعمللهم خبز فيها تسطيرة بدينار.
توا خمسة سنين وصاحبي ما ياكل عند الأول كان الكفتاجي.
وفي الليل يروح يلقى الأميمة حضرتلو صحن يعمل ستة وستين كيف.
في راس الشهر صديقي يروح بالشهرية للدار بكل إعتزاز. يمشي لأمو ويعطيها أكثر شوية من نصف المبلغ. هي الحكاية بدات كي كان في السنة التاسعة من التعليم الأساسي. نهار مشؤوم روح للدار يلقى بوه إلي كان الوحيد إلي يخدم في العائلة هرب من الدار بعد عركة هو وزوجتو...
لمجابهة مشاكل الحياة (ولعل الحياة بالنسبة ليهم أكبر مشكلة) اضطر خويا وصاحبي إلى ترك مقاعد الدراسة والبحث عن عمل لمساعدة أمه التي تحولت بين ليلة وضحاها إلى معينة منزلية. وزاد لأنه كان أكبر اخوته الزوز...
ضحى بنفسو على جالهم. ومن يعرف صديقي يعرف أن أحلى سيماته روح التضحية.
من خصاله الحميدة أيضاً عزة النفس في عشرتنا الطويلة عمرو ما قبل أني نخلص عليه حاجة إلا في المناسبات السارة.
وزادة الوفاء... شكون كان يقول أنو الوفاء مازال ما انقرضش من الدنيا ؟
أن كي نرى صاحبي نعرف إلي "لسة الدنيا بخير" كيما يقول جورج وسوف.
كي نهار طحت و صارتلي مشاكل صحية يصعب تحملها والناس الكل ظهرت عندها ما تعمل و صاحبي كان الوحيد الحاضر من الأول للآخر مرة يضحكني ومرة يطلعلي المورال ومرة يحكيلي على مغامراتو ومرة يجيبلي أخبار الحومة حتى لين زالت الشدة وفرجها ربي الكريم.
صاحبي كان كيما جل الفقراء يتكيف برشة ويشرب الخمر. تقول انتي ملا آش بقى منها الشهرية ؟
يا سيدي رغم محدودية الموارد والاراضي القاحلة إلي تمتد حتى للأفق كان عشيري ديما البسمة مرسومة على الفم وديما النكتة حاضرة في كلامو.
كان محبوب من الجميع وكان يحب الناس الكل.
إنسان مسالم لا تسواه براميل النفط ولا مليارات العالم...
باع الدنيا بلفتة وشرا بهاكل اللفتة سعادة القلوب الطيبة.
هو في الحقيقة عمرو ما لبس دنقري ولكن أليس هذا اللباس أكبر رمز للطبقة الكادحة إلي تطير الفرنك من العدم؟
نلت شرف إلي عرفتو وكانلي شرف أكبر كي ليوم كتبت عليه.
دمت كبيراً يا صديقي!