Les fidèles du Boukornine

jeudi 3 juillet 2008

Il est deux heures du matin sur la douce planète Tunisie

Le cerveau réinitialisé. Le corps lessivé. Les yeux cernés. Voilà comment je me présente à la vie à l’heure actuelle.

Deux mois pour se ressourcer. Deux mois pour ressurgir au soleil. Deux mois pour sortir la tête de l’eau.

J’observe en silence la vie de mon balcon. Je me tais et regarde les blocs de béton, la civilisation, dit-on. Je me sens emprisonné dans mon propre univers. Il fait 40° de température. Ce mois de juillet s’annonce comme un mois de pur sommeil pour échapper aux klaxons, à la chaleur et au nombre infernal de personnes qui défilent sous nos yeux.

Il est deux heures trente sept. Je poursuis avec un silence tout aussi pesant, l’étoile filante qui est venue s’écraser au loin. Le monde est un complexe de mutilations cycliques. Qu’est-ce que cela veut dire ? Je ne sais pas ! C’est sorti tout seul.

Le pigeon qui s’est retrouvé coincé dans le séchoir de mon voisin voit doucement son destin évoluer inéluctablement vers une mort à petit feu. Il se lève, vole et percute la vitre en essayant vainement de retrouver le monde libre. Je le regarde passivement sans bouger d’un pouce. Je suis un simple témoin qui n’a pas le droit d’intervenir pour casser cette chaîne alimentaire qui condamne tout être coincé dans un séchoir à mourir de faim.

Il est trois heures du matin, c’est seulement à ce moment que vient une légère brise caresser mon visage. Je m’endors au clair de lune sans penser à demain.

2 commentaires:

Amira Yaakoubi a dit…

le pigeon, on peut l'aider, crois moi;
je suis passée par la même situation il n'y a pas longtemps,
ce laisser aller, cette lassitude et même ce dégout des choses de la vie, il faut les vaincre!
aprés quelques jours de repos et de resocialisation, on voit les choses d'une maniére beaucoup plus claire; un peu plus rose:)

Khalil a dit…

Je te fais confiance alors Pink, Je te tiens au courant de l'évolution de mon cas :)