Les fidèles du Boukornine

mercredi 30 juillet 2008

Cri de colère d’une femme au bout du rouleau


Elle venait de rentrer au premier bureau de consultations.

Avec une voix sanglotante, elle demanda au médecin présent (qui n’était autre que le médecin traitant de son mari) d’écouter ce qu’elle avait à dire.

Il ne put refuser.

Elle s’était assise.

Entre deux soupirs, elle parla de sa peine de voir son mari ravi à l’age de 48 ans laissant une femme au foyer et deux gosses à élever et qui plus est, à cause d’une minable insuffisance professionnelle d’un autre médecin.

Elle se taisait par moments comme pour reprendre son souffle, comme si elle ne réalisait pas encore ce qui lui arrivait.

Puis sa voix grondait.

Elle dénonça ce système pourri, ces médecins inhumains qui se sont occupés de l’amour de sa vie pendant ses derniers moments.

Elle évoqua ces regards méprisants, cette absence de chaleur humaine et cette prétention inutile entre un homme au bord du gouffre et un autre sensé lui porter secours même par un sourire trempé de compassion.

Ses larmes coulaient à flots. « On pouvait éviter cela » répétait-elle sans cesse, d’un ton qui se voulait plaintif et qui renfermait sûrement quelques reproches.

Elle cria enfin, amèrement : « Si je le pouvais, j’écrirais dans les journaux, j’utiliserai Internet je le clamerai haut et fort dehors dans la rue. Mais hélas, je n’ai que mes yeux pour pleurer ce sort auquel je n’ai pu échapper »

Par contre, ce qu’elle ne savait pas c’est que dans la même salle, un bloggueur comme il en existe tant aujourd’hui s’était juré de vous faire parvenir sa voix.

Rien que pour le respect de la dignité humaine.

Rien que parce qu’être médecin, c’est tout d’abord être philanthrope.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Kima i9oulou "ma i77ess ejjamra ken illi ya3fess 3aliha".........

wenti ? achkoultelha ?!

7assilou Rabbi essaberha ou yehdi el "ghaltin"

Barberousse a dit…

Post touchant. Merci de faire echo.

24Faubourg a dit…

merci et bravo

Mourad a dit…

ce post me rappelle les paroles d'une
chanson de sniper:
c'est juste un cri de colère
d'un jeune (ou femme :)) au bout du rouleau
qui en veut à la terre entière
car il est mal dans sa peau
au lieu de changer de vocabulaire
il le dit avec ses mots
au lieu d'aller foutre la demer
il préfère prendre un stylo
etc etc

Anonyme a dit…

Moralité :il faut savoir etre professionnel en tant que medecin, c'est a dire dire tout dire au patient oui, mais preparer le terrain : pour le patient sa prise en charge psychologique et celle de son son entourage surtout à l'annonce d'un diagonstic sombre ou d'un mauvais pronostic imminent , ne pas oublier d'exprimer "son humanite", en effet le medecin cotoie tous les jours Les Patients et lui aussi c'est un etre plein de sensibilite , et il faut qu'il se protege pour poursuivre donc il faut savoir s'entourer de structures pour cela , là ou j'exerce il y a des psychologues qui interviennent à notre appel .

Khalil a dit…

---->Zahraten
Qu'est-ce qu'il y avait à ajouter?
Je lui ai seulement dit: "Allah yarhmou, w rahou soutek tesma3!"
---->Barberousse
Bienvenue à toi sur ce blog.
Merci à toi.
Ce n'est pas pour rien si la blogosphère est la voix du peuple.
----->24 faubourg
Merci à toi cher ami.
----->Mourad
Oui Mourad le titre est tiré des paroles de cette chanson.
Décidément, on ne peut rien te cacher :p
----->En vouloir à la terre entière
C'est une bonne idée d'avoir des psychologues.
Dans certains services notamment l'oncologie chirurgicale de Salah Azaïz, les psychologues exercent depuis plusieurs années.
Mais c'est cette carapace que se construit le médecin au fil des années d'exercice pour se protéger comme tu l'as mentionné, qui fait que les patients qui accompagnent leurs proches mourants se sentent outré par tant de froideur.
On peut très bien être bon clinicien et être diabolisé par un patient qui vous reproche ce manque d'humanité.

Anonyme a dit…

En Tunisie pas mal de gens en veulent beaucoup au medecin , celui ci passe souvent pour un oiseau de mauvaise augure ,le rapport avec la maladie est trés particuliers chez nous les tunisiens ,nous avons beaucoup d'aprori, et les gens ont peur ...donc reaction :le medecin est inhumain , "le medecin deglingue toute la machine avec les traitements"..Je crois qu'il serait necessaire de consacrer qq minutes supplementaires à chaque consultation pour des explications au patient pour demystifier le malaise ,toujours penser au patient et bien sur agir pour SON benefice .
Confere une problematique posée par votre collegue "Quoi de Neuf Docteur" dans son dernier post,en effet c'est à mediter et à analyser

Anonyme a dit…

http://tunisie-harakati.mylivepage.com

Un autre cri de colère à dénoncer c'est celui de Sameh HARAKATI, une injustice à la tunisienne qui n'a pas sa place dans un pays juste.
Il ne faut plus laisser ces femmes souffrir dans l'indifférence que cela soit en Tunisie ou ailleurs.

http://sameh.onlc.fr