Les fidèles du Boukornine

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vendredi 20 août 2010

Une vie oxymorique

C'est une vérité mensongère, d'une splendide laideur, terne comme l'or et armée comme un désœuvré immigrant pieds nus vers l'Afrique du Sud.
Venant de nulle part, pour aller je ne sais où.
Une vie au fond tristement belle.
Qu'elle nous donne spontanément l'occasion de pleurer de joie et de rire aux larmes... De jeûner 2 heures par jour et de les vivre avec un regard d'une piété étrangement ancrée.

La vie, vois-tu, ma chère interlocutrice, pourrait très bien se résumer à un sourire contrarié, un sourire machinal, figé et quelque peu oblique. Un sourire furtif, un sourire pétri de suffisance, laissant afficher une dentition grossièrement alignée, jaunie par le temps et ses aléas, la vie et ses méandres.
Cela n'empêche, que c'est toujours un sourire...

Une vie d'une logique irréparablement déformée, bizarre, incompréhensible mais parfois sublime.
Une vie qui te force à rêver, par des signes, par des rencontres, par des succès éphémères... Puis, aussitôt tombé dans le guet-apens, la vie te reprend sans sommation tout ce qu'elle t'avait offerte.

En une fraction de seconde, les fous rires cèdent la place à des rires nerveux, frénétiques, mettant en exergue ce qu'ils sont censés camoufler à savoir moins une déception que la surprise d'avoir tout perdu aussi rapidement.

Le savoir-vivre, finalement, c'est très loin de ce qu'on apprend dans les académies pour nouveaux riches, avec des règles aussi désuètes qu'antipathiques du genre ne pas faire de bruits en percutant couverts et assiette...
Savoir vivre, c'est apprendre à encaisser les coups du destin et laisser des plumes en arborant encore et toujours un sourire éclatant et invulnérable...
Peu importe les larmes que certains versent dans leur coin, l'important c'est de se souvenir qu'en cas de situations lacrymogènes l'unique remède est de sourire...

vendredi 18 juin 2010

Le monde va bien...

On dit que le monde est à la dérive.
On dit que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue.
On m'affirme même que l'humanité se perd dans ses guerres, ses famines et son capitalisme outrancier qui fait que le pauvre pleure alors que le riche rit de lui avant de continuer son chemin.
On me dit que la mort guette la vie à tous les coins de rue, qu'elle nous attend au tournant, toujours prête à jaillir pour faire pleurer nos proches et nos bien-aimés.
On s'obstine à me faire croire que l'amour n'existe pas. Pourtant, puéril depuis toujours et à jamais, espérons, je vois quotidiennement ses signes qui ne trompent pas.
Dans le sourire d'une mère, le regard serein d'une jeune inconnue que je croise dans un endroit inattendu, parfois dans des larmes de joie ou de douleur versées avec toute la sincérité du monde pour évacuer un trop-plein d'émotions ou pour communiquer avec les anges.

Je garde toujours foi en l'humanité, en sa capacité de me surprendre jour après jour par sa philanthropie et son désintéressement.
Je suis de nature optimiste, rêveur voire utopiste.
Je le suis à mes dépens, je le sais et je l'assume.
Quand tout va mal et que je ne vois plus le bout du tunnel, je trouve toujours le moyen de sourire, parce que je suis au moins sûr que demain sera mieux et qu'on ne pourrait plus tomber plus bas.
Je chante tous les jours sous ma douche un hymne à la vie, à la joie et l'amour (Il me semble que c'est le titre mezouedesque: "Sayabni kha nachta7 w barra rabbi m3ak" mais je ne suis pas sûr).

Je puise dans les fins fonds de l'histoire de l'humanité pour trouver à chaque fois une raison d'y croire.
Il faut dire que même si tout espoir en arrive à se perdre on aura toujours la presse tunisienne pour nous faire piquer des fou rires à n'en plus finir...(Le dernier en date est à l'occasion de la lecture de la une du plus grand quotidien tunisien d'aujourd'hui: Des experts prévoient la fermeture imminente de Skype et MSN... Comme si ce n'était pas la faute à la censure... On se fout de nos gueules mais on doit être bien balèzes pour trouver à chaque fois que le monde va bien)

[Vu mon dernier exploit, je m'autoproclame roi des parenthèses]

Je ne saurais clôturer mon post autrement que par l'émoticône que j'affectionne le plus, à savoir :) .

jeudi 3 juillet 2008

Il est deux heures du matin sur la douce planète Tunisie

Le cerveau réinitialisé. Le corps lessivé. Les yeux cernés. Voilà comment je me présente à la vie à l’heure actuelle.

Deux mois pour se ressourcer. Deux mois pour ressurgir au soleil. Deux mois pour sortir la tête de l’eau.

J’observe en silence la vie de mon balcon. Je me tais et regarde les blocs de béton, la civilisation, dit-on. Je me sens emprisonné dans mon propre univers. Il fait 40° de température. Ce mois de juillet s’annonce comme un mois de pur sommeil pour échapper aux klaxons, à la chaleur et au nombre infernal de personnes qui défilent sous nos yeux.

Il est deux heures trente sept. Je poursuis avec un silence tout aussi pesant, l’étoile filante qui est venue s’écraser au loin. Le monde est un complexe de mutilations cycliques. Qu’est-ce que cela veut dire ? Je ne sais pas ! C’est sorti tout seul.

Le pigeon qui s’est retrouvé coincé dans le séchoir de mon voisin voit doucement son destin évoluer inéluctablement vers une mort à petit feu. Il se lève, vole et percute la vitre en essayant vainement de retrouver le monde libre. Je le regarde passivement sans bouger d’un pouce. Je suis un simple témoin qui n’a pas le droit d’intervenir pour casser cette chaîne alimentaire qui condamne tout être coincé dans un séchoir à mourir de faim.

Il est trois heures du matin, c’est seulement à ce moment que vient une légère brise caresser mon visage. Je m’endors au clair de lune sans penser à demain.