Les fidèles du Boukornine

jeudi 17 juillet 2008

L'euthanasie, parlons-en!


-Salwa, 44 ans, cancer du sein avec métastases osseuses et cérébrales:

Trop jeune pour mourir, trop jeune pour souffrir autant. Quand elle venait consulter, elle avait le sourire aux lèvres. Son mari qui l'a conduite à l'hôpital Salah Azaïez, (le fief incontournable des désespérés de la vie tunisiens), lui a rappelé au moment où elle descendait de la voiture qu'il l'aimait, comme tous les jours d'ailleurs.
D'après les expressions dépourvues d'un quelconque espoir du visage du médecin, Salwa a compris que ses deux beaux jumeaux de 10 ans allaient dans un laps de temps qui ne pouvait durer intégrer la triste liste des orphelins de sa région.
Une fin morose pour cette femme qui s'est toujours battue pour réussir à faire cette carrière étincelante.
Le médecin l'a prévenue.
Incessamment, allaient commencer ces douleurs osseuses insoutenables et que la morphine ne fait que chatouiller. Elle se devait d'attendre vaillamment cette évolution vers une mort certaine qui viendrait couronner son agonie.

-Hamid, 25 ans, Victime d'un accident vasculaire cérébral:

Il est désormais condamné à baver le restant de ses jours. Lui, le jeune homme à la carrure enviée par tous, se retrouve d'un coup plongé dans un désespoir difficilement récupérable.
Comment peut-on balancer en quelques minutes seulement d'un gagnant à une loque humaine?!
La vie n'a aucun sens.
Pourquoi on ne songe jamais à la maladie quand tout va bien?
Il fallait se poser ces questions bien avant. Maintenant les jeux sont faits, et ses repentirs ne servent plus qu'à se mordre les doigts sur ses moments passés à ne rien faire alors qu'il pouvait littéralement tout faire.
Chaque jour que dieu fait, il se demande avec insistance à quoi bon vivre quand on ne vit pas vraiment.

-Samia, 40 ans, état dépressif sévère depuis 10 mois:

A partir du jour où l'amour de sa vie, le seul être qui n'ait jamais compté à ses yeux, à savoir son mari l'a quitté, plus rien ne comptait pour elle.
Qu'est-ce qui a changé en vingt ans pour que celui qui n'avait d'yeux que pour elle change de cap vers une autre femme certes moins âgée mais moins sympathique qu'elle?
Les rides me diriez vous?
C'est certainement cela.
La lassitude de voir se pointer toujours à la même heure, au même endroit, la même personne?
C'est vrai que c'est saoulant à la longue.
Elle lui a tout donné. Son cœur, son temps, sa vie, ses joies et ses peines.
Maintenant qu'il ne veut plus d'elle. Elle non plus ne veut plus de la vie, dégoûtée qu'elle est par cette logique qui fait de l'amour le mensonge à la fois le plus formidable et le plus épouvantable qui puisse exister.


Ces destins n'ont à priori rien au commun. Mais vous aurez compris (j'espère!) que leurs voies se sont croisés là où l'on demande de revenir à la case départ, là où l'unique ambition est de se faire dévorer par des larves affamées et là où le corps s'autoproclame charogne.
L'euthanasie, derrière ce nom pompeux se cache un concept des plus controversés.
Vous aurez remarqué que le dernier exemple diffère des deux premiers par l'absence de toute atteinte physique (Ne vous inquiétez pas, c'est fait exprès). Cela pose toute la problématique de l'euthanasie.
Quelle différence y a-t-il avec le suicide dans ce cas?
Quelles devraient être les critères pour pouvoir profiter de ce service peu commun?
Si on a des connaissances dans le "ministère des cas inespérés" ne risque-t-on pas d'avoir des autorisations de complaisance?
La médecine qui a pour fondement essentiel d'agir pour guérir des malades, serait-elle en mesure de reconnaître ses insuffisances? Et d'admettre que d'injecter la mort à des êtres humains devient parfois la seule manière de les soulager?
Pour ne pas terminer sur des interrogations qui pourraient vous donner le vertige, je terminerai par un "je ne sais pas" classique qui vient vous rendre le sourire après ce texte qui fait mine de vous divertir par un sujet sombre quoique légitime et qui a l'abominable prétention d'aspirer à faire marcher votre substance grise pour que vous puissiez enfin répondre par un OUI ou NON juste et réfléchi.

9 commentaires:

Mourad a dit…

Si on peut avoir un avis en faveur ou
contre l'euthanasie, je crois que le plus difficile serait la manière dont elle serait appliquée, et quelles seraient les personnes qui pourraient en bénéficier. Réfléchis à un article là-dessus

Khalil a dit…

Ya Mourad cette problématique est la base même de cet article ! :)
Relis le post :) w ma tezrebch barcha :p

Anonyme a dit…

Nous en tant que musulmans, nous devons nous enlever de la tête toute idée aussi bien d'euthanasie que de suicide. Cette idée ne doit nullement effleurée nos esprit c'est un grand péché que de se donner la mort
Il est vrai que nous sommes tous un jour ou l'autre confronté à une maladie incurable ou à un état suicidaire mais nous devons accepter ce que la vie nous a réservé avec toutes ces joies et ces peines. surtout garder la foi et ne jamais désespérer.

Anonyme a dit…

bonjour ami,
*j n pourrai certainement passer d'abord à coté de cette bagarre au sein de ton blog ..mais qu'est-ce ki c passé vraiment khalil??
*sujet vraiment TRES TRES médical
*ce sont des histoires véridiques ou bien c juste de l'imagination?
*premier k tres tres émouvant:l'hôpital Salah Azaïez, (le fief ==>pq ca???
*La vie n'a aucun sens==>moi j dit: la vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie...
*avec tout mon respect,le troisieme k ne m'a pas plu du tout..stt que notre dernier stage était un stage de psychiatrie!! on a vu des k + grave mé cela ne fait VRAIMENT pas penser à l'euthanasie!!!(svp)(tu peut voir aussi farragh 9albek sur hannibaltv lol)
*(j'espère!)==> on n'est pas des vaches!!lol comme a dit l'autre anonyme
*La médecine qui a pour fondement essentiel d'agir pour guérir!! des malades==> non pas tjs mais plutot de leur permettre la meilleure vie possible..(cf cours 2è année thème 15 psychologie de la mort...)
*d'injecter la mort à des êtres humains ==>!!!!
*pour que vous puissiez enfin répondre par un OUI ou NON juste et réfléchi.==>ca dépend des lois...moi les vacs pour se reposer et pas pour se casser la cervelle!!(tu es sur la meme lancée post controle!!j rigole)
*merci khalil pour ce sujet
*@++

Anonyme a dit…

mais c incroyable ce khalil !! tu as désactivé la modération des commentaires??
MOI ce que je pense c que c la meilleure réponse et lecon que tu puisse apprendre a tout ceux qui avaient écrit c insultes!!!
vraiment bravo!!

Khalil a dit…

-----> Kikitou:
Entièrement d'accord avec toi d'un point de vue religieux. Mais si le patient n'est pas croyant. Si les douleurs lui font perdre sa foi, avons-nous le droit de lui imposer nos choix?
-----> Anonyme (?!):
Ti winek ya weldi?
* Il n'y a eu aucune bagarre. Ce qu'il y a eu, ce sont des insultes envers un de nos valeureux lecteurs. J'ai réagi et rétabli l'ordre et je n'hésiterai pas à le refaire si l'occasion se présente encore une fois.
Fama un post qui explique ma démarche, esmou pollution textuelle.

* Pas du tout. Sujet touchant, il est vrai à l'essence de l'éthique médicale. Mais ce sujet intéresse tout le monde. Ce ne sont pas les médecins qui ont l'exclusivité pour parler de ce sujet. C'est en discutant avec tous ceux qui ont un avis sur le sujet qu'on arrivera à se forger une position bien fondée par rapport à la question.

*Il y a beaucoup de vrai dans ces histoires. parmi les cas que j'ai cité. J'en ai vu certains de mes propres yeux.

* Le troisième cas, comme je l'ai dit dans le texte, c'est le cas le plus important de ce texte.
Vu que l'euthanasie pose le problème de la dépression qui peut être somatisée par le patient sous forme de douleurs atroces, d'une fatigue intense..
Ce qui pose le problème de l'application de l'euthanasie.
Concernant "Farragh 9albek" je ne regarde que très rarement la Tv et surtout pas pour regarder ce genre d'émissions :)

* Brabbi ken trah l'autre anonyme sallem 3lih.

* On se verra bientôt inchallah et je te donnerai mes références pour cet objectif de la médecine :)
Quoique le poly de deuxième année de médecine soit un valeureux ouvrage.

* !!!!---> ???? Comment tu crois que ça se passe pour euthanasier les patients mourants?

* On peut toujours expliquer toutes les situations qu'on veut par les arguments qu'on veut :)

* Ya khouya twa77achnek enti w tes remarques pertinentes !

* J'ai désactivé momentanément l'option de modération des commentaires. Je n'ai de leçons à donner à personne. Marhbé bih l'anonyme qui est à l'origine de toute cette histoire s'il ne choisit plus l'insulte comme base indissociable à ses remarques.

See you soon ya m3allem!

Anonyme a dit…

Khalil que le patient soit croyant ou pas nous en tant que médecin musulman nous n'avons pas le droit de s'octroyer le rôle de Dieu, seul le Dieu a le droit d'ôter la vie.

Anonyme a dit…

L'euthanasie ,clairement je suis contre , nous n'avons pas le droit d'enlever la vie à quelqu'un .
En tant que medecin ,notre fonction est de soulager la souffrance des patients et de les guerir si possible .
Devant des pathologies au pronostic trés reservé et sombre il faut assurer au mieux le confort du patient .De nos jours plusieurs moyens existent(antalgiques ,differents moyens physiotherapie kine etc...) pour cela et surtout accompagner les patients et son proche entourage(par l'information) .
Et quand on a la foi,on arrive à gerer dignement les pires des situations ,c'est toute la dimension de la religion et c'est la foi en la religion qui permet d'avoir un mental d'acier dans ces épreuves difficiles et savoir accepter la volonté de Dieu .
Exemple ce jour aux urgences , patiente 25 ans depressive qui a passé un sejour récent en hopital psychiatrique et qui a quitté le service hier soir . Aujourd'hui à 12h elle se jette du 2e etage TC et PC hemorragie cerebrale , hemopneumothorax G drainé, intubée et ventilée lors de sa prise en charge initiale,hemorragie splenique ,va au bloc pour splenectomie, puis transfert dans une autre ville pour prise en charge en Neurochirurgie . Question : patiente qui souffre mentalement et veut se donner la mort et qui est passée à l'acte,le medecin que fait-il?
le medecin est dans une logique de porter des soins et de maintenir en vie cette patiente ,si le medecin ne fait rien ,la patiente passe de vie à trépas .....En tant qu'etre humain nous n'avons pas le droit d'oter la vie à nos semblables
Quoique un peu tardif ,je tenais à faire part de mon humble avis

saikiki a dit…

Un médecin n'est pas le propriétaire de la vie de ses patients. Toute décision doit impérativement être prise apres concertation et reflexion entre le corps médical et le patient.

Le rôle d'un médecin est de soulagé les malades, d'être à leur écoute, et de savoir faire preuve de compassion. S'il ne peut soulager le corps, et s'il n'y a aucun espoir que cela puisse changer, il doit alors soulager l'âme, si le patient en fait la demande

L'être humain n'est pas un simple sac de viande qu'on raffistole plus ou moins bien, il serait temps d'en prendre conscience et de laisser aux incurables le droit de mourrir dans la dignité!!!

cordialement