Les fidèles du Boukornine
mardi 28 décembre 2010
Ammar 404 me rend visite !
Après trois longues années d'interminable attente.
Après des jours et des nuits passés à être un bon citoyen.
Après des inspirations, des transpirations et des idées recherchées.
Après avoir fait de ma citoyenneté une priorité absolue.
Après que tous les blogs et sites d'information qui se valent aient reçu le prix Nobel tunisien de la censure, véritable gage de qualité et de pertinence...
Ammar 404 me rend enfin visite... Même si ce n'est que pour les deux derniers articles qui parlent de Bouzid.
Apparemment, parler de cette région est devenu prohibé dans ce bled. Sauf si c'est pour dire que des centaines de projets ont été lancé ces derniers jours.
De toute manière, j'en suis ému. J'en suis content. J'en suis fier !
Enfin !
Notre censeur national, m'a accepté dans le cercle très fermé des bouches qu'on rêverait de recoudre parce que leurs paroles dérangent.
Je remercie du fond du coeur Ammar 404 d'avoir pensé à moi. D'autant plus, qu'il est actuellement en train de creuser sa propre tombe et que dans pas longtemps, il n'aurait peut-être plus l'occasion de jouer aux durs avec moi.
Joyeuses fêtes Bouzid. Joyeuses fêtes planète Tunisie. Ammar, je t'emmerde !
vendredi 24 décembre 2010
lundi 20 décembre 2010
Sidi Bou, la version officielle...
Un méchant citoyen, qui avait des milliers d'opportunités de travail et qui a choisi comme un con de vendre des clémentines à la sauvette.
Un agent de la police municipale est venu lui rappeler gentiment les règles en vigueur : "SVP changez de trottoir !"
Le petit con s'est avéré pyromane ! Il a vite sorti un briquet tout droit arrivé de Chine (par le biais de l'économie souterraine qui ronge notre PIB) et a tenté de s'immoler...
Le charmant agent municipal a assuré de sitôt les premiers secours et a appelé en urgence une équipe de soins qui l'a transporté de suite à l'Hôpital de Ben Arous où il a reçu un accueil "chaleureux" et a bénéficié des meilleures conditions.
Des renégats qui se font passer pour des d'opposants ont sauté sur l'occasion pour dénigrer le régime en place qui fait tout son possible pour rendre la vie agréable dans ce patelin de la Tunisie dont l'économie est fondée sur le secteur agricole. (lait wa mochta99atou surtout)
Ils diffusent des images trafiquées qui laissent apparaître des échauffourées voire des rixes entre forces de l'ordre et population ce qui n'est que pure calomnie.
En réalité, dans le cadre du développement de ces régions éloignées de la capitale et celui du développement du tourisme intérieur, nous avons décidé de lancer le programme culturel intitulé: "Paintball à Sidi Bou" !
L'animation dans les rues de la ville est garantie par des fonctionnaires de l'état qui suent sang et eau pour offrir le plus beau des spectacles à ces populations que l'ennui assassinait tout les jours.
Les parties de paintball opposent deux équipes nombreuses. L'une d'entre elles porte des tenues noires, les autres ont une liberté vestimentaire totale. (Sauf la tenue de l'Espérance de Tunis est bannie pour cause de match l'opposant au CSHL la prochaine journée)
A la fin de la partie, les deux équipes, dans le cadre du fair-play, seront amenés à se voir et à s'embrasser dans des édifices où les hommes en noir se sentent comme chez eux.
Les hommes en noir auront même l'amabilité d'inviter leurs hôtes à dormir chez eux, logés et nourris aux frais de la princesse !
Cerise sur le gâteau, les invités auront même droit à des séances de massage assurées par des hommes en noir, moustachus ventrus mais super gentils !
Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants...
[Réveille-toi Lakhdhar...]
بلادي قمة في الإغتراب وغرغر يا غراب...
Sidi Bouzid s'embrase pour faire comme Mohammed Bouazizi. (Individu tunisien hautement digne et inflammable désespéré, exaspéré et nullement apeuré)
C'est bien connu le feu se propage rapidement dans les régions où la flore est épanouie.
La police réplique.
Et puis, on ne sait plus rien.
Les médias étrangers en parlent.
Les médias locaux esquivent, se taisent et traitent encore de la réponse du ministre des affaires religieuses quant à la pollution sonore de l'appel à la prière.
On s'en fout royalement.
On veut des Fahem Boukaddous partout sauf dans la cellule comme celle dans laquelle il gît.
On veut des Hommes dans les médias. On veut être pris pour des Hommes.
On veut être pris pour un peuple et non pour un troupeau.
Le summum de l'aliénation est d'apprendre les nouvelles de ton propre pays, de ton propre gouvernorat et parfois même de ton propre quartier par le biais de journaux russes, français ou anglais.
Des fois, je me demande si les gens qui se croient permis de diriger notre destinée avec un paternalisme stalinien, ont encore à l'esprit que nous avons des droits, que nous sommes des êtres vivants capables de discerner et qu'à trop insulter notre intelligence, elle finit par imploser pour faire naître des ondes négatives qui seront délétères au pays entier.
Je ne peux pas me targuer de boycotter tous les médias tunisiens à l'occasion de cette nouvelle mascarade, vu que c'est déjà le cas depuis quelque temps.
Hommage à Sofiene Chourabi, au passage, qui fait un excellent boulot à ses risques et périls.
Ce soir, j'ai mal à mon Sidi Bouzid, comme j'ai eu mal à mon bassin minier et à mon Ben Guerdane, il n'y a pas si longtemps.
Ce soir j'ai mal à mon pays. Une contrée dans laquelle, les diplômes et les êtres humains ne font plus le poids face à la répression et aux abus qui sont monnaie courante.
Dernière chose, qu'on arrête de poursuivre ces infortunés. Si l'économie souterraine, si nocive soit-elle aux chiffres que l'on présente fièrement dans les classements, est en plein essor c'est que le gouvernement n'arrive pas à fournir un travail à une jeunesse qualifiée et diplômée.
Un maîtrisard en informatique ne vend pas des clémentines pour le plaisir, messieurs les jurés !
mardi 7 décembre 2010
3 ans de blogging !
Mon tout premier billet remonte au 6 décembre 2007, il s'intitulait: Tête brûlée au troisième degré (ici). Depuis le style a quelque peu évolué au même titre que mon humble personne.
Cela fait tout juste trois ans.
En trois ans de blogging, trois ans d'émotions, trois ans d'indignations, trois ans d'exclamations, trois ans d'humour, trois ans d'amour et quelques mois de désertion...
J'ai choisi un style, celui qui me correspond le plus. J'ai préféré m'écrier au lieu de me contenter d'écrire.
Ne nous voilons pas la face. Nous sommes dans un pays où la liberté individuelle est limitée à l'expression de sa dévotion et de son entière allégeance au courant socio-politique dominant.
Les blogs sont devenus de ce fait, des espaces vitaux pour notre société. Un lieu inespéré où l'on vient s'exprimer, discuter et critiquer sous couvert d'anonymat sans nulle crainte d'être taxé "d'opposant" ou "d'élément perturbateur", un temple de la contre-culture et une sérieuse alternative au JT pourri de TV7 et à l'odeur du préfabriqué des communiqués de la TAP.
Bien sûr le blogging est à la base, une initiative personnelle qui sert avant tout à revendiquer sa différence dans une société en pleine mutation qui ne fait pas de cadeaux à ceux qui nagent à contre-courant, une sorte de journal intime tenu par un exhibitionniste qui s'y promène à poil.
J'ai vu durant cette période plein de blogs se faire censurer, plein de phrases émancipées se faire massacrer par des moins que rien.
J'ai juré de continuer de me battre jusqu'au bout quitte à laisser des plumes.
Aujourd'hui je fête les trois ans de mon Boukornine, je vous donne rendez-vous dans cinquante ans !
dimanche 5 décembre 2010
La Tunisie, ce pays où il est parfois INTERDIT de se soigner...
Récit des faits:
Un nourrisson issu d'un milieu très défavorisé qui se présente à l'hôpital pour, notamment, une symptomatologie respiratoire et cardiaque plutôt sévère.
Après moult explorations, une échographie cardiaque est réalisée et pose le diagnostic d'une HTAP primitive (Hypertension Artérielle Pulmonaire).
Cette pathologie est rare. Le cas est présenté à des sommités dans le domaine de la cardiologie et de la pneumologie en Tunisie qui concluent tous à la nécessité de le mettre sous Sildénafil, un médicament qui a fait ses preuves dans le traitement des HTAP primitive et qui a le mérite de ne pas coûter la peau des fesses comme les autres médocs proposés.
Mais le hic dans l'histoire c'est que le Sildénafil porte le doux nom commercial de Viagra®, une substance connue surtout pour détendre les vaisseaux sanguins améliorant la qualité de la fonction érectile, efficace dans 80% des cas d'impuissance sexuelle.
Oui ! Jusque là rien de vraiment méchant.
Interrogé sur les raisons de son interdiction en Tunisie, M. Kamel Idir, patron de la direction de la pharmacie et du médicament au sein du ministère de la santé publique rapporte que la Tunisie a d'abord d'autres priorités et qu'enfin, ce médoc pouvait causer la mort s'il était pris de façon abusive sans respecter les précautions d'usage.
Ayant été de passage dans un service d'urologie, il y a quelques années, je puis vous affirmer que l'impuissance sexuelle est un motif de consultation très fréquent. Ce qui est compréhensible et légitime. Ces infortunés se tournent alors vers un marché noir en plein essor. Un médicament qui coûterait trois fois rien s'il était commandé officiellement par le ministère de la santé publique s'en trouve vendu en catimini à des prix faramineux...
Le pire, c'est qu'au-delà du non octroi de l'AMM (autorisation de mise sur le marché) pour cette substance, il est par ailleurs interdit d'en détenir même si tu arrives à t'en procurer par des moyens aussi détournés et coûteux soient-ils.
Concernant, les réponses de Kamel Idir, il est évident que la Tunisie a d'autres priorités. Mais le traitement des troubles érectiles est aussi une priorité monsieur le directeur. Faites un sondage en bonne et due forme et vous verrez. Quand on sait qu'une simple pilule bleue peut changer les vies de centaines de milliers de familles... Quand on sait que l'OMS définit la santé comme étant: "Un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité."
C'en devient clair qu'importer le Viagra® est aussi une priorité.
Quant à votre second argument, vous savez au moins autant que moi, que l'on pourrait en important ce médicament, l'intégrer dans une législation très stricte en rendant sa commercialisation très surveillée et sujette à de nombreux obstacles et à différents niveaux. (Cf. substances du tableau B)
A moins que toute cette obstination ne soit due qu'à une énième affaire de népotisme. Ce qui ne me surprendrait guère, je ne vous le cache pas.
Revenons, tout de même à l'affaire que j'ai voulu initialement soulever par cet article. Celle de ce nourrisson qui a besoin de Viagra® pour exister.
Etes-vous en mesure de lui refuser son droit à recevoir des soins ?
Etes-vous en mesure de lui refuser une simple dérogation ?
Les réponses des pharmaciens sont affligeantes. Ce médicament est simplement et purement interdit en Tunisie. En d'autres termes, il n'y a pas moyen de négocier.
A noter que le patient en question présente en parallèle une multitude de tares et qu'au mieux cela s’apparenterait à du palliatif plus qu'autre chose, en améliorant la qualité de ce qui lui reste à vivre.
Permettez-moi quand même, sauf le respect que je vous dois, d'exprimer mes plus profonds émoi et dégoût face à des calculs pécuniaires, répugnants et inhumains qui ne tiennent même pas compte des avis de nourrissons (ou de malades +/- âgés) à qui personne n'a rien demandé.
En espérant avoir sauvagement et farouchement défendu les droits de ces laissés pour compte qui ne connaissent du sommet de l'information que le gouffre de la civilisation.
lundi 29 novembre 2010
Ammar 404, un américain qui squatte chez nous...
dimanche 21 novembre 2010
La chronique du prolétaire (Premier Volet)
Se lever du mauvais pied à l'heure où même les lève-tôt dorment encore, avec d'atroces maux de gorge, une fièvre et un écoulement nasal purulent...
Avoir envie de troquer son âme avec une minute sommeil en plus. Mais avoir aussi la présence d'esprit pour comprendre qu'une minute de sommeil de gagnée n'est en fait, qu'une simple et minable soixantaine de secondes.
Prendre son mal en patience. Taire ses maux à coups de "Vas-y bonhomme, tu vas y arriver !" et de poings fermés.
Esquiver la boue et les chauffards de Beb Saâdoun pour arriver en un seul morceau à la Rabta.
Avoir un esprit anesthésié, une indifférence totale vis à vis des évènements qui peuvent venir altérer la quiétude du monde et un hébètement à toute épreuve.
Etre en parfaite alchimie avec la musique et en symbiose avec les éléments de la nature.
Affectionner le silence et les sourires figés.
Prendre ses fonctions comme un Homme.
Ausculter, palper, inspecter, ramener des bilans, réfléchir, interroger, éduquer, (re)ramener des bilans, présenter des malades pour des rendez-vous d'imagerie en urgence, "vendre" son malade à corps défendant pour obtenir le fameux OK et surtout dessiner un sourire sur les lèvres d'un nourrisson ou d'un enfant leucémique.
L'innocence qui s'extasie, la souffrance qui s'envole en l'espace d'un instant pour laisser place à la vie, à l'insouciance et à la joie paisible et inaltérable d'exister.
Ce sourire est jouissif pour l'idéaliste que je suis.
Il m'émeut comme pas possible. Il me désintègre et me ramène à la vie par la toute-puissance de la dentition arborée du haut d'un petit bout de vie.
Finir son boulot. Achever sa besogne. Prendre le chemin du retour, le corps las mais l'esprit enivré.
Dévorer un plat indigeste qu'on trouve succulent en dépit des apparences. Peut-être, les papilles gustatives, auraient été, elles aussi, anesthésiées par le prolétariat. Seul l'estomac survit aux assauts en tout genre de cette nouvelle vie et réclame fermement son dû.
Etre sollicité par tous les moyens que Dieu (et la technologie) ont fait pour boire un café ou débattre avec virulence sur la question du Proche-Orient sur fond de Karim Hagui et de Marxisme modernisé pour l'occasion et servi dans un plat doré de pauvres cons de capitalistes sauvagement initiés à l'art de la superficialité.
Répondre naturellement à toutes les requêtes. Se trouver à la fois partout et nulle part.
Satisfaire ses amis et ses connaissances.
Guérir les maux du monde en plaquant ses mains sur les plaies de l'univers et en crachant sur les verrues du cosmos.
Rentrer pour finir, chez soi, une dernière fois, alors que tout le monde dort, même ces présumés lève-tôt qui se réveillent trop tard pour être réellement considérés en tant que tels.
Se déshabiller langoureusement et jeter son accoutrement à bouffer aux chiens qui ne se taisent jamais la nuit et qui bordent ce chez-soi qui nous manque bien souvent.
Retrouver sa solitude et son profond désarroi. Parler aux anges et psalmodier des versets dont on n'est plus sûr de la minutie ni de la précision des souvenirs, évasifs et délabrés qu'ils sont, pour conjurer les idées noires, chasser le naturel qui reviendra le lendemain au galop et accessoirement aller au paradis dans le cas ou le divin préférerait nous retenir pour la nuit voire plus si affinités.
Se vautrer dans son lit. Rêver comme on peut. Rêver de ce que l'on voudrait. Même si l'on ne sait plus ce que l'on veut...
La nuit porte conseil. La nuit, comme son nom l'indique et à force de me conseiller, nuit à ma santé.
A chaque jour suffit sa peine. Demain est un autre jour.
Dormir est le seul remède des esprits endoloris.
On sera plus vieux demain, on sera surtout plus heureux.
Tant pis si ce n'est pas vrai. On fera en sorte de faire semblant.
Fin du récit.
[L'individu se ressource dans les bras de Morphée avant de renouer avec l'histoire dans son sempiternel recommencement.]
jeudi 18 novembre 2010
حملة حل بلوغ، أنشرها و إن لم تنشرها فنورمال
أعزائي المشاهدين وأصدقائي القراء وصديقاتي قارئات الفنجان، مرحبا بيكم الكل.
وكان تحسوني فرحان برشة، راهو الحكاية ما عندها حتى علاقة بحملة حل بلوغ وإنما خاطرني وليت خدام حزام الأيامات وكل ما نلقى وقت باش نضيع نبدى فرحاً مسروراً...
قبل كل شيء نشكر باعث القناة متاع الفكرة، إلي هو سي الشباب المدون الناس ملاح برشة والضامر بما فيه الكفاية: دون عرب دي لستا. وربما نكون غالط ويطلع أشلك شلاكة في العالم وذلك سحر البلوغوسفير حيث تنجم عبد تحكي معاه مدة سنين الله من غير ما تعرفوا على حقيقتو..
باهي أخطاونا من البلادة ونرجعوا لموضوعنا الأصلي..
لازمني نحكي على تجربتي في عالم التدوين فماش ما سيادتكم تتحركلكم شعرة و يهبط عليكم الوحي وتوليو تحبوا تدونوا...
التدوين حاجة حلوة برشة، وأكاد أقول واجب وطني مقدس في ظل الضباب الإعلامي المخيم على بلاد حنبعل باركا وبلاد عقبة ولد نافع وغيرهم من الكوارجية الكبار إلي عادي جداً راك ريتهم يكورو في أقوى البطولات الأوروبية غير الوقت يا صاحبي...
في تونس، ما يخفى على حد إلي فما سياسة متاع حجب واضحة و جلية. ماذا بيهم شعب كامل يبلع جلغتو ويشد ببوشتو ويستكفى بخدمتو وكان يعمل مزية على الشعب العراقي يكمل يتفرج في أخبار الثامنة متاع قناة تونس السابعة وما تيسر من هاكل الملفات والحوارات إلي تشم عليهم ريحة الخشب على بعد كيلومترات.
التدوين يا مخلوق، يخليك تحقق انسانيتك، وحسب رأيي المتواضع كل إنسان عندو ما يقول وإنما إلي يفرق بين البشر هو القدرة على تحمل مسؤلية الأقوال قدام مجتمع ما يرحمش. بلغة أخرى الحشمة، قلة الثقة في النفس وعقلية أخطى رأسي وأضرب يحولوا في عديد الأحيان دون بعث مدونات جديدة.
يا ناس راهو المدونات آنونيم، وهذه نعمة من عند ربي. كان قدام داركم وحومتكم ما تنجموش تظهروا على حقيقتكم، في مدوناتكم ما عندكم مناش تخافوا.
وعملاً بالعقلية متاع فيراج الترجي المنكوب في افريقيته: إلي يبغينا يجي معانا وإلي ما يبغي ينسانا...
الحاسيلو من الآخر، كفانا خوف وسكات، جربوا وتحصلوا... أنا شخصياً، ما نقلكمش إلي حياتي تبدلت كي حليت ها المدونة، لكن نرى أنها خلاتني نتعرف على عالم موازي إفتراضي كان يكون حرام زقوم أني نتعدى بجنبو من غير ما نكتشفو... نعطي رأيي، نحقق انسانيتي، نسب ونتسب في كنف الروح الرياضية. برشة من المدونات الصديقة تحجبت وبرشة منهم مازالوا يكتبوا رغم الصنصرة ونورمال...
والحمدلله الذي هدانا لهذا وما كنا لنهتدي لولا هدانا الله... وإن شاء الله كيما نراو عندكم.
ماناش باش نبدلو العالم، ماناش باش نبدلو بلادنا والعقليات المصددة بين ليلة ونهار، ماناش باش نوليو مشاهير... أما ما دام بإمكاننا باش نمرجوا العالم، نفصصوهم عليه، نسيبوا بلادتنا على الدنيا في دنيا القينيا تسكسك فيها... علاش نحرموا في رواحنا ؟
Ma nouvelle vie de prolétaire...
Après cinq mois de chômage, après avoir rangé le réveil, jeté ma montre et concentré mes efforts à meubler un énorme vide qui venait succéder à des années de dur labeur, je me suis retrouvé à faire les 35 heures tous les deux jours...
Oubliés la notion du temps, toute ébauche de vie sociale et tout semblant d'esprit critique.
C'est en forgeant qu'on devient forgeron mais c'est en ramenant des bilans du laboratoire de biochimie que l'apprenti médecin devient plus médecin que la veille et un peu moins que le lendemain.
Sourire à un nourrisson et l'examiner minutieusement avant que ce dernier dans un ultime signe de gratitude ne daigne émettre ses selles et nous éternuer en pleine figure nous transmettant par la même occasion un superbe cadeau viral qui nous clouera au lit durant nos jours de congé.
Bûcher, passer sa nuit à surveiller, la peur au ventre de voir l'état d'un petit bout de chou se décompenser.
Dormir une heure pour se réveiller avec la gueule de bois dont ne peut avoir raison qu'un sandwich chevelu de la buvette de la Rabta préparé par cette voilée.
D'ailleurs, je me demande jusqu'à cet instant précis d'où peuvent provenir ces cheveux d'une longueur approximative de cinq centimètres si la femme qui prépare les sandwichs est voilée...
Cette question restera probablement une énigme qui ne sera jamais élucidée...
Par ailleurs, il y a la hiérarchie. En un quart de siècle d'existence, je n'ai pas eu connaissance de la vraie portée de ce mot.
Petit, il faudra t'adapter et mettre de coté ta dignité pour survivre à ces deux années d'esclavage. Mais, moi je ne peux pas, j'ai un ego hypertrophié, des tendances anarchistes, des principes révolutionnaires et des idéaux d'égalité, de justice et de fraternité...
Il faudra, tant qu'à faire, enfiler une serpillière en guise de masque pour conférer à mon visage un caractère nettement plus absorbant...
Comme si cela ne suffisait pas à ma peine, après chaque garde, j'apprends la censure d'un site phare.
Au début ce fut le cas pour Vimeo avant que Megavideo n'ait décidé de le rejoindre dans le cimetière 404 du net.
Mais étant devenu une conscience inhibée et un esprit anesthésié, je ne trouve aucun mal à sourire, oublier et m'endormir aussitôt ai-je la tête sur l'oreiller... Plus le temps de s'indigner, juste assez pour récupérer...
Le prolétaire porte le dengri, écoute Zitouna FM et rôte à la fin de chaque repas en remerciant le Tout-Puissant d'être encore en vie...
Ne perdant jamais de son esprit que demain est un autre jour...
Bonsoir les enfants...
Oubliés la notion du temps, toute ébauche de vie sociale et tout semblant d'esprit critique.
C'est en forgeant qu'on devient forgeron mais c'est en ramenant des bilans du laboratoire de biochimie que l'apprenti médecin devient plus médecin que la veille et un peu moins que le lendemain.
Sourire à un nourrisson et l'examiner minutieusement avant que ce dernier dans un ultime signe de gratitude ne daigne émettre ses selles et nous éternuer en pleine figure nous transmettant par la même occasion un superbe cadeau viral qui nous clouera au lit durant nos jours de congé.
Bûcher, passer sa nuit à surveiller, la peur au ventre de voir l'état d'un petit bout de chou se décompenser.
Dormir une heure pour se réveiller avec la gueule de bois dont ne peut avoir raison qu'un sandwich chevelu de la buvette de la Rabta préparé par cette voilée.
D'ailleurs, je me demande jusqu'à cet instant précis d'où peuvent provenir ces cheveux d'une longueur approximative de cinq centimètres si la femme qui prépare les sandwichs est voilée...
Cette question restera probablement une énigme qui ne sera jamais élucidée...
Par ailleurs, il y a la hiérarchie. En un quart de siècle d'existence, je n'ai pas eu connaissance de la vraie portée de ce mot.
Petit, il faudra t'adapter et mettre de coté ta dignité pour survivre à ces deux années d'esclavage. Mais, moi je ne peux pas, j'ai un ego hypertrophié, des tendances anarchistes, des principes révolutionnaires et des idéaux d'égalité, de justice et de fraternité...
Il faudra, tant qu'à faire, enfiler une serpillière en guise de masque pour conférer à mon visage un caractère nettement plus absorbant...
Comme si cela ne suffisait pas à ma peine, après chaque garde, j'apprends la censure d'un site phare.
Au début ce fut le cas pour Vimeo avant que Megavideo n'ait décidé de le rejoindre dans le cimetière 404 du net.
Mais étant devenu une conscience inhibée et un esprit anesthésié, je ne trouve aucun mal à sourire, oublier et m'endormir aussitôt ai-je la tête sur l'oreiller... Plus le temps de s'indigner, juste assez pour récupérer...
Le prolétaire porte le dengri, écoute Zitouna FM et rôte à la fin de chaque repas en remerciant le Tout-Puissant d'être encore en vie...
Ne perdant jamais de son esprit que demain est un autre jour...
Bonsoir les enfants...
mercredi 20 octobre 2010
La commune française du bassin minier...
Fin octobre 2010. Le soulèvement populaire en France bat son plein.
Pour protester contre des concours d'accès pour le moins opaques de la CPG, la population locale est sortie dans les rues, déserté les raffineries de pétrole ce qui a fait que bon nombre de pompes à essence sont restées à sec.
Les gens brûlent des portraits de Sarko et scandent des slogans hostiles à ce régime en place qui érige des palais un peu partout et ne voit pas ou refuse de se rendre à l'évidence que son peuple a faim et n'a pas de toit qui le protégerait du froid glacial de cette région recluse.
La population très vite désignée comme populace, se trouve pointée du doigt.
Le régime de Sarko se sent menacé et blessé dans son amour-propre. Il envoie d'abord la police régler son compte à cette "bande de voyous" qui foutent le bordel.
Puis, très vite, les forces de l'ordre, dépassés par les évènements, passent le flambeau à l'armée.
Les ordres sont clairs. Répondre aux troubles à l'ordre public en saccageant tout ce qu'ils trouveront sur leur passage tel un nuage de sauterelles venu pour éradiquer toute forme d'espoir en passant.
Le peuple n'a rien compris.
Qu'a-t-il fait pour mériter cela, à part réclamer son dû avec tout ce qu'il lui a été donné de civisme et de noblesse?
Brice Hortefeux, Woerth et d'autres grosses pointures s'indignent de la manipulation des jeunes par le PS et de cette frange égarée qui croit reproduire un Mai 68 à une époque où le rêve n'est plus permis.
L'UMP fustige des évènements d'une violence et d'une irresponsabilité fort condamnable.
Jean-François, journaliste, asthmatique, effectue sa noble mission journalistique dans des conditions inhumaines et arrive quand-même à faire l'écho de ces protestations légitimes sévèrement réprimées témoignant honnêtement et à ses risques et périls pour que l'histoire n'oublie jamais ni les victimes ni les bourreaux.
Jean-François s'est battu jusqu'au bout. Mais, voilà que la réalité finit par rattraper notre journaliste intègre et acharné.
On a fini par lui dégoter un procès sur mesure. Il croupit actuellement aux cotés de sa difficulté à expirer et de sa Ventoline dans une cellule où le sarcopets scabei, digne agent de la gale se vautre confortablement.
Ce soir, j'ai mal pour Jean-François. Ce soir, je suis Jean-François.
J'entame une grève de la faim pour faire valoir mes droits. Pour protester contre l'ignoble injustice ou cette justice à deux vitesses.
Parce que les fins justifient les moyens. Peu importe si la mienne est une fin triste. On se rattrapera dans le générique, en me filmant au paradis...
Pour protester contre des concours d'accès pour le moins opaques de la CPG, la population locale est sortie dans les rues, déserté les raffineries de pétrole ce qui a fait que bon nombre de pompes à essence sont restées à sec.
Les gens brûlent des portraits de Sarko et scandent des slogans hostiles à ce régime en place qui érige des palais un peu partout et ne voit pas ou refuse de se rendre à l'évidence que son peuple a faim et n'a pas de toit qui le protégerait du froid glacial de cette région recluse.
La population très vite désignée comme populace, se trouve pointée du doigt.
Le régime de Sarko se sent menacé et blessé dans son amour-propre. Il envoie d'abord la police régler son compte à cette "bande de voyous" qui foutent le bordel.
Puis, très vite, les forces de l'ordre, dépassés par les évènements, passent le flambeau à l'armée.
Les ordres sont clairs. Répondre aux troubles à l'ordre public en saccageant tout ce qu'ils trouveront sur leur passage tel un nuage de sauterelles venu pour éradiquer toute forme d'espoir en passant.
Le peuple n'a rien compris.
Qu'a-t-il fait pour mériter cela, à part réclamer son dû avec tout ce qu'il lui a été donné de civisme et de noblesse?
Brice Hortefeux, Woerth et d'autres grosses pointures s'indignent de la manipulation des jeunes par le PS et de cette frange égarée qui croit reproduire un Mai 68 à une époque où le rêve n'est plus permis.
L'UMP fustige des évènements d'une violence et d'une irresponsabilité fort condamnable.
Jean-François, journaliste, asthmatique, effectue sa noble mission journalistique dans des conditions inhumaines et arrive quand-même à faire l'écho de ces protestations légitimes sévèrement réprimées témoignant honnêtement et à ses risques et périls pour que l'histoire n'oublie jamais ni les victimes ni les bourreaux.
Jean-François s'est battu jusqu'au bout. Mais, voilà que la réalité finit par rattraper notre journaliste intègre et acharné.
On a fini par lui dégoter un procès sur mesure. Il croupit actuellement aux cotés de sa difficulté à expirer et de sa Ventoline dans une cellule où le sarcopets scabei, digne agent de la gale se vautre confortablement.
Ce soir, j'ai mal pour Jean-François. Ce soir, je suis Jean-François.
J'entame une grève de la faim pour faire valoir mes droits. Pour protester contre l'ignoble injustice ou cette justice à deux vitesses.
Parce que les fins justifient les moyens. Peu importe si la mienne est une fin triste. On se rattrapera dans le générique, en me filmant au paradis...
mercredi 13 octobre 2010
Fin décembre, un bon film !
Ce qui est bien en Tunisie, c'est qu'il suffit qu'un film local sorte pour qu'il y ait assez de personnes de ton entourage à l'avoir vu et à ne pas y avoir pris gout pour te décourager définitivement de le visionner.
"C'est un film nul!"
Une déclaration sans équivoque que tu n'es même pas invité à discuter.
Cela fait déjà assez longtemps que j'ai décidé de ne plus écouter ces critiques d'art improvisées pour l'occasion.
J'ai vu le film. C'était un vendredi soir, la séance de 21 heures. La salle Hannibal d'el Manar était assez pleine pour une cinquième semaine de projection (si mes calculs sont bons).
Tout d'abord, ce qui nous frappe quand on va voir ce film, c'est le casting impressionnant dont il a disposé. Je cite (tenez-vous bien!): Dhafer Abidine (Qu'on n'oserait pas présenter), Lotfi Abdelli (excellent acteur en dépit de ses innombrables frasques), Lotfi Bondka (Qui fait un excellent baptême du feu cinématographique à l'occasion de ce film), Dalila Meftahi, Jamel Madani, Hend Fahem...
Des gens professionnels, maîtrisant parfaitement ce qu'ils font, capables de t'émouvoir, de te communiquer des états d'âme et des émotions... (Nous saluons au passage Sami Fehri qui préfère faire confiance aux amateurs qui jouent comme des pieds)
Par ailleurs, le film est tourné dans endroits pittoresques, on s'abandonne à contempler des paysages hors normes: des montagnes, la mer et des vestiges...
Mais de quoi parle donc ce film ?
D'un sujet mâché et remâché. Que de films, pièces de théâtre et débats enflammés ont traité de la virginité de la fille tunisienne et des relations sexuelles hors mariage.
Pourtant, on a beau en parler, essayer de briser les tabous, de liquéfier les mentalités fortes d'une rigidité vieille de quelques millénaires... Rien n'y fait.
Il faut tout de même avouer que l'histoire n'est pas si originale que cela, une jeune demoiselle habitant une région recluse du territoire tunisien se lie d'amour avec un jeune homme qui lui promet monts et merveilles. Elle lui donne son corps pour lui dire son attachement, il s'enfuit en courant et la laisse perplexe comme ultime signe de gratitude.
Mais ce qui est intéressant dans ce film, c'est qu'on traite aussi d'un fléau très important en Tunisie à savoir les liaisons quasi-incestueuses qu'entretient tout artiste ayant l'envie de réussir dans son pays avec le pouvoir en place.
Le cas du poète qui a annoncé je cite: "Je suis d'accord avec tout ce que vous diriez, avant même que vous ne le disiez" dans une réunion tenue entre la population et les responsables du bureau local du parti au pouvoir.
Pourtant il n'y gagne rien de concret. Il veut juste que sa poésie soit reconnue et qu'il soit plus compris et moins marginalisé. On ne va pas dire que c'est l'idée principale de ce film, mais que ce phénomène est survolé et j'ai beaucoup apprécié le clin d'oeil.
Le film se déroule dans une superbe ambiance souvent humoristique parfois poignante mais toujours émouvante. On se sent immergé dans l'atmosphère ennuyeuse et pourtant si exquise de ce village perdu.
Amour, trahison, politique, virginité, traditions, humour, désespoir et détresse se côtoient, s'épousent et se larguent tour à tour.
Au final, c'est un film léger dont on sort ému, attendri et souriant et qu'on ne devrait rater sous aucun prétexte pour différentes raisons dont la plus importante est qu'il faut toujours encourager les productions locales surtout quand elles sont d'un bon niveau.
Il est quand-même à signaler, qu'on n'aura pas de Rim Banna à crucifier cette année comme ce fut le cas avec le film Les secrets (Doweha) vu qu'il n'y a pas de scènes de nu. Ce qui n'empêcha pas un jeune homme assis devant moi de murmurer à sa petite amie (je présume) à la première embrassade: "Ce n'est pas normal, pour un film tunisien dans un pays musulman"...
Pour finir, Je souhaite beaucoup de succès à ce film dans les festivals de Beyrouth, du Caire et de Cannes où ils sera présent. Si vous voulez faire autant, vous savez ce qu'il vous reste à faire, ruez-vous vers les salles de cinéma pour le voir !
lundi 11 octobre 2010
Un petit bout de vie...
On naît dans un cocon familial bellissime.
On grandit au rythme des dualités sacré-profane, vertu-vice et paradis-enfer.
On croit nous commander notre destinée et nous tracer un chemin fleuri.
On y adhère, nous aussi. Vu la beauté de la thèse et notre suggestibilité puérile.
On nous apprend, tout de même, qu'on a le droit de discuter, de crier quand on se sent injustement punis, que la liberté et l'amour existent et qu'ils régissent l'existence.
On découvre les amis, les amours, les feuilletons mexicains, Antonio, Max et surtout Raquel, les baisers volés, l'amour innocent et enfantin où les oiseaux servent de chefs d'orchestre et les nuages de nids d'amour.
On enchaîne les paquets de Grain d'Or, l'air de dire, c'est bien beau d'exister.
On réclame que les frites accompagnent tout plat que Dieu fait. Peu importe, si le bon goût tente de s'y mêler.
Le cholestérol, étant pour nous, l'unique voie du salut.
On regarde le sexe opposé avec intérêt, surtout la petite fille qui avait fait valser mon cœur. C'était mon premier amour, ma première preuve vivante de son existence, mon premier leurre et le premier piège dans lequel j'ai été pris avec tout le plaisir du monde.
Par ailleurs, on ne nous laissait pas nous abandonner à notre belle insouciance, mais on se permet de nous enfermer dans des crèches à la con, où des institutrices aux discours belliqueux nous terrorisent et nous font réciter des slogans pro-Irak dans la première guerre du golfe.
Nous a-t-on demandé notre avis ? Je me fais gronder quand je lui raconte que je ne me suis pas encore fait mon avis là dessus.
"Traître ! Saddam, c'est presqu'un prophète, presqu'un Dieu, alors éteins ton esprit critique et chante ses louanges comme on te dit"
Je me suis tu et j'ai quitté cette crèche là.
D'ailleurs, j'ai changé de crèches comme on rote après un repas gras et déséquilibré, avec une facilité et une répétition déroutantes.
Ayant eu du mal avec l'autorité. Ne saisissant pas, de quel droit autrui pouvait m'imposer ces lois auxquelles je n'ai ni participé à l'élaboration ni accepté les rouages.
Par la suite, vint l'adolescence, apportant son lot de questionnements existentiels et aggravant l'anarchisme qui nous animait déjà, tout jeune...
Pourquoi suis-je là ? Quelle voie emprunter ? On se révolte contre tout et n'importe quoi comme tout ado digne de ce nom pour se donner l'illusion d'exister à son propre compte et d'avoir des avis personnels.
Les parents ? Pourquoi faire ?
La religion ? J'ai une meilleure idée, le Rami dans les cafés perdus de la rue des salines. En plus, si tu perds tu paies.
Si tu n'as pas de sous, tu feras la vaisselle.
On tutoie Dieu, on lui demande pourquoi ils nous a créé du côté des losers... Pourquoi les mécréants sont forts et unis ? Pourquoi l'Espérance gagne tout ? Pourquoi Slim Chiboub avoua impunément que son équipe était avantagée par les arbitres? Pourquoi le CSHL dut quitter la nationale ? Pourquoi les études nous ennuient ? Pourquoi les profs de philo ne jurent que par des philosophes morts et enterrés et ne nous disent jamais ce qu'ils en pensent personnellement ?
Pourquoi l'opposition politique est diabolisée ? Pourquoi l'Islam fait peur ? Pourquoi l'occident est beau ? Pourquoi Tunis est moche ? Pourquoi on n'a pas de pétrole ? Pourquoi les arabes accumulent les sommets pour émettre des discours enrichis en bois alors qu'ils en servent à leur peuple tous les jours ?
Pourquoi ? Pourquoi ?
Comme ce fut le cas à la crèche, on nous pria gentiment de se la boucler... Ce que nous trouvâmes du mal à réaliser.
La directrice du lycée, les surveillants généraux, les surveillants et le censeur en fîmes les frais.
Nous avions faim de liberté, soif de vie et de rires.
Nous sûmes boire le calice jusqu'à la lie.
En sortir grandis et de meilleurs citoyens.
Nous cassâmes des verres, fîmes la loi dans l'enceinte du lycée, scandâmes des chants révolutionnaires que j'écrivais pour la plupart, quand je ne dormais pas.
Bien sûr, nous eûmes des frissons, des frayeurs, des émotions, des punitions et des coups de gueules mémorables mais nous sûmes rester dignes en toute épreuve.
Nous stoppâmes les cours quand la Palestine fit son Intifada parce que la Palestine, on l'aime bien mais surtout parce qu'on voulait goûter à la saveur exquise de la liberté, celle dont on voyait nos ascendants castrés.
Nous avions du culot, de l'humour, de l'énergie. Nous savions trouver les mots, galvaniser les troupes et organiser des tournois de football pour foutre la merde où que nous passions.
Nous faisions des collectes pour venir à bout des préparatifs de ces fêtes.
A cette époque là, les fumigènes et les feux de Bengale n'étaient pas interdits par les lois en vigueur, ce qui n'empêcha pas le surveillant général de nous prendre à parti avant que nous ne lui rendîmes la monnaie de sa pièce.
Là aussi, l'amour fit trembler nos âmes à l'intérieur de nos enveloppes corporelles. Nous vîmes une princesse s'approcher au loin et nous sentîmes aussitôt des palpitations et des sueurs froides à mesure que sa silhouette s'affinait.
C'était elle, et pas quelqu'un d'autre. Nous vîmes nos esprits s'embraser et nous commençâmes à penser que les parents avaient raison, l'amour fou fut...
Puis, les jours défilèrent et nous comprîmes à nos dépens que les belles choses étaient créées purement et simplement pour meubler les pages des romans.
Nous quittâmes toutes les filles de la terre et épousâmes, de ce pas là, des causes séduisantes quitte à voir nos parents convoqués toutes les semaines auprès de l'administration pour discuter de la sauvagerie de nos revendications...
Nous marquâmes notre époque, nous vécûmes fièrement et dignement, nous déchaînâmes nos âmes tremblotantes et le plus important, nous réussîmes brillamment notre BAC, ne sachant pas qu'au-delà de cet examen fatidique, allait commencer un autre calvaire, d'une toute autre espèce...
On grandit au rythme des dualités sacré-profane, vertu-vice et paradis-enfer.
On croit nous commander notre destinée et nous tracer un chemin fleuri.
On y adhère, nous aussi. Vu la beauté de la thèse et notre suggestibilité puérile.
On nous apprend, tout de même, qu'on a le droit de discuter, de crier quand on se sent injustement punis, que la liberté et l'amour existent et qu'ils régissent l'existence.
On découvre les amis, les amours, les feuilletons mexicains, Antonio, Max et surtout Raquel, les baisers volés, l'amour innocent et enfantin où les oiseaux servent de chefs d'orchestre et les nuages de nids d'amour.
On enchaîne les paquets de Grain d'Or, l'air de dire, c'est bien beau d'exister.
On réclame que les frites accompagnent tout plat que Dieu fait. Peu importe, si le bon goût tente de s'y mêler.
Le cholestérol, étant pour nous, l'unique voie du salut.
On regarde le sexe opposé avec intérêt, surtout la petite fille qui avait fait valser mon cœur. C'était mon premier amour, ma première preuve vivante de son existence, mon premier leurre et le premier piège dans lequel j'ai été pris avec tout le plaisir du monde.
Par ailleurs, on ne nous laissait pas nous abandonner à notre belle insouciance, mais on se permet de nous enfermer dans des crèches à la con, où des institutrices aux discours belliqueux nous terrorisent et nous font réciter des slogans pro-Irak dans la première guerre du golfe.
Nous a-t-on demandé notre avis ? Je me fais gronder quand je lui raconte que je ne me suis pas encore fait mon avis là dessus.
"Traître ! Saddam, c'est presqu'un prophète, presqu'un Dieu, alors éteins ton esprit critique et chante ses louanges comme on te dit"
Je me suis tu et j'ai quitté cette crèche là.
D'ailleurs, j'ai changé de crèches comme on rote après un repas gras et déséquilibré, avec une facilité et une répétition déroutantes.
Ayant eu du mal avec l'autorité. Ne saisissant pas, de quel droit autrui pouvait m'imposer ces lois auxquelles je n'ai ni participé à l'élaboration ni accepté les rouages.
Par la suite, vint l'adolescence, apportant son lot de questionnements existentiels et aggravant l'anarchisme qui nous animait déjà, tout jeune...
Pourquoi suis-je là ? Quelle voie emprunter ? On se révolte contre tout et n'importe quoi comme tout ado digne de ce nom pour se donner l'illusion d'exister à son propre compte et d'avoir des avis personnels.
Les parents ? Pourquoi faire ?
La religion ? J'ai une meilleure idée, le Rami dans les cafés perdus de la rue des salines. En plus, si tu perds tu paies.
Si tu n'as pas de sous, tu feras la vaisselle.
On tutoie Dieu, on lui demande pourquoi ils nous a créé du côté des losers... Pourquoi les mécréants sont forts et unis ? Pourquoi l'Espérance gagne tout ? Pourquoi Slim Chiboub avoua impunément que son équipe était avantagée par les arbitres? Pourquoi le CSHL dut quitter la nationale ? Pourquoi les études nous ennuient ? Pourquoi les profs de philo ne jurent que par des philosophes morts et enterrés et ne nous disent jamais ce qu'ils en pensent personnellement ?
Pourquoi l'opposition politique est diabolisée ? Pourquoi l'Islam fait peur ? Pourquoi l'occident est beau ? Pourquoi Tunis est moche ? Pourquoi on n'a pas de pétrole ? Pourquoi les arabes accumulent les sommets pour émettre des discours enrichis en bois alors qu'ils en servent à leur peuple tous les jours ?
Pourquoi ? Pourquoi ?
Comme ce fut le cas à la crèche, on nous pria gentiment de se la boucler... Ce que nous trouvâmes du mal à réaliser.
La directrice du lycée, les surveillants généraux, les surveillants et le censeur en fîmes les frais.
Nous avions faim de liberté, soif de vie et de rires.
Nous sûmes boire le calice jusqu'à la lie.
En sortir grandis et de meilleurs citoyens.
Nous cassâmes des verres, fîmes la loi dans l'enceinte du lycée, scandâmes des chants révolutionnaires que j'écrivais pour la plupart, quand je ne dormais pas.
Bien sûr, nous eûmes des frissons, des frayeurs, des émotions, des punitions et des coups de gueules mémorables mais nous sûmes rester dignes en toute épreuve.
Nous stoppâmes les cours quand la Palestine fit son Intifada parce que la Palestine, on l'aime bien mais surtout parce qu'on voulait goûter à la saveur exquise de la liberté, celle dont on voyait nos ascendants castrés.
Nous avions du culot, de l'humour, de l'énergie. Nous savions trouver les mots, galvaniser les troupes et organiser des tournois de football pour foutre la merde où que nous passions.
Nous faisions des collectes pour venir à bout des préparatifs de ces fêtes.
A cette époque là, les fumigènes et les feux de Bengale n'étaient pas interdits par les lois en vigueur, ce qui n'empêcha pas le surveillant général de nous prendre à parti avant que nous ne lui rendîmes la monnaie de sa pièce.
Là aussi, l'amour fit trembler nos âmes à l'intérieur de nos enveloppes corporelles. Nous vîmes une princesse s'approcher au loin et nous sentîmes aussitôt des palpitations et des sueurs froides à mesure que sa silhouette s'affinait.
C'était elle, et pas quelqu'un d'autre. Nous vîmes nos esprits s'embraser et nous commençâmes à penser que les parents avaient raison, l'amour fou fut...
Puis, les jours défilèrent et nous comprîmes à nos dépens que les belles choses étaient créées purement et simplement pour meubler les pages des romans.
Nous quittâmes toutes les filles de la terre et épousâmes, de ce pas là, des causes séduisantes quitte à voir nos parents convoqués toutes les semaines auprès de l'administration pour discuter de la sauvagerie de nos revendications...
Nous marquâmes notre époque, nous vécûmes fièrement et dignement, nous déchaînâmes nos âmes tremblotantes et le plus important, nous réussîmes brillamment notre BAC, ne sachant pas qu'au-delà de cet examen fatidique, allait commencer un autre calvaire, d'une toute autre espèce...
jeudi 7 octobre 2010
Qui défend les droits du peuple tunisien ?
Cela fait quelques jours que je ne dors plus.
La cause ?
Les images poignantes du public espérantiste victime d'une sauvagerie sans précédent de la part des forces de l'ordre égyptiens qui ont visiblement très mal pris qu'une dizaine de personnes allument des feux de Bengale dans les gradins du stade du Caire.
Quand ils subissaient l'impensable barbarie des policiers, le public, ne sachant plus à quel saint se vouer, se mit à entonner notre hymne national:
"Houmet al hima ya houmet al hima
halommou halommou li majd ezzaman,
Lakad sarakhat fi ouroukina eddima,
namoutou namoutou w yahia al watane"
à traduire:
"Ô défenseurs de la Nation, allons à la rencontre de la gloire !
« Mourons s'il le faut pour que vive la patrie ! »
Clame le sang qui coule dans nos veines."
Avant de conclure avec les deux vers de Aboulkacem Chebbi que je ne saurais citer sous peine de ne plus pouvoir continuer mon récit.
D'ailleurs, je suis malade de ce que j'ai vu. Je suis troublé, attristé, peiné, outré, révolté...
Couverts du drapeau national tunisien, ces jeunes instruits pour la plupart se sont trouvés face à face avec un bourreau qui leur a adressé sans se poser de questions des coups de matraque meurtriers...
J'en perds la suite de mes idées, ma logique, mon sang froid, ma raison... Je ne suis plus.
La police égyptienne mondialement et tristement connue pour ces nombreux cas de transgression des droits de l'homme les plus élémentaires, s'en est prise à mon peuple.
Or, je suis mon peuple.
Qu'ils soient ivrognes, pieux ou agnostiques. Riches, pauvres ou faisant partie de la classe moyenne. Je représente mon peuple totalement et complètement.
Et mon peuple me représente à chaque fois qu'il quitte le territoire ou qu'il se mesure à des étrangers quelque soit la compétition ou la discipline.
Quand Mohamed, Larbi, Sadok et les autres se sont pris des coups de matraque, je les ai ressenti ici, chez moi, dormant bien au chaud dans mon lit douillet.
J'en garde encore des stigmates indélébiles.
Je n'en pleure pas, parce que je ne sais plus pleurer, même si l'envie est tellement forte...
Après avoir craint pour leurs vies et avoir été arrêtés pour beaucoup, marqué au fer rouge pour les autres et à la matraque et aux poings parfois, ces gens là s'en sont pris plein la gueule de la part des médias égyptiens.
Ils ont été trainés dans la boue par nos amis de "Omm eddonya" avant d'être désavoués par les leurs.
Le Bureau directeur de l'espérance et le bureau fédéral de football tunisien présente ses excuses au nom du peuple tunisien pour ce hooliganisme de cette "frange égarée"...
Pourtant, sur les images, cette frange n'a été égarée que par la férocité de la police égyptienne.
Ne s'en est suivi aucun témoignage de sympathie, aucune défense acharnée et aucune intervention de l'ambassade qui vaille la peine d'être citée.
la "frange égarée" est écrouée au Caire et Dieu seul sait comment ils sont traités par ces bêtes féroces inhumaines. Mais, suis-je le seul à m'en inquiéter ?
Ils encourent jusqu'à cinq ans de prison, suis-je le seul con à en perdre le sommeil ?
Ils sont coupables d'avoir allumé des feux de Bengale ? De s'être défendu quand les policiers égyptiens les ont dévoré sans vergogne ?
Cinq ans ? putain... J'en perds les pédales...
Même pas la possibilité d'être rapatriés pour l'instant ?
Suis-je le seul à y voir une intolérable injustice à l'encontre de onze de nos ressortissants ?
Qui est là pour nous défendre ?
Nous sommes citoyens d'un beau pays nommé Tunisie.
Nous payons les impôts et nous suons sang et eau pour que des responsables ventrus, moustachus et écœurants de suffisance en venant se la péter dans le JT à propos de classements bidons où l'on est premier dans le monde arabe et le continent africain dans la qualité de "survie" notamment.
Nous subissons chaque année des accidents de transports en commun qui tuent plus que ne le fait le SIDA.
Aucun responsable n'est désigné. Aucun coupable n'est reconnu.
Pourtant, nous nous taisons, en attendant sagement que des problèmes techniques ou des freins défaillants viennent mettre un terme impunément à notre minable existence.
Cependant, quand nous sortons en dehors de nos frontières, Nulle aide, nulle reconnaissance, nulle solidarité et nulle pitié.
Pourtant, c'est notre droit d'être protégés et de voir nos intérêts défendus par l'état où que nous allions. Nous ne demandons pas la lune.
Juste un peu de décence et de dignité.
Touche un cheveu à un marocain ou à un algérien en Tunisie ou partout ailleurs et leur ambassade et leur consulat monteront aussitôt au créneau pour te corriger sévèrement.
Quant à nos ambassades et nos consulats, ils sont atones et léthargiques quand il s'agit de nous secourir.
Nous sommes tunisiens, nous en bavons pour avoir un simple VISA touristique pour le présumé "paradis" schengen, nous n'avons pas de presse digne de ce nom, nous n'avons pas de vie politique épanouïe ni de débats qui mériteraient d'être suivis et pourtant nous restons dans notre pays, nous militons pour lui permettre de gravir doucement mais surement les échelons du développement.
Alors, faites votre travail convenablement. Ce n'est pas une faveur que je demande, mais votre devoir de nous défendre que j'exige...
Pour cloturer en beauté, je cède finalement la parole à Aboulkacem Chebbi, le plus grand poète tunisien:
"Lorsqu'un peuple veut la vie, force est au destin de répondre
Aux ténèbres de se dissiper et aux chaînes de se rompre !"
La cause ?
Les images poignantes du public espérantiste victime d'une sauvagerie sans précédent de la part des forces de l'ordre égyptiens qui ont visiblement très mal pris qu'une dizaine de personnes allument des feux de Bengale dans les gradins du stade du Caire.
Quand ils subissaient l'impensable barbarie des policiers, le public, ne sachant plus à quel saint se vouer, se mit à entonner notre hymne national:
"Houmet al hima ya houmet al hima
halommou halommou li majd ezzaman,
Lakad sarakhat fi ouroukina eddima,
namoutou namoutou w yahia al watane"
à traduire:
"Ô défenseurs de la Nation, allons à la rencontre de la gloire !
« Mourons s'il le faut pour que vive la patrie ! »
Clame le sang qui coule dans nos veines."
Avant de conclure avec les deux vers de Aboulkacem Chebbi que je ne saurais citer sous peine de ne plus pouvoir continuer mon récit.
D'ailleurs, je suis malade de ce que j'ai vu. Je suis troublé, attristé, peiné, outré, révolté...
Couverts du drapeau national tunisien, ces jeunes instruits pour la plupart se sont trouvés face à face avec un bourreau qui leur a adressé sans se poser de questions des coups de matraque meurtriers...
J'en perds la suite de mes idées, ma logique, mon sang froid, ma raison... Je ne suis plus.
La police égyptienne mondialement et tristement connue pour ces nombreux cas de transgression des droits de l'homme les plus élémentaires, s'en est prise à mon peuple.
Or, je suis mon peuple.
Qu'ils soient ivrognes, pieux ou agnostiques. Riches, pauvres ou faisant partie de la classe moyenne. Je représente mon peuple totalement et complètement.
Et mon peuple me représente à chaque fois qu'il quitte le territoire ou qu'il se mesure à des étrangers quelque soit la compétition ou la discipline.
Quand Mohamed, Larbi, Sadok et les autres se sont pris des coups de matraque, je les ai ressenti ici, chez moi, dormant bien au chaud dans mon lit douillet.
J'en garde encore des stigmates indélébiles.
Je n'en pleure pas, parce que je ne sais plus pleurer, même si l'envie est tellement forte...
Après avoir craint pour leurs vies et avoir été arrêtés pour beaucoup, marqué au fer rouge pour les autres et à la matraque et aux poings parfois, ces gens là s'en sont pris plein la gueule de la part des médias égyptiens.
Ils ont été trainés dans la boue par nos amis de "Omm eddonya" avant d'être désavoués par les leurs.
Le Bureau directeur de l'espérance et le bureau fédéral de football tunisien présente ses excuses au nom du peuple tunisien pour ce hooliganisme de cette "frange égarée"...
Pourtant, sur les images, cette frange n'a été égarée que par la férocité de la police égyptienne.
Ne s'en est suivi aucun témoignage de sympathie, aucune défense acharnée et aucune intervention de l'ambassade qui vaille la peine d'être citée.
la "frange égarée" est écrouée au Caire et Dieu seul sait comment ils sont traités par ces bêtes féroces inhumaines. Mais, suis-je le seul à m'en inquiéter ?
Ils encourent jusqu'à cinq ans de prison, suis-je le seul con à en perdre le sommeil ?
Ils sont coupables d'avoir allumé des feux de Bengale ? De s'être défendu quand les policiers égyptiens les ont dévoré sans vergogne ?
Cinq ans ? putain... J'en perds les pédales...
Même pas la possibilité d'être rapatriés pour l'instant ?
Suis-je le seul à y voir une intolérable injustice à l'encontre de onze de nos ressortissants ?
Qui est là pour nous défendre ?
Nous sommes citoyens d'un beau pays nommé Tunisie.
Nous payons les impôts et nous suons sang et eau pour que des responsables ventrus, moustachus et écœurants de suffisance en venant se la péter dans le JT à propos de classements bidons où l'on est premier dans le monde arabe et le continent africain dans la qualité de "survie" notamment.
Nous subissons chaque année des accidents de transports en commun qui tuent plus que ne le fait le SIDA.
Aucun responsable n'est désigné. Aucun coupable n'est reconnu.
Pourtant, nous nous taisons, en attendant sagement que des problèmes techniques ou des freins défaillants viennent mettre un terme impunément à notre minable existence.
Cependant, quand nous sortons en dehors de nos frontières, Nulle aide, nulle reconnaissance, nulle solidarité et nulle pitié.
Pourtant, c'est notre droit d'être protégés et de voir nos intérêts défendus par l'état où que nous allions. Nous ne demandons pas la lune.
Juste un peu de décence et de dignité.
Touche un cheveu à un marocain ou à un algérien en Tunisie ou partout ailleurs et leur ambassade et leur consulat monteront aussitôt au créneau pour te corriger sévèrement.
Quant à nos ambassades et nos consulats, ils sont atones et léthargiques quand il s'agit de nous secourir.
Nous sommes tunisiens, nous en bavons pour avoir un simple VISA touristique pour le présumé "paradis" schengen, nous n'avons pas de presse digne de ce nom, nous n'avons pas de vie politique épanouïe ni de débats qui mériteraient d'être suivis et pourtant nous restons dans notre pays, nous militons pour lui permettre de gravir doucement mais surement les échelons du développement.
Alors, faites votre travail convenablement. Ce n'est pas une faveur que je demande, mais votre devoir de nous défendre que j'exige...
Pour cloturer en beauté, je cède finalement la parole à Aboulkacem Chebbi, le plus grand poète tunisien:
"Lorsqu'un peuple veut la vie, force est au destin de répondre
Aux ténèbres de se dissiper et aux chaînes de se rompre !"
lundi 4 octobre 2010
Ton malheur, frérot, est pour moi un jour de fête...
L'Espérance de Tunis joue son destin au Caire.
Ses supporters jouent leurs vies et celles des agents de police égyptiens. L'anarchie la plus complète.
Des coups de poing dans le ventre, des coups d’extincteur dans la gueule et malheur à celui qui tombera en premier.
Il sera piétiné par une foule sans merci.
Notre football, bien qu'il nous coûte des milliards est médiocre. Seul le niveau de la violence dans les stades a su très vite hisser le drapeau national très haut.
En Tunisie, il y a deux catégories de gens: Les espérantistes et les anti-espérantistes.
Je ne vous cache pas que d'habitude, je fais partie intégrante de cette population qui trouve que l'Espérance est un club qui use trop souvent de l'interrupteur.
Etant moi-même victime, d'innombrables manigances du plus vieux club tunisien. La dernière en date, l'inoubliable huit avril de cette même année. Quand même les dieux du stade n'ont rien compris à l'affaire.
Je suis hammamlifois jusqu'à la moelle. Je ne vois la vie qu'en vert et blanc. J'aime mon club et ma ville plus que tout.
Cependant, dans les compétition internationales, où un club tunisien se trouve propulsé en porte-drapeau national, je ne trouve aucun mal à le supporter corps et âme.
C'est ainsi, qu'on m'a éduqué. On m'a toujours dit que les plus proches méritaient plus que les autres mon affection.
Ce que je trouve aberrant en Tunisie. C'est que la population est divisée dans tout ce qu'elle peut entreprendre.
On se souhaite un échec inéluctable même si ton compatriote rencontre des protagonistes étrangers.
On se délecte des malheurs des autres.
On déguste sans aucune retenue et avec une exaltation criminelle les larmes de son prochain.
Les espérantistes, eux-mêmes, ne sont pas des anges non plus. Ce fléau est général à toutes les catégories.
Même le niveau d'instruction n'a rien à voir là dessus.
On m'a appris, tout jeune, que la discorde et cette haine qui grandit à vue d'oeil est un ogre dont l'apparition signe le déclin de l'empire dans lequel il surgit.
Heureusement, la Tunisie n'est pas un empire. Mais c'est tout comme puisque les choses ne cessent d'empirer ici bas.
On se traite de tous les noms. On prie Dieu avec une incroyable sincérité et une piété jamais "employée" auparavant (sauf l'année du bac et celle du concours) pour que son prochain trébuche et tombe avant d'atteindre son but suprême.
On promet à Sidi Mehrez et Sidi Belhassen des offrandes (Généralement, un immense plat de couscous avec plein de morceaux de viande dedans) si jamais il intervient auprès du Très-Haut pour faire réussir notre complot.
Les pistons envahissants même les prières, mes amis.
Il m'a suffi d'afficher mon soutien au seul candidat tunisien à la présidence du football africain pour que je sois pris d'assaut d'insultes et d'une vague sans précédent d'indignations.
Je profite donc de l'occasion pour réitérer mon le plus sincère qui soit, à un club qui porte haut les couleurs de notre patrie.
Bonne chance aussi au CSS.
Au passage, j'emmerde les médias égyptiens qui sèment la haine et mettent une lourde ambiance qui dégénère souvent dés qu'un de leur clubs accueille une équipe arabe.
Après, ils se mobilisent pour dénoncer la sauvagerie de la réaction des autres supporters.
Je ne défend pas l'indéfendable comportement des tifosi espérantistes, mais les connaissant, il doit probablement y avoir une injustice quelque part qui a pu catalysé de la sorte leur révolte.
Et ci-après, la confirmation de mes suspicions en images.
La police égyptienne, une des plus barbares de ce continent de sous-développés, s'attaque avec une violence inouïe au public espérantiste pour avoir osé manifester leur soutien à leur club à travers des feux de Bengale.
Dommage que chez nous, les journalistes, les médias et les hommes en général sont castrés. On n'a personne pour mener une guerre des images et répondre à des allégations aussi fausses qu'insolentes.
Notre presse est bien plus occupée à faire sa propagande et à copier et coller des insolites qui ne nous font même pas sourire.
Peu importe si quelque part, on nous fait passer pour de viles créatures sanguinaires.
Je ne vous dirai pas au revoir mais je me contenterai d'un "ya3mel allah fel retour" qui veut tout dire.
jeudi 30 septembre 2010
Nessma TV est une chaîne privée (de bon nombre de droits)...
On tombe là aussi dans le tragi-comique en traitant le triste cas de la chaîne de télé nationale, la cultissime TV7. Après avoir fustigé Al-Jazeera (et ART bien avant) pour avoir abusé de leurs droits d'exclusivité sur les images de matchs qui nous concernaient parfois directement même s'ils les avaient acquis au prix fort.
Privant le téléspectateur tunisien lambda de se soûler la gueule au ballon rond et l'obligeant parfois à quitter son nid douillet pour aller roter son surplus de médiocrité dans des cafés bondés de monde, d'insectes et de crasse.
Ce qui a valu à cette chaîne satellitaire qatarie une campagne de dénigrement à l'échelle nationale où tout le monde s'y mettait volontiers, notamment des journalistes exerçant consciencieusement leur noble mission en de véritables chiens de garde des "valeurs" de l'ordre établi.
Aujourd'hui, TV7 fait de même avec Hannibal TV et Nessma TV. Ils demandent pour le droit de diffuser le troisième match et les coulisses de payer autant que la somme totale qu'ils ont déboursé à la Fédération Tunisienne de Football pour l'acquisition des droits de tout le championnat tunisien.
Mais, personne n'en parle, sauf Nessma du bout des lèvres, qui s'étonne avec une incroyable timidité de cette dictature de la première chaîne publique du pays, septième du nom.
S'excusant presque au passage d'être une chaîne privée.
Privée concrètement, de filmer les matchs de foot et les à-cotés, privée du droit de critiquer dans une sitcom l'accent sfaxien et privée de s'implanter en Algérie même si elle prône les valeurs sacrée de l'union maghrébine.
Nessma TV est une chaîne sérieuse qui présente une matière médiatique comestible, de grosses productions internationales, des émissions et talk-shows de qualité.
Arrêtons de mettre des bâtons dans les roues de ceux qui veulent bien faire. Je ne dis pas qu'il faut leur refiler les droits gratuitement, mais on pourrait leur proposer un prix raisonnable.
(Inutile de revenir sur le doublon Stade7/Dimanche Sport, la médiocrité de TV7 est telle qu'ils produisent deux émissions identiques pendant deux jours de suite)
lundi 27 septembre 2010
Le(s deux) petit(s) train(s) train(s) de la vie à Bir el Bey...
Dans ce billet, je ne parlerai pas des deux trains qui se sont suivis ni du deuxième qui s'est naturellement mis à l’infinitif.
La faute n'est pas à une défaillance, ni aux pluies diluviennes... La faute à Bescherelle.
Dans ce billet, je ne parlerai pas des médias qui se sont foutu de la gueule du peuple ni du peuple qui ne s'en est même pas rendu compte, rendant par la même occasion un vibrant hommage à l'étrange odeur de pisse à toutes les victimes de la tragédie de Bir el Bey.
Parce que tout va toujours bien. Même (et peut-être surtout) quand ça va mal.
Dans ce billet, je ne parlerai pas de ces passagers qui ont frôlé la mort pour atterrir dans le JT de 20h de TV7 arborant un splendide sourire reconnaissant et louant les efforts fournis pour les sortir de là. D'aucun n'a pensé à leur crier que l'on réclame en tant que beau peuple d'un beau pays que les responsables soient jugés pour que de tels incidents ne se reproduisent plus.
Les transports en commun tuent en Tunisie chaque année plus que ne le fait le SIDA.
Dans ce billet, je ne parlerai pas de BendirMan, un artiste engagé, un jeune bourré de talents qui n'a pas le droit de se produire sur des scènes décentes rien que parce qu'il tient un discours inférieur à 99.99% langue de bois.
12% de langue de bois étant un pourcentage trop bas pour un pays où les responsables semblent être plus imprégnés par Pinocchio que par Voltaire. Dans une contrée, où l'on manque cruellement de cellules de Leydig et de Sertoli (Cf. testicules)
Dans ce billet, je ne parlerai pas des erreurs d'arbitrage du match qui a opposé le CSHL à la JSK. Peut-être parce qu'il n'y en a pas eu. Ou pire parce que les autres ne veulent pas. (Hein ? qui sont les autres ? Mais ferme ta gueule !)
Dans ce billet, je vais me contenter de sourire avec hébètement, de fermer les yeux en m'allongeant sur un lit jadis douillet et rêvant aujourd'hui de prendre congé.
Pourvu que je m'assoupisse pour rêver d'un monde meilleur et advienne que pourra...
lundi 20 septembre 2010
A six ans, je rêvais d'être... retraité !
En gros, les caisses sociales sont en train de faire faillite comme pratiquement partout dans le monde et la France tout récemment vu le vieillissement de la population (Les personnes âgées de plus de 60 ans passeront de 16% actuellement à 27% en 2030) et l'augmentation de l'espérance de vie à 75 ans.
Pour sauver les causses sociales d'une perte sinon inévitable, on s'attaquera à un projet portant le doux nom de "Réforme des retraites".
Il y a deux possibilités, et l'on pourra aligner les deux si cela nous chante: Soit on reculera progressivement l'âge de la retraite, on parle de 65 ans dés 2020. Soit on augmentera "légèrement" les cotisations. (Mais mon petit doigt me dit qu'on fera appel aux deux à la fois)
(Je rassure les chômeurs qui lisent cet article, vous n'aurez toujours rien à payer)
Le peuple acquiescera quoiqu'il en advienne de sa destinée, avec le large sourire qu'on lui connait tous et un hochement de la tête fataliste et machinal digne d'un jeun diabétique à qui l'on vient annoncer la nécessité de lui amputer un de ses membres.
Non pas comme ces peuples soit-disant développés, qui sortent manifester pacifiquement leur mécontentement par centaines de milliers envahissant les rues et abandonnant leurs postes pendant plusieurs jours !!
Nous, on est civilisé...
On sort pas dans les rues, sauf pour aller chercher à manger, ou pour aller s'acheter des "glibettes".
Sarkozy devrait songer à nous envoyer sa populace, on pourrait leur enseigner l'art de vivre en totale inertie harmonieuse avec son environnement socio-politique. (La dernière phrase est sophistiquée et contient beaucoup d'effets spéciaux, ne quittez pas, c'est fait exprès. Rendez-vous deux lignes plus tard.)
(Nous y voilà) De toute façon le résultat est le même partout, que ce soit dans les pays développés ou ceux qui sont très loin derrière et qui se disent en voie de développement. Le peuple aboie mais la réforme est toujours adoptée à la fin.
Entre temps, il y a toujours un délai de dialogue social sur la question. On a tout simplement l'impression que c'est fait uniquement dans le but de donner aux médias matière à parloter et au peuple un peu de temps pour digérer.
Il faut dire que cette décision est inévitable et visiblement vitale pour les caisses sociales.
Je ne suis pas spécialiste, non plus, pour discuter des modalités de cette réforme.
L'état serait déficitaire dans quelques années si l'on ne fait rien. Il doit donc agir et nous demander de payer de notre argent, de notre sueur et de notre vie le tribut de notre appartenance sacrée à ce beau pays qu'est la Tunisie.
Il n'y a plus rien à rajouter là dessus. Ainsi soit-il...(souhaitait-il du bout des lèvres, le regard rivé vers l'horizon)
C'est fou, je n'avais même pas six ans et je commençais à rêver de la retraite, de la belle vie, des grasses matinées, des débats enflammés avec des sexagénaires à propos de cette jeunesse perdue qu'on ne comprendrait plus évoquant la sempiternelle question de la "generation gap" et enfin de ce café matinal dégusté lentement sur la terrasse d'un salon de thé de la banlieue nord en lisant Courrier International.
Je sais, désormais que ce rêve est aussi inaccessible que celui de posséder un jour mon jet privé.
Heureusement, que le pays du jasmin a aussi pensé aux fainéants comme moi !!
Il me sera toujours possible et peut-être obligatoire de faire quelques années de "retraite" avant de trouver un poste question d'avoir un avant-gout et de ne pas trop s'impatienter par la suite en attendant mes soixante-cinq ans.
Aujourd'hui, j'ai aussi une pensée émue à toutes ces personnes qui n'auront finalement jamais de repos bien mérité après une longue carrière de dur labeur.
Parce que si l'espérance (sportive) de vie atteint les 75 ans, force est de reconnaître aussi que le Tout Puissant (Mazembe) finit souvent par nous rattraper bien avant... Ayant eu au passage, raison de nos espérances et de nos rêves d'enfant de pouvoir jouir un jour du quotidien ennuyeux mais ô combien alléchant d'un retraité oisif.
vendredi 17 septembre 2010
A l'enterrement d'une feuille morte...
un esprit crédule comme le tien, s'y accroche et se dit qu'il y a peut-être moyen de planter cet espoir et de le voir pousser au fil des ans.
Mais le fil ne tient pas sous le poids des années. Tu aurais du opter pour les fils métalliques. Cependant, toi, par amour du risque ou par souci d'économie, tu as préféré t'abriter dans une toile d'araignée.
Aujourd'hui tu ne paies que le tribut de ta nonchalance.
Alors fermes ta gueule pour commencer et arrête de pleurnicher.
L'automne va bientôt s'installer.
Les feuilles de tes rêveries mourront et tomberont une à une décrivant une trajectoire curviligne obéissant à la loi de la gravité qui a cogné la tête de Isaac Newton tout en fléchissant la tête face à la volonté suprême du vent.
Tu me parais pale, peut-être malade. Mais souris ducon, pour avoir les rides aux bons endroits ou pour afficher tes incisives... Arrête de faire le malin!
Oublie l'amour, la liberté, les mots, la justice, la fraternité, la solidarité, l'humanité et tous ces autres principes poussiéreux. Tu es assez grand maintenant pour t'être aperçu au moins que le père Noël n'existe pas...
Pourquoi tu t'obstines alors à combattre des moulins à vent ?
Demain, au Djellaz, ce sera l'enterrement officiel de tes idéaux. Il y aura tous les rêveurs de ce coin du monde qui viendront te présenter leurs condoléances. Tu n'en as rien à foutre je sais... Tu es inconsolable même... Mais tu fermeras ta gueule quand-même, parce que c'est moi qui te l'ordonne.
Demain, de tes propres mains, tu couvriras les corps inanimés de tes utopies de terre fraîche. Puis, impassible tu les enterreras à jamais.
Plus tard, tu me remercieras, c'est nécessaire pour passer à autre chose. Alors s'il te plait, pour une fois écoute moi... Fais ce que je te dis...
Je dois partir à l'instant, je te laisse avec un pincement au cœur. Je te souhaite de t'en sortir, je sais ce que tu vis.
J'espère seulement que tes chimères ne sont pas des revenants et qu'une fois enterrés, ils ne referont jamais plus surface.
Ceci dit, te connaissant et à avoir ces cernes qui te donnent une sale mine, je ne peux m'empêcher de craindre le pire...
lundi 13 septembre 2010
Le petit pyromane que j'étais...
J'ai toujours été de ces êtres qui s'éprennent d'un coup, d'un monde, d'une idée, d'une belle âme ou d'un regard assassin.
Tout jeune, ma vie ressemblait plus à des cycles de jeu qui se répétaient inlassablement à un rythme plus ou moins soutenu: Au début, une idée commençait à me plaire et à germer dans mon jeune esprit. Puis, je passais petit à petit, mon temps à réaliser cette idée jusqu'à ce que les "grands" y voient une certaine menace pour mon équilibre ou pour mon intégrité. Enfin, on me dépossédait de force, de mon joujou et je passais une période assez longue à faire le deuil de cette dernière rupture.
A cette époque là, je devais avoir tout juste huit ans, si mes souvenirs sont bons.. Mais prétentieux de nature, je sais très bien qu'ils le sont.
Je commençais à m'intéresser de prés au feu, à cet élément de la nature qui a cette capacité de fasciner les humains à tout âge.
Comment frapper deux silex l'un contre l'autre ou frotter une allumette contre une surface rugueuse arrivent-ils à faire naître une flamme, un concentré de poésie, de magie, de passion, de douleur et de brûlure.
J'avoue que jusqu'à aujourd'hui, je garde toujours la même stupéfaction puérile devant la même flamme qui faisait valser mon coeur presque vingt ans auparavant.
On était en plein été de l'année quatre-vingt-quinze, j'étais, le plus clair de mon temps, occupé à expérimenter le contact du feu avec à chaque fois une nouvelle matière.
La plante verte ne se brûle pas de la même manière que le papier qui à son tour présente des différences de combustion vis-à-vis du papier imbibé d'essence.
Je me délectais de ce spectacle extraordinaire que produisait la destruction d'une matière par l'effet de flammes dansantes au gré du vent.
Jusqu'au grand jour, où j'avais décidé de passer le cap et de jouer dans la cour des grands. Nous avions un débarras au fond du jardin dans lequel toute la famille élargie avait enfoui un jour ou l'autre, un bouquin, un moteur à essence de barques ou un objet à qui on ne trouvait plus aucune utilité mais dont on ne pouvait absolument pas se séparer.
Il y avait au moins une vingtaine de personnes pour qui ce lieu était loin d'être anodin.
Ce n'était pas assez pour me dissuader de réaliser mes plans maléfiques de la découverte du monde et de ses éléments. J'étais un peu trop passionné, un peu trop convaincu pour abandonner mon projet.
Pour m'acheter une boite d'allumettes. J'ai du galérer.
Il faut dire que j'étais à court d'argent et être fauché à l'âge de huit ans, c'est tout simplement n'avoir pas un sou.
J'ai dû aller voir ma tante qui nous rendait visite et lui demander d'un air d'une candeur inouïe après lui avoir chanté une chanson et raconté quelques blagues si elle avait cinquante millimes pour que je m'achète des bonbons.
Pour en rajouter, je lui ai promis que ce n'était qu'un prêt et que je lui rendrais la somme aussitôt mes parents rentrés...
Attendrie par mon stratagème ou ma dignité de façade, elle m'avait refilé cent millimes.
Ce qui nous faisait deux boites d'allumettes, si mes calculs sont bons...
Un arsenal qui m'avait permis de tuer le temps tranquillement en mettant le feu un peu partout avant de me décider à me lancer.
Le débarras a pris feu sous mes yeux, et j'ai eu l'occasion de rajouter volontairement d'autres foyers avant de lancer l'arme de crime cramer sur les lieux.
Je n'avais aucune conscience du danger qui me guettait ni de celui que je faisais encourir aux voisins et à mes proches.
J'étais juste un gamin qui triomphait devant son jouet... Un jouet qui prenait feu rapidement...
Il aura fallu l’intervention musclée de la protection civile et la coopération de dizaines de voisins et de passants pour contenir un incendie impressionnant qui n'a heureusement pas fait de victimes.
Toute personne de la famille avait obligatoirement une histoire particulière à raconter à propos de ce débarras, des objets dont ils ne croyaient jamais avoir à se débarrasser.
Dés lors, ils allaient commencer à conter leurs histoires avec les yeux qui pétillent.
Avec cette fin tragique que j'ai su leur donner, de minables magazines Prima et Mode&Travaux se sont vus ériger au statut fort enviables de martyrs.
Les soixante dix vierges n'étaient peut-être pas leur destinée non plus... Mais, dans ma famille on en parlait comme des tableaux de maîtres qui seraient partis en fumée.
Puis quand un fonctionnaire de la protection civile était venu demander le nom et l'âge de celui qui avait déclenché l'incendie. Je lui ai donné un faux nom et un age nettement inférieur au mien.
Mais mes proches m'en voulaient trop pour laisser filer cette occasion inespérée de venger leurs magazines...
Aujourd'hui, presque vingt ans après les faits, tout le monde m'a pardonné peut-être par lassitude vu les innombrables catastrophes que j'ai pu causer ou probablement parce que j'ai su, à coté de ces frayeurs que je leur faisais endurer, irradier le foyer de vie, de farces, de blagues et de bonne humeur.
Mais force est de constater, que si j'ai laissé tomber les allumettes et les briquets, je garde toujours un faible incontestable pour les propos incendiaires et j'ai toujours tendance à m'enflammer durant les débats même s'il n'a plus jamais été question du magazine Prima... Comme par respect à son statut de martyr...
Pire, mon humour d'avoir trop pris feu, s'en est trouvé calciné. Corrosif et noir jusqu'au bout.
Si je suis resté incendiaire de confession, je suis devenu pyromane de la discussion.
Heureusement que maintenant je suis un grand garçon et que j'ai au moins la possibilité d'assumer et de répondre de mes actes éventuellement...
jeudi 9 septembre 2010
Abderrazek Chebbi, le sauveur de l'humanité !
Animateur d'une émission où l'on pleurniche à volonté (l'équivalent tunisien de y a que la vérité qui compte, l'émission de TF1 présentée par Pascal et Fontaine) portant le doux nom de "El Mousameh Karim", diffusée sur le fief du sensationnel, la première chaîne télé privée du pays, j'ai nommé Hannibal TV.
Depuis quelques années Abderrazek traite avec une certaine lourdeur et un incroyable ton paternaliste des drames sociaux, ce qui visiblement, plait aux téléspectateurs à croire les taux d'audience qu'il arrive à atteindre.
J'avoue ne jamais regarder ce genre d'émissions. Je suis peut-être un pauvre égoïste qui préfère se faire plaisir à lire un passage de Amine Maalouf ou faire une partie de PS3 que de participer aux lamentations générales à propos d'une vieille que la fille bat régulièrement.
Sauf que Abderrazek Chebbi se démarque de son frère Ala qui présente quasiment la même chose sur la chaine concurrente, par ses questions "philosophiques" qui laisseraient perplexes les plus grands penseurs de l'humanité.
Je cite : "C'est ton frère.. Mais est-ce que vous-avez la même mère ?"
"Qu'est-ce que tu as ressenti quand ta petite fille s'est faite écraser par le train de la banlieue sud ?"
"Avant que l'on ne vous renvoie de votre maison, où est-ce que vous habitiez ?"
...
Ces interrogations dénotent évidemment d'un esprit fort brillant. Mais, on ne peut pas en vouloir à quelqu'un d'avoir un QI très inférieure à la moyenne... C'est comme cela...
Ce serait très puéril de se moquer des capacités, aussi limitées soient-elles d'autrui.
Justement, ce n'est pas ce que je ferai dans ce billet. Mais, j'ai le droit de critiquer l'exploitation faite par ce présentateur des malheurs d'autrui.
La plus parfaite des illustrations c'est le cas de Sarra, le nourisson qui a été kidnappé il y a quelques mois et dont l'affaire a été mise au grand jour grâce à l'émission "El Mousameh Karim".
Il se trouve que le bébé vient d'être retrouvé au grand bonheur de ses parents.
Aussitôt, Mosaïque FM et Hannibal se ruent vers l'affaire pour se faire une pub inespérée sur le dos du buzz créé autour du kidnapping.
S'approprier l'affaire et jouer au héros et au sauveur de l'humanité dans l'unique but de faire parler de lui... Visiblement, notre Abderrazek n'est pas aussi simplet qu'on n'aurait tendance à le penser.
La preuve en images:
lundi 6 septembre 2010
L'éducation nationale ou l'art de la masturbation intellectuelle...
Ces derniers jours, l'éducation nationale connaitra des changements radicaux.
Désormais, le niveau qui a touché le fond rebondira pour s'en aller côtoyer les étoiles...
Tout cela est dû à cet ensemble de décisions d'une profondeur inouïe.
Tenez-vous bien !
Dorénavant, l'élève se reposera dix jours pour toute période de quarante jours de bons et loyaux services.
De plus, le système de la semaine bloquée sera aboli puisqu'il ferait perdre beaucoup de temps à l'élève qui n'est ni en vacances ni en train de gouter aux indescriptibles joies du savoir pendant toute cette période là.
Par ailleurs, il n'y aura plus d'examen du bac sport et l'on comptabilisera pour chaque élève la moyenne annuelle de l'éducation physique. (Ce que je ne conteste pas vu les dégâts provoqués chaque année par ce genre de défoulement pré-examen)
Enfin, la cerise sur le gâteau, les élèves n'écouteront plus l'hymne national dans la cour mais dans leurs classes respectives en scandant par la suite des slogans patriotiques...
Voilà !
C'est tout ce qui nous manquait pour pouvoir sauver un système éducatif à la dérive.
C'est tout bête, mais fallait y penser...
Il fallait simplement s'attaquer à la forme du problème et pas au fond...
Bravo tout le monde.
Ce n'étaient pas les programmes qu'il fallait modifier. Ni les profs qu'on devait remettre à niveau.
Mais notre système souffrait juste d'un léger "vice de forme"...
Demain tout ira mieux...
La masturbation intellectuelle bat son plein...
C'est seulement à se demander si le monde est vraiment sérieux...
Désormais, le niveau qui a touché le fond rebondira pour s'en aller côtoyer les étoiles...
Tout cela est dû à cet ensemble de décisions d'une profondeur inouïe.
Tenez-vous bien !
Dorénavant, l'élève se reposera dix jours pour toute période de quarante jours de bons et loyaux services.
De plus, le système de la semaine bloquée sera aboli puisqu'il ferait perdre beaucoup de temps à l'élève qui n'est ni en vacances ni en train de gouter aux indescriptibles joies du savoir pendant toute cette période là.
Par ailleurs, il n'y aura plus d'examen du bac sport et l'on comptabilisera pour chaque élève la moyenne annuelle de l'éducation physique. (Ce que je ne conteste pas vu les dégâts provoqués chaque année par ce genre de défoulement pré-examen)
Enfin, la cerise sur le gâteau, les élèves n'écouteront plus l'hymne national dans la cour mais dans leurs classes respectives en scandant par la suite des slogans patriotiques...
Voilà !
C'est tout ce qui nous manquait pour pouvoir sauver un système éducatif à la dérive.
C'est tout bête, mais fallait y penser...
Il fallait simplement s'attaquer à la forme du problème et pas au fond...
Bravo tout le monde.
Ce n'étaient pas les programmes qu'il fallait modifier. Ni les profs qu'on devait remettre à niveau.
Mais notre système souffrait juste d'un léger "vice de forme"...
Demain tout ira mieux...
La masturbation intellectuelle bat son plein...
C'est seulement à se demander si le monde est vraiment sérieux...
dimanche 5 septembre 2010
Issam Jomâa, le bouc émissaire idéal...
Tout d'abord, intéressons-nous à ce match rocambolesque qui a opposé la Tunisie à la modeste équipe du Malawi.
Dés que l'arbitre a donné le coup d'envoi, j'ai tout de suite senti que l'équipe en face pouvait très bien créer la surprise, d'une part vu la fébrilité et la lenteur exemplaire dans le replacement de notre défense (d'autant plus que nous jouions l'attaque placée. On attaquait en nombre. On laissait de ce fait des espaces pour l'adversaire) D'autre part, l'adversaire du jour base tout son jeu sur les contre-attaques et arrive à monter rapidement vers le camp de Kasraoui.
Cependant, c'était un match largement à notre portée si ce n'étaient les ratages incroyables qui se sont suivis tout au long des 90 minutes.
Revenons maintenant au cas Issam Jomâa.
C'est le deuxième meilleur buteur de notre équipe nationale de tous les temps et le premier encore en exercice.
Il lui est arrivé de sauver l'équipe par des buts inespérés à des moments cruciaux dans des déplacements difficiles. Pourtant, il n'a jamais bénéficié de la sympathie du public.
Je ne vais pas vous dire que ce joueur est exceptionnel.
Je ne vais pas vous dire qu'il est exempt de tout reproche.
Mais ce que je trouve inadmissible c'est qu'un joueur de l'équipe nationale soit pris à partie par le public (qui a en partie accédé au stade gratuitement d'ailleurs) qui l'a sifflé de bout en bout même après avoir réussi le doublé.
C'est révoltant. C'est désolant. C'est inacceptable.
Le meilleur élément d'une équipe à la dérive qui sert de bouc émissaire à un public qui s'ennuie et qui n'a de ce fait rien de mieux à faire que de démolir toute ébauche de beau jeu.
Je sais que Issam Jomâa est antipathique. Il a une gueule antipathique. Il ne sait pas s'exprimer sans placer un 'ma3net'ha" toutes les deux secondes. Il fait des déclarations dont il pourrait et il aurait du se passer. Il passe parfois à coté de ses matchs (le match du Cameroun à la dernière édition de la CAN, par exemple) et quand il est en méforme, on a tout juste envie de l'expédier sur Mars...
Mais le fait est là, ce joueur est le meilleur attaquant tunisien actuel et peut-être même des cinq dernières années.
Le pire dans toute cette histoire, c'est que cette masse qui siffle un joueur de sa propre équipe, originaire de son propre pays, héritier de sa propre culture et qu'ils sont, à la base, venus encourager, n'est en fait influencée que par les sketchs de Wassim Herissi Alias Seyes khouk qui a su au fil de ses blagues souvent drôles, convaincre le public que ce joueur est un moins que rien, le dépeignant dans le portrait du parfait antihéros...
C'est à dire que dans notre beau pays, Wassim Herissi, jeune humoriste de talent arrive avec une facilité déconcertante à faire d'un personnage ce qu'il veut parce que ses auditeurs, influençables qu'ils sont, n'ont pas assez de neurones pour faire la différence entre sketchs et vraie vie.
L'opinion publique tunisienne s'est récemment radicalisée, trouvant dans le réseau social facebook un espace inespéré pour exposer "librement" sa haine farouche, ses complexes, son ignorance et sa volonté de se mobiliser pour une cause... Peu importe s'il s'agit d'un faux problème, d'un bouc émissaire ou de faux ennemis... L'important c'est d'être tous d'accord, de siffler en chœur et que le peuple l'emporte enfin. Mais si la bataille est fictive, les victimes, quant à elles sont bien réelles...
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