Les fidèles du Boukornine

samedi 1 mai 2010

Espace libre

Ce soir, il est presque une heure du mat’.
J’ai une envie insatiable d’écrire, mais au moment de tenir le stylo, c’est le blackout total.
Aucune idée, aucune inspiration, aucun verbe, aucun complément.
Que des bribes de mots rattrapés aussitôt par des ratures fermes et assurées

A force de voir le spectre de la censure planer sur tous les fronts, on en finit par se creuser des sillons à la face à se figer l’esprit dans une profonde léthargie.
Verbaliser ses songes devient de l’ordre de l’impossible.

Il est une heure du mat’ mais Pasqua a été acquitté malgré des interrogations toujours en suspens.
Lyes Hebadj, s’en sort indemne et menace même de porter plainte contre Brice Hortefeux.
Qui soutenir dans ce cas ? Un raciste et un integriste… Deux antihéros placés face à face…
Tel un derby soporifique qui ne m’intéresse point, opposant deux équipes que je ne porte pas dans mon cœur et voyant l’engouement que ce match suscite.
J’ai simplement envie de faire perdre les deux équipes.

Toute proportion gardée, le public clubiste est peut-être antipathique pleurant à tout bout de champ, mais il est loin d’être raciste. Les tifosis espérantistes ne sont pas extrémistes non plus… Quoique, l’on jurerait presque…

« L’islam n’interdit pas d’avoir des maitresses, la république non plus »
Putain, quel con ce Lyés.
Pauvre Islam qui se trouve « défendu » par des psychopathes de ce genre.

Revenons plutôt sur un sujet plus sympathique, avec le volcan islandais qui a paralysé tout le trafic aérien européen voire beaucoup plus loin.
Quelle jouissance pour un peuple islandais en mal de reconnaissance internationale.
Pendant plus d’une semaine, j’ai rêvé d’être islandais, de faire chier le monde à défaut de l’émerveiller.
Chacun ses aspirations, vous savez… On finit souvent par se résigner à faire avec les moyens du bord.
Quoique, faire chier le monde, ce n’est pas donné à tout le monde non plus ! Ce n’est pas moins louable qu’autre chose.

J’ai visionné il y a quelque temps une vidéo signée l’équipe du Takriz où ils malmenaient les bloggeurs.
Je me permets alors de répondre, étant bloggeur, à priori.
Un blog c’est avant tout personnel. C’est un putain d’espace où tu viens te fourrer le doigt dans le nez comme tous les jours mais en faisant partager cet acte jugé (à tort) anodin.
Les gens ont alors le choix de venir ou de déserter.
Je trouve pathétique le délire de persécution et de mégalomanie dans lequel vous vous enfoncez
Je comprends votre frustration vu le désintérêt que présentent beaucoup de gens vis-à-vis de votre projet.
Mais, je réaffirme, qu’il ne faudrait surtout pas vous croire au dessus de la masse. Venir donner des leçons, se croire mieux que les autres, les traiter de tous les noms d’oiseaux parce qu’ils n’adhèrent pas à ce que vous faites… Je trouve que c’est exagéré.
Sinon, la foire du livre en Tunisie est un vrai succès avec toujours le même nombre hallucinant de livres islamiques. C’est la loi de l’offre et de la demande. On n’y peut rien.
Le public est demandeur de livres à 1,5 dinar où l’on trouve détaillé la technique ancestrale de l’interprétation des rêves.
Il y aussi les livres de recettes qui font un tollé au sein de cette population cible (ménagère > 40 ans)

Demain c’est férié. Joyeux premier mai à tous les travailleurs. Hommage à tous ces bucheurs qui savent apprécier le repos bien mérité comme celui que je m’apprête à faire.
Au revoir les enfants…

mercredi 28 avril 2010

Fuck you Ammar !

Fuck Ammar qui croit nous intimider en lâchant cette horde de bêtes féroces qui mordent nos pensées et assassinent notre bon-sens.

Fuck Ammar qui nous pousse dans l'effroyable monde du proxynétisme. Etrangers dans notre propre pays. Ouvriers dans nos propres terres.
Damnés au sein de la peuplade que nous servons dignement.
J'exige la levée de la censure!
On est des gens civilisés, majeurs et vaccinés.
Pour BTB, Stupeur, Clando, Bent Ayla, Amrouch, ARTiculer et tous les autres...
Pour Dailymotion, Youtube, metacafe, vimeo et tous les autres.
Fuck you Ammar.
Tu peux toujours essayer de nous museler mais la toile est tellement vaste que tu te tueras à la tache sans y arriver.
Nous sommes le peuple tunisien, des gens qui se branlent de ton abus de pouvoir.
Au nom de tous les moyens que nous possédons pour contourner tes barrières, Fuck you Ammar.

jeudi 22 avril 2010

RIP metacafe...

Le jour viendra, où l'on ouvrira la porte pour respirer un bon coup et où l'on se retrouvera nous aussi "404 not found". Je plains ce peuple juste bon à se révolter avec toute la sauvagerie du monde dans des gradins pourris d'un stade présumé olympique.
Apparemment, Ammar essaie à tout prix de cultiver cette fibre créative enfouie au fin fond de chaque tunisien, puisque dans pas longtemps, pour regarder une vidéo sur le net, on n’aura d’autre choix que d’en filmer nous-mêmes.
Vive la liberté.
Vive la censure au service de la liberté.
Au suivant…

mardi 13 avril 2010

الكرة تلمنا وما تفرقناش



برجولية الأمور وصلت إلى درجات لا تطاق والمستوى مس القاع ومازال ناوي يحفر إذاً ما فيها بأس واحد يذكر والذكرى تنفع المؤمنين. (غير المؤمنين الله غالب عليهم)
عمري قبل ما حسيت بعنف متأصل في القلوب وبحقد كبير لدرجة أنو ما فماش في تونس ليوم أسهل من مشكلة كان توصل تعطي رأيك في الكورة. 
مثلاً تنجم تطيح تربرب في الطريق العام وإلا تسب في أمهات التونسيين كافةً، كون متهني حتى فرخ ما يجي يناقشك والكلها تأمن على كلامك.
أما يا بوك تجبد على أسامة الدراجي وتقول راهو كاريوكا وإلا تغلط وتقول الترجي عدلت مع الهمهاما بالغورة وإلا حتى تقول رئيس الترجي حلايبي، تقوم الدنيا وتقعد.
كيفاش تجرؤ سيادتك ؟ شكون جد أصلك باش تحكي على الترجي؟ تو نفعلك ! وتو نعطيك!
يا ناس، جماعة متعاشرين توا مدة سنين الله تفرقهم كلمة يا ترجي يا رشوة ويا الإفريقي كم أنت صغير.
راهي لعبة ! راهي رياضة! راهي تلم في الشعوب وتقربهم لبعضهم ومش مجعولة للتفرقة.
وين ماشين بالجهويات ؟ رانا تحب وإلا تكرهوا ولاد أم واحدة.
إلي هذا يجي يقلك نكره السواحلية والآخر كان نلقى مكشخ لاما نخشمو، فيقوا على دين والديكم.
يكسروا في الستادات وعاملينها فخرة.
بلى لعنة الله على الجبورة.
الحمدلله واحد خلقو عندو مخ وعندو مستوى ثقافي يخليه يفرق بين الدوني والباهي. 
أما غايضتني ها البلاد شادة ثنية موش هي.

يا أهل الحل والربط لازم قرارات حازمة للتصدي لتفشي ظاهرة العنف في الملاعب والكراهية بين ولاد الأم الواحدة.
كان هذا كلو من الكرة مالا بربي حلوها علينا وخلينا ندورها بلايستايشن لعل قومي يهتدون.

أقول كلامي هذا وأستغفر لي ولكم ولكل جبري عنيد.

La mascarade du siècle



Ce qui s’est passé hier au stade d’el Menzah est venu entacher à jamais l’histoire du football tunisien.
On n’a de cesse de nous narguer quant à notre incapacité à battre l’Espérance depuis plus de 25 ans et à notre présumée allégeance historique vis-à-vis du club de Beb Souika.
La réponse vous l’avez maintenant :
Il est visiblement interdit que le CSHL triomphe face aux « sang et or » et cela dépasse largement le domaine footballistique.

Revenons au match, qui en lui-même fut exemplaire de la part des protégés de Gérard Buscher.
Des gladiateurs qui ont su défendre corps et âme les couleurs de la ville mythique d’Hammam-Lif en dignes héritiers des Sleh Bey, Ali Chehimi, Chiarenza, Ali Zegouzi et autres légendes du CSHL.

Une première mi-temps pleine de joie, de rebondissements et d’abnégation qui s’est soldée par trois buts exceptionnels dont un doublé de Maatouk et un but de Saber Khelifa.

Suite à ces trois buts, l’EST semblait assommée, nous pensâmes à tort que nous tenions notre match.
C’était sans compter sur la sauvagerie du public espérantiste et sur les manigances d’un club dont nous pensions le plus grand bien.

Maher Kanzari qui opère un marquage strict sur le juge de touche, Faouzi Benzarti qui insulte tout le corps arbitral et qui fait intrusion sur la pelouse dés que ce geste impardonnable lui semble justifié.

Le public espérantiste déchainé, insatisfait de la prestation de son équipe le fait savoir à coups d’objets volants non-identifiés en direction de la police.
Les forces de l’ordre interviennent pour ramener le calme et là tout s’enchaine.

Un jeune supporter espérantiste descend sur le terrain pour déstabiliser l’adversaire avant d’être neutralisé.

Premier but espérantiste précédé d’une main indiscutable de Michael Eneramo, non signalée par un Laguem hésitant, sifflant totalement en faveur de l’EST n’ayant pas pu digérer les menaces des dirigeants espérantistes dans les vestiaires.

Puis le deuxième but vient jeter une pression énorme sur nos gladiateurs à qui on refuse même le principe de battre l’espérance.
Le sentiment d’injustice est énorme. N’avons-nous donc pas le droit d’avoir notre heure de gloire ? Notre quart d’heure au soleil quand l’adversaire se prénomme Espérance ?

Cette impression est ensuite consolidée par un fait exceptionnel dans notre championnat. On vient de couper le courant et d’éteindre les projecteurs du stade d’el Menzah.
Peut-être pour donner l’occasion à l’espérance de souffler, un temps-mort nécessaire pour achever les rêves innocents et trop candides d’une équipe hammamlifoise qui donne sans compter.
Curiosité, les commanditaires de cette opération ont oublié de stopper l’alimentation du nouveau panneau publicitaire animé.

Non ! Le stade d’el Menzah ne se trouve pas à Conakry ! Oui ! La Tunisie est un état de droit !
Mais le championnat tunisien est ainsi fait pour servir les riches et aliéner davantage les moins riches.

Le jeu reprend après un bon bout de temps.
L’espérance égalise par un but précédé d’un hors-jeu encore une fois indiscutable. Mais le juge de touche n’a pas vu ou a simplement omis de voir.

On cède parfois aux intimidations, laissant de côté ses principes et crachant sur l’honneur de ces « petites équipes »…

Pour couronner le tout, l’arbitre ajoute six minutes à l’Espérance pour qu’ils puissent enfin s’imposer.
Dommage pour eux nous résistâmes jusqu’au bout.
Parce qu’un gladiateur meurt mais ne se rend jamais.
Parce qu’un hammamlifois est une personne digne avant tout.
Tout le monde songeait un match gala qui opposait l’Espérance à son filleul le Club Sportif d’Hammam-Lif.
Mais il se trouve qu’on adore jouer aux trouble-fêtes.
Que tout le monde sache à présent qu’on n’a de religion à part le Boukornine, que les seules couleurs que nous tolérons sont le vert et le blanc et que notre seul slogan demeurera à jamais « vive le CSHL ! »


P.S: Je viens de publier cet article sur le site officiel du CSHL.

vendredi 19 mars 2010

Les délires de minuit, Abdessalem Trimèche et les bricks au thon



A minuit, en ce jeudi, naturellement veille de vendredi (lilet jem3a), des jeunes normo-constitués se gavent de vodka absolut orange et s’injectent de la bonne musique dans les veines.

Des parents ultra-conformistes dorment depuis une heure, et ont forcé leurs enfants majeurs et vaccinés à faire de même ayant l’intime conviction que demain est un autre jour.

Des médecins de garde se réunissent autour d’une théière pourrie, se servant un thé aussi pourri que le contenant et guettant les quintes de toux de ces patients plus vivants que leurs soigneurs pour une paie minable avec en prime les grondements du chef le lendemain matin.

Abdessalem Trimèche, (citoyen tunisien, vendeur de bricks à ses heures perdues et dont le suicide, ultime acte désespéré de bravoure et de refus de l’ordre établi des saisies arbitraires, a soulevé les masses, attisé les passions) git à ce moment même dans un cimetière de Monastir en ayant l’insoutenable crainte de se voir refuser le permis d’être enterré là, de voir se pointer les services municipaux pour lui saisir la pierre tombale le dévêtant de sa dignité pour la énième fois.

Des responsables municipaux monastiriens n’ont pas sommeil.
Des responsables municipaux monastiriens baillent mais ne dorment pas.
Ils damnent, insultent et pleurent cette minable invention qu’on appelle communément « conscience » qui peut dormir pendant des dizaines d’années pour revenir nous hanter tout à coup.

Des bricks au thon gisent dans un réfrigérateur Arthur Martin. A ces bricks on donne de l'importance. Ces bricks ont le droit de séjour, le droit d'exercer, le droit d'avoir des enfants, le droit à la dignité, le droit à la vie, le droit au mariage, le droit de s'exprimer, le droit de se téléporter à Haïti de constater les dégâts du dernier séisme et de revenir aussitôt dans le réfrigérateur.
Contrairement à certains êtres humains... Dont on bafoue parfois même le droit de respirer, sans se brûler les ailes, sans être enterré aux suites de funérailles grandioses mais ô combien inutiles...
Ah si seulement, les bricks pouvaient témoigner...

Un joueur de football professionnel rejoint la bande de jeunes tunisiens supposés normo-constitués aux poches trouées par le poids des sous, jetant par la fenêtre le professionnalisme, la confiance des supporters, l’hygiène de vie et toutes ces conventions ridicules auxquelles il n’adhère pas.

Une femme de ménage, digne représentante de cette masse prolétaire pleure toutes les larmes de son corps de n’avoir pas eu les moyens de fournir un Twix dont les «deux doigts coupent la faim » selon certains témoins, à un enfant dont elle a eu le malheur d’être la mère.

[…]

Pendant ce temps là, un zombie à l’apparence humaine, aux yeux profondément cernés et à la cervelle en bouillie tape machinalement sur les touches de son clavier pour remplir une page de format A4 dans l’unique but de meubler un Boukornine qu’il n’a de cesse de délaisser.
Mais cela n’a pas d’importance, au fond, Abdessalem Trimèche comprendra…
Paix à son âme…

dimanche 21 février 2010

Dieu créa le monde, mais le Moulinex c'était nous !

Il était une fois, dans une contrée perdue entre l’espace et le monde, des gens sympathiques, beaux et créatifs mais quelque peu oisifs par manque de moyens ou pour cause de trois fois rien de volonté et d’opiniâtreté.

Seul bémol dans cette vie agréable et seule point noir venu entacher le facies aux traits forts enviables de cette commune paisible : On n’y pouvait jurer de rien.

Personne ne sait qui est à l’origine de cet adage qu’on avait érigé en véritable règle de conduite immuable et au dessus des lois. Si seulement on pouvait le savoir, on se serait rué sur son corps grêle soit-il, ou volumineux, pour lui affliger les pires des châtiments…
L’émasculer en pleine place publique bondée de gens heureux d’être là, est une très charmante représentation et qui nous aurait ouvert les portes du paradis.

Mais le fait est là, quiconque était surpris en train de jurer de rien était passible d’une sanction exemplaire. Il y avait même une brigade spéciale improvisée au départ à cet effet mais qui a fini par prendre une ampleur considérable : La brigade de la juridiction ou Les Défenseurs de la Jurisprudence ou les Chevaliers de la Table des Jureurs Invétérés.

Cependant, comme plus c’est interdit, plus le pic d’adrénaline atteint des sommets, je me surprenais souvent émettant un discours révolté et enthousiaste afin de galvaniser un interlocuteur hésitant et à le pousser à jurer de rien, justement.

Rien n’y faisait. Ici bas, les gens respectent la loi. Même quand elle n’est que morale. Même quand elle n’est qu’orale, elle est sculptée au fort intérieur des mentalités pierreuses.

Le peuple se devait donc de jurer à tout bout de champ….
Sur la tête de leurs mères, de leurs grand-parents ou de leurs proches qui venaient de décéder ou qui souffraient depuis peu d’une maladie incurable.

Dieu aussi y passait : « wallah » !

Dieu en est témoin, je t’aime bien !
Peu importe si je rêvais secrètement de lui défoncer le crâne à coups de briques Boucetta « empruntées » au chantier du coin ou si j’aspirais à pousser le couple qu’il formait avec l’autre jolie princesse à la rupture par unique envie et haine gratuite….

L’important c’était purement de jurer, peu importe l’objet, pour ne pas tomber dans le pêché, l’opprobre, l’interdit et  se retrouver d’un coup marginalisé, haï et marqué au fer rouge (à jamais).

Un beau jour, j’étais arrivé, pour une fois, à convaincre un passant, sur qui j’avais catapulté en pleine figure une tirade argumentative inévitablement efficiente.

« On est dans un pays libre. On est né égaux en droits. Devant la loi, il ne devrait jamais y avoir d’approximations. Pourquoi les fils de telle ou telle autre personnalité se permettent-ils de ne jurer de rien ? Vaut mieux pourrir en prison tout en étant libre d’esprit que de vivre une vie atone, terne faite de sempiternels hochements de tête…
[…] Vis ta vie, cher ami ! Demain, tes enfants se plairont à raconter à leurs petits enfants : Mon père y était, dans ce mouvement précurseur et internationalement reconnu… L’histoire retiendra ton nom…
[…] »

Je ne croyais même pas en ce que je disais… Dignité, honneur, liberté et justice… Ce sont des mots littéraires, romanesques, historiques et qui de ce fait ne doivent pas être sortis de leur contexte.
Ils appartiennent à l’histoire et aux livres. Pour la vraie vie, il y a tellement d’autres valeurs qui me tiennent vraiment à cœur… (Ne jamais jurer de rien, par exemple)

Quand j’ai su que mon premier disciple était convaincu de ce que j’avançais, je fus pris d’un tremblement aussi intense qu’on me pensait atteint de paludisme… (Cette maladie que les racistes attribuent aux « africains noirs » et qui a fini par me toucher autant que j’ai touché le passant de tout à l’heure)

En fait, j’étais effrayé. Si ce fou arrivait à déclarer ouvertement sa rébellion, t’imagines bien qu’on va l’écrouer parce que si Dieu a créé le monde, c’est dans notre coin paradisiaque qu’on a inventé le Moulinex… Vous savez cet outil indispensable pour gagner sa vie en brisant celle des autres…

Sous le coup de la torture conventionnelle ou d'un interrogatoire musclé, il allait certainement me citer personnellement…
La nuit porte conseil… Je remercie Dieu d’ailleurs de m’avoir guidé vers la solution idéale.
Je me suis vite dirigé vers un des locaux de la brigade anti-jureurs-de-rien. On ne pouvait pas les rater, ils ont des locaux dans pratiquement toutes les bâtisses.
D’où le célèbre proverbe : « Entre deux locaux de la brigade anti-jureurs-de-rien, il y a bel et bien un autre local de la brigade anti-jureurs-de-rien »

Quand on m’a accueilli, j’ai éclaté en sanglots… On comprenait rapidement que mon émoi cachait de valeureux aveux…

« Je suis venu vous faire part d’un certain X.Y qui a affiché des signes de rébellion quant à notre bien-aimée charte : On ne peut jurer de rien.
J’en suis certain. Il avait même l’intention de diffuser ses idées périlleuses et étrangère à notre si belle culture dans la population.
J’ai essayé de l’en dissuader sans succès… »

En dénonçant cet innocent, je fus pris d’une joie intense… Je jubilais… Je ne parlais pas, mais je rugissais… Je me sentais fort, utile (pour une fois)… On m’écoutait attentivement
J’étais important…

L'homme en question fut aussitôt attrapé, écroué, condamné, torturé, castré, puni, dénigré dans les médias et il finit par mourir dans conditions mystérieuses. (Le dossier fut vite classé, ne me demandez pas pourquoi...)

Depuis, j’ai décidé d’intégrer la firme multinationale Moulinex, moi aussi.
Les meuniers de toute part ne sont pas meilleurs que moi. J’ai le potentiel pour être excellent dans ce domaine.

Désormais, je fais ce que j’aime le plus. Je prêche la révolte et dénonce ceux que j’arrive à convaincre !
J’ai même une prime supplémentaire pour chaque personne de plus que j’arrive à surprendre dans mes filets.
Mon métier ressemble beaucoup à celui d'un démarcheur, ou d'un chef de rayon dans un hypermarché sauf que, quant à moi, je peux très bien cumuler ouvertement deux boulots sans avoir à m'en faire.

Si vous me croisez un de ces quatres dans une des artères principales de votre commune, ne soyez pas nerveux ! Venez me parler, laissez vous faire… Sachez surtout, que vous n’avez absolument rien à craindre !

jeudi 18 février 2010

Habla (de l'arabe) y escuchamos




Elle est née artiste. Mort-née. Bornée. Chatouillant l’inspiration de tous ces chiens errants en mal d’être ce qu’ils sont et étant malgré tout, juste ce qu’ils essaient de brimer.

Marchant dans la brume épaisse des jours nouveaux. Tuant le temps à maintes reprises. Ce temps éternel s’estompe avant de renaître de ses cendres à nouveau.

Le temps ne renonce jamais. Mais elle a de ces abnégations, à faire douter un dinosaure de son existence.
D’ailleurs, ont-t-ils jamais existé ? N’eussent été ces foutus fossiles qui attestent de la véracité de leur passage…

En ce qui me concerne, je ne sais que son regard. Je ne comprends que son langage à peine balbutié dans la pénombre d’un 40° au soleil d’un 24 décembre ou d’un  35 du mois... Peu importe, après tout.
Je ne vis que de ses souffles ou de son spectre ou de sa vision trouble. Que sais-je encore ? Que dis-je ?

C’est l’effet enivrant d’un déodorant pour chiens aspergé en pleine face par accident ou par mégarde ou … Que puis-je avancer encore ?

Je cligne des yeux comme pour m’assurer de mon existence. Peut-être suis-je un dinosaure, on n’a pas retrouvé des fossiles de mon corps que je sache…
Cela m’inquiète outre mesure.

Mais rien que le fait de pouvoir cligner ses paupières tombantes par le poids des jours et des nuits éveillées, me rassure et apaise mon angoisse devenue insoutenable depuis que j’ai fini par savoir que X+Y égalent inéluctablement à Z.

Comment deux lettres ont eu le culot d’en égaler une autre…
C’est tout à fait hallucinant…

Dans mon délire je suture cette bouche qui me sert de parloir ou de source inépuisable de propos diffamatoire ou blasphématoire… Je suis un absurde notoire.

Je regarde un verre à la fois à demi-rempli et à l’autre moitié bien vide. Je ne sais plus quoi penser de cet ustensile qui représente le sort tragicomique qui m’est tombé dessus comme on lance un minable réfrigérateur dont le moteur a calé et dont la candidature pour réparation a été vite recalée.

Cette femme a accouché dans un taxi. Oui ! Je vous le jure !
C’est le taxiste qui a coupé le cordon avec une lame gilette qui trainait dans sa boite à gants pour je ne sais quel usage malencontreux. (Que vient faire malencontreux dans tout cela ?!)
Le bébé va bien. La mère est en bonne santé. Incroyable bonté divine !!
Des femmes accouchent en milieu médicalisé et risquent parfois très gros. Cette parturiente a un verre très rempli. Mais surement qu’il est quelque peu vide comme en témoigne la série de la voiture : 49. Elle ne devrait plus être en circulation.

La partie remplie a fini par inonder le vide qui le guettait de toute part… C’est l’effet tant escompté par les mesures d’arrosage par le judicieux système du goutte-à-goutte.

Des idées arrachées, détachées et recousues grâce à une poussiéreuse machine à coudre de marque Singer.
Un ensemble disharmonieux certes. Mais qu’importe ! Tant qu’on a l’ivresse, qu’on arrive enfin à tuer la tendresse et à déchainer un tant soit peu la liesse !

Ou peut-être pas… Que sais-je ?!

mercredi 17 février 2010

Une idée séduisante : Nessma tv, le mal réincarné !

Une idée séduisante : Nessma tv, le mal réincarné !


Nessma subit une campagne de dénigrement sur le net sans précédent après les quelques sketchs osés voire même choquants (à mon humble avis) et certains témoignages manipulés diffusés par cette chaine satellitaire qui se veut prédicatrice d’une union maghrébine qui tarde à revivre de son perpétuel état comateux.

Les groupes sur facebook (Ce réseau social, seul moyen concret et plus ou moins fiable d’avoir une idée assez précise sur l’opinion publique maghrébine et surtout tunisienne) prennent vie et se développent à vue d’œil.
Ils disent que Nessma veut diffuser des idées contraires à la culture arabo-islamique, que cette chaine appelle ouvertement à la fornication et à la débauche
 
Ils clament que le complot sioniste qui fait tout pour entraver notre si beau parcours dans le chemin de l’éden terrestre, prend le visage séduisant mais ô combien nocif de cette « brise » financée par Murdoch, Berlusconi et tous ces fachos qui controlent toute la planète et que notre cher Maghreb intéresserait soudain !

« Nessma a des cornes…
Nessma est le bourreau de ces peuples affaiblis par une servitude vieille comme le monde.
Nessma détourne nos propos…
Nessma profère des insanités…
Nessma devrait être décapitée sur la place publique…
Pire encore, Nessma est clubiste… »

Pourquoi n’agissons-nous que dans l’unique cadre de la destruction et dans l’unique but de nuire ?
Jamais je n’ai vu de mobilisation dans le monde arabe en faveur d’une cause noble ou d’implication dans une idée constructive.
Il s’agit toujours de foutre la merde partout, de dire notre mécontentement, de BOYCOTTER !
Voilà le mot magique ! Appel au boycott !

Nous ne produisons jamais rien et nous adorons boycotter quand le poil (pubien ou des aisselles) d’un mammouth domestique se trouve touché.

J’emmerde les appels au boycott. J’emmerde la théorie du complot que nourrissent ces incultes, ces langues de putes adeptes de la diffamation et du lavage de cerveaux des masses endormies.

Le peuple d’un seul coup, se lèvera en somnambule, prendra inconsciemment la télécommande et boycottera dans un élan superbe de citoyenneté responsable et légitime. 
Il boycottera Nessma tv, le visage du diable et le tortionnaire de la vertu arabo-musulmane et maghrébine en zappant ces programmes.
Il suivra désormais le JT de 20 heures de TV7, une chaîne conforme aux règles de la bienséance, qui n’est pas financée par Murdoch ou Berlusconi (mais hélas par le pauvre contribuable tunisien). On n’y trouvera jamais de scènes de nu, parce que les censeurs sur la chaine publique tunisienne numéro un c’est comme chercher du Made In China dans les produits de Nahj Zarkoun.
Peu importe si les nervures linguistiques de ce bois beau marché nous usent et nous affolent…

Quoique le sionisme et TV7… C’est une idée fort attrayante… D’ailleurs, mon téléviseur l’a attesté bon nombre de fois : « Quand tu regardes cher Boukornine, tv7, c’est comme si j’étais occupé illégalement par une armée prête à répandre dans mes cristaux liquides le mauvais gout et le faux, j’ai presque envie d’exploser comme une bombe humaine dans une terrasse de Haïfa (Non pas Wahbi, je vous rassure) »

Depuis, j’ai éteint mon poste de télévision et j’ai repris une activité normale suivant les inestimables conseils de PPDA sur les guignols de l’info !

Je me contenterai, dans ma protestation, d’envoyer un mail joliment formulé à la direction de Nessma leur demandant de faire plus attention à ce qu’ils diffusent et de ne plus laisser leur chroniqueurs détournés les propos des gens.

Vive ce monde arabe où l’on boit du doux sang de ses frères et où l’on se traite comme de mauvaises herbes pour peu que l’on ne soit pas d’accord.

A bon entendeur !

dimanche 14 février 2010

Jeunes assassins à la tchatche mortelle



Armés de lames de rasoirs pour certains et de feuilles de bouchers pour les autres, nous sortons la nuit, quand tous les chats sont gris selon l’adage.
D’ailleurs aucun chat gris n’a eu le malheur de me croiser, le premier que je trouverai sur ma route, je lui trancherai les deux jugulaires, je souillerai mon arme blanche avec son sang ruisselant.

Avec ma bande, je vis pleinement mes vingt ans. Je fais peur aux passants.
Je braque, je violente arbitrairement les gens et je passe même à tabac tous les cons qui ont assez de couilles pour me regarder dans les yeux et ne font pas preuve de soumission infaillible.

La vue du sang provoque en moi un plaisir quasi-jouissif. J’ai fait un pacte avec la mort, elle m’offre beauté et longévité et en contre partie j’assassine, j’égorge, j’éventre, je dépèce les cadavres et accomplit toutes ces tâches dans un silence religieux et avec un respect méticuleux du détail.

Je n’ai pas vraiment la gueule du métier mais j’aime ce que je fais.

Le matin je suis un minable cadre dans une banque offshore… Un nullard qui ressemble à s’y méprendre à un originaires des hauts de Gammarth qui ne connaît de la vie que le gout exquis et peu calorique de l’Activia au bifidus actif. Vous savez ce genre de yaourts dont la douzaine équivaut à nettement plus que la rémunération journalière d’un pauvre smigard qui sue tout son sang et se bousille les articulations pour pouvoir dormir au chaud.
Cependant le chaud le snobe, il se console comme il peut avec la chaux.

Au boulot, mon supérieur m’écrabouille à coups de téléphones incendiaires… Je me tais toujours pour ne pas lui coller la tête contre le mur et lui défoncer le crâne à l’aide de mon téléphone tactile au volume assez conséquent pour faire office d’objet contendant loin d’être méprisable.

Je me venge comme je peux sur des victimes qui ne s’y attendaient pas en sortant le soir de chez eux.

Je vise de riches fils-à-papa mais aussi de pauvres SDF sans défense…
Je n’ai ni foi ni loi. Ni dieu ni maître.
Je ne crois qu’à la mort.          
La mort ne croit qu’à l’arbitraire.
Tu crois que ton voisin au cancer métastasé et au visage cadavérique est plus proche de trépasser que ta sale tronche d’ado…
Tu as tout faux cher petit morveux. Mon cutter pas assez affuté pour abréger tes peines te l’expliquera tout à l’heure quand tu diras à tes parents que tu sortiras photocopier alors que tu ne pars que pour t’acheter des cloppes et les fumer en cachette.
Sans oublier les quatre bonbons à la menthe, technique classique pour dissimuler l’odeur nauséabonde du tabac.

Quel petit con…
Tu n’auras plus à fumer en cachette, je t’aiderai à arrêter brusquement sans patchs ni comprimés. Appelle-moi Nicorette…

vendredi 12 février 2010

يا سوسن يا معالج: سايسلنا ع الشعب



والله أنا نرى روحي كإنسان بايع الدنيا بلفتة، ناخذ العباد كيما هوما، ما نراش مانع في التنكيت الدائم والتفصيص المستمر في إطار توفير حياة (ليس إلا زيرو نيترات) جوها باهي وهكا يتعدى الوقت بأقل أعصاب وأقل فدة.
ما عنديش مانع في التنكيت بلغة تحت الحزام، النكت المالحة ما تقلقنيش إطلاقاً.
بصراحة، كلما نرى مسرحية وإلا في فيلم لقطة فيها جرأة، ما تظهرليش تصدم خاصةً كي تكون تابعة الفكرة العامة للسيناريو ويكون التطرق فيه برشة حس فني.

هذه كل مقدمة باش نقول من الآخر إلي أن نعتبر روحي متفتح ياسر ومانيش من النوع إلي يتلكش على الفنانين بإسم الدفاع عن الفضيلة وتحت لواء مسلمون بالضبط بدون حدود. أما برجولية سوسن معالج في منوعة ناس نسمة وقفتلي مخي في السكاتش إلي عملتو في حلقة الأسبوع الفارط كيف استضافوا منير الطرودي...
شبيها هبلت ؟ نورمال تحكي؟ "نص ميترو في كلسونو" ؟ شنوا المستوى هذا ؟ يا سوسن يا بنت معالج  !
ما نصدقش... كان أنا قاري ومتفتح ومن الجيل إلي يتفرج في التلفزة الأجنبية أكثر من العربية ونقول هكة؟
مالا شنوا يقول بربي المواطن المحافظ (وهذا من حقو ) وإلي قاعد يتفرج مع بنتو (وهذا من حقو زادة) في نسمة تي في وإلي يوصلوا هال السكاتش لبيت الصالة برداً وسلاماً...
آش يقول مسكين ؟ آش يعمل ؟
وينو إحترام المتفرجين ؟ ويني مراعاة مشاعر الناس؟ وإلا تحت شعار الحرية والإبتعاد عن الرجعية والتشدد ندخلو في قلة الحياء ؟

mercredi 10 février 2010

L’indifférence

Cerveau en bouillie.
Cœur indifférent.
Muscles courbaturés.
Volonté mise à plat.
Attention nulle.
Envie de rien.

Prendre sa peine et ses emmerdes, sortir la tête de l’eau ou sortir tout court.
Marcher seul dans la brume ou dans la nuit étoilée.
Terrer sa blouse au fond de son cartable parce que oui ! Tu as encore un cartable que tu traines sur ton dos comme un insoutenable fardeau.

Marcher encore… Marcher à n’en plus finir avec pour uniques boussoles son esprit vagabond et les lois arbitraires du hasard.
S’arrêter par maladresse devant la station de métro, ne pas acheter de tickets, risquer l’amende et l’humiliation en public… Parce qu’en fait, tu ne sais pas où tes pas te mèneront… Ni dans quelle station tu voudras finalement descendre… Ni dans laquelle on te descendra finalement…

Et puis tu t’arrêtes… Seul comme à ton habitude…
Tu rebrousses chemin, tu dévisages les passants… Avec ta schizophrénie naissante et tes idées noires permanentes, tu vois le mal partout.

Ils veulent ta peau.
Même s’ils ne te regardent pas… C’est un peu leur manière de faire diversion !
Ces rats qui rêvent de grignoter ton cadavre à moitié décomposé étendu dans la zone de Beb Saâdoun.
  
Au fond de ton esprit, tu te dis que tu te fais peut-être des idées… Quelle importance au juste ?!

Au loin, il voit arriver un bus couvert d’une énorme affiche publicitaire où il distingue à peine le mot « Demain »…
Il sautille de joie comme un fou dont l’interminable période d’internement s’achève enfin…
Il monte en bousculant une vieille dame qui lui a pourtant demandé de l’aider à y accéder avant lui...
La vie appartient à ceux qui crachent sur leurs prochains…
Sans soucier de la destination de cette épave qui garde vaguement certains traits d’un bus, il gifle une femme enceinte qui était assise au fond, s’éloigne pour lui laisser l’espace d’aller vomir son étonnement et son effroi et se met confortablement à sa place…
« Demain, me réussira forcément !! »… se dit-il en fermant les yeux dans un élan fort louable de récupération de cette journée à la forme oblongue et au caractère éprouvant évident…

Tarek Kahlaoui, un monument de la blogosphère tunisienne

Je réagis avec un peu de retard mais beaucoup de révolte et d’incompréhension à la censure du Pr Tarek Kahlaoui, véritable monument et probablement l’un des meilleurs bloggeurs tunisiens sinon le meilleur.

Je suis solidaire avec toi Tarek. L’important c’est que tu ne nous quittes pas et que tu continues à jamais ta noble mission de bloggeur libre-penseur et au franc-parler distingué.
Sinon Ammar aurait eu raison de toi. Ce que je ne préférerais jamais croire…

On n’est jamais aussi bien que chez soi





Cela fait déjà aux alentours d’une vingtaine de jours que j’ai pris ma « ferme » décision d’en finir définitivement avec ce blog et de passer à autre chose.

J’entends par autre chose, un nouveau blog, un nouveau chez soi et un nouveau départ.
Ce fut le cas avec le parloir, un endroit où je m’évade de mon quotidien étouffant.

J’avoue être un individu faible qui a fini par flancher. J’ai développé plus qu’une accoutumance à ce blog. Je perçois le Boukornine comme une partie de moi-même dont l’amputation me serait impossible sauf cas de force majeure (Mourir par exemple).

Je reviens donc avec un appétit gargantuesque d’écriture, de révolte, d’amour et de poésie.

La fleur au fusil, armé d’un stylo à bille et d’une feuille à peu prés de couleur blanche, je me dois de faire vivre des mots, de les faire chanter et danser à volonté pour que la voix de la magnifique montagne du Boukornine ne s'éteigne jamais.