Les fidèles du Boukornine

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mercredi 10 février 2010

L’indifférence

Cerveau en bouillie.
Cœur indifférent.
Muscles courbaturés.
Volonté mise à plat.
Attention nulle.
Envie de rien.

Prendre sa peine et ses emmerdes, sortir la tête de l’eau ou sortir tout court.
Marcher seul dans la brume ou dans la nuit étoilée.
Terrer sa blouse au fond de son cartable parce que oui ! Tu as encore un cartable que tu traines sur ton dos comme un insoutenable fardeau.

Marcher encore… Marcher à n’en plus finir avec pour uniques boussoles son esprit vagabond et les lois arbitraires du hasard.
S’arrêter par maladresse devant la station de métro, ne pas acheter de tickets, risquer l’amende et l’humiliation en public… Parce qu’en fait, tu ne sais pas où tes pas te mèneront… Ni dans quelle station tu voudras finalement descendre… Ni dans laquelle on te descendra finalement…

Et puis tu t’arrêtes… Seul comme à ton habitude…
Tu rebrousses chemin, tu dévisages les passants… Avec ta schizophrénie naissante et tes idées noires permanentes, tu vois le mal partout.

Ils veulent ta peau.
Même s’ils ne te regardent pas… C’est un peu leur manière de faire diversion !
Ces rats qui rêvent de grignoter ton cadavre à moitié décomposé étendu dans la zone de Beb Saâdoun.
  
Au fond de ton esprit, tu te dis que tu te fais peut-être des idées… Quelle importance au juste ?!

Au loin, il voit arriver un bus couvert d’une énorme affiche publicitaire où il distingue à peine le mot « Demain »…
Il sautille de joie comme un fou dont l’interminable période d’internement s’achève enfin…
Il monte en bousculant une vieille dame qui lui a pourtant demandé de l’aider à y accéder avant lui...
La vie appartient à ceux qui crachent sur leurs prochains…
Sans soucier de la destination de cette épave qui garde vaguement certains traits d’un bus, il gifle une femme enceinte qui était assise au fond, s’éloigne pour lui laisser l’espace d’aller vomir son étonnement et son effroi et se met confortablement à sa place…
« Demain, me réussira forcément !! »… se dit-il en fermant les yeux dans un élan fort louable de récupération de cette journée à la forme oblongue et au caractère éprouvant évident…

jeudi 21 août 2008

Klem ellil


Il est trois heures tapantes du matin.

Il y a tout juste cinq minutes j’avais une envie insoutenable de fermer l’œil. Mais voilà que ma muse m’a tendu la main et je n’ai pas su résister.

Je pensais que cela faisait pratiquement deux mois que je ne dors plus. Normalement, après deux jours d’insomnie, on commence à sentir ces céphalées à longueur de journées et chaque geste aussi anodin soit-il prend une ampleur considérable. Et ainsi, l’acte même de se gratter les cheveux devient une tâche qu’on rêverait d’octroyer à autrui.

Et puis, ne dit-on pas que le monde appartient aux lève-tôt ? Je fais nettement mieux ! Je dors tôt le matin ! Vers six/sept heures en moyenne…

En fait, j’ai tellement peur que le soleil ne se lève pas le jour suivant, que je prend la peine d’attendre qu’il se lève et je l’accompagne même dans son mouvement en écoutant de la bonne musique… Et puis quand je suis sûr que l’évolution suit son cours sans déroger à la règle je m’endors paisiblement pendant au maximum trois/quatre heures… Et c’est reparti pour une journée aussi lente à s’écouler que la précédente.

En attendant que le foutu soleil daigne à se lever, j’ai eu droit à un immense étalage d’activités ludiques pour la plupart.

Je me suis essayé au thé à la menthe pour commencer… Mais le cocktail n’avait pas pris. Et je n’ai réussi à gagner que deux minables heures…

J’ai ensuite choisi de m’intéresser aux consoles de jeu dernier cri… J’ai été vite fauché et je n’ai même pas eu l’impression que la petite aiguille de ma montre a vraiment avancé.

Finalement, je me suis fait une raison et je suis retourné chez moi (comme si c’était la solution…) et me voilà face à face avec mon ordinateur portable de marque Fujitsu Siemens qui est mon véritable compagnon de jeu (avis aux intéressés) et il me restait encore trois interminables heures à écouler avant d’observer la face magique de mon soleil…

J’ai vite plongé dans un bain de musique d’une profondeur inimaginable… J’écoutais Tupac chanter son inégalable « All eyes on me » et puis Om Kalthoum venir à la rescousse pour lui dire que « Baïd 3annak 7ayeti 3adheb » et Samir Loussif ne sachant pas ce qu’il faisait entre les deux autres chanteurs et qui vient fredonner timidement son « ommimty el ghalya » (pourtant véritable chef-d’œuvre)

Puis, ma muse, qui n’est autre que le déodorant Nivea fresh active aux extraits océaniques, qui est venu s’écraser sur le sol du fait d’un violent courant d’air (Quoi ? Je vis à l’Alaska ! Tu ne le savais pas ?) me signalant qu’il était l’heure d’écrire.

Armé de mes deux mains, d’un cerveau courbaturé en mal de nouvelles idées et de mes lunettes souillées je vous ai griffonné ce que vous venez de lire.

Et à l’heure qu’il est les chiens errants qui ont élu domicile juste en bas de chez moi et qui hurlent de toutes leurs forces et le coq (je vis dans une région recluse du fin fond de la Tunisie) chante proclamant que l’aube est parmi nous !

Il est quatre heures cinquante quatre. C’est peut-être pour cela que l’appel à la prière est sur toutes les ondes…

Je pars.

Annistou.

J’ai bien d’autres paysages à admirer !