Djamila est une femme peu commune avec les 150 kg qu’elle traîne et le précieux bordeaux qui a toujours coloré l’iris de ses yeux.
De son air fier, elle a toujours su rappeler à quiconque venait à en douter, son origine noble vu qu’elle au moins elle était « bent ejjbal le vrai ! » et non pas comme tous ces autres qui clament faussement leur appartenance à cette montagne rouge abritant depuis pas mal de temps déjà un quartier très populaire situé juste derrière le nouveau siège de la RTT.
Comme toutes les personnes de son espèce, la bonne femme se devait de trouver un travail décent qui lui permettrait de faire vivre son mari chômeur et ses enfants nombreux et pas encore en âge de s’adonner à l’art de la mécanique automobile.
Elle se levait donc, tous les jours à 5 heures tapantes pour braver les dangers des célèbres autobus « jaunes » qu’elle connaissait si bien. Pour se pointer, à bout de souffle, environ deux heures plus tard dans un des quartiers huppés de la banlieue nord de la capitale.
La bonne femme ne rechignait pas sur l’effort. Elle nettoyait, réparait, préparait le déjeuner et lavait la vaisselle… sans jamais contester.
Elle regardait tous les jours, le sourire aux lèvres, le gouffre qui la séparait de la situation de ses maîtres.
Chaque jeudi, elle se dirigeait vers la grande prison de la région « ramener le couffin » à son fils qu’on a selon ses dires, incarcéré à tort dans une affaire de braquage. Il lui arrivait souvent aussi d’être battue par son ivrogne de mari qui ne travaillait hélas que rarement.
Djamila avait tout de même beaucoup de savoir-vivre, beaucoup d’humour et surtout un cœur comme il n’y en a plus.
Mais comme elle ne portait ni Dior ni Armani, les clochards de nouveaux riches qui deviennent si nombreux dans notre pays se permettaient souvent de se moquer de ses habits qu’elle venait de dénicher à la fripe.
Elle se rappelle même d’une fois où elle était entrée dans un supermarché et où on l’a accusée illégitimement de vol.
Elle en fut profondément attristée de ce monde qui estime les gens au poids de leurs poches. Malgré tout, elle a toujours su rester droite et a réussi à élever dignement ses fils qui ont tous aujourd’hui un travail fixe grâce à elle.
L’argent a voilé les yeux de toute une société sur un trésor unique qu’était Djamila, que dieu la protège.
(Texte en hommage à Djamila, Ton parcours qui semble si anodin est pour moi une légende !)
De son air fier, elle a toujours su rappeler à quiconque venait à en douter, son origine noble vu qu’elle au moins elle était « bent ejjbal le vrai ! » et non pas comme tous ces autres qui clament faussement leur appartenance à cette montagne rouge abritant depuis pas mal de temps déjà un quartier très populaire situé juste derrière le nouveau siège de la RTT.
Comme toutes les personnes de son espèce, la bonne femme se devait de trouver un travail décent qui lui permettrait de faire vivre son mari chômeur et ses enfants nombreux et pas encore en âge de s’adonner à l’art de la mécanique automobile.
Elle se levait donc, tous les jours à 5 heures tapantes pour braver les dangers des célèbres autobus « jaunes » qu’elle connaissait si bien. Pour se pointer, à bout de souffle, environ deux heures plus tard dans un des quartiers huppés de la banlieue nord de la capitale.
La bonne femme ne rechignait pas sur l’effort. Elle nettoyait, réparait, préparait le déjeuner et lavait la vaisselle… sans jamais contester.
Elle regardait tous les jours, le sourire aux lèvres, le gouffre qui la séparait de la situation de ses maîtres.
Chaque jeudi, elle se dirigeait vers la grande prison de la région « ramener le couffin » à son fils qu’on a selon ses dires, incarcéré à tort dans une affaire de braquage. Il lui arrivait souvent aussi d’être battue par son ivrogne de mari qui ne travaillait hélas que rarement.
Djamila avait tout de même beaucoup de savoir-vivre, beaucoup d’humour et surtout un cœur comme il n’y en a plus.
Mais comme elle ne portait ni Dior ni Armani, les clochards de nouveaux riches qui deviennent si nombreux dans notre pays se permettaient souvent de se moquer de ses habits qu’elle venait de dénicher à la fripe.
Elle se rappelle même d’une fois où elle était entrée dans un supermarché et où on l’a accusée illégitimement de vol.
Elle en fut profondément attristée de ce monde qui estime les gens au poids de leurs poches. Malgré tout, elle a toujours su rester droite et a réussi à élever dignement ses fils qui ont tous aujourd’hui un travail fixe grâce à elle.
L’argent a voilé les yeux de toute une société sur un trésor unique qu’était Djamila, que dieu la protège.
(Texte en hommage à Djamila, Ton parcours qui semble si anodin est pour moi une légende !)
1 commentaire:
c'est mon préferé !!!
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