Je suis un des innombrables stagiaires internés.
Aux visages cernés, au rythme de gardes effréné,
Armés que de leur volonté et d'un simple carnet.
Dévoués pour leurs malades à longueur de journée.
Trouvant que c'est tout à fait normal de devoir marner.
Insurgés par les propos indignes des responsables bornés,
Plongés dans l'incompréhension, parfaitement consternés,
Comment ose-t-on de nos efforts sincères baliverner,
Désormais on se taira plus pour nos droits profanés,
Pour nos malades bassinés, constamment embobinés,
Sur des brancards de fortune tristement acheminés,
Par le manque de moyens à une mort bête destinés,
Sur les efforts, sachez-le, on n'a jamais lésiné,
Aller à l'intérieur sans infrastructure équivaut à vous guillotiner,
Nous préférons encore faire grève, à nos principes cramponnés,
C'est l'hymne du malade que vous nous entendrez entonner,
On lutte pour des hôpitaux dignes pour les riches et les infortunés,
Ceux qui arborent des piercings et ceux qui préfèrent le henné,
On veut être impliqué dans la réforme comme tous les concernés,
On ne veut ni augmentation de salaire ni la révolution braconner,
Ce que nous tentons de faire c'est notre secteur, révolutionner,
Pour l'intérêt de nos malades, des tuberculeux aux orteils gangrénés,
Le mardi 31 mai devant le ministère de la santé, le RDV est donné,
L'équipe de garde sera en poste, le service minimum sera actionné,
Pour nos diplômes emprisonnés, nos rêves piétinés,
les fausses promesses ruminées et notre blouse blanche incriminée,
Ce peuple révolutionnaire qu'on tente insidieusement d'exterminer,
Nous serons forts, nous serons nombreux, nous serons agglutinés,
Pour plus qu'une âme malade ne se sente marginalisée et damnée.
Soyons unis ! Soyons de notre témérité et de notre patience ornés,
Plus jamais ce rêve de soins dignes pour tous ne devra être ajourné !