Les fidèles du Boukornine

vendredi 29 avril 2011

النشرة الإخبارية التونسية بدون لغة خشبية



أعزائي المشاهدين، عزيزاتي المشاهدات مرحباً بكم في نشرتكم الإخبارية وهذه عناوينها:

قد ألقى السيد الباجي قايد السبسي، أعلى هرمنا في السلطة خطاباً اليوم لم نفهم من جد والديه ولا حرفاً يا بوقلب حيث ندخل من باب فنخرج من خوخة والرسمي ربي يجيبو. وللتذكير فإن رئيس الحكومة المخضرم روحه خفيفة وقد ادلى بالعديد من النكت تجدونها على موقعنا الإلكتروني كما قد لا تجدونها نظراً لأن شبكة توبنات تفلي جملة.

هذا وقد اعرب السيد عبد الرزاق الزواري وزير التنمية أنه: في نطاق التّنمية الجهويّة العادلة الكرتوش يخيّط في الذّهيبة والقنابل تسهر في ڤمّرت وقد لاقى هذا الخطاب صدى كبير خاصةً عند أهالي المرسى وسيدي بوسعيد وحتى أبناء حي النصر الأبرار.

أما بعد فيا جماعة رانا ما عاش فاهمين من والديها شي... ومن الأرجح أن تكون هذه الثورة، ثورة الخدع السينيمائية حيث محمد البوعزيزي طلع قليل تربية، السرياطي طلع خاطيه، عماد الطرابلسي طلع ضحية المخدرات ،المدونين طلعوا مجرمين والحاكم يفشخ فيهم على بعضهم والقناصة والتجمعيين وغيرهم من الفساد ولاو في زمان وجيز أكبر ثوريين وصرنا بقدرة السميع العليم فوضويين كلاب بنين كلب.  

في ما يخص حركة النهضة فإننا نهدي لهم أغنية جورج وسوف سلمتك بيد الله نظراً لتعدد اللهجات و وجود ألفين خطاب ماخو كل مرة إتجاه جديد في صلب حزب واحد من المفروض يكون عندو رأي واضح وجلي في مسائل جوهرية. واحد يجي يقلك رانا نحبوا اللائكية وهذاكا منهجنا، الآخر يقلك رانا حركة جهادية مسلحة، الآخر يقلك احنا عندنا نفس أفكار القاعدة والإتجاه الإسلامي، واحد يقلك لا دخل لنا في الجوامع والآخر يصرح إلي بدلو الأيمة على كيفهم... وتجي تبعهم تدوخ.

في ختام نشرتنا نذكر أن المدون بوقرنين وقعت تسميته وزيراً للداخلية فرفض، فتم تعيينه مكان الباجي قايد السبسي الذي فضل التركيز على نشاطه الفكاهي المسرحي في دور الثقافة والمسارح، فرفض. ثم علمنا أنه عينه الرئيس الأمريكي باراك اوباما مستشاراً خاصاً في البيت الأبيض فأجهش بالبكاء حتى أغمي عليه وهو الآن في العناية المركزة.

دمتم في رعاية الله ونووورمال  

jeudi 28 avril 2011

A quoi joue la police tunisienne ?



La police tunisienne a tabassé, assassiné, humilié, épié, fiché, surveillé, transgressé les lois et commis des abus à tout va durant l'ère du président déchu.

Pourtant, ils ont été les premiers à récolter les fruits de la révolution tunisienne.
Ils ont gagné à être syndiqués. Ils ont obtenu une augmentation de salaire très significative. Ils ont bénéficié de mesures exceptionnelles d'amnistie pour les policiers qui ont été injustement écartés. Mis à part quelques rarissimes cas d'agents qui ont été jugés, la majorité écrasante n'a pas été inquiétée.

Pourtant ce sont leurs brodequins qui ont écrasé les boites crâniennes des tunisiens depuis des décennies !
Les bourreaux de ce peuple, ceux qui n'ont pas hésité une seule seconde à tirer sur leurs compatriotes, sont désormais les heureux bénéficiaires d'une récolte qu'ils ont tenté par tous les moyens de détruire.

J'ai déjà dans un récent billet (cliquez ici) reconnu qu'il n'était pas de tout repos d'être policier à l'heure qu'il est dans ce pays où tout est hors de contrôle.
Cependant, aujourd'hui il me parait évident que cette police faillit à sa mission.
Ces citoyens assermentés pour servir leur patrie font désormais dans la surenchère sans aucun scrupule.
On l'a vu notamment pendant le match qui a opposé le CAB au CSS et qui s'est terminé en catastrophe avec pour déclencheur, la fuite des policiers.

Des blogueurs sont passés à tabac pour peu qu'ils aient la mauvaise idée de couvrir un évènement pacifiste, légitime et spontané d'un peuple qui a offert son sang en échange de sa liberté de penser, de s'exprimer et de manifester.

Cette même police devient tout à coup bienveillante quand il s'agit de manifestations de RCDistes qui réclament leur réhabilitation et leur refus d'une exclusion collective.

Des vieux réflexes qui trahissent l'ancienne architecture du pouvoir en Tunisie ? Les dogmes selon lesquels l'état c'est le RCD, que l'état c'est la police et que par conséquent la police c'est le RCD ?

Ces derniers jours la police multiplie les grèves et enchaine les manquements à leurs obligations.
Pour une fois bon sang, agissez en tant qu'Hommes et arrêtez d'exister en tant qu'animaux féroces sans discernement ni foi ni loi. Prenez exemple sur la bravoure et la dignité du peuple tunisien dont vous faites à priori partie.

dimanche 24 avril 2011

Tunistan 2050



Assalamou alaykom !
A tous mes frères et sœurs qui ont choisi le chemin du Très-Haut, passez votre chemin en paix et à tous les autres, il est écrit que je vous combattrai jusqu'à la dernière goutte de sang qui circulera dans mes veines.
Ce jour est le mardi 19 Joumada Awal, un jour ensoleillé par la grâce du miséricordieux.

Je sors de chez moi à l'instant après avoir utilisé de l'écorce de noyer, plus connu sous le doux nom de Souak pour blanchir mes dents et imprégner ma bouche d'une magnifique haleine. C'est la méthode ancestrale, celle de l'homme le plus complet que cette terre ait pu porter. Je cite le prophète Mohammed, messager de Dieu.

Je porte une djellaba. J'adore cet habit. Au départ, quand Ennahdha au pouvoir depuis presque un demi-siècle ont imposé aux hommes de la porter, je n'étais pas très convaincu. Maintenant, je  commence à apprécier.
Mis à part que la djellaba est parfois trainée dans la boue par temps pluvieux et cela  cause quelques désagréments à nous autres, pieux qui vont dans les mosquées cinq fois par jour au minimum.

Je dis au minimum, parce que les mosquées ne ferment plus leurs portes. On peut y aller à tout moment.
Pour lire le coran, discuter, implorer Dieu ou se reposer. Certains viennent même y manger. Mais le plus clair de notre temps on le passe à discuter de politique et des moyens dont on pourrait user pour contrer la franc-maçonnerie internationale dans son projet planétaire diabolique visant à éloigner les Hommes de la religion de Dieu, l'islam.

Cela fait des décennies qu'il n'y a plus de football en Tunisie. Le sport, véritable opium du peuple a été banni des stades devenus depuis, le lieu de rendez-vous hebdomadaire  incontournable où l'on vient à souhait assister non sans délectation à la lapidation d'une femme infidèle ou à la décapitation d'un meurtrier ou à une autre partie du corps qui vole en éclats à la mesure de la décadence de leur détenteur.

J'ai un voisin qui s'est avant hier aventuré, que l'enfer l'héberge à jamais, à parler à une fille qu'il ne connaissait pas dans la rue. Elle qui se protégeait de ce genre d'énergumènes en portant le niqab, n'était tout de même pas à l'abri de ces âmes malades.
Le voisin en question qui est au passage un jeune de 19 ans a été émasculé par un groupe de frères qui veillent au grain face à cette menace de débauche qui tente vainement, par la grâce divine, de mettre à mal tous nos efforts révolutionnaires islamiques bénis de Dieu depuis un certain 14 janvier où notre guide spirituel Rached Ghannouchi a chassé de ce pays qui est le nôtre, le sanguinaire Ben Ali qui nous torturait dans son "septième".

Aujourd'hui, nous vivons dans un havre de paix où l'alcool est strictement interdit ainsi que le tourisme. Ce n'est pas que l'on soit xénophobes... Mais le tourisme a le méfait de pulvériser les principes. Et notre religion n'est pas à vendre pour une somme misérable en devise.

Nous sommes tous devenus depuis, des agriculteurs. Nous semons, nous récoltons, nous cultivons. Nous vivons bien.
Il reste, cependant, encore des rats qui vendent l'alcool au marché noir. Mais machaâllah, dés qu'on en attrape un, il paie pour tout le monde. Le dernier en date, c'est Larbi qui sous-couvert d'une barbe,  vendait à ces dépravés ce poison prohibé par Dieu et son prophète.
Il a été corrigé par une balle en pleine tête en pleine rue par la brigade des mœurs. Qu'il pourrisse en enfer !

Par ailleurs, la femme tunisienne a repris sa place habituelle au sein de la société. En d'autres termes, elle reste chez elle, elle s'occupe des enfants, elle prépare à manger, elle fait la vaisselle... En bonne mère de famille.
C'est à elles qu'on devra la renaissance du monde arabomusulman. Ce sont elles qui donneront un jour naissance au prochain Salaheddine.
Elles sont de ce fait dispensées d'études et de travail.
Quand elles sont dans leurs foyers. Les femmes sont autorisées à quitter leurs beaux niqabs même si dans la religion de Dieu, les oulamas se sont accordés à dire que c'est haïssable.
C'est à dire qu'il est préférable qu'elle le garde 24/24. Il est vrai que pour faire pipi, ce n'est pas la joie.
Mais Dieu nous gratifie de "hasanat" à mesure que l'on donne de soi.


Il n'y a plus de musique mis à part les anachids, plus de cinémas sauf les films de propagande, plus de Nouri Bouzid, plus de Moufida Tlatli, plus de sales mécréants qui nous foutent la honte devant nos voisins musulmans...

On a aboli la médecine moderne et concentré nos efforts sur les méthodes de guérison par le coran et la méthode du prophète qui vise à guérir tous les maux par la saignée connue du temps de Sayedna Mohammed sous le terme "Hijama".

C'est le bonheur ! L'identité retrouvée !

Je n'oublierai jamais un certain 24/7/11 date à laquelle Dieu a permis à ses fidèles de s'emparer du pouvoir face à des laïques renégats de la pire des races qui n'avaient d'yeux que pour l'occident.
Mais Allahou akbar ! Gloire à l'islam ! Vive notre éternel guide spirituel : Rached Ghannouchi Al Afghani !






vendredi 22 avril 2011

Ces libertés toujours prises en otage !


Toute personne naît libre, vit libre et meurt en tant que tel.

Libre de penser, de s'exprimer, de croire, d'idolâtrer, de danser, de crier, de parler, de sourire, de vivre, de sautiller, de courir ou de marcher, de dormir ou de cravacher, d'avaler ses mots ou de les cracher, d'exposer ses maux ou de les cacher.
Notre liberté de s'exprimer, on l'a arrachée à nos oppresseurs au prix du sang de nos jeunes, de quelques jambes amputées et de quelques reins fracassés.


Aujourd'hui nous sommes toujours privés de certains des droits de l'homme les plus élémentaires. Je cite à titre d'exemple, celui d'être décadent quand on le veut sans subir les remarques déplacées de moralisateurs à deux balles repentis il y a deux jours et qui après avoir joué aux cowboys pendant des décennies, se prennent pour Dieu, excusez du peu !
En effet, avec la montée en puissance de l'intégrisme religieux tenant un double discours tellement bien rôdé qu'il me fait craindre le pire et disposant d'un financement colossal, nos rêves sont menacés au même titre que ces libertés individuelles pour lesquelles nos aïeux ont bataillé dur.


Par ailleurs, l'Homme africain ou plus généralement, celui qui a le malheur de naître dans un pays sous-développé est privé de sa liberté de circulation.
On a parfois du mal à le saisir, mais l'Homme est libre de circuler là où bon lui semble, là où il se sent à l'aise. Tous ces obstacles ne sont que foutaises ! Visa et autres formalités sont des mesures liberticides et nous vivons dans un monde qui n'applique le bon sens que la où réside l'intérêt du puissant.

Une petite pensée à nos frères dans des cages à ciel ouvert à Lampedusa, à Trapani  et  ailleurs. Ceux là qui ont passé les frontières au péril de leurs vies avec pour unique rêve celui d'une vie meilleure.
Vous passez pour des hors-la-loi certes mais en réalité, vous êtes des guerriers de la liberté. Tous ces avions charters qui vous rapatrient comme de minables cargaisons, c'est inhumain ! c'est inadmissible!
Au diable les indicateurs économiques ! Au diables la xénophobie ! Il y a de la place pour tout le monde sous le soleil !
Je finirai avec le titre d'une chanson du grandiose chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly "Ouvrez les frontières !"

samedi 9 avril 2011

C'est en massacrant Molière qu'on destitue les présidents !










"Vos ! francis vos ? Non ! Vos li vaches ! vo li zalimooo !"






" laissi tombi la dictaturie" (émotion)

Je n'ai pas réussi à passer mon chemin sans immortaliser ces deux epic fail.
Si la langue française saigne autant ce n'est pas qu'elle ait ses règles ou que ces dernières soient abondantes, voyez-vous ! Mais c'est qu'en flagellant Molière la grammaire se meurt pour céder la place à des phrases si brillantes quoiqu'extravagantes...

On dit que c'est une révolution contre la dictature et pour la dignité mais c'est aussi une révolution linguistique. Il ne faut donc pas s'étonner de voir naître des néologismes.

Nos amis de Syrie, du Yémén et des autres pays sont prévenus nous n'en attendons pas moins d'eux !

Gloire aux martyrs !




Glorifier la mort peut paraitre absurde, longtemps je l'ai pensé.
Comment une mère peut-elle bien lancer des youyous pour accompagner les funérailles de son fils unique de vingt deux ans mort d'une balle perdue ?
Un être humain bien portant, sans tares, sans rides, débordant de jeunesse et de vie qui rejoint l'au-delà d'un coup de "Baga" (Estafette de la police) magique... Comment peut-on admettre une telle nouvelle d'autant plus quand il s'agit d'un proche ?

Il a fallu que les évènements de la fin décembre 2010 viennent éclairer ma lanterne.

Chaque jour où je partais la peur au ventre manifester mon mécontentement dans les rues de Tunis, il y avait une partie en moi qui espérait secrètement qu'une balle vienne en finir avec ma vie non pas par témérité ni pour qu'on me divinise ni par élan suicidaire mais parce que j'étais tellement convaincu de la grandeur de la cause pour laquelle je manifestais, que je trouvais que c'était loin d'être cher payé d'offrir son âme en offrande pour que les générations futures vivent mieux et pour que ces millions de compatriotes aient l'opportunité inouïe de s'émanciper après que leur dos se soit courbé par ces années de dictature.

Alors que nous commençons à récolter les fruits de cette révolution, il ne faut pas perdre de vue qu'il y a des mères qui ont sacrifié sans hésiter leur propre progéniture si chère soit-elle à leurs yeux pour que nous puissions dire que s'attaquer sauvagement à des manifestants est inacceptable ou pour traiter le ministre de l'intérieur de ripoux sans craindre pour sa vie.

En ce jour béni où l'on célèbre nos héros, des mères ne peuvent tout de même toujours pas faire leur deuil. La cause ? Les assassins de leurs enfants, emblèmes de notre révolution, circulent impunément et librement partout en Tunisie.
On va me dire que c'était des directives ? Qu'on leur tapait sur les mains pour tirer sur les manifestants pacifiques ? Qu'ils n'avaient pas le choix ?
Faux !
Ils pouvaient se désister, maintenant qu'ils assument !
Ces mères manifestent aujourd'hui devant le ministère de l'intérieur. Un sit-in à l'emplacement très symbolique, puisque c'est de cet édifice lugubre qu'ont été donné les ordres par lesquels tant d'âmes innocentes ont péri.
J'invite tout le monde à y participer parce que comme disent les anglosaxons: No justice, no peace ! 

Gloire aux martyrs de la révolution ! Gloire à ceux des évènements du 9 avril 1938  et tous les autres !
Jamais on vous oubliera !
A toutes ces mères légitimes de la révolution, on ne vous remerciera jamais assez...

vendredi 8 avril 2011

La police tunisienne, d'un bourreau à un "héros" !





J'ai toujours haï la police de toutes mes forces du jour où du haut de mes dix ans, je me suis pointé avec un ami qui venait s'enquérir sur la disponibilité de sa carte d'identité nationale, dans le commissariat d'Hammam-Lif. A ce moment là, un policier m'a pris à partie gratuitement évoquant mon dieu et celui de toute ma famille dans des termes d'une violence inouïe insupportables pour l'âme innocente que j'étais.

Je les percevais comme des délinquants qui poursuivaient d'autres délinquants sauf que les premiers ont des insignes et ont le pouvoir d'incarcérer les seconds pour des crimes pour lesquels les premiers ne sont pas passibles d'emprisonnement.
S'ils retrouvaient un citoyen en train de se bourrer la gueule, ils lui confisquaient tout l'alcool qui était en sa possession, ils se le partageaient, le buvaient illico devant ses yeux attristés avant de briser les bouteilles vides devant ses yeux et de repartir pour de nouvelles "rezzia".

S'en est suivie des dizaines d'injustices dont j'étais témoin me révoltant à chaque fois, faisant de ma chanson préférée celle de Cut Killer et des NTM qui était présentée en vedette dans la bande originale du film français mythique: La haine !








Les évènements de Rdeyef puis de Sidi Bouzid n'étaient pas vraiment le meilleur choix pour cirer l'image d'une police répressive, véritable bourreau d'un peuple sans défense usant de balles réelles comme on fume des cigarettes, ne discutant aucunement les directives qui demandaient pourtant l'extermination du peuple dont ils font partie au profit du pouvoir en place qui les martyrise pour quelques misérables dinars.

Aujourd'hui encore, je garde des séquelles de ma haine enracinée pour les hommes en noir, figure de proue d'un ministère passé maitre de renommée mondiale dans le domaine de la torture.

Cependant, je me dois de me faire l'écho de ce que je vois aux urgences de l'Hôpital Charles Nicolle en toute honnêteté.
Je vois des policiers tabassés pour avoir fait leur boulot à savoir protéger le citoyen des malfrats et des abus. Je vois des policiers qui se font amocher par des bandes organisées parce qu'ils veillent sans tricher sur le droit du tunisien de dormir sur ses deux oreilles.
Je vois des hommes stressés, des hommes qui ont peur pour leurs vies, des hommes dont les regards en disent long sur leur effroyable quotidien mais des hommes qui font leur boulot consciencieusement et des hommes entièrement dévoués au service de la nation.
Rien que durant les derniers évènements de Beb Dzira, des dizaines de policiers ont été blessés avant de contrôler totalement la situation.

Je ne vais pas dire que ce sont des anges, loin de là, mais qui d'entre nous peut bien se targuer d'être exempt de tout reproche ?!

Il existe encore des abus perpétrés par la police. Il existe encore des policiers corrompus comme partout dans le monde, peut-être plus et peut-être moins. Toutefois, aujourd'hui, être policier est devenu un métier horrible, un métier héroïque, un métier noble d'autant plus qu'en post-révolution, la période anarchique habituelle où les braquages et la criminalité en général semble atteindre des sommets.


La peur du gendarme est un mal nécessaire, c'est une constatation inévitablement évidente. C'est une notion incontournable pour retrouver la fameuse "autorité de l'état" que nous répète à chaque fois notre papi à nous, Beji Caïd Sebsi, pour que la vie de tous les jours reprenne enfin, un cours normal.

Il faut tout de même qu'il y ait des structures sérieuses et intègres de surveillance des éventuels abus de la police, parce qu'il ne faut pas être émotif à en perdre la raison. Une rechute peut-être envisageable, ou peut-être serait-elle en cours et nous devons impérativement être armés comme il se doit pour y faire face.


P.S: Pour ce qui est de la police politique et de la DST, c'est un tout autre sujet...

jeudi 7 avril 2011

Ghannouchi et Mourou, ces faux modérés !


J'ai été, comme tout le monde je l'espère, choqué par les propos qu'a tenus le cheikh (sans provisions) Rached Ghannouchi sur les ondes de Shems FM (voici le lien) à propos de son intention "d'interdire progressivement l'alcool" s'il venait à avoir le pouvoir en Tunisie.

Dés les manifestations qui ont eu lieu au tout début janvier 2011 et ayant été un assidu des manifestations du centre-ville dont l'épaisseur du nuage lacrymogène n'avait d'égal que la férocité de la police, je n'avais jamais entendu un "Allahou akber", jamais croisé un barbu avec nous et jamais perçu la moindre empreinte islamiste dans ce soulèvement populaire spontané contre la dictature.

Après la chute de l'ancien régime, très vite les barbus se sont faits entendre ! "Nous sommes les damnés de l'ère Ben Ali ! Nous sommes les plus à plaindre ! Nous sommes de ce fait ceux à qui il revient de récolter le plus de bénéfices après cette révolution bénite ! Dieu est grand ! à bas les femmes !"

Ces militants de la vingt-cinquième heure me font sourire. Notamment leur gourou Rached Ghannouchi qui a très vite occupé le devant de la scène pour nous rappeler son rôle décisif et primordial dans la tournure prise par les évènements ! Excusez du peu !

J'ai tout de suite exprimé ma position. Je m'explique:
Durant mes années de lycée, je suis passé par toutes les positions qui puissent exister en parfait ado en quête de sa vraie identité.

Ce dont je peux, cependant, me targuer c'est de n'avoir jamais cédé à la facilité des dogmes et d'avoir toujours voulu écouter ce qu'avaient toutes les parties à dire avant de me prononcer.
J'ai écouté des centaines d'heures des cheikh Raslane, Zanadani, Kochk et cie. Des plus modérés aux plus intransigeants. J'écoutais gentiment, calmement, comme un chercheur d'or attentif à la moindre lueur qui me ferait sortir de l'obscurité ambiante dans laquelle je baignais profondément.
J'ai lu le coran, la bible et beaucoup d'athées qui argumentaient leurs réticences vis à vis de la puérilité des directives présumées divines.
Par la suite j'ai choisi ma voie. Tout seul comme un grand.

J'ai prié assidument avec toute la pureté qu'il a été donné à un croyant de renfermer dans sa cage thoracique.
J'ai côtoyé beaucoup de khwenjeya. Des années durant, j'ai failli en devenir un, n'eusse été la grâce divine qui m'a repêché pile au bon moment pour me remettre dans les bras de la séduisante demoiselle nommée incertitude !

D'avoir lu le coran des dizaines de fois. De m'être plongé corps et âme dans l'essence de l'islam. D'avoir côtoyé des barbus et d'être parfois devenu un des leurs, je me suis permis au lendemain de la révolution d'exprimer toute ma crainte de voir refaire surface des partis politiques islamistes pour toute la menace que cela peut représenter pour l'espace de libertés individuelles dans ce pays qui a toujours été leader en la matière se vantant devant ses voisins d'être le plus tolérant de la région.

Très rares sont ceux qui m'ont cru.
On me répondait:" écoutons ce qu'ils ont à dire ! Faut pas être borné ! Ils ont peut-être changé !"

Je m'en fous s'ils ont changé. Je ne pourrais jamais leur pardonner les visages et les décolletés passés au vitriol du temps où ils sévissaient sans nulle vergogne.

Ce qui est bien c'est qu'en dépit de leurs efforts de manipulation, leur bêtise finit toujours par les rattraper et mettre à nu leurs manigances.

Après que les Ettahrir soient venus s'exprimer notamment sur le plateau d'Express FM, clamant sans scrupule qu'ils excluraient tous les autres partis à peine arrivés au pouvoir et qu'ils en avaient amplement le droit, ayant pâti pendant des décennies de l'exclusion opérée par le RCD.

C'est au tour, de "chouchou", notre Ghannouchi d'amour de laisser entrevoir son plan diabolique entre les lignes de son discours rodé, hypocrite et ciré à un produit magique nommé "Ce que veut entendre la foule !" de venir dire qu'il compte interdire l'alcool progressivement s'il en avait un jour le pouvoir.

Que fais-tu Ghannouchi des libertés individuelles ?
Que fais-tu du con de la tolérance que les pays arabes nous envient ?
Que fais-tu de notre culture ? Que fais-tu de la dignité du tunisien pour laquelle il a offert sans hésiter le sang de ses jeunes enfants sans défense ?

Après les bordels et l'alcool, ce sera au tour de la Femme tunisienne émancipée de devenir une spice di counasse ? de s'occuper des gosses, de préparer à manger et de fermer sa gueule ?
Et après ? Celui de la femme adultère de se faire lapider en pleine avenue Habib Bourguiba ?
Et après ? Celui de la polygamie ? Celui du Djihad contre l'occident ? Celui de généraliser le niqab ?

Vas au diable Rached Ghannouchi ! Touche pas à mon pays ni à sa culture ni à ses fondements ! Ton modèle à l'iranienne, il n'est possible que dans tes rêves !

J'espère que les gens qui ont violemment récusé la laïcité puissent enfin comprendre que cette notion est primordiale pour que des morveux de la trempe de Sidna Ghannouchi ne décident pas de restreindre nos libertés individuelles parce qu'il est étroit d'esprit et qu'il veut nous le faire payer à tous !

Sincèrement, je me sens outré par ce que je viens d'entendre. Je reconnais que je ne bois pas et que je n'ai jamais pris gout à l'alcool mais que Rached Ghannouchi me donne une envie insoutenable de m'y mettre dés ce soir.
Merci Ghannouchi. Dieu t'en louera !

Concernant Mourou, l'islamiste plus modéré que le modéré Ghannouchi, je n'ai vraiment pas confiance en lui. J'ai laissé il y a longtemps les sentiments de coté quand il s'agit des intérêts de mon pays et le discours rodé n'a jamais été un gage d'authenticité loin de là.
La seule question que je me pose à son sujet c'est quand est-ce qu'on aura droit au faux-pas qui dévoilera ses facettes cachées ! 

A bon entendeur !

samedi 2 avril 2011

لا بأس يا تونس ! لا بأس








On aura beau me répéter que l'heure est grave, que des tunisiens à l'apparence afghane et à la barbe moyenâgeuse scandent des slogans belliqueux en pleine avenue mythique Habib Bourguiba principale artère qui a irrigué ma jeunesse en doux souvenirs et bercé mon adolescence entre la douceur des coins de rue et la pente abrupte des périlleuses aventures qui nous menaient tout droit vers une perte certaine n'eusse été la bienveillance du Très-Haut.

Labess, répondis-je à chaque fois du haut d'un impassible sourire. 

Il y a le son des balles qui retentit sous les appels de ce bon millier de personnes de voir ce pays sous l'emprise d'interprétations diaboliques de ce que le Miséricordieux a pu inculquer à son prophète analphabète. 
Que la femme se terre chez elle et s'ensevelisse sous un niqab. 
Que la démocratie, parfaite illustration du blasphème made in occident soit abolie à jamais au profit d'un calife à la place du calife. 
Au diable les libertés individuelles ! Vous n'avez d'autre choix que d'adhérer ! On est prêt à mourir pour faire de la Rezzia de Tunis un exemple à suivre et du pouvoir en place une triste victime de notre abnégation et de notre infini attachement aux valeurs que Dieu a sacralisées. 

La police rétorque avec des réflexes vieux comme le monde, tel un violent coup de matraque sur la nuque ou une mère évoquée dans des positions peu enviables ou pire, un coup de brodequin sur l'angle mandibulaire qui rappelle vaguement la scène mythique du film culte American History X sauf qu'à la place des Skinhead on a des agents du désordre prêts à se sacrifier pour la patrie voire à sacrifier les patriotes qui ne veulent pas la fermer. 

Le rêve de voir cette parcelle de terre qui pointe le bout de son nez en plein dans la méditerranée, se hisser parmi les pays démocratiques ne tient plus qu'à un fil.
Mais à ceux qui se disent atterrés, apeurés et paralysés par la simple idée que notre révolution échouerait, je réponds avec toute la confiance qu'il a été donné à un humain d'arborer: Labess ! 

Malgré la dérive répressive d'un régime qui traîne les revendications légitimes du peuple que le monde entier lui envie, comme un fardeau. 
Malgré le Beji Caïd Sebsi destourien endurci qui peut te parler pendant deux heures sans répondre à aucune question. 
Malgré Farhat Rajhi qui a été démis de ses fonctions pour avoir refusé de prendre part au jeu répressif d'un gouvernement qui n'a toujours pas traduit en justice les criminels, les truands et les voleurs de la république.
Malgré la liberté acquise au prix du sang et tronquée par les médiocres et véreux politiques. 
Malgré l'occupation financière des superpuissances par le biais d'énormes dettes dont rien n'arrivera au peuple comme d'habitude.

J'engage mon honneur, je vous donne ma parole, je vous le  déclare solennellement: Labess ! 
Menacés, nous le sommes certes mes frères. Mais nous sommes libres et personne ne nous l'enlèvera cette fois-ci ! 
  

vendredi 1 avril 2011

Internes tunisiens soulevez-vous !

Je suis interne en médecine triste victime de la sauvagerie de la hiérarchie, pris bien des fois à tort, faut-il le rappeler, pour un esclave.

Exécutant des consignes sans discuter, ne bénéficiant d'aucune formation académique, livré à moi-même, se faisant gueuler dessus pour peu que le bilan ne soit pas "techniqué" à temps ou que le SOGEGAT n'ait pas prévu de faire sortir les familles alors qu'il est déjà l'heure.

Je suis un être humain mené à bout par des résidents sadiques qui se croient tout permis, qui viennent avec leur niveau primitif en langue française raturer le dossier médical que j'avais rédigé soigneusement sous prétexte par exemple que "aurait, ça n'existe pas, jamais entendu parler" me demandant à 4 heures du matin de refaire les dossiers juste pour me faire chier, alors qu'ils ronflent ces merdeux.

Hippocrate, tu m'excuseras. Ces confrères me révoltent. Je me lève contre le despotisme des supérieurs hiérarchiques qui te font baver pendant des mois, qui manifestent un favoritisme flagrant pour la gent féminine, qui ne t'apprennent jamais rien, qui te demanderaient presque de leur ramener deux baguettes au bureau pour déjeuner si ce n'était le peu de lucidité qui leur reste.

J'en ai marre. Parfaitement.
Tu cravaches et pour te récompenser, on te crache dessus au premier passage.
L'ouvrier ne fait pas son boulot et c'est à toi de corriger.
L'infirmier n'a pas envie de se déranger mais heureusement tu es là.
La secrétaire est là mais peu importe c'est toi qui fait le sale boulot.
Tu attends en plus pendant des heures pour récupérer des examens radiologiques, des bilans biologiques ou pour présenter des patients à une radiologue qui ne se préoccupe que de te chercher la moindre fausse excuse pour te refuser un rendez-vous,
Tu peux passer plus de trente heures de suite à bûcher, à courir dans tous les sens pour le bon déroulement de la vie du service et le lendemain tu frôleras la crise diplomatique si tu viens avec un quart d'heure de retard...

L'interne est un bouche-trou. Un aimant à merde, à embrouilles qu'on se plait à gifler parce que la hiérarchie le leur autorise.

Comme si ce n'était pas assez, l'interne, étant au premier plan, se trouve souvent victime d'actes de violence perpétrés par du personnel paramédical ou par des patients et comme d'habitude il n'y a qu'un syndicat (SIRT) paraplégique sourd et muet pour nous défendre. 

Je suis né libre. J'ai vécu libre et sur la "tête de la mère" de tous les SOGEGAT de cette terre je mourrai libre.

SVP, internes de toute part, ne vous sous-estimez jamais, vous êtes le maillon le plus important de la chaîne qui fait qu'un patient sort guéri d'un Centre Hospitalier Universitaire.

J'appelle à la mobilisation générale contre la barbarie de ce système. Notre dignité on ne nous l'offrira jamais, c'est à nous de l'arracher.