Glorifier la mort peut paraitre absurde, longtemps je l'ai pensé.
Comment une mère peut-elle bien lancer des youyous pour accompagner les funérailles de son fils unique de vingt deux ans mort d'une balle perdue ?
Un être humain bien portant, sans tares, sans rides, débordant de jeunesse et de vie qui rejoint l'au-delà d'un coup de "Baga" (Estafette de la police) magique... Comment peut-on admettre une telle nouvelle d'autant plus quand il s'agit d'un proche ?
Il a fallu que les évènements de la fin décembre 2010 viennent éclairer ma lanterne.
Chaque jour où je partais la peur au ventre manifester mon mécontentement dans les rues de Tunis, il y avait une partie en moi qui espérait secrètement qu'une balle vienne en finir avec ma vie non pas par témérité ni pour qu'on me divinise ni par élan suicidaire mais parce que j'étais tellement convaincu de la grandeur de la cause pour laquelle je manifestais, que je trouvais que c'était loin d'être cher payé d'offrir son âme en offrande pour que les générations futures vivent mieux et pour que ces millions de compatriotes aient l'opportunité inouïe de s'émanciper après que leur dos se soit courbé par ces années de dictature.
Alors que nous commençons à récolter les fruits de cette révolution, il ne faut pas perdre de vue qu'il y a des mères qui ont sacrifié sans hésiter leur propre progéniture si chère soit-elle à leurs yeux pour que nous puissions dire que s'attaquer sauvagement à des manifestants est inacceptable ou pour traiter le ministre de l'intérieur de ripoux sans craindre pour sa vie.
En ce jour béni où l'on célèbre nos héros, des mères ne peuvent tout de même toujours pas faire leur deuil. La cause ? Les assassins de leurs enfants, emblèmes de notre révolution, circulent impunément et librement partout en Tunisie.
On va me dire que c'était des directives ? Qu'on leur tapait sur les mains pour tirer sur les manifestants pacifiques ? Qu'ils n'avaient pas le choix ?
Faux !
Ils pouvaient se désister, maintenant qu'ils assument !
Ces mères manifestent aujourd'hui devant le ministère de l'intérieur. Un sit-in à l'emplacement très symbolique, puisque c'est de cet édifice lugubre qu'ont été donné les ordres par lesquels tant d'âmes innocentes ont péri.
J'invite tout le monde à y participer parce que comme disent les anglosaxons: No justice, no peace !
Gloire aux martyrs de la révolution ! Gloire à ceux des évènements du 9 avril 1938 et tous les autres !
Jamais on vous oubliera !
A toutes ces mères légitimes de la révolution, on ne vous remerciera jamais assez...
3 commentaires:
Pas de Justice, pas de Paix ! Je n'aime ni le mot " gloire " ni le mot " marthyr " mais la Justice pour tous, Oui ! ! ! Pour l'honneur de ceux qui ont laissé leur vie bien malgré eux !
allah yarhamhom w ysabber el 3aylet
paix a leur âmes .quand je pense qu'il y a des gens qui veulent nous faire croire que ses jeunes on donné leur vie pour les salafistes ou les laïque ou les nahdistes ;sa me donnent envie de pleuré ,ils ont donné leur vie pour la liberté et la justice sociale .on les oubliera jamais.M
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