Il est vrai que la bassesse devient le principe le plus estimé de nos sociétés.
Il est indéniable aussi que la haine cède pitoyablement la place à l’amour.
Parfois respirer devient un crime impardonnable et certains ne se retiennent pas de vous lapider publiquement pour avoir eu le culot de le faire.
Cependant, je me suis toujours surpris à faire les rêves les plus extravagants aux moments où la réalité laissait le plus à désirer.
Cet optimisme maladif est en quelques sortes ma marque de fabrique même s'il ne transparait presque pas à travers mes écrits.
Ce soir, par exemple je dormirai avec l'unique espoir de voir prochainement Itzhak et David serrer affectueusement les mains de Ahmed et Marwen, tirer un trait sur le passé.
Repartir de zéro, signer ce bout de papier qui nous permettra de voir enfin l’avenir avec plus de sérénité.
Ce soir je ferai surement le rêve que toutes les images qui nous sont parvenues de Gaza n'étaient qu'une satanée mise en scène, une caméra-cachée de mauvais gout comme on nous sert tellement...
Aujourd'hui, je dormirai sur mes deux oreilles avec l'illusion que 2008 n'ait pas existé et que tout n'était qu'un mauvais rêve...
Très dur sera le réveil.
J'aurais peut-être la gueule de bois sans avoir ingéré la moindre goutte d'alcool...
De toute façon j'aurai au moins pu rêver une seule fois dans cette foutue année.
Demain, une vague de froid s'abattra probablement sur mon cœur.
Et vu que je me présente en plein hiver sans compte en banque fourni pour me tenir au chaud ni manteau de fourrure pour faire face aux images glaciales. Je me contenterai d’aimer puisque c’est tout ce qui me resterait.