Les fidèles du Boukornine

dimanche 29 août 2010

Les oiseaux sont partis...

 


Dans un moment de lucidité, je me rends enfin compte de l'éphémrité de notre existence.
Je descends en bas de chez moi en plein ramadan estival, un dimanche à sept heures du mat'. 
Tout le monde semble dormir, à l'heure qu'il est. Même les oiseaux en cage, en bas dans le garage.

Je prends la voiture, la démarre et roule prudemment. Esquivant je ne sais comment les voitures qui volent dans le sens inverse et qui ne sont en fait que le pur fruit de mon hallucination... 
Parce qu'à l'heure actuelle même les oiseaux en cage, en bas dans le garage dorment et ne volent pas...

Je prends la direction de la montagne et l'escalade patiemment omettant le voyant oranger qui clignote dans mon esprit pour m'avertir d'une soif insoutenable que je ne saurais étancher d'ici le coucher du soleil. Mais cela n'a pas d'importance... 
Parce qu'à l'heure actuelle même les oiseaux en cage, en bas dans le garage rêvent de vivre d'amour et d'eau fraiche en dormant.

Du haut de ma colline, je vois des convictions qui partent en fumée pour une poignée de dinars. 
Je vois des gens qui sont asservis par les dogmes et n'arrivent même pas à défendre une thèse, à argumenter, à débattre et à admettre que la divergence d'opinions n'est pas de l'ordre la grande criminalité.Je vois des escrocs qui portent des djellabas, des habits ecclésiastique ou une kippa sur la tête.
Ils sévissent au nom de Dieu, bénissent ou maudissent suivant où se trouvent leurs intérêts. 
Je vois des gens s'entretuer chacun pour sa vérité croyant à tort qu'il n'y en a qu'une seule. Plantant des lames aiguisés dans les coeurs de ceux dont ils jugent la vie imméritée.
Je vois des gens qui s'aiment crachant impunément sur les théories de la physique quantique, préférant l'alchimie et mettant en oeuvre les principes de la chimie organique.
Je vois des costumés cravatés qui pillent le peuple tout en étant adulés. Des infortunés qui volent de quoi subsister et qui sont jugés comme des criminels de guerre.

Pendant ce temps là, deux oiseaux dans une cage, en bas dans le garage sont surement en train de se lancer des regards profonds, authentiques, bienveillants résumant en quelques instants le bonheur et toute l'existence.

Je sortis, d'un coup de mes élucubrations matinales et revins chez moi. 
A peine rentré, je fis un terrible constat. 
En bas dans le garage, les deux oiseaux, seuls êtres au monde qui savent apprécier la vie à sa juste valeur, ne dormaient pas. 
Il étaient déjà partis... Etendus, silencieux, inanimés et incapables de poursuivre l'aventure sur une terre où l'on sème le sang en faisant mine de s'aimer.


mercredi 25 août 2010

يا غنايات "طَماطِم البُستان" و "ماكسويل هاوس" براس أمّكم أُخرجوا من مُخِّي

Après que j'aie repris contact avec la vie active et après avoir aligné des nuits blanches d'affilée qui font qu'aujourd'hui et à voir la tête que je fais, on se dit que mon visage n'a pas fait l'école des mines... C'est même flagrant...
D'ailleurs, on ne me "cerne" plus.

Un peu plus sérieusement, ces derniers jours, j'entends des voix.
Ces voix ne m'ordonnent pas de tuer quelqu'un et ne commandent nullement ma pensée mais envahissent et assiègent mon mental d'une manière très encombrante.

Il s'agit des chansons des spots "Tamatem el Boustène" et de "Maxwell House".
Pourtant je ne regarde presque pas la télé et encore moins la pub.
Aujourd'hui, j'ai été troublé par le fait que je n'étais pas le seul  à être "possédé" par ces chansons...
Chaque personne à qui j'en ai parlé, m'a révélé être dans le même cas de figure...

Cela me rappelle les histoires des messages subliminaux: Au ciné, il y a 24 images par seconde, insérer des images supplémentaires pourra être perçu à un niveau en dessous du niveau de conscience ce qui engendre un besoin inconscient et impérieux de l'objet incorporé dans ces dites images.
Tout de même, ce n'est toujours pas prouvé scientifiquement. Cela relève encore plus du domaine du mythe que d'autre chose...

Ramadan, le mois de la tolérance et de la piété, est aussi celui du matraquage publicitaire par excellence.
J'en suis la preuve vivante, je ne bois pas de café, jamais eu recours à des tomates en conserves ni ailleurs et je ne regarde presque jamais la télé.
Et pourtant, je fredonne à longueur de journée, "Tamatem el boustène" et "kollna farhanine Maxwell House..."

Dommage que Ramadan avec son ambiance unique nous soit pourri par ses publicitaires avides de ces billets que nous avons de plus en plus de mal à garder dans nos portefeuilles...

mardi 24 août 2010

Fares Belhassen a-t-il le droit d'incarner Tarek dans Casting?

Le mois de ramadan de cette année est arrivé avec son lot d'imprévus.
En effet, grande fut ma surprise quand je me suis rendu compte que l'acteur principal du feuilleton produit par Cactus prod' et réalisé par Sami Fehri, n'est autre que Fares Belhassen.
Fares Belhassen, pour ceux qui auraient raté ce feuilleton, incarne Tarek, le personnage principal. 
Jusque là tout va bien, me diriez-vous. Oui, mais voilà que les choses se corsent: Fares Belhassen, chers lecteurs, est un résident de chirurgie.

Les médecins en Tunisie et dans le monde entier sont soumis à un ensemble de règles au sein d'une confrérie qu'on appelle communément: L'ordre des médecins. 
Ces règles sont rassemblés dans un code à savoir le code de déontologie. 
Tout médecin qui viole l'une de ses règles encoure des punitions.
Le hic dans l'histoire, c'est que l'article 15 du code de déontologie tunisien stipule que 
Il est interdit à un médecin d'exercer en même temps que la médecine, une autre activité incompatible avec la dignité professionnelle.
Voici la source pour que vous puissiez vérifier.

Reste à vérifier que "l'activité" qu'a exercé Fares en parallèle avec son activité médicale est "incompatible avec la dignité professionnelle".

En sachant que le personnage de Tarek incarné par notre chirurgien a réussi jusqu'à ce 13ème épisode à avoir des rapports extraconjugaux avec une mineure de 17 ans, que sa femme l'a d'abord quitté quand il lui a tout avoué, qu'il a essayé d'étrangler la jeune fille quand elle a voulu lui rendre visite et qu'enfin, il a été écroué quand cette dernière, la fameuse Kenza, a porté plainte contre lui auprès du procureur de la république.

Je crois savoir que question "dignité professionnelle", on peut mieux faire qu'un repris de justice qui trompe sa femme avec une mineure avant d'essayer de l'étrangler.
Pourtant jusqu'à ce jour, aucune réaction officielle.
Tout le monde trouve cela plutôt normal, sinon valorisant qu'un médecin se prenne pour un acteur...

Pour finir, je me permets de donner mon avis sur le jeu d'acteur de Fares: Un piètre acteur est né, aucun naturel, aucune présence et aucun talent... Mais cela reste un avis personnel et peut-être subjectif.
Cependant, je trouve aberrant, vu le nombre très réduit de productions télévisuelles annuelles en Tunisie, de faire appel à des amateurs qui ne maitrisent aucunement l'art de Al Pacino, Robert De Niro, Marlon Brando, Fethi Haddoui et cie (oui j'ai fait exprès de mettre Fethi sur le même piédestal que ces dinosaures parce que cet acteur crève l'écran dans chaque passage)


سامحوني ساعات كي الواحد يحس بالعجب والغلبة يولي يرجع للغة أجدادو...
إذن، كيما قلنا تمثيل أدوار كيما هكا تتناقض بصورة واضحة مع مجلة واجبات الطبيب أصبح أمر عادي ويمر مرور الكرام. 
فعزيزي القارئ (نعرف روحي كثرت منها هاذي أما راني مغروم بيها)، نحب نعلم الناس الكل والحاضر يوصل للغايب انني قررت من اللحظة هذه باش نولي مزاودي نخدم العروسات، ونطيب في الطهورات، ونمثل روايات، ونكور مع الهمهاما، ونخدم ملتقط كرات كي يبدا الفيزيك غايب، ونعمل ضربات حجام إذا كان فما رؤوس يتامى يعرضوني في الطريق باش نستصين في المهنة... وكان بقالي وقت أهوكة نمشي نعمل طلة عل السبيطار نداوي ما تيسر من المرضى...

lundi 23 août 2010

Si je n’étais pas musulman, j’aurais été islamophobe…



Je hais les mouvements de foule, ces prises de position collectives, ces indignations à la pelle en des termes crus et incroyablement violents loin de tout discernement, loin de toute analyse objective ou de remise en question.
Une situation qui a empiré avec l’avènement de facebook, le réseau social qui donne une tribune à tout le monde, même ceux qui auraient mieux fait de la fermer.

Le dernier exemple en date ne déroge pas à la règle. Il s’agit d’une vidéo qui montre un pasteur américain qui appelle à brûler le coran en hommage aux victimes du onze septembre.
Bien sûr, moi aussi, je condamne fermement de tels discours aveuglément haineux et absolument terrifiants d’intolérance et de provocation vis-à-vis d’une communauté musulmane aux USA qui se sent déjà pointée du doigt et menacée dans sa liberté de culte…
Cela va absolument sans dire…

Mais, arrêtons nous un instant sur les raisons profondes qui ont mené la Suisse à interdire les minarets sur son territoire, la France à interdire le port de burqah et bien avant le port du voile au travail et dans les écoles comme étant un signe ostentatoire dans une république menacée dans ses valeurs les plus sacrées à savoir la laïcité.

Des sondages un peu partout dans le monde révèlent que la religion que l’on craint particulièrement, c’est l’Islam, que la religion qu’on croit être la plus violente, c’est l’Islam.
L’américain Time a publié des chiffres effrayants d’ailleurs sur ce qu’il a appelé clairement Islamophobie.

Aujourd’hui, je ne sortirais pas dans la rue pour crier ma rancune vis-à-vis des Etats-Unis s’ils laissent ce crétin brûler le Coran. (Mais c’est pour une autre raison, cf. Liberté de manifester…)
Aujourd’hui, demandons-nous pourquoi le monde a si peur de nous ? Pourquoi notre culture passe-t-elle si mal ? Pourquoi l’Islam plus que les autres ?

Bien sûr, il y a la séduisante théorie du complot, selon laquelle les médias détournent des informations pour dépeindre une religion agressive, anachronique, bête et inapplicable sous l'influence d'organisations secrètes et internationales qui vise à nous salir...

Je veux bien adhérer à cette alternative, mais quand vous voyez que ce sont des musulmans et au nom de l’islam qui décapitent les criminels et coupent les mains des voleurs sur la place publique en Arabie Saoudite.

Quand une femme est exécutée en plein stade bondé de monde en Afghanistan sous le régime Taliban.

Quand, en Iran, pays démocratique, une femme sera lapidée à mort rien que parce qu’elle est accusée d’adultère…

Quand pour des caricatures du prophète des millions de personnes sont sorties dans la rue proférant des discours belliqueux à l’encontre de l’occident et brûlants des reproductions en carton des visages de grands leaders occidentaux alors que Moïse et Jésus ont toujours été caricaturés sans qu’il n’y ait de réaction aussi violente.

Quand on sait qu’Oussama Ben Laden et ses disciples sévissent sous l’étendard vert de l’islam, qu’ils assassinent, cultivent le pavot, kidnappent les touristes avec une préférence pour les humanitaires et les égorgent puis envoient les séquences à la chaîne Al-Jazeera qui ne se prive pas de les diffuser…

Quand à Hyde Park, des réfugiés islamistes dont plus aucun pays ne veut entendre parler à part la Grande-Bretagne, se mettent à appeler ouvertement au Djihad contre l’occident et notamment leur pays hôte et à le saccager et qu’ils sont acclamés par une foule conquise…
Quand au nom de la liberté d’expression, l’Angleterre les laisse dire ce qu'ils veulent…

Quand les manifs qui sortent dans le monde musulman sont toujours violentes avec des slogans dignes de cris de guerre...

C’est nous qui donnons finalement matière à ces médias probablement malintentionnés pour manipuler les peuples occidentaux et créer un malaise profond vis-à-vis d’une religion qui prône en réalité paix, amour et fraternité plus qu’autre chose.

Le vrai problème des musulmans, n’est ainsi pas l’islamophobie en elle-même qui n’est qu’un épiphénomène à ce manque ou défaut de communication.

L’exemple le plus frappant est celui du mouvement de résistance islamique le HAMAS.
Au lieu de jouer le jeu, et d’être pragmatique pour amadouer les médias internationaux et user d’un langage enjoué et plaisant peu importe si c’est un double discours, les leaders de ce mouvement préfèrent fanfaronner pour à chaque fois causer de nouvelles pertes au peuple qu’ils gouvernent avec en prime un classement en tant qu’organisation terroriste.

Ils pouvaient très bien faire comme Israël et jouer l’infatigable carte de la victimisation, mais non ! Ils préfèrent passer pour des héros pour les gazaouis quitte à être considérés comme des enragés de par le reste du monde…

Soyons réalistes, si aujourd’hui ce pasteur appelle à brûler le coran et si cette religion n’inspire que la peur, c’est plus à cause de nous, musulmans modérés qui laissons faire ces extrémistes attardés…
Triste constat certes, mais là au moins, on connaît mieux le mal qu’il faudra combattre.
Il faut absolument faire de l’Islam une religion plus « in ».

vendredi 20 août 2010

Une vie oxymorique

C'est une vérité mensongère, d'une splendide laideur, terne comme l'or et armée comme un désœuvré immigrant pieds nus vers l'Afrique du Sud.
Venant de nulle part, pour aller je ne sais où.
Une vie au fond tristement belle.
Qu'elle nous donne spontanément l'occasion de pleurer de joie et de rire aux larmes... De jeûner 2 heures par jour et de les vivre avec un regard d'une piété étrangement ancrée.

La vie, vois-tu, ma chère interlocutrice, pourrait très bien se résumer à un sourire contrarié, un sourire machinal, figé et quelque peu oblique. Un sourire furtif, un sourire pétri de suffisance, laissant afficher une dentition grossièrement alignée, jaunie par le temps et ses aléas, la vie et ses méandres.
Cela n'empêche, que c'est toujours un sourire...

Une vie d'une logique irréparablement déformée, bizarre, incompréhensible mais parfois sublime.
Une vie qui te force à rêver, par des signes, par des rencontres, par des succès éphémères... Puis, aussitôt tombé dans le guet-apens, la vie te reprend sans sommation tout ce qu'elle t'avait offerte.

En une fraction de seconde, les fous rires cèdent la place à des rires nerveux, frénétiques, mettant en exergue ce qu'ils sont censés camoufler à savoir moins une déception que la surprise d'avoir tout perdu aussi rapidement.

Le savoir-vivre, finalement, c'est très loin de ce qu'on apprend dans les académies pour nouveaux riches, avec des règles aussi désuètes qu'antipathiques du genre ne pas faire de bruits en percutant couverts et assiette...
Savoir vivre, c'est apprendre à encaisser les coups du destin et laisser des plumes en arborant encore et toujours un sourire éclatant et invulnérable...
Peu importe les larmes que certains versent dans leur coin, l'important c'est de se souvenir qu'en cas de situations lacrymogènes l'unique remède est de sourire...

mercredi 18 août 2010

شعبنا كي قنديل باب منارة ما يضوي كان على البراني



يا بوك يسمعوا بفلسطين، بالشاشان، بالباكستان، بأمريكا، بفيضان في فينيزويلا، بواحد عندو الجاير في البرازيل، براجل عندو الغاز في مصارنو في بوركينا فاسو (وطني الثاني)، بجفاف في السويد تي صدقني حت باريس هيلتون (الهيلتون إلي وراء ستاد الزويتن) تسرقلها كلبها في حي الملاسين...
 الكلها تولي تساند وتتضامن وتذرف دمعاً وتسكب شمعاً (دايور، ما فهمتهاش هاذي يسكب شمعاً أما برا بركة) وتلعن العدو المغتصب الظالم...
الكلها تولي ثوريين، وكان جاء الأمر بيدها تو تشوف آش تعمل. وكلها تفهم في السياسة. تي كلها يطيش عليها النوم وكان تلقى تفجر روحها في تواليت دار الجيران إحتجاجاً...
وكلها تلوج باش تتظاهر في شارع الحبيب بورقيبة هازين لافتات فيهم برشة أغلاط بالفرنسية... ويعديوهم في الجزيرة. وثلاثة أرباع المتظاهرين عندهم شلاغم ومرايات شمس...
وكلها تندد، وساعات مش تنديد عادي وإنما تنديد شديد هاكلي تنديد يخوف برشة متاع وحوش مش متاع بشر. وفما حتى جماعة، يحكيو عليهم، أنا ما ريتهمش بعيني، أما واحد صاحبي يحلف ويتكتف إلي رأى شكون يندى له الجبين جملة واحدة... ممكن تطلع صحيحة الحكاية خاطر في زماننا هذا ما عادش تستغرب...

وما إن يكون الأمر يتعلق بأولاد بلادك... 
آآاه... لا وقتها تولي ما في بالكش... وما قالك حد و آش مدخلك... وأخطانا الحيوط عندها وذنين...
وآش مجبدنا في هالمعامع...
ولاهي تلعب في طرح رامي في قهوة تسعة أفريل... 
وتغمز بعينيك...
وخاصةً خاصةً الجبين متاعك ما ينداش... الجبين متاعك شايح. 
تعرفش علاش ؟ خاطر الجبين متاعك مقبل للقاع.
وبظاهرة كيميوفيزيائة فريدة من نوعها تلقى جبينك شايح كي تبدى الحكاية في بلادك. وكي تبدى الحكاية بعيدة تهز رأسك تضربو الشمس يندي...
فهمتا كيفاش...

الحاسيلو كم أنت كبير يا شعب الخضراء مثلك مثل  قنديل باب منارة، ما تضوي كان على البراني... وبقلة ليها إذا ولد عمك يدهدس في الظلام ما دامك قاعد قعدة مزيانة، وفي طرح الرامي مازلت ما قوستش...

mardi 17 août 2010

يا شهيلي الحرية، حرقتلنا أحلامنا



الأيامات معديها والحمدلله راقد صباحاً مساءً، ما نقوم كان كي تبدى الظروف مش ملائمة. عامل كيف. عايش حسب الريتم إلي قلتلي عليه الدقازة. (بون ما فهمتش علاش نحكيلهم فيها الحكاية والحال أنو مش موضوعنا والأرجح نكون ناوي نغزل إلي يخدم على روحو، والله أعلم)
المهم، يا سيدي بن سيدي أنا فقت من النوم ليوم وتهب عليا زنس نسمة متاع حرية، صرفقتني، رهوجتني، دوختني... ما فهمت شي !!
عشرات المواقع العالمية والمدونات التونسية المحجوبة (مشتقة من المدافع السابق للترجي محمد علي المحجوبي) تتحل فرد مرة. 
مواقع مسنسرة عندها سنين الله وليوم الكل تحلت فرد ضربة. الحقيقة من الأول، بهمت صحيح أما جدت عليا...
لأول مرة منذ مدة ليست بالهينة، حسيت بالحرية، نحل فالموقع تلو الآخر، وكان جيت نعرف نزغرد راني حربتها. 
يا وخياني ما أحلاها الأنترنات. جبري وفي باريز... فرحان، نغني...
ما عندك حتى فكرة... يا ولدي مثبت احنا في تونس ؟ راهو عمار أقوى من الوزراء، الحاجة إلي تتسكر يقراو عليها الفاتحة...
لا ! تي شبيك هكا عاقدها ومقينها... تي مو سبق الخير ! 
أكهاو تونس ولات تشجع على الإبداع وقررت في الآخر باش تحرر الأنترنات المحتلة.

عينيا زغللو بالدموع. 
والله عرفتهم يفدلكو مع الشعب. الكلنا نحبو بعضنا. الكلنا خوات. عملوا هكة تفصيصة، يتبولدو علينا وكان ناوين باش يرجعولنا حقوقنا في أقرب وقت. 
أيا قوم بوس خوك عمار عاد.

الفازة فاش وليت عندي مدة نحب نهج من ها البر نحو بلاد الكحلان بوركينا فاسو. ما نخبيش عليكم بلاد سمباتيك تستهويني بصفة خاصة. عبادها ناس ملاح. بلاد متخلفة وماهيش تكذب على روحها. 
ناس أميين ومقتنعين بحدودهم. الحاسيلو تيران (بطحاء) هايلة متاع إنسان يمشي ياخو كلمة ويعطي كلمة ينشر الأفكار المزيانة من الأساس. 

آكاهاو عاد، وليت قلت والله بلادي، كي تجي تشوف، ما عدى شوية بلادة وشوية بهامة على شوية مطالبات بسحب الجنسية وبمقاطعة مسلسلات، مش خايبة.
بلادي الخضراء كيف السلاطة المشوية، بلادي إلي فيها أهلي واماليا (ملا سجع، يخليهملي ما أقواني). بلادي الحنينة. آش مهزني نتغرب في بلاد الناس عقاب عمري...
إلخ إلخ متاع إنسان كان مدمر من الوضع وكبش في أول ضلفة هندي باش يقول أرضي خصبة ...
المشكلة فاش إلي يكبش فالهندي لازمو يستحمل الشوك.
الشوك طلع متمثل في أنها نسمة الحرية متاع وذني ليست إلا شهيلي يحرق الوجه، يطيب وما ياكلش. 
عمار عملها فينا المواقع إلي تحلت الكل مع بعضها رجعت سكرت الواحدة تلو الأخرى، وأنا نتغبن ونقول سامحني يا بوركينا فاسو شكيت فيك...

lundi 16 août 2010

"Baznes touristes"

Il a trente piges.
Sa mère l'a nommé Amine.
Mais  tout le monde le surnommait Gaddour.
Aucun lien n'existe entre les deux. Mais dans un quartier populaire, quand les gens te désignent un pseudonyme, tu ne peux que t'y faire ou au mieux essayer de l'assumer.
Il n'avait aucune qualification, aucun niveau d'instruction.
Il avait quitté l'école assez tôt pour n'en garder que de très vagues souvenirs.
Il a toujours été chômeur. Jamais essayé de s'adonner à la mécanique malgré les incitations répétitives de son voisin Hammadi.
Dés l'âge de quinze ans, il est entré dans la cour des grands.
Il abordait des touristes allemands en faisant jouer nettement plus ses sourires ravageurs que ses connaissances si restreintes de la langue de Shakespeare.

Il a eu droit aux plus belles femmes qui soient. Aux restos les plus huppés. Aux palaces les plus inaccessibles.
Tout ce que Hammadi gagnait en un mois, il pouvait l'amasser en deux heures de temps.
En plus, il ne faisait que ce qu'il aimait faire.
S'amouracher pour de l'argent. C'est un deal raisonnable, agréable, rentable et surtout quand tout se passe sur les plages de sable fin de ce légendaire golfe d'Hammamet.

A travers les yeux d'une blonde qui rentrera en Russie demain, à qui il déclare avec un naturel étonnant: " I love you!", il se sent vivre, il se sent puissant et enfin, il a l'impression de contrôler la situation.
Demain elle s'envolera chez elle.
Elle ne cherchera plus jamais à le contacter, lui non plus.
Tant que "la marchandise" est disponible en abondance, que faire des relations à distance ?

Des années se sont écoulées. Aujourd'hui, celui qui se présente à ses conquêtes en tant que "Gad, a tunisian engineer", se sent blasé.
Celui qui arrive par de simples mots, des ondes vibratoires qui secouent le tympan auditif de la personne en face, à faire succomber des dizaines de superbes créatures, se sent inutile.

Qu'a-t-il fait de sa vie finalement ?
A part vendre du bonheur éphémère aux gens au prix de sa dignité...
Il se la pète sur la plage, certes, mais comme pour masquer sa honte de n'être qu'un parasite, un arnaqueur qui vit aux dépens de celles qui l'écoutent.
Il envie ce Hammadi qui gagne durement sa vie, pour nourrir ses quatre enfants et sa femme qui n'est autre que sa cousine, arborant un sourire qui ne le quitte jamais que ne connaissent que les gens heureux.
Il n'a rien et pourtant il a tout...
Son sourire à Gad, il le laisse au pas de la porte. En enlevant ce masque de guerre, tel un clown qui rentre chez lui après une longue série de spectacles, n'emportant chez lui que quelques dinars et un coeur gros.

En se regardant dans la glace brisée de son studio vide depuis le départ de sa mère, il se dit que lui, qui a tout pour plaire, est aussi désert que cet appart jadis comblé par la présence magique d'une maman qui ne le verra jamais dans le fabuleux costume du marié.

Comment pourrait-il oser envisager de se marier ? lui qui n'a d'autre ressources que d'attirer des touristes peu fortunées dans son lit ou le leur pour être plus précis.
Mais aujourd'hui, Gad veut en finir une fois pour toute avec sa vie de vagabond.
Il veut bâtir un foyer. Penser à demain. Délaisser le business qui a fait de lui un gigolo pourri avec qui aucune famille n'accepterait de marier sa fille.

En se dirigeant ce matin vers le garage de Hammadi pour lui faire part de son souhait de se "ranger" il fut interpelé par une feuille dactylo collée sur le rideau métallique où était inscrit Allah akber, Hammamdi venait de décéder dans la nuit...
C'était aujourd'hui qu'on avait prévu de l'enterrer...

Gad se dit alors, que c'est peut-être un signe du destin, il rebroussa chemin et pris un taxi pour la zone touristique...

dimanche 15 août 2010

La déchéance de la nationalité






Avant d’entamer ce billet, je ne saurais occulter la censure sauvage et irresponsable qui a accablé un blog ami, d’un individu que je couvre de ma toute ma bienveillance.
Il s’agit du blog 3al-7it qui vient de subir la terrible sentence mais ce bloggeur qui, ingénieux comme toujours, vient de lancer un deuxième blog à savoir ta9tou9a.
Il va sans dire que je salue cette abnégation qui n’est pas étrangère à notre héro du jour.

Revenons à ce sujet ô combien sensible, j’ai nommé la radicalisation des peuplades.
Tout commence en France avec une série de commentaires racistes proférés par les plus hautes sphères du pouvoir avec notamment Brice (de Nice) Ortefeux et Sarko qui veut être à jamais calife à la place du calife tel son idole Iznogoud.

Avec une cote de popularité au plus bas, Sarko décide, comme il sait si bien le faire de détourner l’attention de son peuple en proposant une loi selon laquelle il pourrait déchoir certains criminels ayant la double nationalité de leur appartenance française.

Fait gravissime mais qui passe quand-même avec un discours bien rôdé et un peuple qui sombre à son tour dans la xénophobie encouragé par une Suisse qui a déclaré son inquiétude vis-à-vis de la « prolifération » de minarets sur son territoire à la suite d’un referendum fatidique.

Mais « cela ne nous regarde pas » comme dirait les inconnus dans un de leurs sketchs les plus populaires.
Je me considère comme étant citoyen du monde, mais entre nous, j’arrive à fermer les yeux sans tarder même en sachant que Sarkozy sera probablement réélu et que les tunisiens qui oseront demander le visa à l’ambassade française se verront traiter comme des chiens. (L’exemple typique du gardien de l’ambassade qui crie « Allez vous-en ici c’est le territoire français… »)

En Tunisie avec l’éclatement de l’affaire Mohsen Cherif et tous ces artistes qui ont opté pour la « naturalisation » des relations avec l’état d’Israël, on a compris que ce tsunami de racisme et de discrimination a fini par retentir sur le bon fonctionnement des neurones de nos concitoyens.
Facebook a relayé la révolte d’un peuple en mal de repères, de causes à épouser, d’ennemi à haïr, de valeurs à adopter et d’intellectuels à vénérer.
Un peuple endormi depuis des décennies qui a voulu dans un sursaut d’orgueil rétablir l’ordre des choses en sa faveur, comme au bon vieux temps.
La démocratie, c’est la dictature de la majorité. Mais quand la majorité est conne, le système ne tourne plus rond.
Des dizaines de milliers de tunisiens ont appelé à déchoir Mohsen Cherif de sa nationalité pour avoir trahi « la cause ».
Ce même peuple qui s’en fout royalement, au fond de ce qui se passe au proche orient. Qui se contente d’assister à une bagarre au quartier sans se donner la peine de composer le 197.
Qui s’arrête en pleine autoroute pour se délecter du spectacle d’un accidenté déchiqueté sans même appeler les secours et puis qui remonte tranquillement dans sa voiture avec au pire quelques nausées.
Ce peuple qui assiste tous les jours à un festival de « vendus » passés as dans l’art de la parlotte qui vient leur chanter des pseudo-convictions fabriquées de toute pièce dans l’unique but d’étoffer leur compte bancaire.

Jamais aucun individu respectable du Nafkhanistan n’avait osé hausser la voix.
Jamais, non plus, le peuple ne s’est insurgé contre ces pseudo-journalistes qui prennent à parti de pauvres personnes qui ont eu le malheur de l’ouvrir, de dire ce qu’ils pensent.
Pourtant, sur les colonnes de ces torchons on peut lire que leurs femmes sont des putes, que leurs enfants sont des drogués et qu’eux-mêmes sont des vendus aux services secrets étrangers.
Tout le monde sait que de toutes ces atrocités, il n’en est rien.
Mais Les nafkhanistanais dormaient confortablement sur leurs deux oreilles, jusqu’au jour où un certain Mohsen Cherif, les a « trahi » pour une poignée de dollars, il l’a fait le con.
Il a scandé « vive Bibi »
Netanyahou le criminel de guerre ? Oui c’est bien de lui qu’il s’agit.
Qu’on réclame une enquête sur ses artistes « vendus » qui vont pactiser avec l’ennemi et partager leurs joies alors que notre peuple subit les pires supplices en terre occupée. Oui je veux bien.
Mais qu’on vienne demander violemment la déchéance de la nationalité. Permettez-moi, ô grand peuple nafkhanistanais de vous demander gentiment d’aller chier.
La nationalité tunisienne.
Celle de Bourguiba, de Abdelaziz Thaâlbi, de Ali Riahi, de Ali Ben Ghedhahom, de Moncef Bey, de Mosbah Jarbou, de Chouchou (celui qui fait une ojja succulente prés tout prés du passage au centre ville), de Hattab (le célébrissime « Kaftejiste » de la rue du Ghana), celle de la yaourterie de la Marsa et d’Ennasr, celle du golfe d’Hammamet, celle du Boukornine…
Vous voulez priver un être humain de son identité ?
Décapitez-le, lynchez-le, agressez-le, ce serait moins douloureux que de lui enlever ce qu’il a de plus cher.

Ces derniers jours, le feuilleton Nsibti laâziza produit par Nessma tv avec un casting intéressant comportant entre autres Mouna Noureddine, Sofiene Chaâri et Kaouther Bardi et qui se moque ouvertement de l’accent sfaxien en reprenant grossièrement certains clichés mâchés et remâchés à propos des personnes originaires de cette région.

La diffusion de cette série a provoqué un tollé sur le net. Comme d’habitude la réaction a été disproportionnée.
Des milliers d’internautes ont manifesté leur mécontentement avec des répliques brillantes du genre : « Ils sont jaloux de nous parce que nous sommes la race supérieure », « on devrait instaurer le visa à Sfax »… (Je vais m’arrêter là, pour pouvoir continuer sans vomir ce que j’ai ingurgité au moment de la rupture du jeune)

L’accent du nord-ouest de la Tunisie et des tunisois a été surexploité par les humoristes tunisiens, jamais je n’ai entendu parler de mouvement de protestation.
Pourquoi Lamine Nehdi qui a toujours fait de ces accents là sont cheval de bataille, n’a jamais été contesté. Les sfaxiens (une partie) se prendraient-ils vraiment pour une race supérieure ?
Ou peut-être n’auraient-ils simplement pas le sens de l’humour ?
Parce que personnellement, je trouve la série très réussie avec parfois des accès certains de mauvais gout. Mais que voulez-vous ? Avec si peu de productions artistiques annuelles on est condamné à se contenter de peu.

Le pire c’est que chaque affaire qui éclate me fait redouter le futur. A chaque fois, l’avenir m’a donné raison puisque les réactions se radicalisent encore plus.
Si parfois mes mots sont durs, crus ou déplacés, comprenez que j’essaie de vous choquer pour que vous vous rendiez compte de la délicatesse de la situation.
Soyons indulgents. Soyons raisonnables.
Semons l’amour. Aimons-nous…