Les fidèles du Boukornine

dimanche 16 août 2009

Jeune dégouté

Le dégout c’est ce que l’on ressent lorsqu’on a en face de soi un plat de lasagne succulente et que le seul sentiment qui nous gagne n’est qu’une irrésistible envie de vomir.

Certains croient que c’est surement un coup de blues rien de plus. Je crois pourtant que ce sont les rares moments de lucidité.

Les exceptionnels instants où la pensée atteint son apogée pour conclure à l’absurdité de notre existence et de toutes les quêtes qu’on entreprend.

Quitte à causer de la peine à un cœur qui ne voit plus d’issue à sa cause.
Qui voit son passage sur terre plus inutile que la légende de Sisyphe.

Que des mirages, tous ces rêves de bonheur…
Oui le bonheur n’existe pas !

Réveillons-nous !
Pourquoi vivre pour des chimères ?
Pourquoi s’obstiner à être naïf, à fermer les yeux et à sourire avec hébètement quand on sait que c’est perdu d’avance.

Le dégout est le stade ultime d’idées noires et qui vient juste après l’indifférence.

Je suis dégouté… de ne pas avoir trouvé de cause assez juste, assez noble et assez authentique pour m’y attacher et en faire une véritable raison de vivre.

Dégouté de ce sourire intéressé, qui n’est autre qu’une extorsion de fonds maquillée par un minable semblant de courtoisie.

Dégouté par cette opposition de pacotille qui prend des textes de bloggeurs innocents en otage pour dénigrer le gouvernement vu que c’est très rentable comme business.

Ces langues de putes qui touchent de l’argent pour lancer des campagnes calomnieuses en instrumentalisant des passages qu’ils peinent eux-mêmes à écrire. Ils n’ont qu’à aller se faire foutre tant qu’on y est.

Je suis dégouté de ce monde dénué de tout principe, truffé d’ignorants, de masses d’une bêtise déprimante qui ne respectent aucune règle et qui n’estiment guère le genre humain.

Qui s’entretueraient même pour un mégot, soi-disant en passant, que c’est plus une question d’honneur.
Archifaux !

Dégouté aussi de ces rabat-joies, toujours prêts à t’exploser le moral, toujours là pour te foutre des bâtons dans les roues.
Qui donneraient ce qu’ils ont de plus cher rien que pour te voir t’écrouler.

Blasé, fatigué, usé de poursuivre des illusions et d’avoir en guise de compagnons de jeu des amis imaginaires de la lignée des « liberté », « justice », « égalité » et compagnie.


Dans ce café bondé, autour de 50 grammes de glibettes et une tasse de thé à la menthe, personne ne fait attention à ce jeune dégouté,en pleine crise de spleen, qui cogite, esseulé dans son coin.
Personne ne comprendrait l’amertume de ce thé au sucrage excessif.
Parce que toute la foule a choisi de fermer les yeux, de rire avec hébètement et de faire semblant d’y croire.

En se levant de sa chaise, il fermera aussi les yeux, rira avec hébètement et fera semblant d’y croire…
Pour se fondre dans la masse, pour être un citoyen modèle selon les définitions en vigueur et surtout pour pouvoir purger sa peine de perpétuité dans son bagne « dégoutant » comme il se plaisait de le décrire et qu’on appelait plus communément « planète terre ».

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je partage ton dégoût, pour toutes les choses que tu as nommées et bien d'autres encore !

Whisper a dit…

Ce moment de lucidité, où l'ont voit la réalité des choses, la médiocrité de l'existence, nous arrive à tous, à un moment ou un autre, et ce n'est jamais facile de se relever et de sourire de nouveau à la vie, pourtant, il le faut, avec ces idées qui cogitent dans son esprit indéfiniment, ce jeune dégouté ne dépassera pas de beaucoup le café où il se trouve, il décidera de mettre fin à cette mascarade ... Pourtant, il faut se dire qu'il faut continuer à avancer, même si parfois la vie nous parait insensée, si nous sommes ici, c'est pour un but, que chacun a pour mission de le trouver et de l'atteindre, sinon même le temps de réflexion serait un temps de trop, il aurait fallut ne pas débarquer sur la planète terre; mais les jeux sont faits, et la mise est bien grosse, il n'est pas permis de perdre, même si pour gagner il faut parfois tricher ...

el pink a dit…

la tolérance mon cher!
la tolérance selon la définition de patrick suskind :"un mélange fort tiéde de dégout, de mépris et de pitié."