Les fidèles du Boukornine

samedi 7 mai 2011

Je suis un témoin oculaire d'une Tunisie qui brûle...









J'étais au Centre-Ville aujourd'hui. 
J'ai la tristesse de vous annoncer solennellement que ce pays  brûle. 
Pourtant, j'ai une réputation de grand con d'optimiste, même quand ça va mal, avançant quoiqu'il arrive que "Lébés"...

J'ai vu des hommes indignés de la sauvagerie dont ils ont fait l'objet hier. 
J'ai vu des fonctionnaires de l'état dévoués à la cause du citoyen, prêts à leur fournir en abondance un gaz qui va droit au coeur au point de provoquer un larmoiement ému et sincère.


Des attroupements par ci, par là. Des jeunes surtout et des beaucoup plus jeunes. Certains serrant des pierres dans les mains, d'autres justes effarés de voir leur Tunisie sombrer et leur révolution violée en public.

J'ai vu une police concentrée sur l'avenue Habib Bourguiba mais qui menait à chaque fois un assaut sur une des rues avoisinantes, violentant tout ce qui bouge avec une barbarie inouïe. 
J 'ai vu aussi pour être honnête, des manifestants qui les provoquaient. 
J'ai vu des visages angéliques et d'autres balafrés. J'ai vu des femmes, des enfants, des voilées, des sexys, des pauvres, des riches. 
J'ai vu un pays sous le choc. J'ai vu un peuple qui pleure à pleine voix sa peine d'être toujours de la chaire à canon pour ces politiques véreux attablés dans un resto chic qui se partagent sans aucun scrupule les tranches d'une pizza succulente nommée Tunisie en se foutant royalement des pions qui esquivent les tirs de bombes lacrymogènes sur lesquels il y a écrit en gras: MKII-560CS à croire mes yeux.

Des yeux baignés de larmes. Des larmes meurtris de ce mélodrame qui dure, de ce rêve qui foire à coup sûr. 
La liberté chez nous a eu une sacrée odeur lacrymogène. 
Le rêve chez nous a massacré les ambitions sans gêne. 
La trêve chez nous n'aura duré que le temps qu'on nous morigène.

Dans un des assauts de la police en notre direction, et nous étions au niveau de la zone du passage de Tunis, j'ai couru à n'en plus finir, à ne plus sentir mes jambes. 
Courir non pas pour fuir ni pour en finir. Courir pour aller de l'avant, courir vers l'avenir. 
Avec un présent qui cale et un passé loin de me convenir. 
Je suis rentré certes, mais je compte bien revenir. 
Demain, après demain hantant les pas des inhumains. 
Le thorax exposé, les mains nues, les idéaux apposées sur mes lèvres charnues.

Ma Tunisie, si une bombe lacrymogène venait à percuter mon crâne, m'ôtant la vie au passage, saches que ton amour survira à mon âme. Quand je serai charogne, que les insectes nécrophages se régaleront de ma trogne, je garderai toujours ma main sur ta joue déposée et la tête sur ton épaule adossée. 

D'ici là, dors bien. On ne mourra pas aujourd'hui, peut-être un peu demain. Mais je resterai à jamais face à ta splendeur un éternel gamin qui s'émerveille de ton sourire à l'odeur du jasmin...

11 commentaires:

Anonyme a dit…

un texte écrit avec tes larmes, je fonds.......

Andromedae__tn a dit…

Ton texte m'émeut!
Je ne sais que penser de ce qui se passe :(

Anonyme a dit…

les larmes aux yeux mr boukornine, les larmes yeux :'((((

Khaled a dit…

vraiment la situation nous rend désespérés ... mais la lutte se poursuit

Anonyme a dit…

c'est les tunisins veulent changer leur avenir il faut qu'il commence par changer leur mentalité ,écoutant les uns les autres ,et arrêtons la violence .

Anonyme a dit…

bravo ,bcs bien parlé ,ce rajhi est un menteur et il appelle a la guerre entre tunisien .et bravo bcs pour ton intégrité .

Anonyme a dit…

émouvant comme texte!! bien dit ou bien écrit mais le futur proche n'est visiblement pas meilleur!

FARAH a dit…

émouvant comme texte!! bien dit ou bien écrit mais le futur proche n'est visiblement pas meilleur!

3617MyLif€ a dit…

La contre révolution est en marche, mais la lucidité des tunisiens rend tout espoir possible. Bon courage

Anonyme a dit…

les gens qui font la contre révolution comme les islamistes et les rcdistes et les ultra capitalistes et les communistes :non rien compris au mots patriotisme :c'est a dire mettre le bien du pays sur les idéologies quelque soit et cela ne réussira jamais sauf quand les tunisiens acceptent leur différence .

Anonyme a dit…

c'est quoi cette histoire d'oussama achouri ,je ne comprend plus rien.