Les fidèles du Boukornine

samedi 2 avril 2011

لا بأس يا تونس ! لا بأس








On aura beau me répéter que l'heure est grave, que des tunisiens à l'apparence afghane et à la barbe moyenâgeuse scandent des slogans belliqueux en pleine avenue mythique Habib Bourguiba principale artère qui a irrigué ma jeunesse en doux souvenirs et bercé mon adolescence entre la douceur des coins de rue et la pente abrupte des périlleuses aventures qui nous menaient tout droit vers une perte certaine n'eusse été la bienveillance du Très-Haut.

Labess, répondis-je à chaque fois du haut d'un impassible sourire. 

Il y a le son des balles qui retentit sous les appels de ce bon millier de personnes de voir ce pays sous l'emprise d'interprétations diaboliques de ce que le Miséricordieux a pu inculquer à son prophète analphabète. 
Que la femme se terre chez elle et s'ensevelisse sous un niqab. 
Que la démocratie, parfaite illustration du blasphème made in occident soit abolie à jamais au profit d'un calife à la place du calife. 
Au diable les libertés individuelles ! Vous n'avez d'autre choix que d'adhérer ! On est prêt à mourir pour faire de la Rezzia de Tunis un exemple à suivre et du pouvoir en place une triste victime de notre abnégation et de notre infini attachement aux valeurs que Dieu a sacralisées. 

La police rétorque avec des réflexes vieux comme le monde, tel un violent coup de matraque sur la nuque ou une mère évoquée dans des positions peu enviables ou pire, un coup de brodequin sur l'angle mandibulaire qui rappelle vaguement la scène mythique du film culte American History X sauf qu'à la place des Skinhead on a des agents du désordre prêts à se sacrifier pour la patrie voire à sacrifier les patriotes qui ne veulent pas la fermer. 

Le rêve de voir cette parcelle de terre qui pointe le bout de son nez en plein dans la méditerranée, se hisser parmi les pays démocratiques ne tient plus qu'à un fil.
Mais à ceux qui se disent atterrés, apeurés et paralysés par la simple idée que notre révolution échouerait, je réponds avec toute la confiance qu'il a été donné à un humain d'arborer: Labess ! 

Malgré la dérive répressive d'un régime qui traîne les revendications légitimes du peuple que le monde entier lui envie, comme un fardeau. 
Malgré le Beji Caïd Sebsi destourien endurci qui peut te parler pendant deux heures sans répondre à aucune question. 
Malgré Farhat Rajhi qui a été démis de ses fonctions pour avoir refusé de prendre part au jeu répressif d'un gouvernement qui n'a toujours pas traduit en justice les criminels, les truands et les voleurs de la république.
Malgré la liberté acquise au prix du sang et tronquée par les médiocres et véreux politiques. 
Malgré l'occupation financière des superpuissances par le biais d'énormes dettes dont rien n'arrivera au peuple comme d'habitude.

J'engage mon honneur, je vous donne ma parole, je vous le  déclare solennellement: Labess ! 
Menacés, nous le sommes certes mes frères. Mais nous sommes libres et personne ne nous l'enlèvera cette fois-ci ! 
  

2 commentaires:

Xibilius a dit…

labéss :)

Khaled a dit…

J'aime bien les quatre dernières lignes de ton article :)