Les fidèles du Boukornine

dimanche 13 septembre 2009

Je pleure l'art urbain en Tunisie à commencer par ce foutu rap tunisien!

J’en arrivais même à cultiver ce rêve clandestin de faire comme mes idoles, de prendre un micro, de placer des rimes sur un rythme effréné, de faire bouger des têtes et marcher des neurones.

Encore fallait-il avoir la capacité de dire ce qu’on ne savait pas ou d’exprimer ce qu’on savait autrement pour se frayer un chemin et avoir un public qui daignera bouger la tête en écoutant.

Je m’enivrais d’écouter des chansons que beaucoup ne comprenaient pas ou n’y arrivaient tout simplement pas à discerner le moindre gout ou le soupçon d’art dans ce vacarme douloureux à entendre et indigeste pour l’ouïe.

Après tant d’années écoulées, force est de constater que le rap est resté un rêve qui a fini par régulariser sa situation dans mon esprit, au fil des années en tant qu’une ambition ô combien inaccessible.

Faire du rap ? Mais tu fais déjà médecine ?
Un médecin rappeur ! Tant que la thèse se fait attendre et qu’Hippocrate ne m’a pas obligé à suivre certaines règles à travers un serment vieux comme le monde dont l’interdiction d’allier deux boulots « contradictoires » vu qu’être médecin est jugé noble alors que faire du rap est présumé méprisable.

Pourtant, je me sens on ne peut plus tenté d’être une grosse gueule qui viendrait vomir sa haine et communiquer son spleen à des spectateurs déchainés en mal de rêve et de repères.

Ce rêve me hante toujours et même plus qu’avant… De peur que ce ne soit un regret de plus à noter sur son testament.
Surtout quand je vois où en est le rap tunisien aujourd’hui. Très loin de nous ces rappeurs aux textes qui feraient rougir un féru défenseur des classiques de la musique de variété par un niveau pratiquement littéraire comme ceux du groupe IAM, de Passi ou de MC Solaar avec ses rimes déroutantes.

Chez nous, je ne vois qu’une bande de ratés, qui crient mais ne chantent pas et même s’ils se permettent parfois de chantonner, les textes n’ont aucune portée, ou pire, des fois, ils véhiculent des idées vieilles comme le monde comme ce Balti qui nous gratifie de sa « perle » : « Okhty ». Cette chanson où il interdit presque à sa sœur d’aimer avec le ton paternaliste et avisé d’un arriéré mental.
Cependant, il faut l’avouer, il a eu par le passé des « illuminations » avec notamment un certain morceau intitulé « Pouvoir, sexe w flous »…

N’en parlons même pas du reste du troupeau qui fait mine de ne pas mâcher ses mots mais qui aurait tellement mieux fait de les remâcher voire même de les avaler pour ne pas briser un silence dont on se rend que rarement de la valeur.

Même si je désespère parfois de voir un jour ce domaine fleurir.
Un autre mouvement qui vient de naître en Tunisie bien longtemps après les states (bien évidemment), c’est bien sûr le Slam.
Cette poésie urbaine qui est encore très selecte en Tunisie. Le groupe Slam Alikom mené par le talentueux Hatem Karoui fait présager le meilleur.

« I have a dream » comme Martin Luther-King en avait un à son époque, relativement s’entend.
Si en Amérique après tant d’années le rêve de ce pasteur noir fut pulvérisé par une réalité incroyable avec l’arrivée de Obama à la maison blanche pour casser la « barack » (Pour reprendre un jeu de mots très utilisé), j’ose aspirer à percer un jour dans ce milieu et de m’accrocher à l’art pour ne briser les chaînes qui me musèlent.

Sauf qu’on dit qu’en parler porte malheur…
Tant pis, ne dit-on pas aussi que la chance, c’est pour les faibles…

2 commentaires:

oussama kebir a dit…

bonjour

je partage beaucoup de ton analyse

je m'attarderais sur 2 points:

1) par effet de contagion ou de logique evolutive, les genres "nouveaux" sont arrivés chez nous; ces genres portent à la fois un message de contestation "esthétique" et "sociale anti-norme"
et voila les problemes: que le rap soit une richesse de plus (contetstatrice) d'un patrimoine musical et culturel déja treeeees solide , alors le rap chez nous ? une mediocrité de plus ?

(2) sur le plan "social": Balti est un produit opportuniste qui sait manier la communication et le discours de caniveau; je ne sais pas en koi elle represente une tranche de la societé ou qu'elle cherche à cibler un public en manque de liberté d'expression ;
cependant je ne nie pas certaines chansons qui ont fait beaucoup de bruit comme "police"

dare dare a dit…

nos enfants font du break danse. pour se retrouver dans leur equilibre.sa pivote de tout les cotes. sa communique avec la terre ferme.et on retrouve son equilibre.n est ce pas l une des madaih de la priere
ouvront donc les salles de nos maisons de jeunes pourvu de sono mais fermes.
les mosques elles sont toujours ouvertes heureusement.enfin 1 espace appartenant a la collectivite publique ouvert regulierement.
maintenant ce que nous encourons .dieu seul le sais
moi aussi 1 peu.