Les fidèles du Boukornine

jeudi 13 août 2009

Le mendiant de l’amour

Sur le bord de cette route délaissée, accroupi et esseulé, se trouve un jeune homme à l’accoutrement qui ne paie pas de mine et au visage qui fait ressurgir des doutes sur la théorie créationniste de l’origine des êtres humains.
Parce qu’il n’est pas tolérable pour une présumée création divine de contenir en si peu de superficie autant de défauts.

Il ne pleurait pas.
Il ne gémissait pas.
Il ne mangeait pas.
Mais il n’avait pas faim.
Il attendait simplement la fin du calvaire en silence.
Il savait que c’était inéluctable.
Ce n’était qu’une question de temps.

Cette vision sombre du monde lui permettait paradoxalement de vivre et d’arborer constamment ce sourire insolent dont personne n’arrivait à percer les mystères.
Même pas lui, selon certaines interprétations.

Un sourire qui affichait une dentition jaunie et qui dégageait une haleine tellement fétide, qu’on préférait le qualifier désormais de sourire « trop » insolent, de sourire indigeste ou de sourire répugnant.

Il ne se faisait donc plus d’illusion quant à sa destinée, convaincu d’avoir perdu d’avance tout ce qu’il aurait la mauvaise idée d’entreprendre !

Jusqu’au jour où elle passait à côté de lui à pied.
Elle s’était retrouvée là bas par un pur hasard.
Elle fit un sursaut quand elle le vit.
Mais il eut ce jour là une véritable illumination.

Il n’avait jamais vu de visage aussi angélique, de sourire aussi ensorcelant ni de corps aussi parfait.
Il jeta de suite les idées noires qui l’ont accompagné tout au long de sa vie et lui fit une déclaration des plus enflammées.

Il lui révéla notamment, qu’elle était une déesse, un ange qui était descendu du ciel pour l’accompagner au paradis.
Il lui confia que le malheur était de règle dans sa vie mais qu’il la voyait en tant qu’exception.


Elle restait bouleversée devant des révélations aussi intenses…
Ses joues charnues devinrent toutes rouges signe de sa timidité proéminente.

Elle se mit sur ses genoux pour lui dire ô combien elle appréciait ses mots.
Mais en chemin et au cours de sa périlleuse descente, un vent nauséabonde l’arrêta net.
C’était l’insupportable haleine qui fit une entrée tellement remarquable dans ce jeu de séduction que notre ami ne connaissait que dans les livres qu’il a dû bouquiner avant de se retrouver à la rue.
C’est alors que la princesse de ce soir là, s’est réveillée de son emportement et son rêve a viré au cauchemar.
La réalité glaciale a figé tous ces mots qui l’ont fait frémir quelques minutes auparavant.

Elle le voyait enfin avec les yeux et plus avec le cœur. C’est alors qu’elle lui répondait au nez en criant d’aller voir ailleurs, soulignant qu’elle était trop bien pour lui.

Mais lui, il le savait…
Il l’a toujours su d’ailleurs.
Il en était convaincu pendant toute sa vie.
Mais en l’espace de quelques minutes, il s’était cru capable de tout bouleverser d’un coup.
Oubliant, à tort, l’effet ravageur de son haleine.

L’histoire si elle était finie de la sorte, ne lui aurait pas causé plus de peine que les innombrables déceptions qui ont ponctué sa vie.

Il a, malheureusement, fallu que la jeune fille en question finisse par lui cracher à la figure avant de s’en aller comme signe suprême de mépris vis-à-vis de ce clochard qui a osé se voir avec elle, même dans rêves !

C’était, comme on se plait à dire : « la goutte qui a fait déborder le vase ! »
On ne lui avait jamais faite, celle là.

Cet acte d’une violence inouïe rien que parce qu’il a eu l’audace de se croire vivant pour une fois dans sa misérable vie…

Notre ami, ayant perdu son sourire insolent avec lequel il combattait les aléas du destin et qui lui permettait d’attendre patiemment sa fin.

Plus besoin de vous faire un dessin. Notre ami en a fini à l’aide d’une lame récupérée sur le trottoir en face.
Il connaissait l’emplacement exact des veines à trancher tellement sa maigreur en laissait apparaître le relief.

Pour finir sur un note d’optimisme (comme le vent de joie de vivre qui souffle sur ma vie en ce moment en dépit des apparences) notre ami repose aujourd’hui au paradis en compagnie de soixante-dix vierges toutes plus belles que la fille en question.
Son sort nous a aussi ouvert les yeux quant à la désormais incontestable véracité de l’origine créationniste de notre héro.

3 commentaires:

Unknown a dit…

تأخّر الوقت لابدّ أن يأتي الآن و يكثر من الصخب و الالتواء داخل المنزل كلصّ حذر معتوه يستحثّها للصّراخ عليه بأن يترك لها مساحة لتتنفّس ..لكنه سيرفض كالعادة و يملأ رأسها بالحديث المطوّل عمّا فعل بنهاره و ما سيفعل ..سيأخذ تعابير متعددة و يدعي الاستمتاع بما يقول ثم ينتبه لصمتها و يسكت ثم يقبل عليها يجلسها على الكرسي و يقول اسمحي لي بأن اريح رأسي من ثرثرتك المطوّلة.. تتحدى الاستجابة له ثم تقبل.. يضع رأسه على حجرها كطقس لا يفتعله سواه..ويغمغم ما أحلى ديموقراطيتك يا حبيبتي بالسماح لي بأن أقرّر ..كلامه سيشعرها بالدّهشة تماما كما تحب أن ينتبه للحظات الصمت بينهما .. لن تنسى أن تخبره اليوم بأن يكفّ عن الحديث فالعمر صار معه ألحاظا مجهدة باحتساب العمر الذي انقضى و تثمين ما سيبقى. و أنها على غير ما كانت شيئا لا يرى فقد صارت به تحيا.. و تعترف له أن حديثه المبتور من المعنى ..نفس مفعم بالشوق ..منه تتغذى .تأخر الوقت ولم يأت ها ظل ليومها معنى لم تحسن المخالطة يوما.. وذلك الأخرق لن يأت ولن يطلب الجلوس اليها .. ذلك الأحمق قصير النظر عندما ينتبه ستلقنه درسا في اغتنام الزمن ..

Amira Yaakoubi a dit…

SANS COMMENTAIRES!

pue du bec a dit…

Alors comme ça, ton pote fouettait du bec . Et ben le pauvre, fallait qu'il se gratte la langue .