Les fidèles du Boukornine

mercredi 12 décembre 2007

Plaidoirie

On m’a bien souvent chanté que mes textes étaient trop ancrés dans la mélancolie. Que j’étais trop triste pour être vrai. Que je n’étais qu’un enfant gâté de plus. Qui pleurait de tout avoir et qui aspirait à ne rien avoir, un de ces jours. Et qui en attendant, se contentait de pleurer les malheurs des autres.
De mon box des accusés, j’ai demandé à être écouté et ma demande a été accordée. Je me suis levé, dirigé l’index vers les cieux et clamé d’une voix qui a fait trembler les mûrs de la salle : « Une nuit, pendant que je dormais. Un ange est venu et m’a chargé de mots. Quand j’ai remarqué sa présence, il m’a confié que ces mots donneront finalement un sens à ma vie. Que j’aurais la chance de pouvoir placer mes sentiments en des syllabes. Que je pourrais avoir ce dont beaucoup rêveraient, à savoir, un cœur dont les battements auraient une tout autre portée que de faire parvenir le sang aux différents organes. Mon cœur à moi, pourrait quant à lui, RESSENTIR. Mais une condition sine qua non, m’était imposée. Je devais absolument utiliser ce don à bon escient et être le porte-parole de ceux qui en étaient dépourvus. J’ai accepté volontiers.
L’écriture pour moi, plus qu’un simple hobbie est une raison d’être. Je me suis même parfois surpris à me lever à 5 heures du matin pour transcrire mes songes. Et même si chers lecteurs, mes écrits vous déplaisent ou sont trop moroses à votre goût, je ne saurais faire autrement. Mes doigts sont ainsi faits. Mon cerveau est ainsi ordonné. Et un pacte c’est un pacte…En tout cas, mes pages blanches me considèrent comme un héro et m’acclament à n’en plus finir. Je ne me confie qu’à elles. Et elles me le rendent bien finalement. Elles ne dévoilent jamais mes secrets après que je les eusse déchirées en mille morceaux et jetées par-dessus l’abyme.
Elles assistent à ma révolte. Elles admirent mon humour quoique parfois déplacé. Et les feuilles blanches n’attendent qu’à être consommées et mes sentiments qu’à être transcrits. »
Le ton était donné. Le quiproquo levé. « Qu’il en soit ainsi» diront les plus éclairés ! « Eddenya hénia» diront ceux qui me ressemblent !