Les fidèles du Boukornine

jeudi 23 juillet 2009

Entre les mots et les coups de poings, entre le marteau et l'enclume


Pour un individu qui a grandi dans un quartier néo-populaire qui vénère le langage des poings et érige ses bandits en héros de guerres, être devenu un ami des mots est un vrai miracle !

Il faut dire que les termes et les poings n’ont jamais été en bons termes. Quoiqu’ils aient essayé de retisser leurs liens fragiles par l’intermédiaire de centres de thermalisme mixtes.

Malheureusement, ce n’était que peine perdue vu qu’à peine la courbe thermique prenait une allure ascendante, les poings s’en prenaient aux mots.

Les mots restaient figés de peur de se casser même une petite branche, ce qui pouvait définitivement reléguer le « Q » à un « O » ou le « R » à un « P »
Ils erraient têtes basses et la démarche lasse, ne sachant quoi répondre et préféraient souvent de se taire de peur de froisser les poings.

Quand bien même les mots apparaitraient comme vaincus d’avance, c’était une faute impardonnable que de les sous-estimer.
Les mots cachaient une puissance insoupçonnable, un pouvoir inimaginable celui de la propagande, du lavage de cerveaux, celui de lancer des rumeurs qui pouvaient à elles seules détruire un être humain voire éradiquer toute une peuplade.

Mais la faute des poings, c’est qu’ils n’avaient pas de cerveau pour raisonner… D’ailleurs, c’était inutile d’essayer de les raisonner.
Pour eux, le but suprême de notre existence réside dans les points qu’on pourrait amasser en collant des coups sur les tempes (étant l’os le plus fragile du crâne) de tous les contestataires pour peu qu’ils aient la mauvaise idée d’user de mots jugés inconvenables.

Sur le court terme, les poings pourraient bien gagner une multitude de batailles, brandir la ceinture dorée des vainqueurs et fanfaronner tant qu’ils le voudront.
Les poings avaient les arguments et le poids de mettre aux KO leurs adversaires.

Par contre, dés qu’il s’agit d’un avenir lointain, du devenir d’une civilisation, d’un empire, les mots devenaient tout à coup nettement plus efficaces.

Cependant, comme les poings ne le savaient pas, ils fonçaient têtes baissées croyant anéantir toute forme de résistance qui pourrait tenter d’entraver leur conquête du monde, à priori gagnée d’avance.
Les mots attendaient dignement que leur heure de gloire sonne enfin le glas de la violence.

Mais que faire des mots machiavéliques en ont marre d’attendre et se font des porte-paroles de poings condamnables entachés du sang de leur frères innocents…

Quelques mots à l’esprit mal tourné et aux projets diaboliques pourraient-ils à eux seuls provoquer la perte de tous les dictionnaires du monde ?
Seul l’avenir nous le dira… Enfin, s’il existerait encore des mots pour le faire !

2 commentaires:

ferrrrr a dit…

"les termes et les poings n’ont jamais été en bons termes." Cher Boukornine, j'ai du doute, voir pouchkine, Céline, Bukovsky, Imrou'lkais, Antara, Bayron, Hemingway, pour ne citer que les plus connus... A mon sens le mot rebelle et le poing (rebelle) vont de paire.

Khalil a dit…

C'est vrai cher Ferrrr,

Il est des auteurs qui ont allié les deux.

Mais ne crois-tu pas qu'au moment d'écrire, ces écrivains renoncent au langage des poings pour s'élever au langage des mots ?

Mais si à travers les mots il prônent le langage des poings... Et c'est justement de ces mots diaboliques que je parle à la fin..
:)