La tête creusant l'oreiller, obscurité et yeux fermés. Les idées se bousculent dans ma tête, aucune envie de dormir.
Je pense aux mères des martyrs qui n'ont toujours pas séché leurs larmes et fait leur deuil. Je pense à leur bourreau qui a étranglé sa conscience et qui ne doit pas avoir de problèmes d'endormissement.
Je pense aux blessés de la révolution, menés en bateau par les promesse électorales des partis hypocrites qui se sont servis d'eux avant de les lâcher sans se poser de questions et à les tabasser pour peu qu'ils réclament d'être soignés.
Je pense aux jeunes de Cité Mallaha, de Om Laârayes, de Rdeyef, de Menzel Bouzayene et au calvaire qu'ils vivent quotidiennement sans que personne ne semble s'en incommoder. Quand ce sont les miséreux qui pâtissent de la répression, on n'en discute pas à l'assemblée constituante, on n'en discute pas dans la rue, ni dans la presse. On se contente de les qualifier de bandits qui auraient reçu juste ce qu'ils méritaient sans vérifier leur version des faits.
Je pense à ces pauvres policiers endoctrinés qui terrorisent le peuple dont ils sont les enfants.
Je pense aux affamés toujours pas rassasiés, je pense aux chômeurs toujours sans issue.
Je pense à une révolution détournée par les profanateurs de l'Islam.
Je pense aux partis politiques aveuglés par leur insatiable rêve d'arriver au pouvoir. Je pense à cette opposition limitée, désespérante, décimée et à leur ingéniosité dans la médiocrité en inventant à chaque fois une nouvelle raison pour nous déprimer.
Je pense au parti Ennahdha, à son népotisme halal, à son projet diabolique dont il se cache à peine, à ses tendances dictatoriales avérées, à ce gouvernement d'incompétents et aux gens qui les défendent aveuglément.
Je pense à la liberté d'expression acquise au prix du sang et à sa précarité. Je pense à toutes les menaces qui la guettent, à tous ces ogres qui ne rêvent que de la dévorer.
Je pense à la désillusion révolutionnaire. Je pense au tourisme en crise. Je pense aux salafistes, véritable branche armée d'Ennahdha qui ne font du bruit que lorsque le gouvernement est sous pression pour détourner les regards de l'opinion publique des vrais problèmes. Je pense à leur impunité troublante et à leurs exactions moyenâgeuses.
Je pense à tous ceux qui rêvent de quitter le pays sous prétexte que le navire est en train de couler, alors que le navire, c'est nous...
Je pense à Rafik Bouchlaka et à son incompétence légendaire et à ses connaissances primitives en géographie. Je pense à Marzouki et à toutes ses convictions qu'il a défendu pendant des années avant de les abandonner pour un minable poste aux prérogatives de concierge. Je pense à Rached Ghannouchi qui dicte à l'état la voie à suivre en parfait amalgame parti/état comme au bon vieux temps avec ZABA et le RCD.
Je pense à la Femme tunisienne, menacée mais plus que jamais libre. Je pense à ces jolies demoiselles qui sont aux premières lignes dans les manifestations et que les coups de matraque n'arrivent à dissuader de s'élever pour leurs droits.
Je pense à nous dans cinquante ans, toujours la même révolte dans l'âme, que l'on soit vivant ou six pieds sous terre. Je pense à la peur qui nous a quitté à jamais, laissant place à une infaillible abnégation et à une détermination à toute épreuve.
Comment exiger de Morphée de me soustraire à ce tsunami délirant ?
La nuit sera longue. Mais au final, nous sommes là, le poing serré, le moral comme au premier jour de lutte, la fleur au fusil, prêt à se battre au quotidien.
Encore mieux que la liberté, beaucoup plus hallucinante que la LSD, nettement plus euphorisante que le cannabis, la libération est une aubaine pour les âmes rêveuses. Révoltons-nous ! Indignons-nous ! Demain nous appartient...
5 commentaires:
Que vos rêves se réalisent!
Bravo et surtout il faut tenir bon et ne rien lâcher!!!
Les méthodes pour installer une dictature "halal" sont plus grotesques que celles de jadis. Ils accélèrent ce processus à une vitesse vertigineuse.
L.M
Je pense qu' il n'auront jamais autant la foi dans la Liberte que ceux qui ont rêver des annees durant a ce 14 janvier et qui l'ont ose .....Toutes les " salafisteries " du monde n'y changeront rien !
Merci pour cet article . Vous exprimez bien ce que de nombreux tunisiens ressentent en ces moments de désespérance et de doute. Désespérance de voir autant d'espoirs en de jours meilleurs pour notre Chère Tunisie s'envoler et détournés vers un passé obscurantiste par des illuminés suivis par une majorité de nos citoyens croyant plus aux délices de l'au-delà qu'aux petites joies de la vie ici-bas et au bonheur d'être libre et maître de son destin. Doute qu'on aura une autre alternative que la dictature déguisée pour bien longtemps. Le bon peuple est là! On ne le change pas comme on change de vêtement.Ce qu'il nous faut c'est une réforme religieuse pour nous faire sortir du carcan de la révérence des temps passés et de la vénération immodérée du salef essalah sans renier pour autant sa foi ni son passé.
Merci pour cet article . Vous exprimez bien ce que de nombreux tunisiens ressentent en ces moments de désespérance et de doute. Désespérance de voir autant d'espoirs en de jours meilleurs pour notre Chère Tunisie s'envoler et détournés vers un passé obscurantiste par des illuminés suivis par une majorité de nos citoyens croyant plus aux délices de l'au-delà qu'aux petites joies de la vie ici-bas et au bonheur d'être libre et maître de son destin. Doute qu'on aura une autre alternative que la dictature déguisée pour bien longtemps. Le bon peuple est là! On ne le change pas comme on change de vêtement.Ce qu'il nous faut c'est une réforme religieuse pour nous faire sortir du carcan de la révérence des temps passés et de la vénération immodérée du salef essalah sans renier pour autant sa foi ni son passé.
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