Les fidèles du Boukornine

vendredi 16 octobre 2009

Songes et élucubrations

Porter tous les maux du monde, pâtir de toutes les peines.
Etre réduit au statut de simple spectateur impuissant d’un spectacle ennuyeux, d’une merde ornée de paillettes à laquelle on peine à prendre gout.

Marcher seul en silence avec pour unique compagnie un désespoir incommensurable et une haine démesurée.

Mâcher ses mots et les avaler parce que personne ne comprendra.
Parce qu’on parle une autre langue.

Voir dans tous les murs du monde, dans tous les entractes et des chapitres inachevés, des chansons tristes, un son mélancolique de piano vieilli et délaissé.

Ecrire pour unique amour.
Ecrire pour unique raison.

Ecrire comme pour mourir et renaître entre les dents des insectes nécrophages.

Aucune envie de pleurer car plus de force et plus de volonté.
Juste l’envie de marcher seul en silence, tout aussi désespéré.

Laisser un cœur qui ne sait de l’amour que la fougue des héros romanesques, communiquer avec une lune irréparablement navrée de l’écouter.

Se laisser prendre dans les draps de la solitude.
Ne surtout pas s’obstiner à quitter trop vite son exil.

Parce que dans son bagne on peut déguster du Brel, apprécier Baudelaire et trouver Aznavour trop joyeux de s’exprimer.

Demain est un autre jour, demain est un jour nouveau.
Dans son esprit anesthésié, sa créativité muselée ou sa liberté piétinée… Le mieux n’est-il pas de se laisser dévorer par l’insatiable envie d’exister ?

5 commentaires:

fléna bent flén a dit…

admirable....merci.

Amira Yaakoubi a dit…

oui marche mon cher...
marche...

DramaR a dit…

Bravo! Il ne faut pas en dire plus, bien que ce ne soit pas dans mes habitudes.

Venom a dit…

"Mâcher ses mots et les avaler parce que personne ne comprendra.
Parce qu’on parle une autre langue."

Excellent, comme tout le texte d'ailleurs...

touma a dit…

Poursuivre sa route, seul avec ses rêves et ses espoirs,sourire à chaque lever du soleil : bonjour la vie !