Les fidèles du Boukornine

lundi 22 juin 2009

Mélancolie, sors de ce corps !

C’est au moment où ma vie prend des tournures auxquelles je n’aurais pas aimé assister que les mots me hantent et s’alignent spontanément prêts à être publiés.
J’ai longtemps cherché un sens à ma vie. A l’heure qu’il est, je pense qu’hélas, je n’en ai pas encore trouvé.
Pourtant, j’ai essayé bien des voies. J’ai cassé tant de fois ma voix.
J’ai été pieux, j’ai été turbulent, j’ai été pyromane, j’ai été artiste, j’ai été révolté, j’ai été amoureux, j’ai été haineux, j’ai été tolérant et j’ai même été prétentieux. Aujourd’hui, avec un peu de recul, je ne suis plus qu’un mélange de tout cela avec quelques vestiges de principes et quelques sautes d’humeur plus fréquentes.
A l’école du bonheur, j’ai trop souvent été cancre voire même absent à l’appel.
Personne ne s’est inquiété pour moi. Et tant mieux finalement.
Comme Baudelaire, mon spleen est un état de base et tout le reste n’est que passager.
Cependant, ma mélancolie évolue avec le temps. Elle agonise quand je succombe aux charmes d’une douce brune, ou quand je dévore une œuvre littéraire. Elle fanfaronne quand je ne vois plus d’issue, quand j’assiste, impuissant, à des injustices qui me touchent directement ou indirectement via un peuple qui lutte témérairement pour affirmer son existence.
J’ai su au fil des jours apprécier la tristesse. Me réjouir parfois de la retrouver après une longue période d’absence.
Elle a ce goût à la fois doux et amer que j’ai appris à estimer.
La vie, je trouve, avec ses aléas, ses peines, ses joies, ses hauts et ses bas, n’est qu’un film d’auteur sans intérêt dont on ne perçoit nullement le sens mais dont le seul génie nous hypnotise et nous laisse admiratif comme face à une œuvre d’art aussi grandiose qu’inutile.
Que dire de plus ?
Il y a tellement à en redire…
Mais je laisserai le soin au silence pour conclure cette note et qui mieux que lui peut prétendre aimer le spleen ?

2 commentaires:

24Faubourg a dit…

j'adore ta plume

salma a dit…

"Le poète jouit de cet incomparable privilège, qu'il peut à sa guise être lui même et autrui. comme ces âmes errantes qui cherchent un corps, il entre quand il veut, dans le personnage de chacun. Pour lui seul tout est vacant; et si de certaines places paraissent lui être fermées, c'est qu'à ses yeux elles ne valent pas la peine d'être visitées." Charles Baudelaire.

quand on évoque mon poète préféré, l'auteur de mon livre de chevet je ne peux que le citer :)

PS: "Le pessimisme est d'humeur; l'optimisme est de volonté" Alain-Propos sur le bonheur