Les fidèles du Boukornine

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dimanche 4 mars 2012

Vomissements incoercibles...



Cela fait une dizaine de jours que je vomis.
Je vomis à frôler la déshydratation.
Devant moi, une flaque de vomi, mélange harmonieux d'aliments digérés, de bile, de sentiments, d'étoiles filantes, de barques échouées dans des ports abandonnés. Devant moi, gisent mes rêves et mes entrailles.

Je vomis la révolution volée et votre sens inné de la demi-mesure, votre demi-engagement et vos demi-principes...

Je vomis votre simplisme, votre manichéisme, votre haine de la diversité et votre peur de la femme libre.

Je vomis vos transgressions des libertés individuelles et votre ignorance flagrante de la religion dont vous vous targuer d'être les remparts.

Je vomis votre médiocrité, votre hypocrisie, vos alliances incestueuses pour asseoir votre dictature et votre morale à la con que  vous prêchez ardemment mais que vous n'appliquez jamais !

Je vomis votre indifférence criminelle et votre résignation à relâcher vos muscles pour ne pas sentir de douleur quand on violera votre volonté et vos libertés chèrement acquises...

Je vomis l'injustice sociale, la cherté de la vie et les bandits en costard cravate.

Je vomis Rached Ghannouchi, sa légendaire dentition et son parti liberticide, dictatorial, salafiste et hypocrite !

Je vomis le CPR, Ettakattol et tous ces partis qui n'auraient jamais existé si seulement le ridicule tuait.
 
Je vomis mon dégoût d'avoir fait du mal à bon nombre de celles qui m'ont aimé, trop occupé avec mon semblant d'existentialisme et mes idées révolutionnaires venues d'un autre monde.

Je vomis vos barbes hirsutes et vos conceptions barbantes et moyenâgeuses.

Je vomis votre attitude indigne et révoltante vis à vis des blessés de la révolution et des familles des martyrs.

Je vomis votre putain de syndrome de Stockholm qu'on est obligé d'endurer. Tenus de respecter cette ombre de légitimité qui a fait de vous des apprentis Ben Ali avec une bénédiction divine et populaire.

Je vomis le peuple en qui j'ai toujours cru et en qui j'ai toujours  foi. Je le vomis parce qu'il me dérange, parce qu'il me ressemble, parce qu'il me rappelle à quel point sommes-nous déjantés et justes bons à être hospitalisés en masse dans un asile psychiatrique.

Je vomis la pleine lune qui ne veut plus rien dire pour moi. Je vomis les relations humaines beaucoup trop complexes, finalement.

Je vomis votre amateurisme, votre incompétence et votre rationalisme morbide qui vous permet de trouver que le copinage et le népotisme sont des activités presque nobles !

Je nous vomis, je me vomis. Et comment ne pas l'être dans ce contexte déroutant, dans ce pays devenu dégoûtant.

Ce fut la note optimiste du jour...