Moncef Marzouki a organisé au palais de Carthage la commémoration de la disparition du premier martyr d'Internet en Tunisie, Zouhaïer Yahiaoui alias Ettounsi et a décrété cette date du 13 mars, journée nationale de la liberté d'Internet.
Personnellement, je dois beaucoup à TUNeZINE, à Takriz, à TunisNews, à RéveilTunisien et à Nawaat pour ne citer qu'eux, d'avoir réveillé en moi une "puberté politique" précoce, de m'avoir tenu au courant de ce qui se passait en Tunisie, lueurs dans l'opacité ambiante des médias contrôlés par la mafia au pouvoir.
Quand les gens installés en Tunisie avaient une diarrhée pour peu qu'ils toussaient en présence de la photo du président, Zou osait s'attaquer à l'empire. Il l'a payé de sa jeunesse, de sa liberté, de sa santé et de sa vie.
Il était chétif mais puissant. Il m'a appris que ta révolte ne sert à rien si tu la tais. Il m'a inculqué que les braves meurent au combat.
Je ne l'ai jamais connu autrement qu'à travers ses écrits mais il a toujours été là pour me donner des leçons posthumes d'abnégation et de témérité.
Grâce à des héros comme Ettounsi, des blogueurs comme moi sont invités aujourd'hui au palais de Carthage. Même si l'initiative est excellente et qu'elle était impensable avant le 14 janvier, j'ai du décliner l'invitation pour diverses raisons.
Pour commencer, Moncef Marzouki a complètement changé de discours au sujet de la censure d'Internet depuis les élections du 23 octobre.
Avant, il ne parlait que de "Liberté" et maintenant, il ne parle que de "Lignes rouges". Comment faire confiance à cet homme aux principes versatiles et aux positions imprévisible quand on sait aussi que même Ben Ali avait fait de 2009, l'année d'Internet mais ça ne l'avait pas empêché de tous nous censurer ?
Toute cette "mise en scène" autour de la liberté d'Internet, ce retour aux expressions d'avant 23 octobre, nous rappellent qu'il y a une échéance électorale qui n'est pas si lointaine que cela !
Moncef Marzouki a déclaré à maintes reprises qu'il avait "besoin de trois ans pour fonder des bases solides afin de faire renaître le pays" et aurait même déclaré à la directrice du FMI qu'il rêvait d'une présidence de trois ans !
Cette initiative s'inscrit donc, très probablement dans le cadre d'un coup de marketing politique pour faire monter sa cote de popularité à l'approche des élections.
Il faut savoir aussi que les rapports blogueurs/politiciens sont des rapports incestueux. Qu'un blogueur ait des convictions politiques, c'est bien entendu légitime mais qu'il utilise son blog pour cirer l'image d'un politicien ou servir ses intérêts en trompant délibérément son lectorat même s'il ne touche aucune contrepartie, c'est tout à fait immoral et contraire à toute déontologie ! D'autant plus que la plupart font croire à leurs lecteurs qu'ils sont indépendants. On a plusieurs exemples évidents dans la blogosphère tunisienne de "l'homme qui a dit non" aux pages vendues d'Ennahdha (si on peut les considérer comme des blogueurs) en passant par l'autre fille que vous reconnaîtrez...
Par ailleurs, amis blogueurs et internautes, sachez que nous sommes les seuls garants de la liberté de la toile ! Si vous croyez que c'est dans les palais que se trouve notre liberté, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil ! A l'intérieur des palais, on vous apprend à devenir diplomate, à émousser vos plumes et à trop modérer vos propos. Restons authentiques et ne faisons pas le jeu de ces politiques qui ne voient en nous qu'un danger qu'ils cherchent à récupérer comme argument électoral. Si vous ne sentez pas l'arnaque, c'est que vous devez avoir le nez bouché.
Pour finir, repose en paix Ettounsi. D'aucuns parlent de ta "fin tragique", je pense plutôt que ce fut la consécration ultime du Très-Haut à ton militantisme. Tu es passé d'un héros à un symbole. Tu as peut-être disparu un certain 13 mars mais tu ne nous a jamais quittés.
Personnellement, je dois beaucoup à TUNeZINE, à Takriz, à TunisNews, à RéveilTunisien et à Nawaat pour ne citer qu'eux, d'avoir réveillé en moi une "puberté politique" précoce, de m'avoir tenu au courant de ce qui se passait en Tunisie, lueurs dans l'opacité ambiante des médias contrôlés par la mafia au pouvoir.
Quand les gens installés en Tunisie avaient une diarrhée pour peu qu'ils toussaient en présence de la photo du président, Zou osait s'attaquer à l'empire. Il l'a payé de sa jeunesse, de sa liberté, de sa santé et de sa vie.
Il était chétif mais puissant. Il m'a appris que ta révolte ne sert à rien si tu la tais. Il m'a inculqué que les braves meurent au combat.
Je ne l'ai jamais connu autrement qu'à travers ses écrits mais il a toujours été là pour me donner des leçons posthumes d'abnégation et de témérité.
Grâce à des héros comme Ettounsi, des blogueurs comme moi sont invités aujourd'hui au palais de Carthage. Même si l'initiative est excellente et qu'elle était impensable avant le 14 janvier, j'ai du décliner l'invitation pour diverses raisons.
Pour commencer, Moncef Marzouki a complètement changé de discours au sujet de la censure d'Internet depuis les élections du 23 octobre.
Avant, il ne parlait que de "Liberté" et maintenant, il ne parle que de "Lignes rouges". Comment faire confiance à cet homme aux principes versatiles et aux positions imprévisible quand on sait aussi que même Ben Ali avait fait de 2009, l'année d'Internet mais ça ne l'avait pas empêché de tous nous censurer ?
Toute cette "mise en scène" autour de la liberté d'Internet, ce retour aux expressions d'avant 23 octobre, nous rappellent qu'il y a une échéance électorale qui n'est pas si lointaine que cela !
Moncef Marzouki a déclaré à maintes reprises qu'il avait "besoin de trois ans pour fonder des bases solides afin de faire renaître le pays" et aurait même déclaré à la directrice du FMI qu'il rêvait d'une présidence de trois ans !
Cette initiative s'inscrit donc, très probablement dans le cadre d'un coup de marketing politique pour faire monter sa cote de popularité à l'approche des élections.
Il faut savoir aussi que les rapports blogueurs/politiciens sont des rapports incestueux. Qu'un blogueur ait des convictions politiques, c'est bien entendu légitime mais qu'il utilise son blog pour cirer l'image d'un politicien ou servir ses intérêts en trompant délibérément son lectorat même s'il ne touche aucune contrepartie, c'est tout à fait immoral et contraire à toute déontologie ! D'autant plus que la plupart font croire à leurs lecteurs qu'ils sont indépendants. On a plusieurs exemples évidents dans la blogosphère tunisienne de "l'homme qui a dit non" aux pages vendues d'Ennahdha (si on peut les considérer comme des blogueurs) en passant par l'autre fille que vous reconnaîtrez...
Par ailleurs, amis blogueurs et internautes, sachez que nous sommes les seuls garants de la liberté de la toile ! Si vous croyez que c'est dans les palais que se trouve notre liberté, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil ! A l'intérieur des palais, on vous apprend à devenir diplomate, à émousser vos plumes et à trop modérer vos propos. Restons authentiques et ne faisons pas le jeu de ces politiques qui ne voient en nous qu'un danger qu'ils cherchent à récupérer comme argument électoral. Si vous ne sentez pas l'arnaque, c'est que vous devez avoir le nez bouché.
Pour finir, repose en paix Ettounsi. D'aucuns parlent de ta "fin tragique", je pense plutôt que ce fut la consécration ultime du Très-Haut à ton militantisme. Tu es passé d'un héros à un symbole. Tu as peut-être disparu un certain 13 mars mais tu ne nous a jamais quittés.