Les fidèles du Boukornine

vendredi 29 février 2008

Docteur Quinn, femme médecin

A en croire ce que j'ai vu, la suite du feuilleton très connu "Docteur Quinn, femme médecin" est en train d'être tournée en Tunisie, notre cher pays dont les paysages variés et l'hospitalité ont toujours attisé les convoitises des plus grands producteurs.
Une affectation est en effet, venue, il y a quelques jours bousculer ma vie cent dessus dessous. Je me suis retrouvé d’un coup, témoin de ce que je n’ai jamais réussi à voir. La Tunisie, la vraie. Celle d’en bas. Celle qui porte « eddengri ». Celle que les statistiques omettent souvent de compter. Celle qui préfère ne jamais penser à demain et préfère jaunir ses incisives à l’aide d’un verre de capucin à longueur de journée.
Le premier jour déjà, j’étais présent, au service d’orthopédie, là où l’on rentre osseux et d’où l’on sort prothétique. Là où les plaques et les clous ne servent pas seulement à fixer des cadres sur un mûr. Là où les fractures sociales et les luxations d’épaule se confondent.
L’état déplorable des lieux est tel que l’on se demande à la fin si ce n’est pas fait exprès pour que les patients majoritairement très pauvres, ne se sentent pas dépaysés. Le nettoyage des cicatrices ne déroge, bien entendu, pas aux règles de l’art de la « sepsie » en utilisant un matériel pas très stérile et par conséquent, pas du tout adapté à ce genre d’actes (qui seront recensés, on l’espère dans quelque temps dans la liste tant prisée des crimes contre l’humanité).
Beaucoup de malades feront des infections généralisées et certains y passeront. Mais cela, on ne devrait pas le mentionner. C’est supposé connu par tous. On n’a pas les moyens de respecter assez la vie humaine. On se rattrapera après leur mort, en ayant une profonde pensée à ceux qu’on a perdu… Sinon on pourra toujours mettre sur le certificat de décès que ce fût un « maktoub » une volonté divine qui a emporté le malade pour détacher sa conscience de la culpabilité qui la hante.
Sinon la buvette n’est pas mal du tout. Elle fournit au choix des cafés pour oublier, des jus pour apprécier sa présence en dehors du service et du biscuit pour se dire que la vie continue tout de même.

dimanche 24 février 2008

La chanson officielle de la promo 2005

وليوم كلعادا جينا من كل ثنيا
باجة، المروج، الهمهاما والوردية
فينا إلي باغي يقضي عل جاهلية
و فينا إلي ناوي يمشي طول ال عربية
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الباك مهبول كي تجيه العنصرية
ما عاد تفيد حلول دبلوماسية
إلي جابو سيوفا واللي جابو مدرية
ياو ريم قريعة تولي ريم المنسية
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ماغير ما تمشي لسيدة المنوبية
ناخد الباك عندي حالة عادية
بنووي و البكتريولوجية
في بلوك الباك القيرة صباح و عشية
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لسي معروف في كل الجمهورية
لسي بورقيبة بيلوت العاصمية
منجي أوقار قولنا واشية؟
كي شعل الفلام الإدارة وين هي؟
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إشهد يا فتوح ع شنعة العالمية


Khalil

Voici la première partie en attendant les autres...
Nistou

mardi 19 février 2008

L’amour est mort ce soir

Nous l’avons appris de sources bien informées. L’amour est mort ce soir, assassiné par le désespoir d’une vie bête à pleurer. L’amour n’a, en effet, pas pu résister longtemps face aux assauts répétés du destin. Au royaume des amoureux, je m’étais, pourtant, souvent érigé en roi mais très vite, la réalité m’avait déchue. J’en suis maintenant au rang méprisable de simple citoyen, témoin du bonheur mais jamais complice. Faudra chercher maintenant, la lueur au fond des mots, boire les nuages pour oublier les maux, se noyer dans les rivages dans la main un stylo, pour essayer de se relever, d’oublier, de ne pas mourir aussi jeune, de ne pas mourir idiot, d’aimer tout le monde à en mourir, de se prosterner comme avant, face à la grandeur de l’univers, face à la création divine. Savoir apprécier le silence et ausculter les coeurs quand même sans vraiment s’attendre à ce qu’un son apparaisse. Guetter les vaisseaux qui chantent en chœur l’amour et la paix et savoir apprécier les images de Gaza en flammes et du Rwanda en plein désarroi. Ne plus jamais mourir de peine pour soi, être plus grand effacer la bassesse de son espace-temps. Mépriser la tristesse qui tend à nous prendre et lui rire au visage sans penser à demain. Demain sera mieux, demain sera beau, demain fonctionneront tous les rouages. Il ne nous faudra que réussir le dosage pour se retrouver seul dans la plage à combattre les vagues qui ont toujours voulu ma peau. Ma muse m’a parlé, j’en ai encore des frissons… elle s’appelait tristesse. Je l’avais perdu de vue pendant quelque temps mais heureusement maintenant nous sommes de nouveau réunis pour le meilleur mais apparemment surtout pour écrire. Je viens de comprendre que la mélancolie était ma raison d’être, qu’elle est le maître qui a su dompter mon âme. Je suis un être humain avant tout fait d’un tas de vaisseaux et d’organes, avant que l’on me damne. Priorité faite désormais aux sourires, à la vie, à la libération des cœurs des démunis des chimères qui les hantent. Quitte à en perdre sa capillarité, quitte même à y rester.
Yer7am bouk ya de Musset : « A voir ce que l’on fût et ce que l’on laisse, seul le silence est grand tout le reste est faiblesse »