Les fidèles du Boukornine

dimanche 1 janvier 2012

2012, le rêve continue...



Le dernier réveillon, je l'ai passé dans la douleur. Ce réveillon s'est déroulé sous le signe de l'émotion.
Je tiens à remercier 2011 pour ses larmes de joie, pour la révolte qu'il nous a inspiré, pour la peur dont il nous a exorcisé et pour la joie de reconquérir notre pays trop longtemps occupé.

C'est devant mes yeux baignés d'émotion que les images défilent virevoltantes, me donnant le tournis.
Zouhaïer Yahiaoui allah yarhmek ! Merci pour Tunezine ! Merci d'avoir existé !
Merci à Takriz ! Merci à Tunisnews ! Merci à ReveilTunisien ! Merci à Nawaat !

Merci à toutes les mamans qui se réveillent avec la douleur d'avoir perdu un gosse offert à la révolution d'un peuple qui n'en pouvait plus d'être asservi !

Merci à tous les opposants qui n'ont jamais prostitué l'encre de leurs plûmes ni les particules qui se rassemblent pour former leurs âmes si pures !

Merci à ceux qui ont un jour embrassé la terre bénite de ce pays ! Merci à tous les expatriés, qui comme moi, applaudissaient instinctivement dés que l'avion se posait sur le sol tunisien.

Merci à tous les sanglots étouffés dans le noir, sans que personne n'en sache jamais rien d'avoir donné naissance à cette révolte.

Merci à tous les "Je t'aime" chuchotés à ce pays dans ces moments où il était interdit d'embrasser le drapeau rouge à l'étoile et au croissant sans élever des soupçons quant à ses orientations politiques.

Merci à tous les militants du bassin minier qui ont pâti depuis toujours de l'ingratitude et de l'hostilité du pouvoir.

Merci à tous les regards que le destin a figé. Merci à tous les corps frileux que les couvertures trop insuffisantes ne réussissent pas à réchauffer. Merci aux déshérités. Merci aux marginaux. Merci à tous les coeurs gros. Merci à toutes les mères célibataires de mener leur combat contre l'injustice et les regards méprisants.

Merci aux diplômés chômeurs d'ingurgiter autant "d'express serrés" sans se donner la mort. Merci aux chômeurs qui n'ont connu de l'université que la virtualité des espérances de la famille qui se sont brisées contre l'iceberg de la réalité glaciale.

Merci à tous ceux qui ont espéré en cachette. Merci à ceux qui ont élevé la voix à leurs risques et périls. Merci à ceux qui ont pactisé avec le diable mais qui regrettent aujourd'hui amèrement. Merci à tous les tunisiens d'être tunisiens. Merci à la vie de m'avoir fait de cette terre. Merci à ma mère de m'avoir inculqué l'amour de cette patrie. Merci à mes parents de m'avoir enseigné qu'un homme n'est un homme que parce qu'il ne se tait devant aucune injustice.

Merci à tous les journalistes qui ont été frustré, qui ont bu chaque soir à vomir leur peine de tromper leur peuple, de trahir sa confiance, qui ont fuit leur image dans le miroir durant des décennies.

Merci à tous les sacrifices, à tous les compromis, à toutes les années de prison, aux coupables de délits d'opinion, à tous les sévices au nom d'une pensée ou d'une croyance non homologuée.

Merci à la censure de nous avoir exaspéré. Merci à la répression de nous avoir désespéré au point de nous étouffer faisant de nous des kamikazes prêts à nous sacrifier pour pouvoir souffler.

Merci à ce pays qui me manque atrocement pour peu que je le quitte pour mes heures de sommeil nécessaires à mon salut.

Je n'ai rien oublié. Je n'oublierai jamais rien. J'aime ce pays d'une manière maladive. Je suis un olivier qu'on ne peut plus déraciner qui s'enivre de la brise, qui danse au gré du vent, qui pleure au rythme des sécheresses et chante "fer7anine" de Cheikh Imam même quand ça va mal.

2012, je m'en fous des chiffres. Tu n'es qu'une formalité. Je suis un meuble tellement vieux qu'on ne peut plus le déplacer. 2012, on a une révolution à poursuivre. On a un combat à mener. 2012, quelles que soient tes prévisions pour mon pays, sache que tu auras affaire à moi pour peu que tu aie la moindre intention de toucher un seul cheveux de ce petit pays qui abrite une grande nation.

2012, on a une liberté d'expression à préserver sinon à renforcer. On a des régions oubliées à développer. On a une corruption à déraciner. On a un esprit dictatorial à combattre. On a une presse impuissante à remettre sur pied. On a une conscience politique populaire à élever. On a des dogmes à combattre. On a une misère à éradiquer. On a une culture à renforcer. On a une ignorance à arracher. On a un peuple à adorer et un pays à vénérer.

Tu es prévenu et tu n'as pas d'autre choix que de t'y plier. 

3 commentaires:

Anonyme a dit…

ifar7ek bougarnine ! ifar7ek !!
:'-)

Anonyme a dit…

Bonne Année Boukornine.
Que cette nouvelle année vous apporte de la joie, du bonheur,la réalisation de vos rêves les plus chers et les plus fous...
Votre patriotisme nous énivre et nous donne le courage et l'espérance d'y croire au triomphe de la démocrétie et de la liberté d'expression.
L.M

Anonyme a dit…

Mille fois MERCI à Boukornine pour ses informations pertinentes ses nobles états d'âme...son patriotisme sincère qui nous encourage à y croire que tout est possible...