AbdelWaheb Mâater, notre ministre de l'emploi et de la formation professionnelle a accordé une interview au quotidien Assabah parue aujourd'hui (Voici l'article).
Dans cette entrevue, le ministre confirme que sa fille a été bel et bien embauchée dans le cabinet ministériel de Sihem Badi notre ministre de la Femme avant de se justifier en rajoutant: "Que tous ceux qui émettent des critiques sachent que le ministre est libre de désigner les personnes qu'il veut dans son cabinet. D'ailleurs, la plupart des ministres ont désigné des proches ou des amis dans leurs cabinets ministériels !"
Je me sens outré en tant que citoyen tunisien non pas seulement par l'info elle-même mais par cette légèreté en l'annonçant, cette tendance à minimiser un fait grave et à défier l'opinion publique !
Il y a quelque temps, on nous annonçait Bouchlaka, le gendre de Rached Ghannouchi au poste de ministre des affaires étrangères. En nous le déclarant, Ennahdha avait sorti l'argument de la "compétence" n'étant même pas embarrassés en nous imposant encore une fois un satané gendre ! Au fil des jours qui ont suivi et des déclarations de guerre de Bouchlaka à la Syrie les menaçant de leur envoyer notre armée qui a pourtant toutes les peines du monde à garder nos frontières, on commençait à découvrir l'ampleur de ses présumées "compétences".
Dans une nation qui n'est toujours pas guérie du "syndrome des gendres" dont elle souffre depuis des décennies . Je nous rappelle qu'on vient de faire une supposée révolution notamment contre le népotisme.
Avant qu'on ait le temps de s'en remettre, on nous ressert le même plateau pourri avec en prime, la cerise sur le gâteau: la minimisation ! L'air de dire: Népotisme et alors ?
Je plains les martyrs et leur sang qui a coulé, je plains les militants et leur dignité violée et je plains tous ceux qui y ont cru et tous ceux qui sont allés voter perdant de précieuses heures de leurs vies à attendre leur tour dans des files interminables, pour que des politiques au moins aussi véreux et assoiffés que les précédents, prennent place sur les trônes et transgressent les lois en se moquant des fondements les plus élémentaires de la révolution.
Est-ce trop vous demander messieurs de laisser de coté tout népotisme ? Est-ce si difficile messieurs de ne recruter que selon les compétences ? Trouvez-vous si pénible de respecter ce peuple et son combat pour la liberté et la dignité ?
J'ai honte d'avoir un jour cru en cette révolution ! Vous déshonorez à la nation ! Puissent un jour, vos consciences se réveiller de leur hibernation et vous torturer jusqu'à la fin de vos jours !