Les fidèles du Boukornine

vendredi 19 juin 2009

L’enfant qui sommeille en nous

Cette peur soudaine du noir quand un bruit surgit du milieu des ténèbres.
Cette sensibilité à fleur de peau.
Cette humeur capricieuse.
Ces larmes versées face au désarroi des autres.
Cette révolte et cette insatiable envie de changer le monde.
Cette boulimie d’oxygène et de vie.
Cette innocence qui subsiste au fond des yeux même après avoir succombé à toutes les tentations du monde et après bravé l’interdit.
Cette voix trempée de tendresse qui sait consoler quand les adultes fuient.
Ces yeux rivés vers l’horizon qui n’acceptent pas l’amertume de la défaite et la combattent à coups violents d’optimisme irradiant autour d’eux.
Cette malice, cette sensation de toute puissance, ces idées extravagantes, cette vérité spontanée qui émane de cette bouche ornée de dents de lait.
Se demander légitimement si dieu existe vraiment ou si nous avons juste atterri par erreur sur cette planète où l’on s’entretue en toute jouissance. Se sentir parfois étranger et vouloir à tout prix revenir sur Mars ou Platon…
Regarder la lune comme un chez-soi lointain. Ressentir l’amertume de l’exil.
Ces passages chez le dentiste pour les extraire une à une… « Ô mer, prends cette dent d’âne en offrande et offre moi en échange une dent de gazelle » avant de lancer sa dent défunte dans les vagues.
Aimer une fille sincèrement, sans arrière-pensées… De cet amour limpide, passionnel et grandiose. Chanter son amour aux oiseaux…
Son premier baiser. Sa première escapade dans le royaume des amoureux…
Et puis en un instant prendre l’ascenseur émotionnel pour rejoindre le rang des blessés de cette guerre qu’est l’amour.
Avoir en tête une interminable liste de projets impossibles que l’on se jure de mettre en œuvre…

On croit tous l’avoir enterrée à jamais de notre existence, cette âme pure de notre tendre enfance… Elle finit souvent par ressurgir.
Mais qu’a-t-il fait de sa vie celui qui a assassiné cette âme d’enfant qui sommeille en lui ?

2 commentaires:

Renzo a dit…

Et redevenir roi, faire de chaque heure les aventures complètes d'un héros picaresque, se réjouir de quitter le médecin et de se faire offrir un croissant après la pharmacie, s'écouter apprendre à vivre en découvrant son corps, pleurer pour immédiatement rire après une chute, faire les 100 000 coups, être un casse cou, ne pas être précautionneux, aimer toutes les filles, être Casanova dans des petites chaussettes...Oui être le fer de lance de l'innocence et pour moi avoir des anges des deux côtés du coeur. Bien à toi mon ami.

Khalil a dit…

Ma9wék Renzo.
Sincèrement tu m'épates, mon ami!