Les fidèles du Boukornine
vendredi 5 juin 2009
Le punching-ball ou la perte d’un jeune qui baissait dument la tête jusque-là…
Il habitait un coin populaire mais il avait la tête d’un gosse d’Ennaser. Ce qui lui rendait naturellement l’intégration quasi-impossible avec des jeunes qui avaient comme unique faire-valoir de posséder un couteau suisse, d’origine chinoise dans la plupart des cas.
Il se faisait braquer régulièrement parce qu’il ne possédait aucun objet contendant. Quand on lui demandait son portable, son argent de poche… Il ne discutait même pas. Il baissait la tête avec une fatalité et une soumission des plus édifiantes.
Quand au lycée, des connaissances lui faisaient des remarques déplacées ou tentaient même de le mettre hors de lui, il ne répondait jamais sous prétexte qu’il était plus grand que leur bassesse et leur étroitesse d’esprit mais le fait est là, il avait peur de réagir.
Il se sentait paralysé, une hypertonie le gagnait, il se crispait et devenait incapable de réagir même s’il le voulait.
C’était sa manière à lui d’esquiver la confrontation, de se dégager du poids qui pesait sur sa conscience en lui répétant sans cesse qu’il n’était que lâcheté.
Il n’avait jamais les mots pour répondre, il préférait se taire et terrer ses maux entre ses côtes.
Même ses profs s’en prenaient à lui, il devenait rapidement une tête à claque, le moyen le plus efficace de déstresser était de lui coller deux baffes et de continuer son chemin.
Après quelques années, une maitrise en sciences économique et un nouveau job en poche, son employeur a pris la place de ses bourreaux d’antan et lui menait la vie dure.
Entre insultes, dévalorisation et harcèlement moral notre jeune diplômé ne se retrouvait plus.
Mais tout a changé le jour où il s’est acheté un punching-ball.
Il avait enfin trouvé le moyen de muscler ses bras trop grêles, de se défouler et de ne plus refouler ces échecs sociaux qui se répétaient, se ressemblaient et le rabaissaient à chaque fois plus.
Après une longue journée de travail, il revenait et ne parlait à personne sauf à son punching-ball. Gauche, droite, gauche-droite, uppercut, crochet… Il n’économisait pas ses efforts pour se venger, pour relever la tête. Il voyait dans ce sac, les visages de tous ses détracteurs, de tous ses tortionnaires qui n’avaient jamais daigné le laisser vivre en symbiose avec son environnement l’amoindrissant chaque jour sans qu’il n’arrive à répondre jusqu’à ce qu’il ne soit plus que poussière.
Aujourd’hui il n’a plus peur de la confrontation, il s’est soulevé, il ne craint plus d’être amoché, de se fracturer un tibia ou un humérus. Il s’est juré de ne plus se taire face aux injures et de redorer son blason.
C’est fini cette époque où il était plus pur, plus précieux, plus intelligent que de s’engrener dans des situations qui pourraient lui couter la vie.
Il a enfin compris que dans certaines sociétés, l’intégration se fait par la force du coup de poing et non pas par une quelconque philosophie élitique. Il était comme eux, et il se devait d’agir comme eux pour être en concordance avec son époque et laisser à coté tout anachronisme qui ne masquait que son impuissance.
Même son employeur a commencé à changer de point de vue, de comportement craignant ses réactions devenues pour le moins violentes.
Mais en cette nuit obscure qui couvrait ce quartier malfamé, le plus téméraire des voyous commencerait à trembler.
Mais à avoir trop souffert dans sa pénible existence, il n’avait plus peur du tout. Il avait cette curieuse envie d’être attaqué à nouveau comme s’il était obligé de prouver à tout le monde qu’il n’était plus ce même ado atone et coincé de qui on riait à longueur de journée.
Coup de chance, ou d’infortune, une étoile filante passait tout juste par là. Une bande de quatre individus a commencé à le filer.
Il n’en croyait pas son cœur. Pour une fois, il n’avait aucune crainte. Il était prêt au combat. Il n’attendait que le corps à corps.
S’ils allaient lui demander son téléphone, il préférerait mourir plutôt que de céder.
Ils lui ont sifflé, et ont commencé à le provoquer… Il s’est retourné en fermant le poing, s’apprêtant à surgir tel un preux chevalier.
Il n’eut même pas le temps de penser, et reçut un coup de couteau dans la gorge qui eut raison de toutes ses bonnes intentions.
Il a rendu l’âme sur le coup ce qui a laissé le temps à ses agresseurs de lui dérober tout ce qu’il avait et qu’il s’était, à juste titre d’ailleurs, promis de protéger jusqu’à sa mort.
Aujourd’hui git en plein Djellaz, un jeune de 25 ans à priori ne différant en rien des autres défunts mais qui n’est ni mort de vieillesse ni d’un arrêt cardiaque mais d’avoir trop rêvé, d’avoir espéré bousculer le cours des choses. Cependant, sous un certain angle il a réussi… Au prix de sa vie certes, mais il a tout de même réussi.
C’est peut-être pour cela qu’on a l’impression en se recueillant sur sa tombe, qu’en dessous il ne dort pas mais il sourit !
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6 commentaires:
Trop dur la réalité.
belle histoire triste
ces fils de ... ont ete arretes ou pas? nous vivons dans un pays a la derive
IK
ces fils de ... ont ete arretes ou pas? nous vivons dans un pays a la derive
IK
ce n est pas le blog de hammamet c est plutot celui de hay helal
a 1 fête de fin d année ce dimanche
chorale.danse.mzaoudia.etais a l affiche et sur le terrain.
tout le monde etais affairer.a preparer a recevoir monsieur intel.qui est a l affiche de l invitation. qui devais venir .mais qui n ai pas venu .meme pas le responsable des bureaux de la jeunesse.il n est pas dupe il pense que s est du folkhlore qui ne profite pas.peux etre pas a lui.mais a la communautaire si.excuser moi si je critique.el islah est la consigne de monsieur le president
pourtant les citoyens. parents des enfants étais eux parmis nous
la vie associative profite a toute la communauté.
voila 1 profit. qu on devrais s associer.pour le realiser
il est vrai que le chant patriotique est devenue.pour certains
tamouto tamoutou ou nhayi ana. rabi ihdi.
ils n iront pas loin.car la volonte du bien chez nos compatriotes.est de rigueur.et generale
c est du cote de la maison de la culture d el gorgani que ca se passe.
le film de si zran essaida n a pas changer beaucoup les comportements.au faite le jeune qui remonte sur le poteau electrique pour se suicider.dans le film. est décédé dans le reel.mais d1 mort. naturelle .allah irahmou.
il n avais plus la force de remonter aussi haut pour mourir.c etais il 10ans deja 1 alerte de se qui se passe ce film
la reusite de notre ong de notre maison de la culture c est que les responsables , reculent devant les mordus des club.avec l aide du moo3tamed.et du comite de coordination d el ourdia.c est 1 avanse democratique.certe en quelque sorte .seulement si le responsable des associations du partit au pouvoir ( le bureau des associations, de la jeunesse.du comite de coordination , venait a notre secours.on pourrai reussir.il nous faut 1 responsable des club au.sein de l ong pour plus de prise de décision au profit des jeunes et d1 democratie en construction.
a ceux qui se moquent de nous , en nous disons.vous allez sauvez la democratie.si .la preuve.
ce matin.1 acceuill tres encouragent du bureau de l action volontaire.nous a rassurer du soutien,pour enclencher les
les camps d ete .,la cnss , la municipalite.et le bureau de l action volentaire qui est aussi du rcd donne des avantages aux quartiers a besion specifiques.
el omda est de notre bord
.et maousem essaif est a nos portes.
maousem la3rouset semble avoir plus d adeptes.c est tant mieux.mais preparer de bon conjoints il faut les metrent ensemble a l essai quand ils sont jeunes.et surtout apaiser leur tentions .les eloigner des barbues et de la délinquance.comme vous le relater en pensant personellement. que s est encore 1 bobar.
encore un exemple d'un enfant qui a été mis "sous haute protection",du coup, rêveur idéaliste et ne comprenant rien en matière d'enjeu social;
ce qui m'a marqué
c'est qu'il est resté fidèle à ses principes , aussi bien en rêvant qu'après en s'émancipant ;je salue sa force!!
malheureuement ,se défendre ne s'apprend pas du jour au lendemain!
les parents !!!; fichez la paix à vos enfants , laissez les reconnaitre le mal du bien ,reçevoir des coups , se salir les vêtements,parler aux clochards , aux richards..AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD.
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