Les fidèles du Boukornine

dimanche 14 août 2011

Klem Ellil



Je prends mon stylo, pose des mots sans fin, évoque des maux et une faim.

Une fin malheureuse, une fin inopinée, un amer passage obligé pour les âmes en détresse, pour les âmes qui souffrent d'une insatiable paresse, d'une douloureuse absence d’allégresse.

C'est dans la solitude que l'homme devient désespérément créatif. Pourtant, c'est mélangée à ses larmes, que l'homme déverse une poésie d'une infinie puissance, d'un infini courage, d'une sincérité déconcertante, d'une beauté désarmante.

C'est la mort qui donne à la vie tout son charme.
la paix n'est-elle pas autant convoitée par la ménagère de cinquante ans que par le trafiquant d'armes ?
le doute ne trouve-t-il pas son bonheur dans la certitude ?
les courbes de la vie ne se vautrent-elles pas dans la monotonie de la rectitude ?

C'est le doux spectacle des corps déchiquetés d'insurgés morts à la gloire de leur étendard, des têtes décapitées, des membres désarticulés et des testicules délogés qui nourrissent l'abnégation des survivants, leur désir de mourir comme leurs congénères pour l'amour de valeurs désuètes mais ô combien séduisantes.

Il faut dire à l'amour d'arrêter de mentir et de stopper les tirs.
Il est temps que s'arrête la mort et que l'on commence à bâtir.
Il faut évacuer les survivants et réciter des versets à la mémoire des âmes dans le vent.

Le monde part en couille, les corps sont paralysés par la trouille et les idées brillantes usées par la rouille.
Où sont-ils à présent ces chevaliers, ces preux ? Ils ne nous ont laissé que leurs chevaux lépreux...

Il faut dire à la vie, qu'avec ses malheurs, elle nous ravit. Elle nous ravive. Elle nous enivre. Elle nous lessive.
Il faut dire à la vie, que demain nous vaincrons, que demain, du moins, nous irons mieux. Nous sortirons dans les rues, nous danserons sur des airs qu'on connaissait pas. Nous sauterons plus haut que ne le voudrait la gravité. Nous sauterons plus que ne l'impose la gravité de la situation.

Ne jamais perdre espoir, prendre son temps et croquer jusque dans la troisième poire. Se dire que peu importe si ça foire. Puisque finalement, tout sera oublié avant que ne s'achève le soir.


2 commentaires:

Béa a dit…

C'est sublime et j'ajoute " bien plus qu'à l'habitude " de la mélancolie, du désespoir à l'envie de vivre !

Béa a dit…

C'est sublime et j'ajoute " bien plus qu'à l'habitude " de la mélancolie, du désespoir à l'envie de vivre !