Dans mon monde idéal, Amazigh Kateb serait reçu comme un chef d’état.
Samir Loussif serait un dieu vivant, vénéré par tous les dépressifs du monde et même ceux simplement mélancoliques. (les alcooliques aussi)
Le lablebi serait traité avec respect de par le monde. Fini l'ère du caviar et du saumon fumé.
D’ailleurs, plus personne ne fumera du Cristal.
Toutes les plantes du monde pourraient être fumées sans risquer d’être inquiété.
On aurait l’occasion, à souhait, de se prostituer ou de se prosterner.
Il n’y aurait point d’intégristes. Les gens s’accepteraient en dépit de leurs différences.
Les blacks pourraient se marier avec des blonds aux yeux bleus sans pour autant craindre une éventuelle crise cardiaque dont serait victime la mère du marié aux suites immédiates de l’annonce de cette nouvelle électrique.
Dans mon monde à moi, il n’y aurait point besoin de police. Ce serait l’anarchie la plus totale, certes.
Mais une anarchie harmonieuse, car dans ma république platonique, les gens seraient très loin de leur état actuel.
Déjà, ils commenceraient par éviter, forcément de mastiquer des chewing-gums dans des salles de ciné délabrés de la région d’El Manar.
Ensuite, il n’y aurait jamais de différends à régler. Un télescopage de voitures finirait toujours par des accolades, des embrassades et de fou-rires à n’en plus finir.
Parce que l’argent, le bien maternel, c’est comme, me diriez-vous, la saleté de ce bas monde (cf. un adage tunisien)
Les citoyens de ma république hypothétique l’auraient compris.
Il n’y aurait jamais d’élections parce qu’il n’y aurait jamais personne pour représenter qui que ce soit. Toute personne douée de parole se devra de parler en son propre nom et de donner son avis sur à peu prés tout.
Dans mon utopie, les gens s’aimeraient. Les hypocrites ne seraient pas tolérés. Ils seraient soit bannis à jamais sans leur laisser une quelconque possibilité de se repentir, soit exécutés sur la place publique.
Par contre, ceux qui voleraient du pain pour subsister ne seraient jamais susceptibles de voir un jour, leurs petites mains innocentes coupées. Ce sera au tour de l’écume du peuple : Les costards cravates qui détournent des milliards de pâtir de ces peines inhumaines.
On aura un système économique à mi-chemin entre le capitalisme et le marxisme.
Tout le monde serait libre de dénigrer toute idée ou ébauche de pensée qu’elle soit politique, religieuse ou sociale.
Il n’y aurait absolument aucun tabou.
Il y aurait une vulgarisation sans précédent du baby foot et de la ps3.
Mon pays serait comme le Chili, réduit à une terre longeant une superbe côte sur laquelle belles filles et individus heureux feraient une fête non-stop ne s'inquiétant que rarement des nuits blanches qu'ils alignent.
Hammam-Lif serait naturellement le nombril du monde.
Le rap tunisien serait aboli.
Les couples qui s’aiment vivraient heureux éternellement. Plus jamais d’amoureux ne se quitteraient. Encore moins pour des futilités.
Il n’y aurait plus de mort sauf si l’on le souhaiterait fortement.
L’homme choisirait où et quand mourir et surtout de quelle manière.
L’homme serait Dieu et Dieu serait homme.
On vivrait tous une vie paisible loin du stress, des tensions, des ressentiments et en parfaite symbiose avec les éléments de la nature.
Les baleines ne serviront plus à fabriquer des produits cosmétiques, parce que les femmes de ma république comprendraient finalement que l'on les préfère de loin sans maquillage.
On mourrait dans la joie, comblés, entourés de tous ses proches qui se remémoreraient alors en riant à pleines dents nos interminables mésaventures et anecdotes.
On nous chanterait pour requiem, la chanson espagnole Porque te vas puis cette demoiselle pétillante (saveur pêche) qu’on aura aimé, chéri, glorifié et honoré toute sa vie, prendra le micro et nous dédierait : Es la historia de un amor que no hay no otro egual… Avant de se préférer la mort à la vie, à son tour afin de nous rejoindre dans l’au-delà pour continuer infiniment notre histoire d’amour qu’aucune limite spatio-temporelle ne saurait contenir.
Dans mon idéal, la vie serait tellement différente de sa forme actuelle, trop morose, trop ennuyeuse, trop contraignante, trop réelle mais aussi parfois, il faut se l’avouer, passionnante, époustouflante et dépassant la fiction dans son évolution rocambolesque.
A défaut de faire de sa vie un rêve, il n’est pas interdit de la rêver comme on peut et de la dépeindre brouillement ou brillamment, selon les capacités, sous ses formes antipathiques en dents de scie dans un tableau de maitre, relativement s’entend.
3 commentaires:
Trop idéal, trop parfait, il n'y plus d'intéret à y vivre.
Si il n'y a plus de complications, de contrariétés, de luttes, de missions impossibles, d'absurdités, de défis à surmonter ....
La vie sera ennuyeuse, fade, monotone, plate
Toujours le même lyrisme hamhamien :) La brise de Hammamet... douce mélancolie et un amour par procuration du mont Boukornine... J'aime ce que tu écris mais ne veux pas sombrer dans la blogomanie :)bisou
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