Moncef Marzouki dans une entrevue accordée au NouvelObs a notamment declaré: "Je suis un militant des droits de l’homme, je n’ai jamais permis jusqu’à présent qu’on viole les droits de l’homme et je vais continuer à le faire."
M. Le Président de la République, je vous en ai entendu proférer des sottises, mais jamais une phrase ne m'avait autant choqué de votre part !
Je tiens à vous rappeler quelques vérités que vous faites semblant d'avoir oublié.
C'est sous votre triste règne folklorique que la police, pour mater l'insurrection de la ville de Siliana, a tiré avec la chevrotine dans les yeux des tunisiens aveuglant certains et condamnant d'autres à une baisse considérable de leur acuité visuelle.
Bechir Golli et Mohammed Bakhti, deux citoyens tunisiens sont morts au terme d'une grève de la faim qu'ils avaient observé pour protester contre leurs conditions de détention, c'était aussi vous, qui présidiez le Tartouristan.
La femme du salafiste de Douar Hicher criblée de balles. On ne vous avait pas entendu condamner. Ça n'avait pas titillé votre âme de "défenseur des droits humains" ?
Les familles des martyrs tabassées au ministère des droits de l'Homme. Toujours silence radio !
La répression sanglante de Rgueb, de la cité Malleha, pour ne citer que ces exemples. Vous n'étiez même pas là, trop occupé, peut-être, à vous goinfrer de pois-chiches.
Les événements du 9 avril ? Pas un mot pour les manifestants sauvagement agressés et vous avez même osé clamer que vous étiez solidaire des forces de l'ordre malgré les preuves documentées de l'implication des milices nahdhaouie dont le tristement fameux Ibrahim Najem, dans la répression des citoyens qui n'étaient là que pour faire savoir qu'ils se battraient jusqu'au bout pour leurs libertés. Une manifestation pacifique, inutile de le rappeler.
Vous accueillez dans votre palais les représentants de l'organisation criminelle de la LPR qui ont du sang de tunisiens sur les mains, dont le tristement célèbre Recoba qui a retenu ton "message d'apaisement" et a menacé de mort, hier, le grand Neji Bghouri et qui lui a demandé sur Mosaïque Fm, ce matin: "Où étais-tu à la Kasbah 2 ?"
Pathétique, n'est-ce pas ? Vous êtes fier de votre oeuvre ?
Les gens n'ont pas d'eau courante. Les gens meurent de faim et de froid, M. Le Président, et vous, sous votre dentition si parfaite, vous leur demandez à chaque fois d'attendre, d'être patient. Un an puis deux, puis trois et enfin, cinq ans !
Ne voudriez-vous pas, finalement, vous tenir au même discours que vos alliés islamistes, et nous demander, tant que vous y êtes, d'attendre sagement l'au-delà pour espérer vivre ?
C'est votre main, n'est-ce pas, que le pauvre commerçant de Bir Kassaâ a baisé et vous n'aviez même pas daigné retirer votre main. vous y avez pris du plaisir, dites-moi ? Vous vous y êtes cru ? Vous vous y êtes plu ?
Répugnant, que de se délecter de la bave d'un pauvre miséreux sur sa main. Vous en conviendrez !
Ce sont vos prérogatives que Hamadi Jbali a violées en livrant Baghdadi Mahmoudi à une Libye en pleine guerre civile sans même vous aviser alors que toutes les ONG de défense des droits de l'Homme suppliaient la Tunisie d'attendre. Vous n'aviez même pas démissionné. Vous aviez préféré le déshonneur à la dignité, honni, soyez-vous.
Même votre conseiller de l'époque Ayoub Messaoudi, a quitté le navire et a traité Zbidi et Ammar de traitres, ce qui lui a valu, un an de prison avec sursis. Mais, vous, toujours la même atonie.
C'est votre parti, le misérable CPR, qui affiche ouvertement son soutien infaillible aux "comités de protection de la révolution", escadrons de la mort de Ghannouchi et ennemis jurés de la démocratie.
C'est sous votre présumée bienveillance que deux jeunes tunisiens ont été condamnés à 7 ans de prison ferme pour avoir publié des caricatures sur le prophète sur les murs de leur profil Facebook. On ne vous a jamais entendu parler de cette transgression flagrante de la liberté de croyance. Ou est-ce que dans les droits de l'Homme dont vous vous targuer, d'être le défenseur, il y aurait des droits plus honteux que d'autres ?
Pourtant, vous ne ratez aucune occasion pour signer l'amnistie de milliers de criminels !
Vous vous prenez pour Ben Ali et vous osez croire qu'on va encore vous respecter ou pire, vous considérer comme un militant des droits de l'Homme ! Mais réveillez-vous ! Vous êtes totalement déconnecté de la réalité. Vous vivez dans une bulle, vous ne faites pas plaisir à voir.
Tout ça, c'est fini. Vous n'êtes qu'un politicien de plus qui a trahi ses convictions et qui mérite amplement sa place dans le cloaque de l'humanité...